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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 27 avril 2011


La révolution sur le divan des psychiatres : Le Roi est mort, il n’y a plus de Roi

Parole, écoute et liens avec la démocratie : tel est le thème des 9èmes journées nationales de psychiatrie privée qui se tiendront à Sousse les 29 et 30 avril, à l’initiative de l’ATPEP. Le programme des communications, bien que, à fortes doses scientifiques et médicales, est bien attractif. Le Pr Esseddik Jeddi, en introduction, parlera de : «A l'écoute de "ce que disent les gens" et de "la Parole" des gouvernés concernant leur gouverneur : Réflexions à partir d'un texte d'Abû Hayyân al-Tawhîdi.» L’éminent Pr Paul Lacaze (Lyon) enchaînera sur «La psychiatrie en démocratie: de quoi est-elle l’outil ?». Me Fathi Mimouni, évoquera le point de vue du juriste sur «Parole, Ecoute et liens avec la Démocratie : Point de vue d’un juriste», «Autorité en Question : de la dictature à la Démocratie», sera traité par le Dr Houssem Louiz, alors le Dr Fouad Benchekroun, dissertera sur le thème de : «Quand la Démocratie s’arrête aux portes de nos frontières». Pour sa communication, le Dr Sofiane Zribi a choisi un titre bien alléchant : «Le Roi est mort, il n’y a plus de Roi». Heureux de retrouver sa Sousse natale, le Dr Hervé Bokhobza parlera de «Démocratie et pouvoir de soins».

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Psychanalyse et psychologie
Paris - Londres - Buenos Aires
Psychanalyse et psychologie
Dagfal, Alejandro
préface d'Élisabeth Roudinesco
Campagne première , Paris
collection Recherche
Parution :  avril 2011

Résumé

De Ribot à Janet, en passant par Piéron et Lagache, cet ouvrage présente l'influence de la psychologie française, ainsi que son rôle dans le développement de la psychanalyse en France et dans la constitution des discours psychologiques en Argentine entre 1942 et 1966.

Quatrième de couverture

Cet ouvrage analyse une double histoire. Celle de la naissance, en France, dans la première moitié du XXe siècle, d'une tradition psychologique qui s'exprimait en termes comportementaux, mais qui ne devait rien au béhaviorisme nord-américain. Ensuite, celle de la constitution de trois disciplines - psychologie, psychiatrie et psychanalyse -, en Argentine, entre 1942 et 1966. D'après Alejandro Dagfal, dans ce pays, c'est la réception de la psychologie française (de Ribot à Janet et surtout de Politzer à Lagache) qui a permis l'élaboration d'un projet humaniste, issu des sciences sociales et de la philosophie, ainsi qu'une relecture singulière de la psychanalyse (d'abord kleinienne, puis lacanienne) par des personnalités telles que Enrique Pichon-Rivière, José Bleger et Oscar Masotta. De ce fait, c'est une véritable révolution intellectuelle qui a eu lieu dans les années 1950 et 1960, où les idées freudiennes se sont implantées dans les systèmes de santé et à l'université. Et alors que les théories cognitivo-comportementales semblent s'imposer en Amérique du Nord et en Europe, l'Argentine, comme la France, échappent partiellement à ce mouvement, en gardant une approche différente de l'étude de la subjectivité.

Les bricolages de la filiation
Par MYRIAM SZEJER Pédopsychiatre et psychanalyste


La France serait-elle le pays des secrets ? Accouchement sous X, anonymat des donneurs de gamètes et d’embryons, mères porteuses clandestines ou étrangères : ces pratiques ont pour effet de pouvoir barrer à ceux qui en sont issus l’accès à leur origine et à leur histoire. Il est pourtant question de changer les choses, mais il semble que ce ne sont que feux de paille qui préoccupent les médias quelque temps, sans aboutir à une réforme. A l’occasion de la révision des lois de bioéthique le débat est relancé. L’enfant à qui on a caché une partie de ses origines ne serait-il pas de ce fait la victime bâillonnée de manipulations de la filiation, rendues possibles par la loi et la médecine moderne ?

En France, les dons sont anonymes, et les abandons ont lieu sous X. Les couples candidats à l’assistance médicale à la procréation avec tiers donneurs n’ont pas accès à l’identité de ces derniers, les mères porteuses inséminées à l’étranger accouchent sous X, ici, puis disparaissent… La clinique montre que l’anonymat engendre le silence dans les familles dont l’histoire s’y prête. Il n’est de secret établi que lorsque cela convient aux adultes. Mais c’est la loi qui le permet. L’enfant se trouve alors confronté à un double secret : secret parental quand les parents ont choisi de se taire, secret sociétal lié à l’anonymat obligatoire, qui ne se présente à lui qu’après la levée du secret parental. Le secret de famille alimente habituellement la névrose ordinaire. Ici, les secrets de famille devenus secrets d’Etat confrontent ceux qui les subissent à un mur infranchissable et souvent persécutant.

Si la société est - et a toujours été - intolérante à la stérilité, la médecine est cependant sensible à la souffrance qu’elle engendre. C’est la raison pour laquelle une si grande créativité a été déployée pour tenter de l’éradiquer. Mais quel est le prix de ces progrès - et pas seulement au plan financier - pour les enfants, les parents, les tiers donneurs, géniteurs ou mères porteuses, mais aussi pour les générations futures et, finalement, pour la société dans son ensemble ?

Structurée sur l’interdit de l’inceste, la société risque d’être mise à mal en cautionnant des interruptions de la filiation qui dissocient le corps et l’esprit. Lorsqu’un don de gamètes ou d’embryon est réalisé, on prend soin de faire en sorte que le donneur ressemble aux parents stériles (couleur de la peau, des yeux, cheveux). C’est la raison pour laquelle, à la naissance, on trouve si souvent que le bébé ressemble à ses parents, alors qu’il ressemble aux donneurs. Ainsi, par l’anonymat redoublé de cet appariement, on masque l’origine génétique de façon efficace. Dans certains pays, les mères porteuses sont recrutées après une sélection minutieuse de leur apparence et de leur état de santé physique et mentale. On établit une forme d’exclusion de l’inconnu, de l’étranger, donc de l’Autre. C’est une situation menaçante pour le maintien social et l’équilibre des individus. Elle revient à soutenir la fabrication de fantômes qui viendront hanter parfois douloureusement l’enchevêtrement des généalogies, car l’ombre des donneurs de gamètes, d’embryons ou de bébés reste accrochée aux enfants.

Il est difficile de présumer de la réactivation de ces silences et des modalités de leur expression tout au long de la vie, voire de sa transmission à leur descendance. Sommes-nous en droit d’exploiter ainsi l’amnésie infantile, la plasticité et la résilience de l’enfant ? Les perceptions fœtales et périnatales sont emmagasinées sous forme sensorielle, puis organisées après la naissance sous l’influence de la parole et du développement cognitif. Ne pas tenir compte de ces souvenirs oubliés est une forme d’exploitation de l’immaturité phylogénétique de l’humain à sa naissance. C’est aussi une forme de négationnisme. On demande à ces enfants de penser qu’ils sont quelqu’un d’autre : un enfant conçu biologiquement par ses parents. Par ces pratiques, les parents sont contraints d’assujettir l’enfant aux exigences de leur souffrance personnelle et lui demandent de se construire un personnage à l’image de leurs fantasmes, en lui déniant tout passé.

