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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 18 septembre 2015

Bientôt une étude sur la causalité du suicide en Sarthe

Par David MalleFrance Bleu Maine 17 septembre 2015

Le docteur Michel Nguyen, chef de pôle psychiatrie
La Sarthe est le 3e département de France où le taux de suicide est le plus important. Médecins et chercheurs de l'Université du Maine veulent comprendre et lancent une étude dans les prochaines semaines.

Martigues : malaise à l'hôpital après un reportage télévisé

16/09/2015 

Deux témoignages de "Cash Investigation" (France2) jettent le trouble sur certaines pratiques
Santé - Actualités - Martigues : malaise à l'hôpital après un reportage télévisé
Les équipes de France 2 étaient venues tourner à l'hôpital lors d'une manifestation de la CGT, il y a quasiment un an. PHOTO A.L.
La diffusion, même tardive, lundi soir sur France 2, du magazine d'information Cash Investigation intitulé "Santé : la loi du marché", présenté par Élise Lucet, a fait l'effet d'une bombe pour le personnel de l'hôpital de Martigues, et sans doute aussi, pour ses milliers de patients.
On y découvre deux témoignages martégaux édifiants sur les travers de "la course à la rentabilité."
Ainsi, une infirmière du service de réanimation, présentée comme "ne faisant partie d'aucun syndicat", visage dissimulé et voix déformée, révèle que, parfois, les choix financiers dictent certaines décisions. Ainsi, des actes de décès, au lieu d'être notés à l'heure dite, seraient repoussés de quelques dizaines de minutes pour permettre, le cas échéant, de facturer une journée supplémentaire.

La contention dans les services de psychiatrie

Les Appels du Collectif des 39

NON A LA CONTENTION

La sangle qui attache tue le lien humain qui soigne

En France, chaque jour, on enferme, on immobilise, on attache, on sangle, des personnes malades.

Ces pratiques de contention physique d’un autre âge se déroulent quotidiennement dans ce pays. Ces pratiques dégradantes avaient quasiment disparu. Or les contrôleurs généraux des lieux de privation de liberté, Jean marie Delarue puis Adeline Hazan, l’ont constaté, elles sont désormais en nette augmentation, qui plus est banalisées comme des actes ordinaires.

jeudi 17 septembre 2015

Le secteur privé non lucratif vise un taux de 6% d'emploi de travailleurs handicapés



La Croix-Rouge française, la Fehap, le Syneas, la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, la CGT et FO ont signé le 7 septembre un nouvel accord de branche concernant l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés, dit accord OETH. Il concerne la période 2016-2020. Le précédent, pris en 2010, arrive en effet à échéance le 31 décembre 2015. Dans un document de présentation, l'association OETH signale que les signataires "poursuivent l'objectif d'atteindre au minimum le taux de 6%" de travailleurs handicapés dans leurs établissements. Ils s'engagent aussi à conforter ce taux et à le rendre pérenne. Depuis 2006, le nombre de travailleurs handicapés n'a cessé d'augmenter au sein des structures relevant des trois fédérations d'employeurs signataires. Le taux des travailleurs handicapés est ainsi passé de 4,42% en 2006 à 5,34% en 2014. La cible des 6% est donc proche.

Les déficits des hôpitaux publics continuent de se creuser


La situation financière des hôpitaux publics est repassée dans le rouge depuis 2013. Et la tendance se poursuit en 2014. C'est ce qu'a publié ce mardi la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) dans son rapport sur "Les dépenses de santé en 2014".

En 2014, les hôpitaux publics étaient en déficit de 209 millions d'euros (M€), soit 0,3% de leurs recettes. Une légère hausse depuis 2013 (+0,1 point) mais qui contraste avec l'embellie de 2012 et un excédent de 90 millions d'euros. Ce niveau de déficit reste cependant bien inférieur à ceux enregistrés entre 2006 et 2011. "La dégradation en 2013 est totalement imputable à la dégradation du budget principal qui représente un déficit de 324 millions d'euros, contre 140 millions en 2012. (...) La dégradation en 2014 serait imputable pour moitié à la dégradation du budget principal qui présenterait un déficit 382 millions d'euros", détaille la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees).

