Dans une longue enquête, le « Washington Post » s’inquiète de l’accès des entreprises à l’intimité médicale de leurs employées, à travers des applications comme Ovia.
Bientôt une place pour les directeurs des ressources humaines (DRH) dans la salle d’accouchement ? Dans une enquête publiée mercredi 10 avril, le quotidien américain Washington Post s’intéresse à la popularité grandissante des applications de grossesse comme Ovia aux Etats-Unis, et à la porte d’entrée dans l’intimité de leurs employées qu’elles offrent aux entreprises.
Avec plus de 10 millions d’utilisatrices, Ovia Health (anciennement Ovuline) est le leader d’un marché où existent également des concurrents, comme Glow, Clue et Flo. Et les contrats qu’elle passe avec des compagnies d’assurance et des employeurs connaissent une croissance « à trois chiffres », d’après Paris Wallace, son directeur exécutif.
Un enjeu financier majeur pour les entreprises
L’entreprise créée en 2012 à Boston assure que son impact est positif pour les femmes qui l’utilisent : elle revendique 30 % de fausses couches en moins et autant de conceptions naturelles en plus – des chiffres invérifiables –, ainsi qu’une meilleure détection d’une dépression post-partum.
A l’origine, l’application fonctionnait sur un modèle économique classique, celui de la publicité. Mais il y a trois ans, Ovia a été contactée par des compagnies d’assurance et des entreprises de grande taille, qui ont vu leur intérêt dans cette vaste base de données et ces précieux suivis de grossesses. Or si n’importe quelle femme peut s’inscrire sur le service, les conditions d’utilisation précisent bienque la firme de Boston détient le droit « gratuit, irrévocable » d’exploiter anonymement les informations récoltées à des fins, entre autres, « de marketing interne ou externe », en revendant par exemple ces données à des entreprises. Par ailleurs, les futures mamans sont payées 1 dollar par jour par leur employeur pour avoir accès à leurs données.
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