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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 30 avril 2020

L’insociable sociabilité de l’art brut


LA DIAGONALE DE L’ART

 
La Galerie Christian Berst accompagne depuis 2005 des créateurs d’art brut qui semblent avoir fait de la « distanciation sociale » leur crédo et le secret de leur art. Elle ouvre son nouveau site web. L’occasion d’une visite virtuelle avant le rebond…
Les artistes défendus par La Galerie Christian Berst ont en commun une même fièvre autodidacte et partagent des formes d’existence plus ou moins solitaires. Ils répondent en cela au partage initié par le peintre Jean Dubuffet - l’inventeur du concept d’art brut - entre les artistes « professionnels » soumis aux sollicitations de la vie sociale, avec ses reconnaissances et ses gratifications, et les créateurs d’art brut « indemnes de culture » pour qui la création nécessite une solitude incompatible avec l’existence grégaire.

Les propos de Dubuffet semblent d’ailleurs constituer un parfait traité de savoir-vivre à l’usage des confinés !

Nouveau monde. Comment déverrouiller son iPhone avec un masque sur le visage ?

franceinfoJérome Colombain publié le 

Avez-vous essayé de consulter votre liste de courses sur votre smartphone toutes les cinq minutes dans un supermarché avec un masque sur la figure ? C’est très énervant parce que le téléphone ne vous reconnaît pas et donc il ne se déverrouille pas (c’est du vécu…) ! C’est un problème qui se pose surtout avec l’iPhone et voici pourquoi.

Depuis 2017, Apple a supprimé le capteur d’empreinte digitale sur l’iPhone pour le remplacer par la reconnaissance faciale (Face ID). Or, Face ID a besoin de voir vos yeux mais aussi votre nez et votre bouche pour fonctionner. Donc, si on porte des lunettes, un chapeau ou du maquillage ça marche mais un masque, ça ne marche pas. On peut toujours déverrouiller son smartphone avec le code secret. Mais, aujourd’hui, les codes ont six chiffres, donc c’est long, et en plus, souvent, ça ne fonctionne pas bien. Vous pouvez désactiver la reconnaissance faciale et la protection par code secret mais ce n’est pas du tout recommandé pour des raisons de sécurité. On pourrait penser qu’il suffit de montrer une photo de sa figure, par exemple, imprimée sur un masque. Mais ça ne peut pas marcher car Face ID utilise un capteur 3D qui analyse le relief de votre visage.

Cinq livres jeunesse au dénouement surprenant

Par Elvire von Bardeleben Publié le 29 avril 2020



SÉLECTION Le confinement est comme un jour sans fin. Alors pour pimenter un peu le tout, au moins pour les enfants, voici cinq histoires pour qu’ils ne restent pas sur leur faim !

Semaine 7 du confinement, et vous n’en pouvez plus de lire des livres à votre enfant ? Vous trouvez que toutes les fins sont prévisibles dès la page 2 ? Concentration proche de zéro quand vous narrez les histoires d’un ours qui va sur le pot ou d’une princesse qui prend son destin en main ? Voici une sélection de cinq livres où rien ne se passe comme prévu.

Vis ma vie de biscuit 

Sarbacane

A votre avis, une vie de biscuit, c’est chouette ? Pour en avoir le cœur net, il faut lire cette fantastique fresque qui retrace les péripéties de Petit Biscuit, né dans la célèbre pâtisserie Munch. PB est un vrai privilégié, puisque non seulement il fait partie de l’« assortiment royal », mais en plus il a la chance de posséder deux jambes, très utiles pour s’enfuir lorsqu’il comprend que son funeste destin est de se faire croquer.
[...]

