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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 25 janvier 2014

Geneviève Fioraso promet de nouvelles expérimentations d'accès aux études de santé en 2014



C'est dans le cadre du musée du Quai Branly à Paris, après avoir écouté le Cœur Paris 4 Sorbonne, que Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, a présenté ce 21 janvier ses vœux au monde de le Recherche et de l'Enseignement supérieur et dressé un bilan de l'année 2013. Une année marquée par trois textes de lois d'importance. La loi du 8 juillet 2013, qui a permis entre autres la création des Écoles supérieures de professorat et d'éducation (Espe). La loi du 22 juillet 2013, dont le fil conducteur, a rappelé Geneviève Fioraso, est "la contribution de l'enseignement supérieur et de la recherche au redressement de notre pays". Enfin, dernier texte important adopté, la loi du 6 août 2013, portant révision de la loi de bioéthique, qui autorise sous condition la recherche sur les cellules souches embryonnaires. "Nous avons trouvé un bon équilibre entre les impératifs de la recherche et les notions d'éthique", s'est félicité Geneviève Fioraso. Et de rappeler que dans le domaine de la recherche biomédicale, la France, ces dernières années, avait chuté de la 5e à la 17e place mondiale. 
Pour 2014, la ministre a annoncé que "des textes importants sont d'ores et déjà prêts… Les textes sur l'expérimentation des conditions d'accès aux études de santé vont aussi nous permettre de diversifier l'accès aux études de médecine".

Des parlementaires invitent à se préparer sans tarder à la médecine personnalisée



L'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), saisi par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, vient de publier un rapport sur la médecine personnalisée. Quelle que soit la définition retenue, indiquent alors les parlementaires*, elle implique "un changement de paradigme dans l'approche du traitement de la maladie qui entraîne des bouleversements socio-économiques importants dans le secteur de la santé et exige de garantir l'égalité d'accès au soins et la protection des citoyens". Il faut dès lors "s'y préparer sans tarder", estiment-ils. Ils évoquent en effet de nouveaux métiers et de nouveaux acteurs, notamment les biologistes du génome et les bio-informaticiens, ou encore la mise en commun des savoirs des grands laboratoires de l'industrie pharmaceutique, la définition de normes de gestion des données génétiques et des dossiers médicaux personnels... Et au-delà de l'oncologie, qui est le domaine essentiel de la médecine personnalisée, elle devrait aussi être plus utilisée dans le champ de la prévention, considèrent les auteurs.

vendredi 24 janvier 2014

L'inquiétante étrangeté de l'art brut s'expose à Sainte-Anne

LE MONDE | Par 

"Qui trace", de Michèle Burles (1948), collection Alain Bourbonnais, dans le cadre de l'exposition d'"art brut" à l'hôpital Sainte-Anne de Paris (14e) jusqu'au 16 février 2014.
"Qui trace", de Michèle Burles (1948), collection Alain Bourbonnais, dans le cadre de l'exposition d'"art brut" à l'hôpital Sainte-Anne de Paris (14e) jusqu'au 16 février 2014. | MICHÈLE BURLES

Architecte de formation, Alain Bourbonnais (1925-1988) a été l'un des continuateurs du travail de l'artiste Jean Dubuffet. Initié par lui à l'« art brut », il lui consacre une galerie à partir de 1972, où il amasse une collection si considérable qu'il finit, en 1982, par la transférer dans un village de Bourgogne, où elle devint La Fabuloserie. On peut toujours la visiter, à Dicy, dans l'Yonne.
On peut aussi en visiter une anthologie en une centaine de dessins et assemblages présentés à l'hôpital Sainte-Anne dans les salles souterraines du Centre d'étude de l'expression. Le lieu est éminemment historique, puisque c'est à Sainte-Anne qu'eurent lieu, à partir de 1950, des expositions consacrées à ce qui était désigné alors le plus souvent comme « art des fous ». Le Centre lui-même y a été fondé il y a trente ans et demeure l'un des pôles de la recherche sur ces formes très difficilement explicables de création.