Les psychiatres désertent

MONTREAL 16 septembre 2015 

Plusieurs enfants souffrant de troubles mentaux se retrouvent sans suivi en Outaouais

Six des neuf pédopsychiatres de l’Hôpital Pierre-Janet, une référence en psychiatrie infantile en Outaouais, ont déserté en quelques semaines laissant sans suivi leurs petits patients.
Seul un des trois pédopsychiatres restants travaille à temps complet, les deux autres sont à temps partiel.
«Ça n’a aucun sens. On oublie tout ce que ça implique comme souffrance pour les enfants et les parents», dénonce Régine Laurent, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ).
«Sans l’intervention de cet hôpital, je ne sais pas où serait mon fils aujourd’hui», confie une jeune mère qui a bien voulu parler auJournal sous couvert de l’anonymat.

Après avoir perdu leur équipe de travail, six des neuf pédopsychiatres de l’Hôpital Pierre-Janet ont claqué la porte.
Après avoir perdu leur équipe de travail, six des neuf pédopsychiatres de l’Hôpital Pierre-Janet ont claqué la porte.

Voyage au sein de la pratique psychiatrique

16/09/2015
Patrick Coupechoux, journaliste, auteur du livre «Un homme comme vous. Essai sur l'humanité de la folie».
Patrick Coupechoux, journaliste, auteur du livre «Un homme comme vous. Essai sur l'humanité de la folie».
image: http://www.ladepeche.fr/images/pictos/zoom.png
Vendredi 18 septembre, à 19 h 30, au centre équestre à Magrin, les Psy'Causent invitent à une rencontre avec Patrick Coupechoux, journaliste, auteur du livre «Un homme comme vous. Essai sur l'humanité de la folie». Est-il possible d'avoir une conception du soin qui considère celui en souffrance psychique comme un sujet à part entière et la folie comme une possibilité d'être de l'homme ? Faut-il se pencher sur les pratiques qui essayent d'aborder les pathologies psychiatriques non pas comme une anomalie chez l'homme mais comme étant son humanité ? Peut-on écarter d'un revers de main les acquis et convictions de la psychiatrie française depuis 50 ans, une psychiatrie qui s'est battue pour que les patients, les résidents, délirants ou autres, ne soient pas traités comme des malades mais comme des sujets à part entière et que le soin soit une relation ?

La moitié des migrants ont besoin de soins psychologiques urgents

BELGIQUE 16 septembre 2015

 Traumatisés par la guerre et fragilisés par l'exil, la moitié des migrants ont besoin de soins psychologiques urgents, a alerté mercredi la Chambre allemande des psychothérapeutes (BPtK), déplorant une prise en charge quasi inexistante en Allemagne.
Quelque 70% des demandeurs d'asile ont déjà été témoins de violences graves, la dépression frappe une personne sur deux et 40 à 50% des réfugiés souffrent de syndrome de stress post-traumatique, a expliqué la BPtK à la presse. Selon ces chiffres, tirés d'études publiées par la Chambre des psychothérapeutes entre 2006 et 2010, avant l'afflux actuel de migrants, environ 40% des candidats à l'exil sont suicidaires ou ont déjà tenté de se suicider.

mercredi 16 septembre 2015

Aliments et cancer Le verdict de l’INCa

18.09.2015

L’INCa a publié en juin 2015 un rapport intitulé « Nutrition et prévention primaire des cancers », dont l’objectif est d’actualiser l’état des connaissances sur les liens entre différents facteurs nutritionnels et le risque de cancer primitif. Et aussi de contrer l’influence de certains « régimes anti-cancers » comme ceux prescrivant force tomates, curcumas et petits poissons. Il en découle que la consommation excessive d’alcool, de viandes rouges, de charcuterie, de sel et d’aliments salés, ainsi que de compléments alimentaires à base de bêta-carotène, augmente le risque de cancers de façon parfois importante. 

On estime que 40% des cancers et 35% des décès par cancers résulteraient de l’exposition à divers facteurs de risque évitables, liés à nos modes de vie et à nos comportements (tabac, facteurs nutritionnels, soleil…). D’où de nombreuses parutions récentes sur des régimes anti-cancers plus ou moins fantaisistes.

