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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 24 octobre 2023

Comment ça s'écrit Lettres de suicide : avec «Ecrits fantômes», Vincent Platini fait du mot à morts

par Mathieu Lindon   publié le 20 octobre 2023 

L’enseignant-chercheur regroupe des lettres de suicide écrites entre 1700 et 1948, exhumées d’archives de la police et de journaux.

Pourquoi écrit-on des lettres de suicide ? Parce qu’on se suicide, certes, mais pourquoi écrire ? Né en 1980, enseignant-chercheur en Allemagne, Vincent Platini édite ces Ecrits fantômes. Lettres de suicide (1700-1948) et les classe en différents chapitres, quand le suicide était un crime contre soi-même (et Dieu), quand il est une délivrance face à la maladie, un acte politique («Périr libre»), un remède contre le déshonneur ou contre l’amour, un acte de la vie familiale, une œuvre. Il précise que ces définitions ne sont pas exclusives les unes des autres, que le mot «suicide» date de 1734 (et est dû à l’abbé Grégoire), qu’au XIXe siècle il «désignait aussi bien l’acte que son auteur». Vincent Platini a dépouillé des centaines de «LdS» (c’est l’abréviation de «lettres de suicide» en usage) aussi bien dans les archives de la police que des journaux, s’arrêtant en 1948 quand le classement est mieux fait et que leur nombre explose, et parce que le droit d’auteur est aujourd’hui protégé pendant soixante-quinze ans (et qu’il faut penser à la vie privée des descendants).

Cet œil humain est devenu complètement transparent et c’est une petite révolution scientifique


 



20/10/2023

Des chercheurs français ont été les premiers à réussir cette prouesse scientifique, qui doit permettre de mieux étudier les maladies oculaires.

Les images de l’œil « transparisé » sont numérisées puis modélisées en 3D sur ordinateur.

Les images de l’œil « transparisé » sont numérisées puis modélisées en 3D sur ordinateur.

 C’est une première mondiale. Des chercheurs françaisde l’institut de la Vision et du Centre Hospitalier National d’Ophtalmologie à Paris, ont réussi à rendre un œil humain complètement transparent. Une prouesse scientifique qui a demandé pas moins de sept ans de recherche, en collaboration avec une équipe suisse.

Le globe en question est désormais conservé dans un petit flacon, pas plus grand qu’une main, et qui a été présenté à France Bleu par l’équipe scientifique. L’iris de l’œil, ses nerfs, ses vaisseaux sont désormais complètement translucides. Il avait été prélevé à l’origine sur une femme de 47 ans, décédée, et qui avait donné son corps à la science.

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Handicap : il veut commercialiser la maison hors du commun qu'il a construite pour son fils tétraplégique

Écrit par Marine Cardot    Publié le 

Un entrepreneur alsacien a développé une maison nouvelle génération pour son fils tétraplégique. Cuisine, salle de bain, WC... un plateau central pivotant permet d'accéder à la demande à toutes les pièces de la maison. Aujourd'hui, il souhaite commercialiser son invention.

Le projet commence par un besoin vital de liberté. Pour son fils, et pour lui-même. Nicolas Bruner, entrepreneur dans le bâtiment, l'assume. "Quand j'ai inventé ce système, j'ai énormément pensé à ma liberté, je ne voulais pas devenir l'aidant constant d'Adam."

En 2019, son fils devient tétraplégique après un accident de plongeon dans une piscine. Nicolas Bruner imagine alors une maison qui permettra à Adam de vivre de la manière la plus autonome possible. Quatre ans plus tard, le chef d'entreprise espère commercialiser cette innovation, pour qu'elle profite aux plus de personnes possible.