Les couples qui ont choisi de parler à leur enfant disent que cela a été un soulagement. L’humain a besoin des mots posés sur son passé pour vivre, s’autoriser à se penser. Sinon, dans les moments de remaniement inconscient de la filiation, comme les naissances, les deuils ou l’adolescence, une souffrance risque d’émerger. Mais elle sera alors le plus souvent ininterprétable. Certes, l’humain n’est pas réductible à ses liens biologiques, et nombreux sont ceux qui semblent aller bien. C’est parfois au prix de multiples dénis qui, s’ils permettent de s’adapter aux exigences des proches ou de la société, ne peuvent empêcher l’inconscient de se manifester qu’en construisant sur du faux, du non-dit ou du tronqué; l’édifice risque à tout moment de vaciller, voire de s’effondrer.

On a commencé d’envisager la levée de l’anonymat par une première proposition de loi, mais elle a été brutalement modifiée lors du changement de ministre de la Santé. Les pays qui ont supprimé cet anonymat ne souffrent pas d’une chute des dons lorsque ces réformes sont accompagnées de campagnes d’information adaptées. Dans leur majorité, ces pays pratiquent aussi l’adoption ouverte. Le maintien de l’anonymat en France, choix institutionnel, cherche-t-il à protéger les donneurs, les enfants, les parents, ou la société elle-même ? Et de quoi ? La posture parentale qu’exprime ce choix imposé relève-t-elle d’une usurpation ou d’un étayage de l’autorité parentale ? En d’autres termes, face aux enjeux existentiels de la question de l’origine, quel est le refoulement l’œuvre dans la société française au travers d’un choix qui se fige dans le temps ?

Auteure de : «Si les bébés pouvaient parler», Bayard, 2009.

Myriam Szejer
Pédopsychiatre et psychanalyste, maternité Antoine-Béclère à Clamart, fondatrice de l’association la Cause des bébés

«La Pecora nera» : L’être timbré
Par OLIVIER SÉGURET

Critique20 avril 2011

L’Italien Ascanio Celestini explore les visions fantasques d’un jeune homme interné.
DR

A quoi servent les fous ? Et d’abord qui sont-ils ? A ces questions posées de toute éternité, les réponses ont varié selon le prisme qu’offraient les époques, les situations et les sociétés. Les variations sont d’ailleurs si amples parmi ces réponses que l’on a pris l’habitude de les tenir pour des informations plus fiables sur les sociétés elles-mêmes et l’état de leurs mentalités que sur les fous qui les suscitent.


Maintes fois reproduite depuis Michel Foucault, cette démonstration s’exprime avec une force nouvelle et une forme fraîche dans la Pecora nera («le mouton noir»), troisième long métrage du méconnu touche-à-tout italien Ascanio Celestini. Mouton noir, brebis galeuse, vilain canard : la Pecora nera nourrit dans son titre une ambiguïté constitutive et profitable. Une métaphore animale pour dire un rejet humain. Le film suit la vie enfermée, psychiatrisée, ostracisée et pourtant lumineuse comme un miracle, d’un petit Nicola fort troublé, depuis son enfance jusqu’à un âge très adulte, bien que cette catégorisation, dans son cas, soit de peu d’intérêt. Mais la dureté réelle de cette vie, la crise affective grave qu’elle produit sont amorties en permanence par l’enfant lui-même, plus tard l’homme, et par son verbe abondant et suprême, son humour et la narration qu’il donne, off et in, de son existence.


Logorrhée.
En accoutrant le réel de ses propres fables, l’enfant Nicola en donne une version codée,
construite autour de refrains obsessionnels : il connaît les Martiens, cultive une fibre scato enfantine, offre une personnalité attachante où se mêlent l’espièglerie et l’émotion. Si c’était à nous de juger, on ne le décréterait pas plus fou qu’un autre. Singulier, oui. Et certainement blessé. Mais qui ne l’est pas ? Le metteur en scène joue lui-même le personnage de Nicola dans son état adulte et c’est donc sa voix qui fait le travail off de longue haleine par lequel se déroule le ruban étourdissant du langage de la Pecora nera. Rien de bavard, ni de hasardeux dans cette logorrhée, au contraire.


Formé à l’enquête ethnologique, puis sociologique, Celestini est un missionnaire de l’oralité. Sa méthode de prédilection, qu’il s’agisse de ses créations théâtrales (la Pecora était à l’origine une pièce) ou de ses documentaires, est en soi une profession de foi : l’entretien. Il recueille, enregistre, documente et construit à partir de ces matériaux un récit qui est une sorte de montage en forme d’horlogerie des discours et dont lui seul a la clé. C’est donc à la fois beaucoup de contraintes et beaucoup de liberté que s’impose et s’octroie Celestini, dont le contact humain est à peu près aussi étrange que son film : chaleureux et distant, fantasque et rigoureux. Il cultive une barbichette à la russe, longue mais de consistance ondoyante et duveteuse, qu’il tripote assidûment pour réfléchir, choisir ses mots, en éviter d’autres. Par exemple, il prend soin de ne se référer à aucune chapelle de la riche église cinéphile d’Italie. A peine concède-t-il son attachement au Pinocchio de Comencini, un respect pour Mario Martone et la très forte impression faite sur sa jeunesse par les films des frères Taviani, notamment la Nuit de San Lorenzo.


Ce choix hors de la mode et néanmoins soigneux n’en dit peut-être pas très long sur les goûts de Celestini, mais il éclaire un aspect crucial de son idéal artiste. Le cinéma des Taviani restera peut-être comme une tentative d’ethnographie sensible et reconstituée d’une certaine Italie. Il y a chez ces frères cinéastes comme une volonté de fixer une histoire culturelle nationale, historique, là aussi en partie fondée sur l’oralité et la transmission. Cependant, jamais Celestini ne verse dans la fresque épique, et la Pecora nera ne se soucie que de l’histoire récente. Encore que… De moins en moins récente.


Les années 60 sont en effet la matrice inattendue de ce film. Des années que le jeune héros rebaptise génériquement comme étant «les fabuleuses années 60». Ceux qui auront eu la folie de naître dans cette décennie disposeront peut-être des antennes utiles à une harmonie préalable avec la matière particulière du film, son irrédentisme foncier, sa formule utopique agissante, son imaginaire en actes.


«Da bambino, volevo fare regista»
(«Enfant, je voulais être cinéaste») : Ascanio Celestini ne cherche aucune explication au fait que, avant de devenir en effet réalisateur de films, il soit passé par l’écriture et la mise en scène de pièces de théâtre, par la rédaction de livres, par la musique et la télévision aussi, ou par des études qui n’ont a priori rien à voir avec le cinéma. Dans la mesure où l’enquête incarnée, l’interview, le récolement documentaire sont la racine commune à ses divers travaux, il s’agit toujours pour lui de faire valoir «par des moyens différents des langages communs». Lui chercher un modèle, une extraction, une ascendance serait peine perdue. Mais quelque chose en Celestini rappellera sans doute Nanni Moretti à certains : la manière homme-orchestre qui écrit, met en scène et interprète une douleur sociale, voire politique, aussi italienne qu’universelle.