Quand les femmes ne sont pas faites pour les sciences…


19/09/2015









Irène et Fréderic Joliot-Curie, Prix Nobel de Chimie 1935

Une enquête réalisée auprès d'un échantillon représentatif de 5 032 européens* par la fondation l’Oréal-Unesco, révèle que 89 % d’entre eux estiment que les femmes sont douées pour tout… sauf pour les sciences.
Un sondage qui a fait bondir la "grande presse" mais dont beaucoup d’éléments paradoxaux peuvent laisser circonspect et peuvent nous faire douter de la misogynie des peuples du vieux continent.

Les raisons d’une incapacité

Si une partie des sondés pensent que rien n’empêche une femme d’être scientifique, 25 % d’entre eux considèrent qu’il manque aux femmes de la confiance en soi, 21 % un réseau professionnel, 19 % l’esprit de compétition, 15 % de l’ambition, 12 % de l’interêt pour les sciences, 11 % de la persévérance, 9 % un esprit rationnel, 8 % un esprit pratique et enfin 7 % de la capacité scientifique (plusieurs réponses étaient possibles !). 

A l’origine, l’ignorance ?

Ce sondage a le "mérite" de nous rappeler que la plupart des avancées que nous devons à des femmes scientifiques sont en fait attribuées à des hommes, ainsi de la découverte de la composition chimique des étoiles par Cecilia Payne ou bien de la co-découverte du virus du Sida par Françoise Barré-Sinoussi… Ceci explique peut-être cela !

Hospitalidee.fr : le Tripadvisor des patients

 jeudi 10 septembre 2015 



Internet est le règne de l’opinion : on y donne son avis sur tout en justifiant cette tendance par la volonté d’éclairer les autres. Hôtels, magasins, restaurants : les avis au vitriol ou au contraire dithyrambiques sont la hantise (ou au contraire le bonheur) des tenanciers de ces différentes structures. Il paraissait difficile que l’hôpital et la médecine échappent à ce mouvement. Il y a quelques années, déjà, certains avaient voulu permettre aux patients internautes d’exposer au grand jour leur amour (ou leur inimité) vis-à-vis de leur médecin. Mais quand outre-Atlantique, des portails tels que Rate.Mds.com  connaissent encore un certain succès, les initiatives du même type en France, proposant de recueillir les avis des patients sur les professionnels de santé dûment désignés ont été sévèrement retoquées.

Les internautes n’ont pas attendu de site dédié pour dire ce qu’il pense des hôpitaux

Hospitalidee.fr ne connaîtra sans doute pas le même sort, d’une part parce que son principe diffère quelque peu et d’autre part sans doute parce que les mentalités ont évolué et que le désir de s’appuyer sur des avis avant d’utiliser un service s’est ancré de plus en plus solidement. L’idée de fonder ce site que beaucoup ont déjà rebaptisé le «Trip Advisor » des hôpitaux est née chez Loïc Raynal ancien salarié d’EDF au moment où sa femme enceinte s’interrogeait sur la meilleure maternité où donner naissance à leur enfant. Sur Google, il a constaté que de très nombreux forums recueillent les commentaires de mères (et plus rarement de pères) sur leur séjour à la maternité. La diversité des témoignages et des sites utilisés permet cependant difficilement de se forger une opinion, surtout qu’en fonction des mots clés, il est fréquent de lire les récits les plus horrifiés ! Ainsi, est née chez Loïc Raynal la volonté d’ouvrir un site permettant de réunir et d’encadrer les avis des internautes. : Hospitalidee.fr.

Ultime histoire belge

 19/09/2015

Cet été, à la faveur du témoignage d’une jeune femme belge atteinte de troubles mentaux, ayant demandé à pouvoir être euthanasiée, le débat sur l’application de cette pratique aux patients atteints de maladies psychiatriques a été relancé. Comment peut-on accepter que l’euthanasie puisse répondre à des situations où le pronostic vital du patient n’est pas engagé à court terme ? Comment accepter par ailleurs de répondre ainsi à la souffrance d’un patient, dont le désir de mort est probablement un des symptômes de sa maladie ?
De telles interrogations ne pouvaient qu’aiguiser la réflexion toujours vive d’Alain Cohen, qui une nouvelle fois porte sur cette question une analyse inattendue, qui s’interroge notamment sur la question du suicide, sa signification et ses paradoxes. Vivifiant.

mardi 15 septembre 2015

APCOF 12ème Journée d’étude Ton corps est à toi “Les embrouilles du corps et l’inconsistance du langage”-

APCOF

Cher(e)s collègues, l’association APCOF organise sa 12e Journée autour du thème « Ton corps est à toi. Les embrouilles du corps et l’inconsistance du langage ».