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Terrorisme : quand la psychiatrie est instrumentalisée…


 



Publié le 21/10/2023

Le sauvage assassinat d’Arras la semaine dernière, l’attentat en Belgique, et les événements au Proche Orient ont ravivé la hantise du terrorisme dans notre pays qui a vécu cette semaine au rythme des alertes à la bombe. Le niveau de préoccupation des Français est très élevé : 84 % d’entre eux se déclarant inquiets selon un récent sondage ; même si au cours des dernières années, les Français ont malheureusement appris à vivre au gré des plans Vigipirate. Ce qui n’est pas plus nouveau, c’est la psychiatrisation du terrorisme - la tendance a néanmoins pris de l’ampleur à la faveur des réseaux sociaux et de la psychiatrisation de la société.

Depuis de nombreuses années, chaque attentat est ainsi l’occasion de convier sur les plateaux de télévision des psychiatres pour commenter ce qui est décrit comme l’acte d’un « déséquilibré » ou encore comme la manifestation de la « folie ». Dans leur très grande majorité, les spécialistes de la santé mentale récusent les discours qui psychiatrisent les actes terroristes. On se souvient comment les « protocoles » proposés par Gérard Collomb, qui devaient, en collaboration avec des psychiatres, participer à la « détection de profils à risque » avaient suscité une totale désapprobation.

lundi 23 octobre 2023

« C’est quoi l’amour, maîtresse ? », sur Binge Audio : comment traiter de l’éducation à la sexualité à l’école

Par   Publié le 20 octobre 2023

Cette série audio particulièrement sensible et documentée nous interroge sur une société qui offrirait à ses enfants des cours d’éducation relationnelle, affective et sexuelle dignes de ce nom.

« C’est quoi l’amour, maîtresse ? », sur Binge Audio. 

BINGE AUDIO – À LA DEMANDE – PODCAST

Disons-le d’emblée, c’est un travail plus que précieux sur un sujet hypersensible et hautement inflammable : l’éducation à la sexualité en milieu scolaire. Signée Lolita Rivé, cette série audio (cinq épisodes d’une trentaine de minutes chacun) est importante à plus d’un titre, et pour plusieurs raisons. D’abord, parce qu’elle est précise et largement documentée. Parce qu’elle soulève des questions essentielles (consentement, violence, sexisme…). Parce qu’elle fournit un nombre de ressources incroyables tout en ayant l’honnêteté et l’humilité d’énoncer ses doutes et ses limites.

Mais rappelons quelques faits : depuis la loi Aubry du 4 juillet 2001, l’éducation à la sexualité en milieu scolaire est une obligation. Trois séances doivent être dispensées chaque année aux élèves, du CP à la terminale. Suivie de plusieurs circulaires, cette loi reste pourtant largement inappliquée, selon le rapport de l’inspection générale de l’éducation intitulé « Education à la sexualité en milieu scolaire » de juillet 2021.

Cinq livres jeunesse pour briller à la récré

Par  et    Publié le 20 octobre 2023

Envie d’épater ses copains à l’école ? Alors, on s’inspire des « Drôles d’histoires pour apprentis philosophes », on se nourrit de « Balade en Fromagie » ou on se plonge à corps perdu dans « L’Encyclopédie illustrée des éléments ».

Eviter les balles à l’épervier, arborer un maillot dédicacé de Mbappé ou répondre « prout » à une question de la maîtresse, ça marche toujours. Mais pour ceux qui ont un peu plus d’ambition, petite sélection d’ouvrages qui donnent l’air malin.

Pour vétos en herbe

« Tu le savais, ça ? », d’Hervé Eparvier et Soledad Bravi. 

Toutes les informations les plus amusantes et étranges sur les animaux sont compilées dans ce petit album illustré par Soledad Bravi, star de la profession qui a travaillé pour le magazine Elle ou le chef pâtissier et chocolatier Pierre Hermé, et a signé de nombreux ouvrages jeunesse. Qu’y apprend-on ? Que les autruches, en l’absence de dents, mangent des pierres pour broyer les aliments. Que la langue de la baleine bleue pèse le poids d’un éléphant, soit quatre tonnes. Qu’un couple de lapins peut donner naissance à soixante bébés par an. Que le wombat, marsupial australien, fait des crottes en forme de cubes… Bref, de quoi tenir son (jeune) public en haleine toute l’année.