Les monstres de la maîtresse

La Joie de Lire

Si l’on se fie à sa couverture, le « ils » du titre Ils arrivent désigne des monstres colorés qui n’ont pas l’air très effrayants. Et pourtant… dès la première page, la narratrice, une femme rousse en jupe à pois, est terrorisée à l’idée qu’« ils » débarquent. « Ça y est. Je les entends. C’est eux. Je suis sûre que c’est eux. Je ne les vois pas, mais je les entends. Où sont-ils ? Combien sont-ils ? Cent ? Mille ? »


Philippe Juvin et Mathias Wargon : « Nous urgentistes, ne subirons plus »

 Philippe Juvin Chef du service des urgences de l'hôpital européen Georges-Pompidou

Filtrage des entrées aux urgences, disponibilité des lits, renforcement du personnel… des solutions ont émergé pour surmonter la crise. Cette expérience doit « servir de socle pour refonder les hôpitaux », estiment dans une tribune au « Monde » deux chefs des urgences.

Tribune. Avec d’autres, les services d’urgence ont été à l’avant-garde de la lutte contre le coronavirus. L’épidémie nous a conduits à revoir, dans l’urgence, nos organisations et celles de nos hôpitaux. Nous avons beaucoup appris et beaucoup donné.
Nombre d’entre nous, brancardiers, aides-soignants, infirmières, médecins sont tombés malades. Tous ont repris leur poste dès qu’ils l’ont pu. Dans les difficultés, nous avons vu émerger des individus et des méthodes qui ont permis au système de tenir. Tout cela ne doit pas être balayé par un retour aux conditions antérieures. Cette expérience doit servir de socle pour refonder nos hôpitaux et nos services d’urgence.
La crise a eu pour première conséquence d’imposer un filtre à l’entrée des urgences. Au plus fort de la vague, seuls, ou presque, les patients Covid s’y présentaient. Nous étions libérés des cas de médecine de ville et des malades déjà connus des services hospitaliers, que ceux-ci prenaient directement en charge. Ainsi avons-nous pu nous consacrer aux patients qui en avaient le plus besoin.

Réhumanisation

A l’avenir, et sauf urgence vitale, personne ne devrait pouvoir se présenter dans un service d’urgence sans l’accord préalable d’une plate-forme téléphonique ou numérique. Un professionnel de santé jugera au téléphone de la gravité du cas. Il autorisera le patient à aller aux urgences ou lui proposera une alternative (plate-forme de consultation sans rendez-vous, rendez-vous avec un professionnel, libéral ou non, conseil…). Un tel système fonctionne avec succès ailleurs en Europe.

Coronavirus : l'hygiène, une affaire de culture



Fanny Guyomard | 


Asie, Moyen-Orient, Europe, Afrique, Amériques… Le Covid-19 touche tous les pays, malgré des cultures hygiéniques différentes. L'occasion de faire un petit tour du monde des pratiques, depuis la maison jusqu'au corps.

Tatami encore chaud, Keiko se dirige vers le lavabo pour son gargarisme du matin. Elle prendra ensuite un bain « toute propre », car elle se sera douchée avant. À quelques milliers de kilomètres de là, Omar s'apprête à faire sa cinquième et dernière prière quotidienne. Il se cure les dents, puis se nettoie l'intérieur du nez à l'eau, frotte son visage, ses avant-bras, la tête, lave ses oreilles, ses pieds. Faute d'eau, il aurait utilisé de la terre propre. Plus au nord, de la terre, un petit Suédois s'en fourre carrément dans la bouche sans que ses parents ne lui passent pour autant... un savon ! « En France, on dit à l'enfant ce qui est 'propre' ou 'sale', en Suède on le laisse découvrir, toucher la terre, explique une Franco-Suédoise. Ici, la vision de la maladie est différente : elle fait partie de la vie et il vaut mieux l'attraper. Comme ça, c'est réglé ! »
Aucune zone culturelle n'a été épargnée par le Covid-19. Et si le virus a traversé les frontières, il les a aussi mieux soulignées en révélant la variété des pratiques et des gestes hygiéniques. Le masque, par exemple : « Dès qu'on a un peu de toux, on en porte un », témoigne une Japonaise. « Mais dans les villes peu peuplées, ce n'est pas la peine d'en porter », estime pour sa part la Chinoise Siyue. Quand elle a un rhume, elle n'utilise pas de mouchoir, mais sa main. « Je mange aussi de la glace, je dors le plus possible et je ne prends pas de médicaments - c'est un peu du poison », rappelle-t-elle en citant un proverbe chinois. Et le Français qui se mouchera dans son carré de tissu - il en existe encore ! - fera mauvaise impression au Japonais qui n'utilise que des mouchoirs jetables.