Créatures.
L’histoire très particulière de la psychiatrie et de l’antipsychiatrie en Italie (dont l’événement pivot reste la fermeture de tous les asiles dans les années 70) donne naturellement à la Pecora nera sa spécificité culturelle. Mais le background historique n’a nul besoin d’être déjà assimilé pour que le spectateur fusionne dès les premiers plans avec cette histoire d’enfance, de folie et de cinéma, et c’est évidemment le plus troublant dans cette construction : son plain-pied avec ce que nous savons déjà mais que l’on nous conditionne à oublier. Un savoir lumineux, rarissime et profond est en effet au cœur du film. Un savoir que nous partageons tous mais que l’œuvre refait surgir à notre entendement assourdi, et qui nous dit que l’humanité est un rêve réaliste, que l’homme est à la fois multidimensionnel et unique, que nous sommes des créatures folles, des passagers poétiques, des mortels libres et pourtant des animaux sociaux. Celestini s’impose ainsi facilement cette saison comme l’un des plus insolites (et menacés) spécimens de l’espèce cinéaste.

La Pecora Nera
d’Ascanio Celestini avec Ascanio Celestini, Giorgio Tirabassi, Maya Sansa, Luisa de Santis, Nicola Rignanese… 1 h 33.

Dans son ultime bilan, la défenseure des enfants critique la politique du gouvernement

LEMONDE.FR avec AFP
25.04.11
Dominique Versini, défenseure des enfants, ancienne secrétaire d'Etat chargée de la précarité et de l'exclusion, le 7 novembre 2007 à Paris.
Dominique Versini, défenseure des enfants,
ancienne secrétaire d’État chargée
le 7 novembre 2007 à Paris.


AFP/HERMINIE PHILIPPE

La défenseure des enfants, Dominique Versini, dont la mission relèvera désormais du futur défenseur des droits, déplore dans son dernier bilan d'activité "les reculs" et "insuffisances" de la politique de protection de l'enfance du gouvernement.
25 000 AFFAIRES TRAITÉES EN ONZE ANS

Mme Versini, en poste depuis 2006 après avoir succédé à Claire Brisset (2000-2006), a vainement lutté ces derniers mois pour que cette institution, qui a traité les cas de 25 000 enfants en onze ans, reste indépendante. Dans son ultime rapport, elle déplore que, malgré certaines avancées, un bon nombre de ses recommandations n'aient pas été prises en compte.

Son bilan, qu'elle va exposer mardi 26 avril en même temps qu'un rapport thématique sur les enfants atteints de cancers, pointe "les reculs et les insuffisances" de la politique suivie ces dernières années, "au regard de la convention internationale des droits de l'enfant [CIDE]", ratifiée par la France en 1990. Il met en lumière des évolutions contraires à l’esprit de la CIDE de l'ONU, notamment en matière de justice des mineurs ou de traitement des enfants étrangers isolés, des enfants roms ou des enfants placés avec leur famille en centre de rétention.

LE TRAITEMENT DES ENFANTS ÉTRANGERS EN LIGNE DE MIRE

"Les difficultés des enfants étrangers"
, qu'ils soient isolés ou en famille, en situation régulière ou irrégulière, "sont d'autant plus d'actualité que le discours politique et la politique d'immigration se durcissent", observe Mme Versini dans son rapport. Pour les enfants français, elle critique les "reculs successifs de la justice des mineurs" depuis cinq ans, conduisant à une sévérité accrue "alors que tant le Conseil constitutionnel que la CIDE imposent que prime l'éducatif sur la réponse répressive".

"Force est de constater
, dit-elle dans un communiqué, que les pouvoirs publics ont rejeté toutes les recommandations de la défenseure des enfants qui pouvaient être un frein aux objectifs de réformes restrictives dans les domaines régaliens (immigration, justice des mineurs)."

Sur le plan social, le bilan souligne l’aggravation de la pauvreté qui concerne plus de deux millions d’enfants en France, dont 600 000 mal logés. "Aucune suite n'a été donnée", note la défenseure des enfants, au rapport de 2009 sur "la précarité et les atteintes aux droits des enfants", alors que le gouvernement "avait un objectif de réduction de la pauvreté d'ici 2012". "La loi sur la protection de l'enfance de mars 2007 ne produit pas les effets attendus en termes de prévention et d'accompagnement, ce qui augmente les risques de placements d'enfants à l'aide sociale à l'enfance pour cause de précarité", poursuit-elle.

Autre constat amer : "La scolarité des enfants handicapés reste un parcours du combattant dans le milieu scolaire ordinaire ou dans les structures adaptées."

PEU DE "BONS POINTS"

Parmi les rares satisfecit décernés au gouvernement, l'institution évoque le développement des maisons des adolescents (MDA), dont le nombre est passé de 18 à 68 (+ 20 antennes) et la mise en place, mais à titre expérimental, d'un "dispositif complet de médiation familiale" avant une saisine de la justice.

La proposition de donner un statut aux "tiers" ayant perdu tout droit de revoir un enfant après rupture d'un couple (ex-beau-pères, "deuxième maman" de couples d'homosexuelles…) avait été reprise par l'exécutif mais a été "bloquée" au Parlement.

A compter du 1er mai, une institution unique, le défenseur des droits – qui n'a toujours pas été nommé –, regroupera le défenseur des enfants, le médiateur de la République, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité et la commission nationale de la déontologie de la sécurité.

A Paris, trois cents parents désemparés et un psy pour leur répondre

25.04.11


Lundi 4 avril, 20 h 20. Lycée privé Saint-Michel de Picpus, à Paris. Des dizaines de parents ont investi le hall. Les réseaux sociaux sont sur toutes les lèvres. "Mes filles de 12 et 15 ans sont sur Facebook. J'ai l'impression qu'elles s'exposent trop, témoigne Valérie. Je ne maîtrise pas ce réseau, d'où ma présence ce soir." Avant même d'avoir démarré, la réunion "Les réseaux sociaux, 6 milliards d'amis chez vous" organisée par l'Association parents d'élèves de l'enseignement libre (APEL) est un succès d'audience : à 20 h 30 pétantes, près de 300 parents investissent le grand amphi. "Facebook est arrivé dans la vie des familles en deux ans, explique l'organisatrice Brigitte Thierry. En tant que parents, nous sommes un peu désemparés."
Puis débutent les interventions. Thomas Rohmer, président de l'agence Calysto, spécialisée dans les usages du Web, aligne des chiffres dans un silence religieux : à peine 3 enfants sur 10 discutent avec leurs parents de ce qu'ils font sur Internet et 75 % des plus de 13 ans ont un compte sur Facebook.

C'est au tour du psychiatre et psychanalyste Serge Tisseron d'intervenir. Il énumère les trois messages fondamentaux à transmettre aux enfants : sur Internet, tout peut tomber dans le domaine public, rien ne s'oublie et tout est sujet à caution. Pères et mères, trop heureux d'avoir une information concrète, copient soigneusement ces maximes.

Thomas Rohmer invite les parents à lire à leurs enfants les conditions d'utilisation de Facebook. On y apprend que le réseau mondial exploite les données personnelles à des fins publicitaires. Un père prend la parole : "Quels sont les recours pour enlever des photos personnelles mises par d'autres personnes ?" La question restera sans réponse. "J'utilise Facebook comme mes enfants, explique un autre. Je suis allé voir une page sur La Vache qui rit et l'on m'a demandé d'être ami avec elle. Je ne comprends pas pourquoi Facebook me pose de telles questions."

"Je n'y comprends rien"

Anne-Sophie Bordry, directrice des affaires publiques de Facebook, rectifie : "On ne vous a pas demandé d'être "ami", mais "fan"." Elle conteste l'utilisation abusive des données personnelles et explique que, à l'inverse des programmes de fidélité des grands magasins qui savent tout de nous, Facebook utilise un "agrégateur anonyme de données", et les publicités y sont ciblées. Dans l'assemblée, une dame murmure : "Je n'y comprends rien." Serge Tisseron réintervient. "On peut tout de même se poser la question : les services que m'apporte Facebook valent-ils la peine de donner des informations intimes me concernant ? Il n'y a pas à accepter d'être pisté." Salve d'applaudissements.

