À l'occasion d'une visite en Corse à la rencontre des responsables hospitaliers, réunis lors d'une convention régionale extraordinaire et d'un conseil d’administration de la FHF régionale, David Gruson, délégué général de la FHF, a évoqué, entre autres actualités, la question des GHT. Celle-ci "a fait l'objet d’un grand débat", signale la FHF Corse dans un compte rendu transmis à Hospimedia le 21 avril. La spécificité des hôpitaux psychiatriques notamment a fait l’objet de longs échanges. Le délégué général a indiqué sur ce point qu'il "faut faire confiance au terrain" et qu'il "n’y a pas de bonne modalité préfixée". Il a annoncé qu'actuellement, un tiers des établissements psychiatriques ont décidé d'intégrer des GHT polyvalents, un tiers de constituer des GHT spécifiques et un tiers envisagent de solliciter une dérogation à l'appartenance à un groupement, comme le permet la loi.
David Gruson a assuré que la FHF ne fait "pas de coercition" quant aux options retenues par les hôpitaux psychiatriques. L’intérêt de ces derniers est de s'inscrire dans la dynamique des GHT et de porter le projet de la psychiatrie dans le territoire, a-t-il expliqué. Il a précisé qu'il fallait que les hôpitaux psychiatriques se voient rassurés : il réclame "une fongibilité asymétrique entre les établissements du GHT avec un engagement sur la sanctuarisation de la dotation annuelle de fonctionnement [Daf] pour la psychiatrie". Par ailleurs, il a invité le CH spécialisé de Castelluccio (Corse-du-Sud) à réfléchir simultanément à la constitution d'une communauté psychiatrique de territoire (CPT) et à un GHT.
Plus globalement, comme lors de l'entretien accordé récemment à Hospimedia(lire ci-contre), David Gruson a rappelé que la réforme des GHT a été portée par la FHF sur le concept de "stratégie de groupe". Il a retracé l’évolution du projet de décret, soulignant les "améliorations apportées par les rédacteurs : assouplissement des dispositions de fond, desserrement du calendrier, choix des instances, intégration des soignants et du projet de soins dans la démarche, concertation des élus, participation des usagers...". Enfin, il a rappelé l’importance de l'initiative des acteurs en lien avec leurs ARS, "pas dans la gestion courante mais dans l'articulation avec le projet régional de santé, le cas échéant dans l'arbitrage".
Pour rappel, les représentants des directeurs d'hôpitaux psychiatriques plaident pour qu'une pluralité de configurations puisse être expérimentée dans le cadre de la mise en place des GHT (lire ci-contre). La grande majorité des syndicats de la psychiatrie publique défendent ardemment la possibilité de GHT spécialisés et certains appellent même à une généralisation des dérogations. Au niveau régional et départemental, les configurations sont variées et les scenariisouhaités par les tutelles d'une part et les établissements d'autre part laissent néanmoins présager parfois, quand ce n'est pas déjà le cas, des situations conflictuelles.
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