ÔTER SES CHAUSSURES


Lors des rencontres, à chacun ses usages. Au Japon, on garde ses microbes pour soi en se saluant par une inclinaison du buste alors qu'au Liban, « on est plus partageur », rit Georges qui habite en France et a pas mal voyagé sur le Vieux Continent : « En Europe quand quelqu'un est malade, il prévient ses collègues et on ne se fait pas la bise mais au Liban, on s'en fiche : celui qui a la grippe, il la refile à tout le monde ! Mais avec l'épidémie de coronavirus, ça a changé. » Depuis, de nouvelles manières de se saluer se sont popularisées via les réseaux sociaux comme le « check » avec le coude ou le pied. Pour le docteur Frédéric Saldmann, auteur de nombreux livres sur l'hygiène, le hug, accolade à l'américaine, offre un bon compromis : « C'est chaleureux sans qu'il n'y ait vraiment de contact. »
©Loïc Froissart pour Les Echos Week-End
Salutations faites, on peut entrer dans la maison. Dans bien des pays, pas question d'y pénétrer chaussures aux pieds. « En Tunisie, on les stérilise sur les paillassons mouillés à l'eau de javel, puis on les enlève », indique Oussama. Les Suédois aiment se mettre pieds nus, « même dehors, dès qu'il fait beau », sourit Johanna. Et pour Siyue, la Chinoise, tout dépend si elle revient ou non d'une ville polluée : « Depuis le développement industriel, les Chinois sont très à cheval sur l'hygiène et mettent des pantoufles chez eux pour ne pas introduire la poussière du dehors. » Au Japon, ôter ses chaussures s'applique également à l'école, de la maternelle au collège, où chacun enfile ses « uwabaki », des sortes de ballerines blanches avec au bout du pied une couleur différente selon le niveau scolaire.

Au Vinatier, « le Covid sert de prétexte à la direction pour fermer les services qu’elle voulait déjà fermer »

Révolution Permanente

Nora Pardi   28 avril 2020

A l’hôpital psychiatrique Le Vinatier à Lyon, la direction se sert de la crise sanitaire pour imposer des réorganisations aux soignants. Un service de l’hôpital, Franz Fanon, a même été fermé de force. Nous avons recueilli le témoignage d’un infirmier du centre qui dénonce les pressions et l’acharnement de la direction pour imposer des fermetures de lits.


Crédits photo : CGT Hôpital Le Vinatier
La crise pandémique ne semble pas arrêter les directions d’hôpital dans la poursuite de la casse des hôpitaux. Alors que le gouvernement assène qu’il va investir dans l’hôpital public et met en place des primes pour les soignants, la situation semble tout autre dans les hôpitaux. Notamment au Vinatier où les projets de restructuration prévus depuis l’année dernière sont mis en place par la direction sous prétexte de devoir faire face à la crise sanitaire.

Des réorganisation mises en place à marche forcée sous prétexte de la crise

Comme nous l’explique un infirmier du centre, depuis le début de la crise du Covid : « Des services ont fermé pour se spécialiser en service de psychiatrie pour patients Covid Positif. Depuis la mi-mars trois unités ont été fermées et la direction joue sur les mots : on ne sait pas en vérité si ces réorganisations sont provisoires ou définitives. » Cinquante lits ont ainsi été dégagés par la fermeture de ces unités au début de la crise et 150 soignants ont été mis en réserve sanitaire, a priori pour pouvoir gérer un afflux de patients Covid selon la direction.
Les soignants ne s’opposent pas à ses premières fermetures, qui leurs semblent être de l’ordre « du bon sens » et nécessaires pour gérer la crise comme le dit l’infirmier. Mais, des incohérences subsistent, notamment alors que seulement dix lits sur les cinquante ont été utilisés pour des patients Covid en simultané depuis le début de la crise et que très peu des soignants ont dû être rappelés de la réserve sanitaire. L’hôpital s’est ainsi dégagé d’un certain nombre de patients, appelés à préférer les consultations téléphoniques, alors même que l’hôpital n’était pas surchargé et qu’ils disposaient ainsi de places.
Pourtant, la direction a décidé le 10 avril de demander une autre fermeture de service. Cette fois dans le pôle ouest de l’hôpital, seul encore épargné qui devra se séparer de l’un d’eux. Le pic passé et les services Covid non surchargés, le prétexte donné de devoir dégager des soignants pour la réserve semble de moins en moins crédible. Mais la direction maintient qu’il faut fermer un des services et annonce par mail qu’il faudra que ce soit fait pour 17 avril à 17h précise. Au vu du refus du pôle de décider quel service sera fermé, la direction tranche pour le service Franz Fanon et commence à entamer les procédures.