«au bord du monde» : la montée des marges

DIDIER PÉRON


«Vivre dehors, ça casse, ça use, ça tue. On n’est pas en état, on tient pas le coup…» C’est Wenceslas qui parle, assis sur un banc, son chariot chargé à bloc et garé derrière lui. Avec sa barbe et son bonnet de marin, il a l’air d’un capitaine jovial en attente d’un départ imminent pour une destination lointaine. Mais en réalité, ses grandes traversées le mènent non à l’aventure du grand large, mais aux abords des magasins rutilants de la Madeleine, à Paris, pour récupérer la nourriture invendue qui lui permette de tenir. Il dit qu’après quatre ans à la rue, il en a marre. DansAu bord du monde, ils sont une dizaine de personnes à s’exprimer ainsi frontalement, racontant leur expérience de la pauvreté.
Claus Drexel a tourné pendant un an, d’avril 2012 à mars 2013, il est sorti «en maraude» avec son équipe quatre ou cinq nuits par semaine, accumulant une centaine d’heures de rushs : «Les deux premiers mois, on a circulé dans Paris avec les équipes du Samu social, on a rencontré énormément de monde et, au terme de cette première approche, on a tourné avec une quarantaine de personnes [il n’en reste qu’une dizaine dans le film, ndlr], et je me suis rendu compte qu’il y avait une pluralité de problèmes possibles à traiter. Mais ce qui m’a touché, c’est que certaines personnes sont confrontées à des problèmes qui vont bien au-delà des questions économiques.» Les moments de tournage sont donc nocturnes, à l’heure où l’activité sociale reflue, où le bruit incessant des voitures se fait moins harcelant. Les sites les plus prestigieux de la capitale (la Concorde, le Louvre, le Jardin des Plantes, l’Arc de Triomphe…) défilent, étrangement déserts. «Je suis un grand admirateur de Werner Herzog, explique Claus Drexel, Français d’origine bavaroise, longtemps chef op et auteur d’un long métrage de fiction, Une affaire de famille, sorti en 2008. Pour reprendre ses termes, il y a la réalité comptable et la réalité extatique. Je voulais styliser le film de telle sorte que ces SDF que nous rencontrions apparaissent comme les derniers survivants d’un Paris post-apocalyptique. Paris, c’est une ville archétypale, la cité d’or dont ces SDF seraient les gardiens veillant sur des monuments historiques qui sont aussi leurs seuls refuges.»

Il faut garder une psychiatrie de proximité

PAR SANDRINE DELOCHE PÉDOPSYCHIATRE ET YANN DIENER PSYCHANALYSTE, POUR LE COLLECTIF 14


Ernesto est l’enfant fou et génial de la Pluie d’été, publié par Duras en 1990. Ernesto est en retard sur certaines choses, en avance sur d’autres. Il est «dans sa bulle». Il refuse d’aller à l’école, «parce qu’on y apprend des choses qu’on ne sait pas». Ernesto aurait pu bénéficier de consultations au centre médico-psychologique (CMP) de son quartier. Les CMP font partie des secteurs de pédopsychiatrie mis en place dans les années 70 : structures extra-hospitalières, lieux d’accueil à taille humaine, loin de l’asile, ils sont inscrits dans la ville. Les enfants et leurs parents y viennent plus facilement qu’à l’hôpital, à la recherche d’une adresse pour parler des angoisses, des traumatismes, des difficultés scolaires et autres cauchemars qui peuvent compliquer la vie jusqu’à la rendre impossible. Le travail des équipes de secteur se fait en partenariat avec les écoles spécialisées, les hôpitaux de jour, les jardins d’enfants, dans un maillage local qui permet d’appréhender la complexité d’un symptôme dans son contexte. La proximité avec le lieu d’habitation de l’enfant et de sa famille permet ce travail d’orfèvre, sans lequel bien des instituteurs ne tiendraient pas longtemps, sans lequel la violence des adolescents serait encore plus vive.