Les questions s'enchaînent. "Quels sont les rapports de Facebook avec la CNIL ?""Combien de comptes sont fermés chaque année en France ?" Anne-Sophie Bordy ignore cette information. Le père insiste. "La transparence serait de pouvoir quantifier cela." Une question fuse : "Ma fille accède à Facebook par son téléphone portable. Doit-on vivre avec ces 150 amis dans la poche, à table ?" Rires.

Il est 23 h 30. La réunion se termine et plusieurs mains sont encore levées. Dehors, la mère d'une élève de 12 ans est dépitée. "On est passé à côté du sujet, estime-t-elle. Je ne suis pas une mère sévère, mais il faut tout de même donner des limites. Si l'on ne veut pas que les enfants s'éternisent sur l'ordinateur, on n'en met pas un à disposition tout le temps. Et on limite le téléphone. J'ai eu l'impression de voir une assemblée de parents dépassés."

Le seront-ils moins avec la campagne lancée par la Ville de Paris ? Des professionnels vont débattre avec les parents de la place des écrans dans la vie de leurs enfants et "accompagner les familles dans une réflexion sur les positionnements éducatifs les plus adaptés".
Laure Belot




25 avril 2011

POST-FUKUSHIMA - Le Japon redoute une augmentation du nombre de suicides
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DR REUTERS/CARLOS BARRIA

Un agriculteur s’est pendu, devant une récolte perdue à cause d’un taux de radioactivité trop haut ; un père s’est tué après avoir cherché le corps de son enfant en vain. Les cas de suicides, évoqués par le LA Times, pourraient se multiplier au moment où le Japon entre dans l’après-Fukushima.

Le Japon enregistre déjà l’un des taux de suicide les plus importants des pays développés explique le LA Times. Toutes les quinze minutes, un habitant met fin à ses jours, dans un pays où le suicide n’est pas stigmatisé. La région affectée par le tsunami et la catastrophe de Fukushima, le Nord-Est, est d’ailleurs caractérisée par un taux de suicide particulièrement haut, explique le quotidien.
“Dans les mois à venir, les personnes déplacées chercheront à revenir à leur vie d’avant et beaucoup seront frappées par la véritable ampleur de la catastrophe, affirment les autorités, les organisations de santé et les travailleurs sociaux.”
Des “conseillers” ont été envoyés sur le terrain, les fonds pour les programmes thérapeutiques renfloués et des numéros d’appel spéciaux créés pour faire face à l’éventuelle augmentation du taux de suicide explique le LA Times.

Aucun chiffre précis n’est disponible mais le journal rappelle que le Japon avait connu une augmention du nombre de suicides après le tremblement de terre de Kobe en 1995.
PSYCHOLOGIE
L'art comme médiation thérapeutique
17.04.11
L'art-thérapie conjugue psychothérapie et compétence artistique pour exprimer un mal-être





ise, 48 ans, s'est rendue tous les lundis pendant neuf ans à des ateliers d'écriture à l'hôpital Sainte-Anne, à Paris. Elle souffrait d'une grave dépression. « Mes problèmes psychologiques m'ont explosé à la figure comme une bombe à retardement, mais ils étaient sans doute là depuis très longtemps », explique-t-elle. Du fait de sa maladie, son contrat dans un musée parisien, où elle travaillait depuis trois ans, n'a pas été renouvelé. Peu après, son frère est décédé. Autant d'événements qui ont aggravé sa dépression. Ses séances de psychothérapie ne lui faisaient aucun bien et son psychiatre l'a adressée au Centre d'études de l'expression que dirige, à l'hôpital Sainte-Anne, le docteur Anne-Marie Dubois, auteure du livre De l'art des fous à l'oeuvre d'art (E-dite, 2007, 303 p., 39 €).
« Il savait que j'étais créative, que j'aimais écrire et dessiner »
, commente Lise. Les ateliers se déroulaient selon le même rituel : une demi-heure était consacrée à l'écriture d'un texte. Le psychothérapeute donnait une consigne : par exemple, écrire un poème d'éloge ou une nouvelle au titre extravagant comme Le Fabuleux Destin d'un nain de jardin. Puis, chacun lisait son texte. L'art-thérapeute et les participants réagissaient et posaient des questions.


Pour Lise, ces ateliers ont été « une révélation ». « Avant d'y aller, j'imaginais que l'on nous demanderait de parler de nos peurs, de nos angoisses, explique-t-elle. Mais ça n'était pas plombant. Les émotions qui devaient émerger, émergeaient. Ce pouvait être de la souffrance, mais aussi de la douceur, de la gaieté, de l'humour. Cela ne nous empêchait pas de nous soulager de ce qui nous pesait. »


Que retire-t-elle de cette expérience ? « Ça a été comme un levier qui m'a permis d'accéder au plaisir de faire les choses. Le fait d'être capable d'écrire, d'être en lien avec d'autres personnes dans un respect mutuel m'a énormément aidée », remarque Lise. Car si une chose doit distinguer l'art-thérapie d'une psychothérapie relationnelle, c'est le plaisir que l'on y prend. Lentement, Lise a repris goût à la vie grâce à ces moments intenses de création : « Il y avait une grande bienveillance de la part des patients et de la psychologue. Cela a contribué à résoudre des problématiques en complément d'une psychothérapie par la parole. J'ai pu faire des associations entre des émotions et certains événements de ma vie. L'écriture libère des choses qu'on ne comprend qu'après coup. »


Aujourd'hui, Lise peint, écrit. Elle a fait des expositions, publie des textes. « Comme j'étais la plus ancienne, j'avais peur que l'on me dise d'arrêter l'atelier d'écriture. Quand j'ai senti que j'allais mieux, j'ai préféré prendre moi-même l'initiative de partir », explique-t-elle.


L'art-thérapie est née dans les pays anglo-saxons dans les années 1930 et s'est propagée en France à la fin de la seconde guerre mondiale. L'hôpital Sainte-Anne en est un des hauts lieux depuis l'exposition internationale d'art psychopathologique, en 1950. Au terme d'« art-thérapie », le docteur Dubois préfère celui de « psychothérapies à médiation artistique ». « L'art, lui-même, ne soigne pas. Il favorise un processus d'expression et d'élaboration psychique autrement que par la parole », explique-t-elle. Il peut être angoissant, et nécessite d'être encadré par un professionnel formé. « Les patients qui bénéficiaient le plus souvent d'une prise en charge en art-thérapie étaient psychotiques chroniques ou schizophrènes, poursuit-elle. Aujourd'hui, les indications sont différentes et plus précises. Elle est très utile pour les pathologies névrotiques, les troubles alimentaires, les addictions, les états limites, les états dépressifs et les troubles bipolaires, hors périodes de crise. »


Alain est atteint de troubles bipolaires : il alterne phases d'exaltation et grave dépression. Avant de débuter les ateliers de théâtre à Sainte-Anne, en 2007, il fuyait les gens, craignait leur regard. « Quand je parlais, j'avais l'impression que personne ne pouvait m'entendre », explique-t-il. Les ateliers lui ont permis « de pouvoir reprendre la parole devant les autres ». Les exercices avaient un thème de départ, sur lequel les participants improvisaient. « Cela nous permettait de sortir de nous-mêmes, de ce manteau pesant qui nous étouffait, témoigne Alain. Il pouvait s'échapper des émotions fortes, des pleurs, des silences. Après chaque séance, je me sentais mieux. Je marchais la tête haute. Je me disais, ça y est, je vais m'en sortir. »


L'atelier s'est arrêté après le départ de l'art-thérapeute. Alain a été orienté vers un atelier peinture. « Un jour, j'ai fait un tableau qui a tout changé. Je me suis représenté contemplant mon propre cadavre sur un traîneau tiré par un loup. Normalement, on laisse ce qu'on peint à l'atelier ; là, j'ai demandé à l'emporter chez moi. » Dès lors, il s'est mis à peindre chez lui. « Après avoir fait un tableau, je me sens mieux physiquement, c'est comme si j'avais apporté du sens à mon existence et à celle des autres », explique-t-il.