JOURNAL DE CONFINEMENT À L’HÔPITAL PSYCHIATRIQUE

  • 28 AVR. 2020
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  • PAR 
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  • BLOG : LE BLOG DE ELENA SABATIER

  • Dans les années 2000, les grands Hôpitaux Psychiatriques de la Région Parisienne se modernisent, et décident de rapprocher leurs services des populations desservies. Ce faisant, ils désertent leurs sites historiques, datant de la fin du XIXème siècle, ils abandonnent leurs « pavillons » disséminés dans de vastes parcs paysagers, pour s’installer dans des immeubles beaucoup plus récents au cœur de la cité. Cette délocalisation entraîne le passage d’une architecture horizontale et aérée à une architecture verticale sans extérieur.
    À cela, se sont ajoutées les réformes hospitalières comme la loi « Hôpital, Patients, Santé, Territoires » (HPST, loi de 2009) ou la création à marche forcée des « Groupements Hospitaliers de Territoire » (GHT, loi de 2016) qui ont concentré la gestion et l’administration des établissements, en les éloignant de la réalité des services. Du coup, les nouveaux hôpitaux psychiatriques, dont le nombre de lits a été calculé au plus juste pour ne traiter que les crises aiguës, ne bénéficient d’aucune autonomie de gestion par rapport à leur Maison-Mère.
    À l’heure du confinement, ces immeubles de fous révèlent toute leur cruauté…
    Ce journal, tenu par une psychiatre des Hôpitaux, en est le témoignage.
    26/2
    Le Ministère de la Santé annonce le premier cas français mort du Covid 19 à la Pitié-Salpêtrière, professeur de collège dans l’Oise, âgé de 60 ans. 
    11/3
    Retour dans le service de Mr V. absent depuis 8 jours. Alors que son périmètre d’errance ne dépasse jamais la Porte d’Orléans, il nous dit s’être perdu, et revenir de Creil dans l’Oise ! Affolement général, il est enfermé dans sa chambre, masqué quand il nous parle, et doit y prendre ses repas. Il sort juste ½ h pour fumer sa cigarette sur la terrasse. Il n’y a pas encore de test disponible dans l’hôpital, ni dans le labo d’analyses avec lequel on travaille habituellement. Mr V. ne peut être testé, on le confine pendant 8 jours, faute de test.
    12/3
    Le Président de la République s’adresse aux Français et leur annonce la fermeture des écoles pour 2 semaines. L’organisation des élections municipales est maintenue.
    14/3 minuit
    Fermeture des cafés et des restaurants, des salles de spectacles, des cinémas...
    J -1
    Mr F., revenu de l’Hôpital Général voisin après une intervention sur l’œsophage, présente température et détresse respiratoire. Il est adressé en Réanimation, toute l’équipe est convaincue qu’il est notre premier patient Covid +.
    Où sont les masques ? les gants ? les produits de désinfection ? les embouts de thermomètres ?
    On interdit les visites des familles.
    Pendant ce temps-là, on vote pour les Municipales. La Maire d’une des 2 communes de notre secteur est réélue au premier tour avec 60% des voix. Dans l’autre commune, il faudra organiser un deuxième tour, l’opposition au Maire sortant est en tête, mais n’a plus de réserve de voix…
    J0
    On apprend que Mr F. a été testé négatif. Soulagement !
    On dit aussi que les masques sont inutiles, il faut se tenir à distance des uns des autres, et se disperser dans une grande pièce si on veut se réunir. On limite le nombre d’intervenants extérieurs dans le service. On supprime « les permissions ».
    Le soir, des tables supplémentaires sont livrées pour le repas. Certains se demandent si l’abandon du self n’a pas été décidé dans l’unique but d’alourdir la charge de travail des soignants du service. On transforme tout de même la salle de réunions en salle à manger. Il y aura 4 espaces différents dans le service pour que tous les patients prennent leurs repas en même temps en respectant la distance réglementaire (minimum 1 mètre). Ils éviteront ainsi les déplacements et les regroupements au self commun à tous les services. On sillonne le couloir dans les 2 sens…
    Le soir, le Président de la République s’adresse à nouveau à tous les Français, et déclare le pays en guerre contre le virus. L’arme du moment, c’est le confinement général.
    J1
    On réunit les patients en 3 petits groupes pour leur expliquer les nouvelles consignes : on ne descend plus au self pour les repas, on reste dans le service, on ne circule plus d’étage à étage, on ne se regroupe plus dans le patio (le seul espace extérieur dont on dispose, enserré entre de hauts murs, sans soleil ni vue sur le ciel. En général, les patients s’y retrouvent pour fumer). - on ne va plus en permission, on ne reçoit plus de visites de sa famille, on se confine… On ne se serre plus la main, on tousse dans son coude, on reste à distance les uns des autres. Mais on peut encore faire de la musculation par 3 ou 4 maximums avec l’équipe du CAPS (Centre d’ Activités Physiques et Sportives) qui a revêtu une blouse.