Date : samedi 10 Octobre 2015, 9h00-18h00, Amphithéâtre Morel, CH Sainte-Anne, 1 rue Cabanis, 75014 Paris, M° : Glacière.

Participation 10 euros ; étudiants 5euros sur présentation de justificatif ; envoyer le chèque à APCOF, 191 rue de Crimée, 75019 Paris, au plus tard le 08 octobre 2015

Renseignements : 06 61 72 46 48 ou 06 15 66 99 24

Vous trouverez ci-joint, l’affichette avec l’argumentaire et les noms des intervenants. Si le thème de l’après midi vous intéresse vous pouvez également nous faire parvenir vos opinions et/ou observations aux adresses mail suivantes : damofer@orange.fr, ou valentine.feugas@etu.parisdescartes.fr

Venez nombreux et n’hésitez pas à faire circuler dès à présent cette information

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Carcinogénicité des psychotropes : des données animales préoccupantes

03/09/2015

L’agence de sécurité sanitaire des États-Unis (Food and Drug Administration) exige des études de carcinogénicité pour les médicaments, en particulier les psychotropes. Ces études, rappelle une équipe de plusieurs pays (Colombie, États-Unis, Italie), sont « conduites systématiquement et fournissent une base de données pour l’évaluation du risque biologique potentiel de carcinogénicité chez l’homme ». Dans un contexte où l’usage des psychotropes a « considérablement augmenté depuis une vingtaine d’années » (les auteurs évoquant ainsi le nombre de « 27 millions de sujets sous antidépresseurs aux États-Unis en 2005, contre 13,3 millions en 1996 », soit un doublement en moins de dix ans), le risque de carcinogénicité chez l’animal a notamment été évalué pour plusieurs classes de médicaments : les antidépresseurs, les neuroleptiques, les benzodiazépines, les hypnotiques, les amphétamines et les anticonvulsivants.

Parkinson : du danger des psychotropes

 11/09/2015

A cours de la maladie de Parkinson, 60 % des patients développent une psychose et 80 % une démence. De ce fait, 50 % des patients Parkinson atteints d’une psychose reçoivent des antipsychotiques. Une étude rétrospective (1), cas témoins, a comparé la mortalité des patients chez qui un traitement antipsychotique avait été initié, à celle de patients appariés sans antispychotique, au cours des 6 mois suivants l’initiation du traitement. 7 877 paires de patients Parkinson ont été analysées. Les résultats sont sans appel, la mortalité des patients sous antipsychotiques est doublée par rapport à celle des patients n’en recevant pas (HR [hazard ratio] = 2,35 ; intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 2,08 à 2,66, p < 0,001). Les antipsychotiques classiques augmentent davantage la mortalité que les antipsychotiques atypiques (HR = 1,55 ; IC95 de 1,24  à 1,92 ; p < 0,001). Pour les auteurs, ces résultats montrent clairement que les antipsychotiques doivent être utilisés avec une précaution particulière chez les patients Parkinson.

Quand les psychiatres doivent affronter l’échec et la mort

08/09/2015

« Pendant un instant, j’imaginais que ses parents l’ont tenue pour la première fois, voilà plus de 80 ans. Je sentais mon propre pouls, mais pas le sien. » Trente minutes auparavant, la journée à l’hôpital du Dr Markus Donix avait pourtant « commencé comme d’habitude », dans le département de psychiatrie de l’hôpital universitaire de Dresde (Allemagne). Mais un infarctus aigu du myocarde survient chez une malade admise la veille pour un état dépressif, et le confronte soudain à l’échec et à la mort. S’appliquant en vain à tenter un massage cardiaque, il songe alors à « la façon dont une vie commence et se termine. » Malgré tous ses efforts et ceux des urgentistes à ses côtés, la vieille dame meurt, et d’autres défis attendent alors le médecin : informer le fils de l’intéressée du décès de sa mère, et verbaliser autour de cet échec médical et de cette mort avec une étudiante en médecine, submergée par ses émotions au point d’éclater en sanglots, car elle n’avait encore « jamais vu quelqu’un mourir et ne savait pas quoi faire. »

Les handicapés mentaux reçoivent trop de psychotropes

08/09/2015

Les prescriptions de psychotropes chez les personnes présentant un handicap mental sont-elles toujours justifiées ?
C’est la question que se pose une étude réalisée au Royaume-Uni et concernant les données de plus de 33 mille patients présentant une déficience intellectuelle. Ces derniers ont plus souvent que la population générale des troubles du comportement mais leur présentation parfois atypique, les difficultés de communication ou d’accès aux soins peuvent poser des problèmes de diagnostic. Par ailleurs, la prescription des psychotropes augmente régulièrement depuis plusieurs années et, si des recommandations ont été édictées pour la rationnaliser, il n’est pas certain qu’elles soient toujours respectées. 

