De Delphine MOREAU
Sous la direction de Nicolas DODIER
Thèse en Sociologie, soutenue le 2 décembre 2015 à l’EHESS Paris
Cette recherche explore la persistance de la contrainte au sein d’une psychiatrie qui a aujourd’hui profondément évolué : soins majoritairement libres et extra-hospitaliers, réduction fortes des durées de séjour. Elle l’étudie à travers deux dimensions : les pratiques coercitives elles-mêmes, resituées dans l’ensemble des interventions des professionnels, et les dispositifs institutionnels, légaux, architecturaux, spatiaux, qui cristallisent un certain arbitrage entre les tensions normatives entre soin, sécurité et liberté. L’exercice de la contrainte n’a cessé d’être au cœur des accusations portées contre la psychiatrie, parfois par les professionnels eux-mêmes : accusation d’arbitraire, d’abus, de violence. Il est parallèlement défendu au nom de la protection des personnes elles-mêmes. L’enquête suit les variations critiques auxquelles les différentes pratiques sont inégalement exposées et les formes de régulations dont celles-ci font l’objet. La mise en perspective historique du cadre juridique français depuis 1838 et son articulation avec les transformations des modalités de prise en charge permettent de mettre en évidence la manière dont les contraintes sont diversement problématisées et encadrées légalement.
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