Paris, le samedi 30 avril 2016 – Nous l’avons déjà souligné à plusieurs reprises, les blogs de médecins et de professionnels de santé se penchent régulièrement sur la question de la "maltraitance" des patients. Il apparaît ainsi que des attitudes jusqu’à récemment considérées comme "normales" sont aujourd’hui dénoncées pour leur caractère paternaliste et "irrespectueux". Cependant, parallèlement à ces réflexions sur le lien nouveau entre soignants et soignés, les médecins blogueurs n’en oublient pas d’évoquer régulièrement la question de leur propre maltraitance. L’épuisement professionnel est ainsi un sujet fréquemment abordé.
« Peur de ne plus aimer les gens »
Nul ne semble en effet pouvoir y échapper. La confession récente de l’auteur du Journal de bord d’une jeune médecin généraliste de Seine-Saint-Denis en témoigne. Dans sa dernière note, le docteur Milie débute par cette fanfaronnerie : « Je me considère comme la championne de l’anti burn out », avant de raconter : « Du coup ça m’a surprise quand mon mini burn out est venu ». Le médecin évoque ainsi les doutes, les larmes, le réflexe nouveau de « compter les jours, compter les patients qu’il reste à voir » ou encore pour la première fois « l’appréhension » de reprendre le travail après des vacances. A travers son témoignage, le docteur Milie révèle combien nombre de praticiens se croient à l’abri de la dépression ou de l’épuisement professionnel, mais aussi combien la dureté émotionnelle de ce métier peut affaiblir ceux qui se pensaient les plus solides. Elle décrit enfin les conséquences personnelles du burn out, mais également son retentissement sur les patients : « J’ai peur, peur de ne pas retrouver le plaisir de mon métier que j’adore (…) peur de compter les patients avant la fin de la journée, peur de ne plus aimer les gens ».
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