On assiste aujourd'hui à une multiplication d'offres d'art-thérapie, en libéral ou en institution : hôpitaux psychiatriques et de soins généraux, maisons de retraite, centres médico-psychologiques (CMP), centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP), hôpitaux de jour, centres pénitentiaires, etc. Mais cette activité ne bénéficie pas encore d'une reconnaissance officielle de l'Etat. Quiconque peut se prétendre art-thérapeute, même sans en avoir les compétences. Pour le docteur Anne-Marie Dubois, qui enseigne l'art-thérapie à l'université René-Descartes-Paris-V, trois compétences sont nécessaires : avoir une expérience de la psychothérapie, une compétence artistique, et être formé à l'art-thérapie. La Fédération française des art-thérapeutes, qui tente de faire reconnaître la profession, retient les mêmes critères dans la procédure d'accréditation de ses membres.

Martine Laronche

Unités hospitalières spécialement aménagéesUne circulaire détaille les modalités d'organisation

18.04.11

Le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé mais aussi celui de l'Intérieur, de l'Outre-mer, des Collectivités territoriales et de l'Immigration ou encore celui de la Justice et des Libertés viennent de signer une circulaire relative aux modalités d'accès (admission, transport) des personnes détenues en Unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA). Cette circulaire détaille également le fonctionnement de ces unités.

En 36 pages et 10 fiches, ce texte rappelle donc les principales règles des UHSA. De caractère interministériel, cette circulaire du 18 mars 2011 s'adresse aussi bien aux directeurs généraux des ARS, qu'aux directeurs régionaux des services pénitentiaires, qu'aux préfets ou au préfet de police de Paris et au chef de la mission des services pénitentiaires de l'Outre-mer.

Il est question dans ce texte des modalités d'accueil en UHSA, du principe de ressort territorial et des exceptions, des procédures d'admission et de sortie en cas d'hospitalisation avec et sans consentement, du fonctionnement des unités mais aussi de dispositions particulières. En effet, le dispositif des UHSA est actuellement en phase de déploiement. En attendant la mise en place de toutes les unités nécessaires, "l'hospitalisation des personnes détenues atteintes de troubles mentaux continue d'être assurée par un service médico-psychologique régional ou un établissement de santé habilité", lit-on dans ce texte. D'ores et déjà l'évaluation des UHSA est programmée. Elle sera réalisée par le ministère de la Santé en association avec le ministère de la Justice dès la mise en service des premières unités.
L.W.

Données sociales hospitalières 2008. Les recrutements ne compensent pas les départs

18.04.11

La DGOS vient de publier les données sociales pour 2008 des établissements publics de santé. Une année qui se caractérise par davantage de recrutements, une hausse des départs pour le personnel non médical, une stabilisation du poids de ce personnel dans les rémunérations et moins de projets de recompositions.

La "synthèse annuelle des données sociales hospitalières-année 2008", publiée par la DGOS, constitue le rapport de l’enquête "bilan social 2008" réalisée par la direction auprès de 140 Établissements publics de santé (EPS) comptant plus de 300 agents. L’objectif de cette synthèse, rappelle la DGOS dans son avant-propos, est de proposer un outil d’auto-évaluation pour les établissements et de disposer de données fiables sur la structure du personnel, sa mobilité, ses absences, sa rémunération ou encore ses conditions de travail. Ainsi, au 31 décembre 2008, le personnel soignant et éducatif représente plus de deux tiers des effectifs avec 65,4% en Équivalent temps plein (ETP) des EPS. Les cadres de catégorie A occupent une place importante, et notamment dans la catégorie de personnel non médical, où ils sont les plus nombreux, en raison de la réforme du statut des infirmières. De fait, en 2008, cette catégorie continue à progresser sensiblement pour passer de 18% en 2007 à 18,4%. Par ailleurs, est-il indiqué dans la synthèse, les grands établissements (plus de 3 000 agents) représentent 40% des personnels des établissements. Mais "pour la première fois depuis 2005", la proportion de ces grands établissements diminue et passe de 41% à 40% au bénéfice des établissements de 1 000 à 3 000 agents.
Les recrutements ne compensent pas les départs
Après avoir sensiblement reculé de 2004 à 2006, le taux de recrutement poursuit sa hausse, comme en 2007, mais de façon moins importante pour atteindre 8,3% en 2008. Et, est-il précisé, ce taux " ne suffit plus à compenser le taux de départ". L’écart entre les deux s’accentue même pour passer de 0,5 point en 2007 à 0,9 point en 2008.

Après avoir sensiblement reculé de 2004 à 2006, le taux de recrutement poursuit sa hausse, comme en 2007, mais de façon moins importante pour atteindre 8,3% en 2008. Et, est-il précisé, ce taux "ne suffit plus à compenser le taux de départ". L’écart entre les deux s’accentue même pour passer de 0,5 point en 2007 à 0,9 point en 2008. Dans le détail, le taux de départ du personnel hospitalier continue à augmenter sensiblement et de façon régulière depuis 4 ans. Il concerne majoritairement le personnel non médical, où la mobilité est la plus importante dans toutes les catégories professionnelles. Une tendance qui s’aggrave même en 2008, comme le prouve le différentiel de 1,8% entre les départs et les recrutements pour le personnel technique, par exemple. À l’inverse, les recrutements continuent à être "plus importants que les départs dans les établissements de 500 à 1 000 agents et de 100 à 300 agents" pour le personnel médical. Les départs à la retraite restent la première cause de départ du personnel (34,3%). Viennent ensuite les fins de contrat des personnels non titulaires (17,2%), les mises en disponibilité (15,4%), les départs vers un autre hôpital (14,1%) et les démissions (9,1%).
Stabilisation à 71% du poids du personnel non médical dans les rémunérations
Par rapport à l’année 2007, est-il souligné dans la synthèse, la part du budget qui est consacrée aux fonctionnaires du personnel non médical "varie peu", avec un pourcentage s’établissant à 71,2% en 2008 contre 71,1%. Par conséquent, le poids du personnel non médical dans les rémunérations semble se stabiliser autour de 71%. Même constat pour la part relative aux personnels médicaux qui perd un point. Cette diminution, est-il expliqué, se fait "au profit des personnels de remplacement (+0,7 points)", avec un doublement de la part du budget consacrée à ces personnels depuis 13 ans. De plus, l’externalisation complète de certaines fonctions entraîne un versement à des entreprises extérieures représentant 1,5% du montant total des rémunérations, soit "son plus haut niveau depuis 1996". Les auteurs de la synthèse notent que ce sont les grands établissements (plus de 3 000 agents) qui font le plus appel à ces entreprises extérieures même si le recours au personnel extérieur y a fortement diminué depuis le milieu des années 1990.
Moins de projets de recompositions
55% des établissements interrogés ont un projet de recomposition, qu’il soit envisagé, en cours ou réalisé. Avec 32% engagés dans une opération de restructuration et 27% dans un projet allant dans ce sens, ces opérations "semblent marquer le pas après une période d’intense recomposition des établissements" entre 2000 et 2003. Cependant, si ces projets n’atteignent pas les niveaux de ces années, les projets de recomposition demeurent en progression constante. Les grands établissements (plus de 3 000 agents) sont principalement les plus nombreux à poursuivre les restructurations même si leur pourcentage connaît une diminution importante pour passer de 52% en 2007 à 28% en 2008. La synthèse mentionne aussi le fait que peu d’établissements de moins de 3 000 agents "sont engagés dans un projet en 2008". Par ailleurs, en matière de conséquences pour le personnel, "la majeure partie de ces opérations" n’en a pas puisque 60% des projets sont conçus avec un maintien des effectifs. Toutefois, avec les projets à venir, la majorité des recompositions aboutit à un redéploiement du personnel. Et, est-il précisé, "l’ampleur des redéploiements est plus importante que celle des variations d’effectifs". Sur les 11 restructurations achevées, dans les établissements de plus de 3 000 agents en 2008, 5 ont impliqué un redéploiement de 15 agents en moyenne. Pourtant, les cellules d’accompagnement ne figurent que dans une minorité de projets : seulement 19% des opérations en cours et dans 11% des opérations achevées.
Géraldine Tribault

