Bruxelles, le jeudi 28 avril 2016 – Nous l’avions évoqué dans ces colonnes, l’Assurance maladie belge a choisi au début de l’année de conditionner la prise en charge d’Ofev (indiqué dans la fibrose pulmonaire) à l’arrêt du tabac depuis au moins six mois. Au-delà des critiques concernant certaines spécificités de cette décision (les patients en cours de sevrage sont pénalisés, en raison de la nécessité de se soumettre à une recherche de la présence de nicotine dans les urines ; par ailleurs cette condition de prise en charge ne concerne pas l’autre traitement indiqué dans la fibrose pulmonaire), cette mesure de l’INAMI a relancé le débat sur la pertinence de la modulation du remboursement des médicaments et des soins en fonction du mode de vie des patients.
Scission nette
Le débat a été nourri sur la toile et notamment sur le JIM et les avis sont apparus tranchés et partagés comme le confirment les résultats d’un sondage conduit sur notre site du 2 au 16 mars. Il apparaît en effet qu’une courte majorité de professionnels de santé, 49,2 %, se déclare favorable à une telle mesure, tandis que 47,8 % s’y montrent opposés et que les indécis restent rares (3 %). Ainsi, on le voit, loin d’être unanimement rejetée, une telle proposition crée une scission claire entre les praticiens. Une moitié s’inscrit dans l’idée que la solidarité nationale ne doit pas exclure une responsabilisation des patients, tandis que l’autre refuse un système dont les limites pourraient être difficilement fxées et qui oublie que chacun a droit à des soins quel que soit son mode de vie. Quand certains y voient une méthode qui permettrait d’avoir un réel impact sur les messages de prévention, d’autres rejettent un dispositif qui ne semble pas considérer les addictions et autres facteurs de risque comme des pathologies à part entière.
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