Des recommandations de bonnes pratiques relatives à la prise en charge somatique de patients souffrant de pathologies psychiatriques sévères et chroniques, émises par la Fédération française de psychiatrie (FFP) et le Conseil national professionnel de psychiatrie (CNPP), ont été labellisées par la Haute Autorité de santé (HAS).
Selon une décision mise en ligne le 10 septembre, le label méthodologique de la Haute Autorité de santé (HAS) est attribué à larecommandation de bonne pratique en psychiatrie "Comment améliorer la prise en charge somatique des patients ayant une pathologie psychiatrique sévère et chronique". Cette dernière a été élaborée par la Fédération française de psychiatrie (FFP) et le Conseil national professionnel de psychiatrie (CNPP). Elle comprend un argumentaire scientifique, ainsi que le texte des recommandations. La HAS rappelle que ce label signifie que cette recommandation de bonne pratique a été élaborée selon les procédures et les règles méthodologiques préconisées par la haute autorité mais que "toute contestation sur le fond doit être portée directement auprès du promoteur".
Une espérance de vie réduite de 20% pour certains patients
Ce document répond à une problématique pointée de longue date par les acteurs de la psychiatrie, malheureusement illustrée par une espérance de vie bien moindre des patients "lourds" en psychiatrie par rapport à la moyenne nationale. Ceci du fait notamment d'une prise en charge somatique parfois insuffisamment précoce ou insuffisamment mise en oeuvre pour des pathologies relevant du champ MCO. En effet, les troubles schizophréniques et bipolaires, par exemple, sont responsables d’une importante mortalité et d’une forte morbidité. Plusieurs études ont souligné la mauvaise santé physique et la diminution de l’espérance de vie chez ces patients : l’espérance de vie d’un patient souffrant de pathologie psychiatrique sévère est de 20% inférieure à celle constatée en population générale. La première cause de surmortalité est le suicide, précise la FFP. "Les accidents et les causes médicales sont également surreprésentés, tout particulièrement les maladies cardiovasculaires et respiratoires dont le taux de comorbidité est compris entre 30 et 60%", précise-t-elle. Ce thème de la prise en charge somatique a fait l’objet d’une demande d’inscription au programme de la HAS par la FFP et de nombreuses associations scientifiques la composant. Une convention a été mise en place sur ce sujet en 2009, est-il rappelé.
Des recommandations spécifiques à venir selon les âges
Les objectifs de ces recommandations sont en premier lieu "de prévenir et repérer plus précocement les pathologies somatiques chez les patients souffrant de troubles psychiques graves et chroniques (avec délimitation des pathologies concernées)", résume la HAS. Il s'agit également d’améliorer la prise en charge somatique de ces patients, en ambulatoire, "durant et après les hospitalisations en psychiatrie, lors de leur accueil en structure spécifique d’hébergement". Enfin, il convient d’améliorer l’accompagnement des patients souffrant de ces pathologies "dans le quotidien et au long terme". Pour l'heure, appuie la FFP, les recommandations se limitent aux patients de 18 à 65 ans présentant des troubles psychiatriques patents définis comme sévères et chroniques : troubles schizophréniques, troubles bipolaires. Les patients dépressifs ou anxieux ne sont pas concernés par l’étude, précise la fédération. Elle indique enfin que "les enfants, adolescents, femmes enceintes et personnes âgées pourraient faire ultérieurement l’objet de recommandations spécifiques".
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