À télécharger :


lundi 25 avril 2011

La culture de la peur devient un principe de gouvernement


Il s'agit transcription d'une partie de l'émission le Journal 3D de Stéphane Paoli sur France Inter du 27 mars 2011 à 12h00. Bon c'est un peu long, je ne sais pas qui aura le courage de tout lire. Mais cela ne fait rien, cette transcription je l'ai surtout faite pour moi, pour bien comprendre, je suis très très lent à la comprenette. Mais puisque c'est fait j'en fait profiter ceux que cela pourrait intéresser.

Stéphane PAOLI :
Jean-Christophe Dollé , merci d'être là, vous êtes comédien, auteur, metteur en scène et vous avez mis en scène une pièce qui a pour titre « ABILIFAIE LEPONAIX  ». cette pièce sera d'ailleurs présentée prochainement au festival d'Avignon elle est éditée aux éditions « l'Ecarlate ». c'est une pièce que vous avez écrite et mise en scène à partir de témoignages de malades ou de familles de malade et où il est question de la schizophrénie, on verra toute à l'heure comment vous avez traité cet aspect là des choses.

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Écouter l'émission sur France Inter ici

N’ayez pas peur des fous !
Michel Janva

22 avril 2011  

Communiqué des Aumôniers des Établissements Publics de Santé Mentale du Nord Pas-de-Calais :

"N’ayez pas peur des fous ! Tel est le message pascal des Aumôniers des hôpitaux psychiatriques de votre région : la mort-résurrection du Christ n’est-elle pas folie comme le disait Paul ? Nous sommes souvent dans le vendredi saint quand nous nous faisons compagnons de ceux et celles qui souffrent de fortes névroses ou de psychoses. Il arrive aussi que nous vivions la joie d’Emmaüs mais la maladie mentale demeure une réalité qui nous laisse impuissants. Ce que nous ne pouvons cependant admettre c’est de laisser penser que les personnes atteintes de troubles psychiques puissent être a priori dangereuses. C’est un mensonge qui ne correspond à aucune réalité contrairement à ce que pourrait laisser croire la mise en exergue de certains crimes commis récemment par des personnes souffrant de schizophrénie.

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Pascal Janin, aumônier de l'EPSM : « ne pas stigmatiser les malades »
24.04.2011

COUP DE GUEULE

Pascal Janin, l'aumônier de l'Établissement public de santé mentale (EPSM) de Bailleul, ... a cosigné, hier, avec d'autres aumôniers de la région, un communiqué regrettant l'évolution de la prise en charge des patients.

Une adresse au gouvernement, mais aussi aux chrétiens en ce week-end pascal.


Qu'est-ce qui vous a conduit à signer ce communiqué ?


« C'est ce qui se passe aujourd'hui : la stigmatisation des patients. Dire que les personnes schizophrènes sont dangereuses, c'est idiot. Mais c'est aussi par solidarité avec les soignants. Il y a un nouveau projet de loi relatif à la prise en charge des patients dont nous craignons qu'il soit synonyme de disparition de la psychiatrie de secteur, c'est-à-dire une même équipe qui prend en charge la personne avant, avec la prévention, pendant et après l'hospitalisation. Avec la diminution des moyens, on veut aller plus vite et on médicamente beaucoup. » Un communiqué à la veille de Pâques, ce n'est pas un hasard ?


« Non. Nous nous adressons aussi à nos frères chrétiens en leur disant : "N'ayez pas peur des fous !" Car Jésus aussi avait été traité de fou. Nous nous adressons à des citoyens qui sont aussi des chrétiens et, dans la communauté chrétienne, on doit savoir être accueillant vis-à-vis de personnes qui ont parfois un comportement différent. » Dans ce contexte, comment décririez-vous la situation de l'EPSM de Bailleul ?

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L'hôpital sans la charité

20.04.11

Ce livre est dédié "à tous les futurs malades", et c'est sur l'histoire de ceux qu'il a croisés et de soignants que Laurent Sedel, chirurgien, s'appuie pour démontrer pourquoi notre système de santé part à la dérive. On y croise Yvon, sans-abri sans couverture sociale, dont aucun centre de convalescence ne veut et qui reste des mois à l'hôpital, privant d'un lit d'autres patients.
Il y a aussi Samir, 25 ans, travailleur tamoul qui a laissé s'aggraver un panaris pour ne pas payer les 6 euros de franchise chez le médecin généraliste et doit subir une lourde opération. Un exemple qui montre la dérive comptable du système. Nul ne sait si l'instauration de franchises médicales permettra une réelle économie pour la Sécurité sociale.

Il y a encore Salima, rencontrée il y a vingt ans, qui avait subi une greffe de moelle pour traiter une leucémie et à laquelle l'auteur avait posé des prothèses de hanche. Il se demande si dans un système "de moins en moins solidaire" des cas semblables, "machines à perdre de l'argent" pour les hôpitaux, seront toujours vus d'un bon oeil. Il y a aussi Henriette, aide-soignante, trois enfants, 43 ans, qui prend sa retraite mais n'abandonne pas son métier : elle va faire de l'intérim et gagner plus en travaillant moins.

Laurent Sedel, ancien chef du service orthopédique et traumatologique de l'hôpital Lariboisière (Paris), dénonce les dysfonctionnements du système de santé en décrivant le quotidien d'un hôpital. Le ton est sans retenue, ce qui parfois irrite, mais le livre a le grand mérite de rendre compréhensible un fonctionnement hospitalier difficile à appréhender pour les non-initiés (notamment la tarification).

Absurdités

Les absurdités se révèlent criantes : multiplication des réunions sur la qualité des soins et les "événements indésirables", qui aggravent la pénurie de personnel dans les services ; obligation, pour la pose de deux prothèses de hanche, d'opérer en deux fois, car la tarification d'une double intervention n'existe pas dans la grille, ce qui permet à l'hôpital de gagner plus avec deux opérations, mais coûte plus cher à la collectivité, etc.