« Tu le savais, ça ? », d’Hervé Eparvier, illustré par Soledad Bravi (Saltimbanque, 96 p., 13,50 €). Dès 3 ans.

Pour apprentis chimistes

« L’Encyclopédie illustrée des éléments »,  de Lisa Congdon. 

Quand prévenir évite parfois d’avoir à guérir…



PUBLIÉ LE 23/10/2023

Octobre, c’est le mois où en tant que soignant.e tu peux exercer un levier de plus d’information auprès des patientes. C’est un mois “rose”. Un mois “solidaire”. Laisse-moi te dire que ce n’est pas qu’un mois. C’est toute l’année qu’il faudra travailler ce levier.

Ce qu'en dit Marie...

De mon côté, je mène dans ce contexte, une mission à la croisée des mondes : celui de la prévention et de la coordination des parcours de soins. J’ai raccroché mes tournées comme libérale et suis retournée faire un tour dans les services. Pour moi, pas de services de soins généraux : je fais de la coordination de parcours de soins auprès d’un service qui prend en charge des personnes en situation de handicap. Ces personnes vivent chez elles, et une équipe pluridisciplinaire entre en jeu pour les accompagner à gérer différents aspects de leurs vies durant une période donnée. On concentre alors nos efforts autour des besoins formulés par l’usager et nous apportons des éléments de réponse, effectuons des accompagnements personnalisés en fonction.

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Le CAPU Samia Benouniche de l’Université d’Alger 2 : Un modèle de transmission du savoir en psycho-diagnostic et en psychothérapie






Lundi 23 octobre 2023

ALGERIE



Le 3 mars 2019, une note du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS), signée par son secrétaire général, invite les recteurs de toutes les universités du pays, disposant d’un département de psychologie, à créer des Centres d’aide psychologique universitaire (CAPU). Cette note est immédiatement accompagnée d’une décision de création d’un CAPU qui désigne son directeur. La décision comporte trois articles qui ne mentionnent aucunement la descendance et la parenté du CAPU Samia Benouniche. 

 L’université d’Alger 2 ne peut que s’enorgueillir du succès de son idée qui fait fonctionner son premier CAPU, à l’échelle nationale, depuis 1988, jusqu’à ce jour. Les membres du CAPU Samia Benouniche, tous aussi fiers de leur structure d’appartenance, se sentent tout de même lésés et même expropriés du label qu’ils détenaient depuis 35 ans à l’échelle nationale. Pourtant, l’ouvrage consacré à l’échelle internationale sur la santé psychique des étudiants mentionne une seule fois cet acronyme, celui de l’université d’Alger 2. 


dimanche 22 octobre 2023

Samu de Toulouse : des infirmiers dédiés aux urgences psychiatriques

   

Tous les jours, de 10h à 22h, un infirmier est chargé de prendre les appels du 15 relevant de la psychiatrie au Samu de . Depuis sa mise en place en 2019, ce dispositif a permis de réduire de 50 % les passages aux urgences.

Crise suicidaire, syndrome anxio-dépressif, décompensation de troubles bipolaires ou schizophréniques, rupture de traitement… Tous les jours, de 10h à 22h, un infirmier de régulation psychiatrique peut prendre en charge, sur demande du médecin régulateur, les appels relevant de la psychiatrie au Samu de Toulouse.

La régulation psychiatrique prend plus de temps qu'un appel “standard” au 15, explique Isabelle Grua, infirmière de régulation psychiatrique. Nous prenons le temps que les médecins régulateurs n'ont pas toujours avec le flux important d'appels qu'ils ont.” Mais la décision finale leur revient toujours, sur conseil de l'infirmier de régulation psychiatrique.

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Le 15 en première ligne

Publié le 21 septembre 2023

Fabienne Maleysson  Chef de rubrique

Système de santé Le 15 en première ligne

Jusqu’ici cantonné aux cas d’urgence, le 15, numéro du Samu, est appelé à prendre de plus en plus de place dans le système de soins. Reportage à Lyon (69) et à Mulhouse (68).

