Dans l’évolution d’une maladie d’Alzheimer, la présence simultanée de troubles psychotiques et démentiels (près d’une fois sur deux) entraîne généralement une détérioration cognitive « plus rapide et une mortalité plus élevée qu’en l’absence de psychose » concomitante. Ces cas constitueraient un « phénotype distinct » comportant notamment une « héritabilité des traits psychotiques associés » à la maladie d’Alzheimer.
Il est évident que la recherche de médicaments préventifs ou curatifs contre cette maladie neurodégénérative pourrait bénéficier de la compréhension des mécanismes neurobiologiques à l’œuvre en cas de « résistance » à la psychose associée à la démence. Dans ce contexte, une étude réalisée aux États-Unis vise à déterminer si « les altérations du protéome synaptique » observées dans la maladie d’Alzheimer sont « associées à une résistance aux symptômes psychotiques » et, le cas échéant, « sont indépendantes du niveau neuropathologique. »
Davantage de protéines synaptiques
Chez 140 sujets atteints de maladie d’Alzheimer, au stade précoce et moyen, et avec une présence variable de symptômes de type psychotique, des mesures de nature « immuno-histo-chimique » ont été effectuées dans le cortex préfrontal dorsolatéral. Les protéines synaptiques ont été quantifiées par chromatographie en phase liquide et spectrométrie de masse dans des homogénats de matière grise, avec des comparaisons chez des sujets non affectés.
Constatant que les patients résistants aux symptômes psychotiques de la maladie d’Alzheimer présentent « des taux de protéines synaptiques plus élevés », par rapport à ceux avec des troubles psychotiques et aux témoins non affectés, les auteurs estiment que cette accumulation de protéines synaptiques est « associée à la résistance à la psychose» dans la maladie d’Alzheimer, et qu’un mécanisme sous-jacent pourrait résider dans « la modification des niveaux de protéines facilitant leur transport synaptique. »
Dr Alain Cohen
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