Ce que décrit avant tout M. Sedel, c'est l'accroissement des pressions. Pressions dues aux gains, qui ont pour conséquence la réalisation d'actes inutiles pour équilibrer les budgets ; pressions dues à la peur aussi, source d'une multiplication des examens afin de se protéger d'un éventuel procès.

L'intérêt du récit tient aux quarante ans d'exercice de son auteur car, des épisodes anciens aux plus récents, c'est l'évolution de l'hôpital qu'il dessine : comment la logique comptable s'y est imposée, comment, aussi, le principe de précaution et la "médecine défensive" ont émergé.

Parfois brouillon, souvent militant, l'ouvrage cherche à alerter sur le risque du système à deux vitesses à l'américaine, avec les pauvres, les urgences et les cas complexes pris en charge par l'hôpital public, et le reste, solvable et rentable, par le privé. Dans le prologue et l'épilogue, l'auteur a opté pour des fictions provocantes.

On y voit un patient refoulé de l'hôpital public qui, ne pouvant payer les dépassements d'honoraires du privé, se voit proposer une opération à l'étranger ou un crédit. On y voit aussi un grand assureur se féliciter d'avoir pris le pouvoir sur le système de santé, un formidable marché. Et l'auteur de conclure : "Face à une catastrophe possible, sinon annoncée, soyons vigilants, sinon optimistes."
Laetitia Clavreul

Toronto

La prison en attendant une place en santé mentale
Agence QMI 
18/04/2011

Un tribunal de l'Ontario soutient qu'un accusé souffrant de maladie mentale peut être incarcéré « durant une période de temps raisonnable » en attendant l'ouverture d'un lit dans un hôpital psychiatrique, une décision qui est dénoncée par un avocat.

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Les mineurs délinquants menacent-ils la société française ?

 A l’issue du Conseil des ministres de mercredi dernier, le ministre de la Justice a annoncé qu’il déposait au parlement un « Projet de loi sur la participation des citoyens au fonctionnement de la justice pénale et le jugement des mineurs ». La question des jurés en correctionnelle est beaucoup discutée ces jours-ci. Mais n’oublions pas le second volet : la justice des mineurs. Une fois de plus, cette dernière est sur la sellette et, une fois de plus, un loi entend réformer c’est-à-dire durcir la fameuse Ordonnance de 1945 (qui, à force, ne ressemble plus guère à ce qu’elle était en 1945…).

Le processus est bien rodé : depuis la loi Perben I de 2002, il a fonctionné en moyenne une fois chaque année, sans compter les initiatives parlementaires inabouties (la dernière émane du groupe de la « droite populaire »). Et, à chaque fois, le premier argument est le même : les statistiques policières indiquent que le nombre de mineurs « mis en cause » par les forces de l’ordre ne cesse d’augmenter. Or cette affirmation est une sorte de vraie-fausse information, et à tout le moins une vérité totalement tronquée. Pour trois raisons.

LA VRAIE-FAUSSE AUGMENTATION DES MINEURS DÉLINQUANTS

Primo
, si le nombre de mineurs « mis en cause » par la police et la gendarmerie ne cesse effectivement d’augmenter (il a doublé entre 1990 et 2010), c’est également le cas des majeurs, et dans des proportions à peu près équivalentes. Ce n’est donc en rien une spécificité des mineurs.

Secundo
, personne ne semble remarquer le véritable cercle vicieux que traduisent ces statistiques. En effet, lorsque l’on élargit la définition de la délinquance et que l’on donne des consignes pour poursuivre toutes les infractions même les plus bénignes, la conséquence fatale est une augmentation des procédures réalisées par les policiers et les gendarmes (les procès-verbaux). Or la statistique policière est précisément un comptage de ces procédures administratives, et non une sorte de sondage permanent sur l’état réel de la délinquance. Dès lors, plus l’on poursuit la délinquance des mineurs, plus elle augmente dans cette statistique, mais cela ne veut pas forcément dire qu’elle augmente dans la réalité.

Tertio
, cet argument pseudo-statistique parle d’un volume mais ne dit rien de la nature de cette fameuse délinquance des mineurs. A partir de chiffres, l’on peut fantasmer tout et n’importe quoi quand aux types d’actes délinquants réellement constatés chez les mineurs. Et de fait, l’évocation de ces chiffres, appuyés par quelques faits divers, suffit généralement pour embrayer sur des affirmations relatives à l’aggravation perpétuelle de cette délinquance, affirmations qui sont purement gratuites.

On peut pourtant aller plus loin avec les statistiques institutionnelles. Le volume annuel des condamnations publié par le ministère de la Justice permet en effet de se faire une idée assez précise de la partie de la délinquance des mineurs qui est poursuivie devant les tribunaux, c’est-à-dire celle qui correspond aux affaires les plus graves (rappelons que les parquets traitent de façon autonome les affaires les moins graves, par le biais des mesures alternatives aux poursuites : rappels à la loi, réparations, médiations…). Le dernier volume, publié en février 2011, correspond à l’année 2009. Sa lecture renseigne d’abord sur la nature et la gravité des infractions commises par les mineurs, ensuite sur leur âge.

QUELLE DÉLINQUANCE ? DE QUELLE GRAVITE ?

Sur la gravité d’abord, ce que donnent à voir les condamnations est fort éloigné de l’image renvoyée par des faits divers qui, répétons-le toujours, ne sont pas représentatifs de la vie quotidienne dans l’ensemble de la société française. Les mineurs condamnés pour des crimes ne représentent que 1 % du total des mineurs condamnés (tableau 1 ci-dessous). Il s’agit essentiellement de viols, et les recherches permettent de préciser : de viols intrafamiliaux et de viols collectifs. A contrario, donc, 99 % des mineurs ont été condamnés pour des actes moins graves. De quoi s’agit-il ? D’abord, encore et toujours de vols, pour une petite moitié d’entre eux. Viennent ensuite des violences volontaires, des destructions-dégradations, des infractions à la législation sur les stupéfiants, des délits liés à la circulation routière, des confrontations avec les représentants des autorités (forces de l’ordre, enseignants, contrôleurs des transports, etc.).

Tableau 1 : mineurs condamnés en 2009 par type d’infractions
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Note : ITT = incapacité totale de travail

En entrant dans le détail de cette statistique judiciaire, on peut ensuite tenter d’évaluer la gravité de ces actes délictueux. Et l’on constate alors qu’à chaque fois que l’on dispose d’éléments suffisamment détaillés, ils indiquent systématiquement que les mineurs sont les plus nombreux dans les catégories d’infractions les moins graves. Ainsi, ils sont condamnés dans 17 % des cas pour des violences, mais il s’agit 9 fois sur 10 des coups les moins graves (avec ITT inférieure à 8 jours). De même, lorsqu’ils sont condamnés pour des violences sur des personnes représentant l’autorité publique, il s’agit en réalité 8 fois sur 10 d’« outrages » c’est-à-dire d’injures ou de gestes obscènes (par opposition aux violences physiques). De même encore, lorsqu’il sont condamnés en matière de stupéfiants, il s’agit en réalité 8 fois sur 10 de simple usage ou de détention (et non de revente ou de trafic). Au total, voilà qui recadre un peu les discours généralement affolés qui dominent le débat public.