Remarques sur le Rapport d’information sur la santé mentale et l’avenir de la psychiatrie

 |  PAR FZANNIER

Bien que formulant une proposition essentielle concernant le recours aux psychologues en première intention, dans les pathologies psychiques et/ou mentales, et la prise en charge de ce recours par l'assurance maladie, ce rapport laisse de côté des questions importantes.
On constate notamment que "santé psychique" et "santé mentale", sont toujours relativement confondues, dans l'esprit du législateur et de certains médecins, alors que le distinguo psychologie-psychothérapie vs médecine-psychiatrie, tient principalement à cette différence.

Rappelons que le psychisme est un paradigme dégageant les savoirs psychopathologiques de leurs racines biologiques et médicales, et instituant une dimension de l'esprit relativement autonome par rapport à celles-ci. 
La formalisation de cette dimension, dont nous sommes essentiellement redevables à Freud, est l'objet principal de la psychologie clinique.

Rappelons également que "la réalité psychique est une forme d'existence particulière qu'il ne faut pas confondre avec la réalité matérielle" (S. Freud), ce qui n'est pas pris en compte dans ce rapport où santé psychique et santé mentale sont amalgamées.

En d'autres termes, il est bien question de troubles psychiques, mais ceux-ci sont abordés uniquement dans le cadre médical psychiatrique, comme si c'était toujours le cas, et comme si cela allait de soi.
L'expression "handicap psychique lié à une pathologie mentale" est employée une seule fois, alors que ce sont les principaux cas relevant de la psychiatrie, à proprement parler. 


Le rôle de la psychiatrie chez les enfants et les adolescents

À l'occasion du congrès psychiatrique de la francophonie, nous nous interrogeons sur le rôle de la psychiatrie chez les enfants et adolescents victimes de troubles de l'humeur, de l'anxiété ou des conduites alimentaires. Comment sont-ils pris en charge ? Les méthodes sont-elles efficaces et adaptées ?

Les failles psychiatriques des humoristes



24/01/2014

Les comédiens présentent des traits de personnalité habituellement associés à des troubles psychiatriques, révèle une étude.
On connaissait les liens étroits entre folie et activité artistique: Antonin Artaud et ses délires devenus poèmes, le peintre Gérard Garouste et son combat contre la maniaco-dépression… Aujourd'hui, ce sont les acteurs, notamment comiques, qui sont passés au crible de la psychiatrie. Une étude dévoilée dans le British journal of Psychiatry a en effet montré que des comédiens pratiquant la scène (364 acteurs testés) ont au moins trois traits de personnalité communs avec le profil de trouble de personnalité de type «schizotypie». Ces caractéristiques communes sont la tendance à l'impulsivité, aux comportements antisociaux, et une certaine peur de l'intimité…
Chez les humoristes plus particulièrement (523 comiques soumis à un questionnaire sur internet), on relève en plus une forte tendance à l'introversion. Ces traits n'ont pas atteint une telle fréquence chez les 831 personnes exerçant une activité professionnelle autre et qui formaient le groupe de contrôle. «Les qualités créatives qui génèrent l'humour ressemblent de manière frappante au style cognitif des personnes schizophrènes et bipolaires», explique Gordon Claridge, coordinateur de l'étude menée au département de psychologie expérimentale d'Oxford.