Défi de la psychiatrie: garder le contact avec les patients

Handicap.fr
Par Pierre Pratabuy

Par  

"Naturellement isolés", les patients de Nathalie Giloux, cheffe de service à l'hôpital psychiatrique du Vinatier près de Lyon, l'un des plus importants de France, le sont encore plus avec le confinement imposé par le coronavirus.


Fragilité particulière de ces patients, application difficile des mesures de confinement en chambre, risque important de rupture du suivi, risque de transmission nosocomiale du Covid-19 dans les établissements psychiatriques… "Les conséquences de l'épidémie de Covid-19 sur les malades mentaux et les soins psychiatriques sont majeures et alarmantes", alerte l'Académie de médecine dans un communiqué. Mais Nathalie Giloux et son équipe travaillent d'arrache-pied, au quotidien, pour que "personne ne soit abandonné" parmi leurs 1 500 patients suivis à Villeurbanne (69) au sein du Pôle Est de l'hôpital psychiatrique du Vinatier.

Q : Comment s'applique le confinement à l'hôpital ?
R : Il y a interdiction des visites, des permissions, des sorties d'essai pour 24 ou 48h. Les patients ne sortent plus seuls non plus dans le parc mais par groupe de trois avec un membre du personnel. Il n'y a plus de vie collective, les repas sont pris dans les chambres. Mais on veille à ce que nos patients ne soient pas plus repliés que nécessaire car ce sont des personnes naturellement isolées.



Cahors. "Mes rendez-vous ont été annulés… et puis plus rien"

Publié le 
Depuis le début du confinement, le suivi de Karine (1) est à l’arrêt. Cette Figeacoise qui souffre de trouble bipolaire, une maladie mentale chronique, depuis de nombreuses années, se sent totalement "lâchée" depuis un mois et l’instauration du confinement. L’isolement se fait d’autant plus sentir sans un soutien minimum des thérapeutes familiers.
"Mes rendez-vous ont été annulés et puis plus rien" témoigne la patiente désemparée et inquiète. "On n’a plus aucun suivi du jour au lendemain. Le Centre médico-psychologique de Figeac a été fermé, ce que je comprends très bien en raison d’un manque de moyens. Si vraiment ça ne va pas, on peut quand même téléphoner à la psychologue mais elle rappelle seulement deux ou trois jours plus tard. Même chose avec mon psychiatre à Leyme. Seules les urgences sont assurées…". Certaines consultations ont tout de même pu reprendre par visioconférence. Mais pas pour Karine. Le manque des rendez-vous physiques réguliers est compliqué à gérer.