L’AGE DU CAPITAINE

En 2009, les mineurs représentent 8,7 % de l’ensemble des personnes condamnées par les tribunaux français. Mais il y a mineurs et mineurs, nous dit-on. Et surtout ils seraient « de plus en plus jeunes et de plus en plus violents ». Telle est bien la rengaine des discours politiques dont l’objectif est toujours le même ces dernières années : faire régresser la majorité pénale à 16 ans, sanctionner de la façon la plus précoce et la plus rapide possible. Or ce punitivisme est sérieusement relativisé par l’examen de la statistique judiciaire des condamnations. Pour deux raisons.

Premièrement, s’agissant des plus jeunes (les mineurs de moins de 13 ans, ceux pour qui la Loppsi 2 prévoit des couvre-feux plus symboliques qu’autre chose ), on se demande quel est véritablement le problème. En 2009, la justice française a condamné 1 870 mineurs de moins de 13 ans pour des infractions pénales (essentiellement du vandalisme, des bagarres et des petits vols), ce qui ne représente que 3,4 % des mineurs condamnés et seulement 0,3 % de l’ensemble des personnes condamnées. Insistons sur ce dernier chiffre : 0,3 %. Comment peut-on dire que les mineurs de moins de 13 ans représentent un problème important de délinquance dans la société française ? Cela relève du fantasme ou de l’hypocrisie.

Tableau 2 : la répartition par tranche d’âge des mineurs condamnés
tableau 2

Deuxièmement, le tableau 2 montre que si la délinquance des jeunes de 16 à 18 ans est bien la plus sanctionnée, celle des 13-15 ans n’est pas très loin derrière. Certes, les jeunes de 16 à 18 ans sont davantage sanctionnés pour des infractions qui concernent l’ordre public (stupéfiants, circulation routière, conflits avec les représentants des autorités). Leur délinquance est donc plus visible. Mais en quantité, les jeunes de 13 à 15 ans n’ont pas grand chose à leur envier, même s’ils se concentrent plutôt sur les vols et les bagarres, ce qui est typique de la petite délinquance des jeunes adolescents.

Dès lors, on comprend l’engrenage de la politique sécuritaire : après s’être attaqués aux 16-18 ans, on ne voit pas pourquoi ses partisans ne continueraient pas en demandant ensuite que l’on traite les 13-15 ans comme leurs aînés. Comme toujours, ils prendraient à témoin des faits divers dramatiques mais non représentatifs de la vie quotidienne. Comme toujours, ils mettraient en avant les cas réels mais en nombre limités de jeunes multi-réitérants en très grande difficulté, cumulant les infractions et mobilisant tous les professionnels (policiers ou gendarmes, magistrats, éducateurs, psychologues). Ne finiraient-ils pas alors - eux ou leurs successeurs - par réclamer la garde à vue prolongée, la comparution immédiate, les peines planchers et la prison pour des gamins de 13 ans ?

SORTIR DE LA LOGIQUE D’EXCLUSION

L’idéologie sécuritaire nous enferme dans un cercle vicieux de répression sans cesse accrue face à un monde juvénile qui est par définition instable et turbulent. L’on pourra toujours trouver qu’il y a encore trop de problèmes et pas assez de tranquillité, c’est un véritable puits sans fond. Alors quoi ? Sommes-nous réellement incapables de gérer la délinquance des préadolescents et des adolescents autrement que dans cette surenchère punitive déshumanisée ? Il est urgent de s’entendre sur une autre voie. Les professionnels ne manquent pas d’outils juridiques répressifs mais plutôt de moyens pour faire correctement leur métier et mettre à exécution les décisions qu’ils croient bonnes. Ce n’est pas d’une énième réforme du code pénal dont policiers, gendarmes, magistrats, éducateurs et psychologues ont besoin, mais des moyens (en personnel, en temps, en place disponible dans les structures, en possibilité d’insertion professionnelle, etc.) de prendre correctement en charge les cas difficiles chez les mineurs délinquants. Enfin, si l’on veut réellement préparer positivement l’avenir, il faut cesser de désigner la jeunesse délinquante comme un ennemi de la société. Il faut au contraire avoir le courage et la responsabilité d’affirmer que ces jeunes qui ont dévié et qui ont fauté n’en restent pas moins nos jeunes, les enfants de notre société, que nous avons donc collectivement une obligation morale à trouver des réponses dont l’objectif n’est pas de les exclure le plus vite possible mais au contraire à les ré-inclure pleinement parmi nous dès que possible.
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Pour aller plus loin :
* Véronique Le Goaziou & Laurent Mucchielli, La violence des jeunes en questions, éditions Champ social (voir la présentation ici).
* Francis Bailleau, « Jeunes et politiques publiques. Comment juger et punir les mineurs ? », Agir et Penser-Les Rencontres de Bellepierre (à lire ici).
* Laurent Mucchielli & Marwan Mohammed, « Délinquance juvénile », in Agnès Van Zanten (dir.), Dictionnaire de l’éducation, Presses Universitaires de France (à lire ici ).
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Illustration : Tim Pearce, Los gatos - flickr - licence cc

Les professionnels de l’enfance “irrégulière”
19 mars 2011

Par Jean Claude Farcy

Parution de la Revue d’histoire de l’enfance « irrégulière », N° 12, 2010,
Autour de l’enfant : la ronde des professionnels, XIXe-XXe siècles
(sous la direction de Samuel Boussion).

Présentation

Un des trait marquants de l’enfance irrégulière et de son traitement depuis le XIXe siècle est la progressive agrégation de nombreux acteurs qui surveillent, jugent, soignent, pansent, observent, rapportent, instruisent, éduquent… Ce numéro de la Revue d’histoire de l’enfance « irrégulière » confronte des études sur quelques-uns d’entre eux. Il est l’occasion de faire un état des connaissances, de lancer des pistes de recherche, de questionner des professions moins ou pas étudiées jusque-là, mais aussi de comparer des dynamiques professionnelles ainsi que des modes de professionnalisation qui varient d’un pays l’autre.

Sommaire ...

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Droit d'option
Un infirmier sur trois a fait le choix de la catégorie A selon le SNPI

15.04.11 

Après avoir consulté 80 établissements hospitaliers publics dont l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), concernant les choix statutaires des infirmiers dans le cadre du droit d'option infirmier (passage en catégorie A ou maintien en B), le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) annonce qu'une infirmière sur trois a fait le choix de la catégorie A, souligne à Hospimedia Thierry Amouroux pour le SNPI.

Les infirmiers avaient jusqu'au 31 mars pour se prononcer, et bon nombre d'entre eux semblent s'être décidés dans les quinze derniers jours du délai légal, ajoute-t-il. Ceux qui n'ont pas fait connaître leur choix (soit 1 sur 3) resteront en catégorie B. Ce sont donc 2 infirmiers sur 3 qui ne passeront pas en A.

Alors que le SNPI encourageait les infirmiers de moins de quarante ans à choisir le passage en catégorie supérieure, il semblerait que la majorité d'entre eux ait préféré suivre leurs aînés et rester en B.

L'avenir s'annonce compliqué, selon Thierry Amouroux. Dans les hôpitaux publics, trois statuts coexisteront pour des infirmiers assurant les mêmes fonctions. Ceux recrutés depuis le 1er décembre 2010, en catégorie A, partiront à la retraite à 62 ans, ceux recrutés avant décembre 2010, qui ont choisi la catégorie A, prendront leur retraite à 60 ans et leurs collègues recrutés également avant décembre 2010, restés en B partiront à la retraite entre 55 et 57 ans.
L.W.