Etats Généraux Infirmiers 2014 Préparer l’exercice de demain

SNPI 
Etats Généraux Infirmiers
Nous espérons votre participation lors desEtats Généraux Infirmiers du mardi 25 mars 2014 à Paris, à l’initiative de trois syndicats infirmiers :
- le SNPI pour les infirmières salariées du privé et du public
- le SNIIL pour les infirmières libérales
- le SNIES pour les infirmières de l’éducation nationale
Le colloque se déroulera sur une journée, sous la forme de tables rondes et échanges avec la salle, pour montrer ce qu’une IDE peut déjà faire aujourd’hui, et quelle sera l’IDE de demain, afin de positiver sur uneprofession infirmière en évolution : pratiques avancées, éducation thérapeutique, consultations infirmières, infirmières cliniciennes, infirmières spécialistes cliniques,…

Développer de nouvelles réponses associatives adaptées aux besoins des personnes handicapées avançant en âge

Les membres du Groupement de priorités de santé "Avancée en âge des personnes handicapées" organisent une journée consacrée au développement de nouvelles réponses associatives adaptées aux besoins des personnes handicapées avançant en âge. Manifestation en présence de Patrick Gohet, Inspecteur général des Affaires sociales et auteur du rapport "L’avancée en âge des personnes handicapées. Contribution à la réflexion".

Les 14 missions de service public seraient supprimées au profit de bloc de service dans la loi Santé

Le 17 décembre dernier, la commission présidée par Bernadette Devictor sur le Service public hospitalier (SPH) et le Service territorial de santé (STS) a tenu sa dernière réunion. La notion de STS a été plus précisément définie.
Selon le relevé de conclusions de la dernière réunion plénière de la commission pilotée par Bernadette Devictor sur le Service public hospitalier (SPH) et le Service territorial de santé (STS), qu'Hospimedia s'est procuré, le SPH pourrait être "rétabli en bloc de service avec la suppression des 14 missions de service public". Cette réunion plénière, la dernière, s'est tenue le 17 décembre dernier. Lors de la réunion du 14 novembre, la DGOS avait analysé les conséquences d'une réintroduction du SPH à l'identique et, au regard du droit communautaire, avait jugé l'opération mal aisée (lire ci-contre). Toujours selon le relevé du 17 décembre, le SPH serait en lien avec les missions d'intérêt général et serait l'un des acteurs du STS.

2e Rencontres annuelles FHF des cadres : "Impact des innovations sur le management"

Les 2e Rencontres annuelles FHF des cadres se tiendront le 13 février prochain à Montrouge avec pour thème central : "L'impact des innovations sur le management".

Au menu des débats :
  • l'actualité métiers et diplôme (réingénierie du diplôme "cadre de santé" et perspectives de formation des cadres hospitaliers, nouveau répertoire des métiers),
  • les évolutions de la certification,
  • concept et mise en œuvre des chemins cliniques,
  • l'impact des innovations sur le management, les relations et l'organisation, les technologies et les réseaux sociaux, les pratiques et les métiers.

jeudi 23 janvier 2014

La détresse des femmes, fruit d'une histoire de lutte !

Le Monde.fr | Par 
Face à ce qui apparaît, dans les débats parlementaires, à une remise en cause du droit à l'avortement, de nombreux internautes ont réagi en postant des messages de soutien à l'interruption volontaire de grossesse.
Face à ce qui apparaît, dans les débats parlementaires, à une remise en cause du droit à l'avortement, de nombreux internautes ont réagi en postant des messages de soutien à l'interruption volontaire de grossesse. | Twitter/Imnotalone
Le terme « détresse » apparaît en 1974. A cette époque, les femmes qui le pouvaient avortaient à l'étranger. Des avortements clandestins avaient lieu en France où les femmes et les médecins qui le pratiquaient, risquaient la peine de prison. Dans ce contexte, il s'agissait de «mettre fin à une situation de désordre et d'injustice et d'apporter une solution mesurée et humaine à un des problèmes les plus difficiles de notre temps ».
Il est connu que des services sociaux, des médecins, des miltants et des militantes, aidaient des femmes à avorter. Le terme de « détresse » s'est justifié alors pour obtenir le consensus parlementaire permettant que l'avortement soit toléré en France pour mettre fin à une situation où la loi répressive était ouvertement bafouée, voire ridiculisée...
Ce terme, qui n'a rien de juridique, est ainsi maintenu dans la loi de 2001, au profit d'autres avancées estimées prioritaires comme l'allongement des délais de 10 à 12 semaines de grossesse, la suppression de l'entretien pré-interruption volontaire de grossesse obligatoire pour les femmes majeures, la possibilité pour les mineures d'avorter sans autorisation parentale et ce, pour faire reconnaitre l'avortement comme un droit légitime des femmes.

