A cours de la maladie de Parkinson, 60 % des patients développent une psychose et 80 % une démence. De ce fait, 50 % des patients Parkinson atteints d’une psychose reçoivent des antipsychotiques. Une étude rétrospective (1), cas témoins, a comparé la mortalité des patients chez qui un traitement antipsychotique avait été initié, à celle de patients appariés sans antispychotique, au cours des 6 mois suivants l’initiation du traitement. 7 877 paires de patients Parkinson ont été analysées. Les résultats sont sans appel, la mortalité des patients sous antipsychotiques est doublée par rapport à celle des patients n’en recevant pas (HR [hazard ratio] = 2,35 ; intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 2,08 à 2,66, p < 0,001). Les antipsychotiques classiques augmentent davantage la mortalité que les antipsychotiques atypiques (HR = 1,55 ; IC95 de 1,24 à 1,92 ; p < 0,001). Pour les auteurs, ces résultats montrent clairement que les antipsychotiques doivent être utilisés avec une précaution particulière chez les patients Parkinson.
Par ailleurs, on sait que le risque de chute est élevé chez le malade Parkinson, les chutes étant une raison majeure d’hospitalisations et de complications. Une étude rétrospective (2) incluant 647 sujets Parkinson, âgés de 68,5 ans a comparé ceux (n = 433) prenant des psychotropes à ceux n’en prenant pas (n = 214) pendant une période de 10 mois. Dans le groupe psychotrope, des chutes étaient rapportées chez 48 % des sujets contre 25,8 % en l’absence de tels traitements. Le taux de chutes est de 2,4 avec l’association antipsychotique + antidépresseur, 1,7 sous antipsychotiques seuls, et de 1,5 avec l’association benzodiazépines + antidépresseur. Pour les auteurs, les psychotropes augmentent le risque de chute du patient Parkinson. Des mesures de prévention et des services de réadaptation doivent être mises en place pour ces malades à haut risque de chute.
Dr Emmanuel Cuzin
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