Au temps des castrations « thérapeutiques » en psychiatrie

Publié le 29/04/2020




Réalisée en 1892 et déplacée en 1934 au bord de Central Park, à New York, la première statue commémorant un médecin aux États-Unis était celle de James Marion Sims[1] (1813–1883), considéré comme « le père de la gynécologie moderne. » Mais cette statue a été retirée en 2018, car il est apparu que JM Sims n’avait pas hésité à « expérimenter » ses techniques chirurgicales sur des esclaves noires qu’il opérait, parfois à plusieurs reprises, sans aucune anesthésie, une technique jugée peu sûre à l’époque.

Un traitement cruel de l’hystérie

Ce pionnier controversé est évoqué par une équipe du Japon dans une étude sur l’histoire d’une intervention pour le moins contestable, « l’opération de Battey. » À ce propos, on peut aussi consulter sur le site Gallica de la BNF un texte intitulé Étude critique sur l’ovariotomie normale ou opération de Battey[2], et publié en 1879 par le Dr Auguste Lutaud, un personnage plutôt truculent, puisqu’il s’autoproclama « Auguste 1er, roi de l’Île d’Or »[3] (près de Saint Raphaël) après l’acquisition de cette île !

Quand les psychiatres deviennent un algorithme à la « Her »

Accueil
Jean-Victor Blanc est médecin psychiatre à l’hôpital Saint Antoine (Paris). Retrouvez chaque semaine sa lecture de la pandémie Covid 19, entre urgences sanitaires et références pop culture.
Depuis le 16 Mars, l’essentiel des consultations se fait à distance. Initialement, nous devions être doté de matériel de téléconsultation (soit une webcam et un micro) ad hoc ? Cet espoir semble aujourd’hui s’être évanoui de nos esprits, comme la saveur d’un café en terrasse.
C’est donc muni d’un téléphone fixe, digne des meilleures scènes de « Scream » que nous suivons les patients. Avant le Covid-19, le coup de fil aux patients était la plupart du temps non planifié, fonctionnel, ou réservé au monitorage d’une décompensation entre deux rendez-vous.

We are on the same boat

Dans le service de psychiatrie, nous avons donc pris le combiné pour appeler tout feu, tout flamme les patients déjà suivis. La première vague d’appel était principalement centrée sur la réassurance. Enfin, dans la mesure du possible, puisque la pandémie a pris tout le monde au dépourvu. Ayant les mêmes informations que les patients, voire moins (comme cette patiente qui a eu la gentillesse de m’envoyer les conclusions d’un rapport gouvernemental paru dans la nuit en guise d’update), c’est à tâtons que la « réassurance » peut se faire. L’image qui me vient en tête est celle de Popeye, s’improvisant guide de montagne de ses Bronzés faisant du ski, confiant en apparence mais sans avoir la moindre idée d’où cela va les mener.

I Just Call To Say I Love You

Au téléphone, on s’assure que les consignes de confinement soient bien assimilées. Pour la plupart des patients, infusés de news anxiogènes, l’inquiétude semble réciproque de l’autre coté du téléphone. « Et vous surtout Docteur, comment allez vous ? Ca se passe comment dans le service ? Et à l’hôpital ? » Je trouve l’attitude et la reconnaissance des patients assez extraordinaire, avec leurs ressources surprenantes. Au delà des « affaires courantes », le renouvellement d’ordonnances et conseils d’hygiène de vie pour supporter cette mise sous cloche, la consultation téléphonique a aussi ses quelques « moments de grâce ».

Relations mères-filles (4 DISPONIBLES)


TOUS LES ÉPISODES
52 MIN
LE 16/05/2016
Découverte des Sigisbées avec Roberto Bizzocchi et rose ou bleu ? avec Scarlett Beauvalet-Boutouyrie en préambule de la semaine sur les relations mère-fille.
53 MIN
LE 17/05/2016
La transmission de l'histoire de mère en fille avec Catherine Coquery-Vidrovitch et Natacha Coquery.