Autistes et spectateurs dans le même bateau

LE MONDE | Par 
"Nous", pièce chorégraphiée par Anatoli Vlassov pour neuf hommes autistes âgés de 27 à 40 ans.
"Nous", pièce chorégraphiée par Anatoli Vlassov pour neuf hommes autistes âgés de 27 à 40 ans. | ANATOLI VLASSOV
Ils sont déjà là. Ils attendent. Ils entourent le public qui s'installe en cercle au centre du plateau. Ils le regardent tranquillement. Ce dispositif spectaculaire inversé – qui est venu voir qui ? – fait deNous, pièce chorégraphiée par Anatoli Vlassov pour neuf hommes autistes âgés de 27 à 40 ans, une rencontre inhabituelle, inconfortable et belle.
Nous porte bien son titre. Nous sommes tous dans le même bateau, partageant l'espace, croisant le regard et assumant peu ou prou notre différence. Ici, les émotions des uns et des autres se lisent vite et sans garde-fou. Nous, interprété par ces neuf « handicapés, atypiques, pour changer peut-être l'opinion que certains ont sur l'autisme », comme l'assène Otto N'yap, l'un des danseurs, est un spectacle où la question de l'autre est cruciale.
Travailler avec des autistes est un défi que des chorégraphes relèvent. En 2008, Thierry Niang et l'écrivain Marie Desplechin imaginaient Au bois dormant. En 1996, Mathilde Monnier concevait L'Atelier en pièces à partir d'ateliers menés à l'hôpital de la Colombière, à Montpellier, puis le film Bruit blanc, réalisé avec Valérie Urréa, dans lequel elle danse avec une femme autiste, Marie-France Canaguier.

Enfants handicapés : Carlotti reconnaît des maltraitances

Le Monde.fr | Par 
« Libérer la parole et rompre l’omerta. » Car la maltraitance des enfants handicapés est une réalité dans certains des établissements qui les accueillent, a reconnu mercredi 22 janvier Marie-Arlette Carlotti, la ministre déléguée chargée des personnes handicapées, qui se sait pourtant « première garante »de leur protection. Effectuant un déplacement dans l'institut médico-éducatif (IME) Cour de Venise qu’elle juge modèle, à Paris (3e arrondissement), elle a donc présenté un plan de renforcement des contrôles effectués sur ces établissements dont« la quasi-totalité » est de qualité. La quasi-totalité seulement.
Ce branle-bas de combat ministériel est né d’un électrochoc télévisuel. Dimanche 19 janvier, sur M6, l’émission « Zone interdite » diffusait un long et éprouvant reportage, fruit d’une année d’enquête, qui mettait en lumière des mauvais traitements infligés aux enfants handicapés au sein de certains établissements belges (ce que Le Monde avait décrit le 4 janvier) tout autant que français. Des images filmées en caméra cachée à la maison d’enfants de Moussaron, à Condom (Gers), montraient ainsi des enfants attachés à leur lit, dormant dans un réduit, lavés en groupe, sous camisole chimique de neuroleptiques…
Ce documentaire a bien évidemment provoqué l’émotion chez les familles d’enfants handicapés mentaux. A l’instar des quelque soixante-dix par  l’association Parents en colère 77 (Seine-et-Marne) : « Les impôts liés au handicap ne sont pas contrôlés, ils servent à maltraiter nos enfants et entretenir un réseau mafieux », communiquaient-elles le soir-même.

VOUS VOUS SENTIRIEZ COMMENT DANS LE CORPS D'UN(E) AUTRE?