Des dizaines de patients sur des brancards qui s’entassent dans les couloirs, six ambulances et camions de pompiers qui attendent devant la porte, des infirmières débordées : sans surprise, la tension est palpable, ce lundi de juin, aux urgences de l’hôpital Émile-Muller de Mulhouse (68). Par contraste, à deux pas, une ambiance feutrée règne au centre de réception et de régulation des appels, où convergent les communications passées vers le 15, numéro du Samu. Sur le plateau, des bureaux pourvus d’écrans individuels et d’autres, en hauteur, délivrant les informations de la journée (services hospitaliers fermés, véhicules disponibles, etc.). Les médecins régulateurs y travaillent main dans la main avec cinq assistants de régulation médicale (ARM). Ces professionnels peu connus du grand public sont les premiers interlocuteurs des personnes qui composent le 15, d’où leur surnom de « décrocheurs » (lire l'encadré).


Urgences vitales ou relatives


De l’urgence vitale – douleur thoracique, signes d’accident vasculaire cérébral… – au simple besoin de conseil médical en passant par l’urgence relative – typiquement, une entorse ou une crise de colique néphrétique –, chaque cas se voit attribuer une cote par les ARM, qui le résument en quelques phrases sur un fichier partagé. Ainsi, les médecins régulateurs, à qui tout appelant doit être ensuite adressé, peuvent-ils prioriser les « décrochages » et savoir d’emblée à quoi ils ont affaire. Le plus souvent, ils ordonnent l’envoi d’un véhicule de pompiers ou d’une ambulance privée. En cas d’urgence absolue comme un arrêt cardiorespiratoire, une structure mobile d’urgence et de réanimation (Smur), dans laquelle s’installe une équipe médicale, est dépêchée par les ARM sans attendre.

Sécurité routière Gaz hilarant au volant : «Il serait temps de prendre des mesures nationales car ce phénomène est devenu un vrai fléau»

par Sarah Finger, correspondante à Montpellier  publié le 19 octobre 2023

La consommation de protoxyde d’azote prend un nouveau virage : ce sont désormais de lourdes bonbonnes que policiers et gendarmes retrouvent sur l’autoroute ou dans des voitures accidentées, comme dans le Gard et l’Hérault où la mode du «proto» explose.

Un chiffre illustre à lui seul l’ampleur du phénomène : 1,2 tonne de bonbonnes de protoxyde d’azote ont été ramassées le long de l’A9, cet été, dans le Gard. Une fois vidées de leur contenu, ces bonbonnes d’acier sont tout simplement jetées par les fenêtres de voitures circulant sur l’autoroute. «Or ces contenants de format quasi industriel peuvent peser 4 kg. Imaginez qu’ils percutent un pare-brise, ou le casque d’un motard, ou qu’ils finissent sous ses roues… C’est quasi miraculeux qu’un tel accident n’ait pas encore eu lieu», explique le responsable communication de Vinci Autoroutes, Laurent Noé.

Premier épisode psychotique : un parcours systématisé d’accompagnement des proches aidants

Publié le 

Cette année, le projet APIPEP initié par le Centre hospitalier le Vinatier a reçu un financement national PHRIP (Programme Hospitalier de Recherche Infirmière et Paramédicale) pour étudier l’impact d’un nouveau parcours de psychoéducation pour les proches aidants de patients souffrant d’un premier épisode psychotique (PEP) coordonné par les Infirmiers en Pratiques Avancées (IPA). L’investigatrice coordinatrice de ce projet est Caroline Damasceno, IPA dans l’équipe PEPs de l’établissement.


MonSoutienPsy : un dispositif qui ubérise la santé mentale ?

Bérénice Paull le 19.10.23 





Un an et demi après son lancement par Emmanuel Macron lors des Assises de la santé mentale en 2021, le dispositif « MonParcoursPsy » qui permet le remboursement de huit séances de psychothérapie ne fait pas l’unanimité.

