Publié le 17/10/2023
Les consultations d’enfants représentent une part notable des consultations de soins primaires. Les praticiens n’ont pas toujours bénéficié d’une formation adaptée et la nécessité de recommandations pour guider les orientations diagnostiques et les traitements apparait une évidence. Le but est d’éviter les hospitalisations et les examens complémentaires inutiles ou au contraire de ne pas négliger les signes d’alarme d’une pathologie grave. D’autre part, l’adhésion à ces recommandations est souvent incomplète. De fait, l’évaluation de leur qualité est nécessaire.
Des recommandations examinées à la loupe
Un groupe de pédiatres anglais, australiens et canadiens a procédé à une méta-analyse des recommandations publiées entre 2011 et 2022 pour déterminer leur qualité dans 3 situations de pathologie courante : fièvre, gastro-entérite et constipation. Les études publiées dans les bases de données MEDLINE, Embase, Trip Database, Guidelines International Network, National Guideline Clearinghouse et OMS ont été scrutées.
La localisation était les pays anglophones et du nord de l’Europe. La qualité des recommandations a été jugée dans 6 domaines, coté de 1 à 7 : portée et but, implication des parties prenantes, rigueur du développement, clarté de la présentation, applicabilité, indépendance éditoriale. Au total, 312 références ont été examinées pour éligibilité, 50 revues et 16 retenues : 7 pour la fièvre, 5 pour la gastro-entérite, 4 pour la constipation, toutes mises à jour depuis 2013. Le taux d’accord entre les examinateurs a été de 67 %.
La qualité globale de l’ensemble des recommandations a été modérée : médiane 4,8/7 (de 2,5 à 6,5). Celles sur la constipation ont recueilli le meilleur score global (médiane 5,3 ; 2,5-6,5), sur la gastro-entérite le plus faible (médiane 4 ; 2,5-6). Dans l’ensemble, les recommandations étaient clairement exposées. Les plus grandes variations concernaient la rigueur du développement, la transparence de la recherche des stratégies, les raisons de la sélection. Les faiblesses méthodologiques majeures portaient sur l’applicabilité. La moitié des recommandations ne faisaient pas état de l’implication des parents et 56% ne déclaraient pas les conflits d’intérêt. Les meilleures notes ont été attribuées au britannique NICE (National Institute for Health and Care Excellence).
En conclusion, des variations substantielles existent dans la qualité des recommandations pour le diagnostic des situations cliniques courantes en soins primaires. De fait, des améliorations sont nécessaires pour guider la prise en charge par les praticiens généralistes.
Pr Jean-Jacques Baudon
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