 
Vous êtes un homme, et vous vous dites qu'être une femme, avoir des seins, comme des protubérances au milieu du corps qui vous cachent un peu les pieds, ça doit être étrange. Vous êtes une femme, et vous vous dites que vous balader avec un truc entre les jambes doit rendre la vie différente.

Une expérience à la croisée entre l'art contemporain et les neurosciences permet à des sujets de vivre cette expérience de l'altérité. Le collectif d'artistes nommé «Be Another Lab», qui travaille sur le corps et la téléprésence, a posté une vidéo intitulée «Gender Swap - Experiment with The Machine to Be Another» (Changement de genre - Expérience avec la Machine pour être un Autre).

Les PH veulent réinscrire le service public hospitalier dans la loi

23/01/2014

Avenir hospitalier et la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH) appellent Marisol Touraine à réinscrire dans le cadre de la stratégie nationale de santé la notion de service public hospitalier dans la loi. Les groupes de travail ouverts à la suite du rapport Coutydoivent rendre leurs premières conclusions sur la création d’un service public territorial de santé.

Marche forcée à l’équilibre

Les deux syndicats de praticiens hospitaliers redoutent que la territorialisation enclenchée ne privilégie « l’élargissement des coopérations public privé » au détriment des établissements, contraints à une « marche forcée à l’équilibre ».
« C’est au contraire en donnant les moyens à un service public modernisé, éloigné de la loi HPST [Bachelot, NDLR] qui a démoli l’hôpital en quelques années que pourra s’exercer pour tous les citoyens une médecine de qualité sur tout le territoire », argumentent-ils.
A.B.-I.

L'invention de l'hystérie au temps des Lumières (1670-1820) Sabine Arnaud

L’invention de l'hystérie nous porte au 18e siècle, lors de l’élaboration des maladies nerveuses frappant les gens du monde, hommes et femmes, et les lettrés en particulier. Qu’est ce qui se joue dans l’écriture de ce diagnostic ? À travers des textes de médecins, de patients, d’écrivains, Sabine Arnaud déchiffre toute une société.


Le cannabis et les addictions, une maladie bien française

Le Monde Blogs 
Le Figaro du 18 janvier veut alerter ses lecteurs sur la banalisation du cannabis. Un éditorial de la rédaction, très politique, énumère les principaux leaders de gauche qui ont pris position en faveur de la dépénalisation, de la légalisation ou de la contraventionalisation, et conclut : renforçons la prévention et ne changeons rien à la législation. Face au cannabis, il faut tenir la ligne !
Mais de quelle ligne s’agit-il. La lecture des deux pages consacrées à faire un état des lieux et proposer une solution montre l’impasse dans laquelle la polémique française à enfermé ce sujet. Pour commencer, un long article reprend les points qui font l’essentiel du traitement actuel du cannabis dans de nombreux dossiers.
- le cannabis est banalisé chez les jeunes : les chiffres sont ceux des principales enquêtes déjà commentées depuis leurs sorties en 2012 et 2013. Ils montrent que le cannabis est resté à un haut niveau d’usage en France, alors que nombre de nos voisins ont su inverser la courbe.
- le cannabis se vend partout et pour pas cher : là encore, les prix sont connus, ils confirment la place prise par ce produit dans la culture jeune.
- le cannabis est consommé de plus en plus jeune : un syndicaliste policier pratique l’habituelle « exagération syndicale », (qu’il s’agisse du nombre de manifestant ou de l’âge du consommateur), partant d’un cas singulier, ici 12 ans, pour en faire une « tendance ». Si les chiffres retenus avaient été ceux des enquêtes citées, ils auraient indiqué que tout se joue pendant les années collèges, l’alcool au début et le cannabis à la fin. Ce qui reste en soi même suffisamment inquiétant.
- la police fait ce qu’elle peut mais la justice ne fait pas ce qu’elle doit : l’article évoque les interpellations, les arrestations, les réseaux démantelés à l’intérieur même des lycées. Et après avoir brocardé en début d’article « la prévention angélique » cette conclusion permet de mettre en cause la "justice laxiste" et de retrouver le binôme de l’éditorial : une prévention qui devrait donc être diabolique pour s’éloigner de l’angélique, et des sanctions prononcées d’une main ferme seraient la meilleure défense de nos adolescents.