Pour les professionnels de la santé mentale, « MonParcoursPsy » est l’arbre qui cache la forêt : le désengagement de l’État en matière de psychiatrie.
© LIONEL BONAVENTURE / AFP

Sur le papier, l’initiative a de quoi convaincre. Depuis avril 2022, en France, toute personne âgée de plus de trois ans peut bénéficier de 8 séances de psychothérapie intégralement prises en charge par l’assurance maladie. Auparavant, seuls les titulaires d’une complémentaire santé pouvaient se faire rembourser ce type de consultations.

Le dispositif, rebaptisé MonSoutienPsy, semblait, lors de son annonce par Emmanuel Macron lors des Assises de la santé mentale en 2021, entériner l’accès pour tous à des soins psychiques de qualité. Pourtant, un peu plus d’un an après son lancement, le premier bilan de l’initiative est mitigé.

Selon les chiffres du ministère de la Santé, sur les 23 000 psychologues cliniciens libéraux potentiellement concernés par le dispositif, seuls 3 000 ont accepté de jouer le jeu soit à peine 13 %. Pire, 93 % des membres du collectif ManifestePsy qui regroupe plus de 8 600 psychologues à travers le territoire revendiquent le boycott du dispositif.

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Une montre pour mesurer les variations de l’humeur des personnes bipolaires

Par    Publié le 20 octobre 2023

Avec les informations collectées par les capteurs du bracelet connecté, une équipe de chercheurs hispano-néerlandais espère identifier des biomarqueurs physiologiques de cette maladie chronique mal connue et aider à une meilleure personnalisation des soins.

Au moins 40 millions d’individus dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé, souffrent de troubles bipolaires. Ces personnes connaissent des fluctuations de l’humeur et, sans traitement, alternent de façon imprévisible entre des épisodes dépressifs – plus ou moins sévères –, des phases d’hyperactivité – « hypomaniaques » ou « maniaques » selon l’intensité – et des moments de stabilité – appelés « euthymiques ». Les mécanismes de cette maladie chronique sont mal connus, rendant la prise en charge des patients complexe.

Et si un bracelet connecté pouvait avertir à temps son porteur d’une prochaine rechute pour qu’il prenne des mesures immédiates et évite ce basculement ? Tel est l’objectif que s’est fixé une équipe de chercheurs (psychiatres-data scientists) hispano-néerlandais. Leurs travaux préliminaires ont été présentés à Barcelone, mardi 10 octobre, au 36e congrès de l’ECNP (European College of Neuropsychopharmacology), par le psychiatre Diego Hidalgo-Mazzei, de l’unité des troubles bipolaires et dépressifs de l’Hospital Clinic de Barcelone. Avec les informations collectées par les capteurs du bracelet, l’équipe espère identifier des biomarqueurs physiologiques de la maladie et aider également à une meilleure personnalisation des soins. Ces recherches ont déjà fait l’objet de plusieurs prépublications, dont celle dans MedRxiv, le 29 mars 2023.

Épilepsie génétique : un diagnostic rapide dès la naissance

Mardi, 17/10/2023 

Épilepsie génétique : un diagnostic rapide dès la naissance

Une étude (Gene-STEPS) a confirmé que la réalisation d’un test diagnostique génétique plus rapide a un impact sur la détection de l’épilepsie dite génétique. Il facilite la mise en place rapide d’un traitement adapté, améliorant ainsi le pronostic de la maladie.

Il existe différentes formes d’épilepsie chez le nourrisson (enfant âgé de 29 jours à 23 mois), plus ou moins graves. Lorsque l’épilepsie est liée à une mutation (modification) des gènes, on parle d’épilepsie génétique. Ce type d’épilepsie peut être dépisté par des tests génétiques effectués dès la naissance. Malheureusement, ils ne sont pas faits de manière systématique et sont souvent incomplets (ne permettant pas de dépister toutes les anomalies génétiques). De plus, l’attente des familles pour l’obtention des résultats est souvent longue : ce qui augmente les inquiétudes.