La HAS travaille à des recommandations sur le recours à la contention et l'isolement en psychiatrie

 - HOSPIMEDIA
Dans le cadre de son programme pluriannuel relatif à la psychiatrie et à la santé mentale, la HAS prépare des recommandations afin de déterminer les modalités de recours à la contention et aux chambres d'isolement dans la prise en charge psychiatrique. En lien avec les acteurs concernés, ces travaux devraient aboutir d'ici juin 2016.

La HAS labellise des recommandations sur la prise en charge somatique de patients psychiatriques

Des recommandations de bonnes pratiques relatives à la prise en charge somatique de patients souffrant de pathologies psychiatriques sévères et chroniques, émises par la Fédération française de psychiatrie (FFP) et le Conseil national professionnel de psychiatrie (CNPP), ont été labellisées par la Haute Autorité de santé (HAS).

Psychiatrie : « Mettons-nous à la place de nos patients »

 |  PAR CÉCILIE CORDIER

Quarantenaire humaniste et infirmier en psychiatrie, Christophe plaide pour du soin sur mesure dans des institutions encore trop souvent rigides. Alors que la sécurité est régulièrement utilisée pour justifier des pratiques infantilisantes et des privations de liberté, il invite ses collègues à plus de souplesse dans le soin psychiatrique. Et il le fait de manière originale puisqu’il cherche le dialogue à travers des récits d’expérience, centrés sur les intérêts des patients et non sur des théories abstraites.
 « En tant qu’infirmier, je fais partie intégrante de l’hospitalisation du patient. Je suis responsable de la qualité du soin et de la relation que je crée. » Infirmier en psychiatrie depuis une quinzaine d’années, Christophe milite pour des services et hôpitaux à visage humain. Avec Il était une fois, en psychiatrie..., son Tumblr et sa page Facebook, il place le patient au centre de toute réflexion. « Chaque patient est unique, chaque situation est particulière et riche en émotions, explique-t-il. Il faut sortir de la psychiatrie qui traite tout le monde de la même façon. »
Aux arguments sécuritaires et juridiques, Christophe répond par une volonté d’humanisme et de souplesse dans les institutions psychiatriques. A un peu plus de 40 ans, fort de ses expériences dans différents services aux patients plus ou moins difficiles, il invite, grâce à des récits « romancés, dans lesquels j’ai mélangé les hôpitaux et les patients », tous ses « jeunes et moins jeunes collègues » à réfléchir aux protocoles et aux automatismes qui déshumanisent les services de psychiatrie.
« Humaniser ce lieu hostile »
Du bout de sa plume, avec une écriture agréable et fluide, il livre des histoires qui poussent à la réflexion, sans jamais donner de leçon. Chacun peut s’interroger. Le règlement qui exige de faire porter un pyjama vert aux patients, qui oblige à confisquer tout bijou, qui interdit de fumer la nuit même aux gros fumeurs, ne peut-il pas, parfois, bénéficier de quelques aménagements ? « Si le patient se sent agressé par des règles qui lui sont en plus inutiles, il ne voudra pas revenir. Il faut aller à sa rencontre et humaniser ce lieu hostile », plaide Christophe.

« Avec de la souplesse, on crée du lien et de la confiance, poursuit-il. Je suis convaincu qu’ainsi, il y aurait moins de rupture de soins, moins de conflits, moins de fugues et moins de contentions ! » En plein nouveau débat sur l’usage (abusif) de cette privation de liberté, Christophe rappelle qu’ « être attaché, ça rend fou » et qu’il vaut souvent mieux « prendre trente minutes pour parler avec un patient plutôt que l’attacher ». D’ailleurs, à quel moment la contention répond-elle à l’agitation ou, au contraire, la provoque-t-elle ?