Pour compléter la photo, trois vignettes supplémentaires :
- un addictologue, le professeur Lejoyeux, reconnait du bout des lèvres que la jeunesse n’a pas le même rapport à la loi que l’adulte.
- un état des lieux de la dangerosité du cannabis, plutôt centré sur les effets à moyens et longs termes, ceux dont les travaux montrent que justement ils ne motivent pas les adolescents à cesser leur consommation.
- une proposition, celle du député Eric Ciotti, qui en profite pour vendre le projet d’une obligation de dépistage des adolescents en milieu scolaire.

Le lecteur intéressé par le sujet aura peut-être pu apercevoir trois éléments de l’article qui devraient nous faire collectivement réfléchir si nous avons envie de sortir de cette spirale de l’échec :

- le constat fait sur la banalisation du cannabis et sa facilité d’accès est juste, et ce 


IVG : les Espagnols demandent «l’asile sanitaire» à la France

FRANÇOIS MUSSEAU CORRESPONDANT À MADRID

D’ici peu, l’avortement cessera d’être un droit en Espagne : c’est le principal objectif d’un avant-projet de loi présenté fin 2013 par le très conservateur ministre de la justice, Alberto Ruiz-Gallardon. Etant donné que le parti au pouvoir, le Parti populaire, dispose de la majorité absolue au Parlement, l’affaire semble pliée. D’où, au milieu de la fureur d’une bonne partie du pays face à la prochaine suppression de l’IVG, l’initiative d’un collectif qui agrège 260 organisations opposées à la réforme : demander l'«asile sanitaire» à la France où ce droit est reconnu depuis la loi Veil de 1975.

Le mythe de Serendip

ROBERT MAGGIORI

Késako, la sérendipité ? Le terme est bizarre, opaque, n’exhibe aucune similitude avec quoi que ce soit d’autre, aucune étymologie - de sorte qu’on se dit qu’on ne le retiendra jamais, et que l’oubli du mot provoquera toujours la méconnaissance de la chose. Pourtant, il n’est personne aujourd’hui qui n’en ait une pratique, n’en joue ou n’en soit le jouet plus ou moins conscient. C’est qu’avec la sérendipité, on fait de la prose comme en faisait M. Jourdain : on cherche quelque chose sur Internet, on navigue de lien en lien, et bientôt on trouve ce qu’on ne cherchait pas et qui s’avère plus intéressant que ce qu’on cherchait. Voilà, dans sa forme très simplifiée, la sérendipité.

Maître de conférence en sciences de l’information et de la communication à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, Sylvie Catellin s’est toujours intéressée aux processus de découverte, dans les sciences et la culture : avec Sérendipité. Du conte au concept, elle fournit une histoire étonnante, littéraire, scientifique, philosophique, artistique, un récit d’enquête plein de surprises et de personnages inattendus, des princes orientaux, des alchimistes, des navigateurs, Balzac et Voltaire, Edgar Poe, Charles S. Peirce, Pasteur, Freud, Conan Doyle, Umberto Eco…

L'AP-HP s'engage à ne plus sanctionner les professionnels signalant un événement indésirable

Le 13 janvier dernier, Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), et le Pr Loïc Capron, président de la Commission médicale d'établissement (CME), ont cosigné un engagement à ne pas sanctionner les professionnels de santé qui signalent un Événement indésirable associé aux soins (EIAS) dans lequel ils sont impliqués ou qu'ils ont constaté. Un "principe de non-sanction" qui ne peut être revendiqué toutefois en cas de manquement délibéré aux règles de sécurité.