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Le travail social : toujours une affaire de femmes ?

Bayer Véronique

Le travail social a toujours constitué un secteur d’emploi attractif pour les femmes, y compris, dès sa construction, dans des postes de direction. Pourtant, tout au long du XXe siècle, elles se sont vues progressivement écartées des postes à responsabilités. Si aujourd’hui on constate une féminisation des fonctions d’encadrement, ce processus garantit-il pour autant l’égalité entre les femmes et les hommes dans ce monde professionnel ? 

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De quoi le temps est-il le nom ?

Vendredi 20 octobre 2023

Provenant du podcast

La Conversation scientifique

Conceptual illustration of time dilation in Einstein's relativity - MARK GARLICK/SCIENCE PHOTO LIBRARY

Qu’est-ce au juste que le temps ? S’agit-il d’une substance particulière ? Existe-t-il par lui-même ? N’est-il au contraire qu’une entité secondaire émanant des relations entre événements ? Dépend-il de nous ? Est-il un produit de la conscience ?


Il y a un paradoxe autour du mot temps, repéré par saint-Augustin au IVe siècle après J.-C. et reformulé plus récemment, d’une autre façon, par Paul Valéry : alors qu’il ne donne lieu à aucune difficulté quand il est engagé dans le train d’une phrase ordinaire, il devient très embarrassant dès qu’on le retire de la circulation pour l’examiner à part.


Des guidelines dans les pathologies pédiatriques courantes pas toujours adaptées…

Publié le 17/10/2023

Les consultations d’enfants représentent une part notable des consultations de soins primaires. Les praticiens n’ont pas toujours bénéficié d’une formation adaptée et la nécessité de recommandations pour guider les orientations diagnostiques et les traitements apparait une évidence. Le but est d’éviter les hospitalisations et les examens complémentaires inutiles ou au contraire de ne pas négliger les signes d’alarme d’une pathologie grave. D’autre part, l’adhésion à ces recommandations est souvent incomplète. De fait, l’évaluation de leur qualité est nécessaire.

Hommage à Clément Rosset

Jeudi 29 mars 2018

Provenant du podcast

Le Journal de la philo

Clément Rosset - Site personnel de Clément Rosset


Celui qui nous révélait le réel et nous le faisait aimer, autant grâce à Tintin qu’au camembert, est mort mardi 27 mars. 

On a appris hier la mort du philosophe, l’un des meilleurs philosophes de notre époque. Auteur d’une œuvre à la fois ample et précise, légère et lucide, joyeuse et désespérée, on doit à Clément Rosset plus d’une trentaine d’ouvrages depuis 1960, qui vont de la Logique du pire à La folie sans peine, de La philosophie tragique à L’invisible, de Schopenhauer à Malcom Lowry. Et bien sûr ses livres : Le réel et son double et Le réel : traité de l’idiotie. Oui, dans la tête et au cœur du philosophe : le réel, idiot, unique et singulier réel, évident mais que l’on veut fuir, tous sauf lui. 

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Psychanalyse Boris Cyrulnik et les ressorts de l’attachement

par Geneviève Delaisi de Parseval, psychanalyste   publié le 19 octobre 2023 

Le psychiatre, inspiré par les travaux de John Bowlby, analyse les mécanismes de développement psychique chez les animaux et l’être humain.

On dit que l’âge et l’expérience venant on retourne à ses premières amours (ou intérêts). Permettons-nous ici de renvoyer aux remarquables premiers livres du Boris Cyrulnik, éthologue avant de devenir psychiatre (Mémoire de singe et paroles d’homme, 1983, et Sous le signe du lien, une histoire naturelle de l’attachement, 1989, tous deux chez Hachette). L’auteur, enfant isolé, dont on connaît l’histoire tragique rappelle qu’il a réussi à s’évader en découvrant les mondes animaux. Et explique qu’il a, peu à peu, organisé une éthologie humaine, clinique, inspirée des travaux des éthologues animaliers. Une démarche jugée marginale dans les années 80 à l’exception de grands noms de la psychiatrie de l’époque (Serge Lebovici et Michel Soulé) qui avaient parrainé «son sentier de chèvre, aujourd’hui devenu autoroute avec une énorme circulation de publications sur l’attachement», remarque-t-il non sans humour.

Symboles maternels

Venons-en au titre de cet ouvrage qui est un hommage à John Bowlby, le père intellectuel de Cyrulnik (et le père de la notion d’attachement) auquel cet ouvrage est dédié. Bowlby avait construit sa vision du monde en travaillant sur le terrain quand il était éducateur de jeunes délinquants. Formé à la psychanalyse auprès de Mélanie Klein, il devint président de la société britannique de psychanalyse. Dans son livre Forty-four juvenile thieves : their characters and home life (1946) (Quarante-quatre jeunes voleurs et leur caractère dans la vie familiale), il avait comparé la vie réelle de 44 enfants devenus délinquants à une autre population du même nombre d’enfants qui avaient été eux aussi en difficulté relationnelle mais qui n’étaient pas devenus délinquants. Ces «44 voleurs» ont constitué une charnière théorique et clinique dans l’œuvre de Bowlby et dans la culture psychologique et éducative de l’Angleterre, et d’un grand nombre d’autres pays. La méthode de terrain employée (et non celle de l’analyse du monde fantasmatique de ces adolescents) a permis de faire émerger le caractère froid, distant, de ces jeunes, indifférents à ce qu’ils avaient commis ainsi qu’aux sanctions. Or ces «44 voleurs» avaient subi une longue séparation au cours de leurs premiers mois, sans substitut affectif ; alors qu’il n’y avait eu que deux isolements précoces dans le groupe des non-délinquants.

Bowlby – et à sa suite Cyrulnik dans ses propres travaux – ont interprété ce fait dans une optique psychanalytique : les enfants avides d’amour se jettent sur les symboles maternels tels la nourriture ou sur des objets qui les représentent et qu’ils n’hésitent pas à voler. Emblématique est l’histoire de Jean Genet, orphelin précoce, isolé, qui écrivait dans Journal du voleur (1949) : «Il faut voler ceux qui vous aiment.» Il est évident, comme le montre et démontre superbement Cyrulnik, que la mère des années 50, pas plus que ses représentations, ne sont celles du XXIe siècle. On parle maintenant de «niche sensorielle» dans laquelle il peut y avoir une autre figure à aimer que la mère, à commencer par celle du père. La commission des mille premiers jours, dirigée par Boris Cyrulnik, a notamment montré que le fait d’augmenter le congé paternité a fait notablement diminuer les dépressions postnatales. Bowlby avait déjà proposé l’idée que l’environnement le plus favorable au développement du petit était un système familial composé de six à huit figures d’attachement : la mère entourée d’une constellation d’autres figures familiales. Les familles multirecomposées actuelles ont en ce sens – si tout est bien expliqué – une place privilégiée pour qu’un bébé se développe sous de bons auspices.

Trésor d’hypothèses

Il est impossible de rendre compte de la totalité de ce gros livre qui est le résultat de l’expérience clinique de Boris Cyrulnik avec ses nombreuses rencontres entre disciplines différentes. Mettre en lumière l’éthologie animale et la clinique humaine offre en effet un trésor d’hypothèses, mais ne permet pas – et de loin – l’extrapolation. Exemple significatif (et drôle) : une louve habituée à vivre dans l’appartement d’un couple qui prenait soin d’elle a pu comprendre que l’homme se mettait en danger en se penchant au bord du balcon. Elle s’est précipitée pour l’attraper par son pantalon et le tirer en arrière. Mais aurait-elle pu comprendre que cet être humain voulait mourir parce qu’il avait trop de dettes ou parce que sa femme venait de le quitter ? Les animaux sont-ils capables de comprendre les représentations des humains ? Question ouverte…

Boris Cyrulnik. Quarante voleurs en carence affective. Bagarres animales et guerres humaines, Odile Jacob, 346 pp.