Vie sociale et confinement : en psychiatrie infanto juvenile

  • 27 AVR. 2020
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  • PAR 
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  • BLOG : LE BLOG DES CEMÉA

  • VST, la revue du travail social et de la santé mentale des CEMEA réagit à l'actualité en recueillant des témoignages de professionnels actuellement sur les terrains. Comment les institutions s'organisent-elles pour faire face au coronavirus ? Quelles difficultés, mais aussi quelles inventions de la part des professionnels et des usagers pour maintenir une vie sociale … même en étant confinés ?

  • Un psychologue en pédopsychiatrie témoigne des conditions d’accueil des jeunes dans les services de la psychiatrie de secteur pendant le COVID 19
    Logo VST © CEMEALogo VST © CEMEA
    « Alors, je travaille dans un service de pédopsychiatrie en France. L’idée, c’est de témoigner de la réalité du service hospitalier dans lequel je travaille, en lien avec le covid, et plus largement la connaissance que j’ai du milieu psychiatrique dans les services de psychiatrie adultes et des échos des collègues qui travaillent dans ces milieux-là.
    Globalement la réorganisation des missions dans la priorité qui est faite est principalement sur : éviter que les jeunes que l’on accompagne au quotidien, viennent emboliser les services des urgences pédiatriques. C’est la mission qui nous est avoué sur la période du covid pour permettre aux urgences somatiques de s’occuper des cas liés au covid plutôt que d’être pris par des situations de pédopsychiatrie par exemple. C’est l’axe prioritaire qui nous est demandé. Toutes les consultations en CMP, les soins en HJ et en CATTP se sont arrêtées, avec juste le maintien pour les situations les plus graves, pour les enfants ou les adolescents les plus fragiles, de soins en individuel dans les services. Il n’y a plus d’ateliers collectifs.

Confinement : « Les enfants sont de vraies éponges émotionnelles »

Aline Nativel Id Hammou, psychologue clinicienne et coauteure de « La Charge mentale des enfants », a répondu à vos questions dans un tchat du « Monde ».
Publié le 28 avril 2020
Psychologue clinicienne et coauteure de La Charge mentale des enfantsAline Nativel Id Hammou conseille aux parents de ne pas culpabiliser en période de confinement. « Faites confiance à vos enfants », préconise la spécialiste, qui rappelle, en outre, l’importance du jeu et de l’écoute pour traverser cette crise.
Troisieme jour de confinement, dans un appartement, à Lille.
Troisieme jour de confinement, dans un appartement, à Lille. COLLECTIF FAUX AMIS / HANS LUCAS POUR « LE MONDE »

Emilie65 : Ma fille de bientôt 5 ans verbalise bien ses inquiétudes. Elle a peur que ses copains d’école meurent du coronavirus. J’essaie de répondre en disant que ça touche les gens plus âgés, mais du coup elle a peur que ça nous touche nous, ses parents ou ses grands-parents. J’essaie de relativiser en lui disant que ça n’attaque que les gens très âgés et du coup je m’en veux car je lui mens !

C’est très bien si votre fille verbalise ses ressentis et ses émotions. Ne pas lui mentir est primordial. Mettre en évidence que c’est une maladie avec certaines caractéristiques et que les scientifiques font tout pour trouver des solutions. La peur de la mort est normale, elle rationalise ses angoisses. Ne culpabilisez pas d’adapter votre discours au jour le jour car nous avons des informations différentes, et mettez en avant que les gestes barrières sont des protections pour le bien de tous.

Avez-vous des pistes pour… : Ma petite fille de 4 ans n’arrive pas à dormir le soir avant 23 heures. Je la lève à 8 h 30 et elle ne fait pas de sieste. Elle est très inquiète. Elle se demande si les microbes ne vont pas venir.

Pensez à bien la rassurer sur différents temps de la journée. Elle semble associer les microbes au virus. Passez par le jeu pour lui permettre de contrer ses angoisses d’invasion de microbes. Les gestes barrières sous forme de jeux sont très importants. Les troubles du sommeil sont souvent présents quand il y a une angoisse bien identifiée… A vous de jouer aux super-héros contre les microbes.

Eve : C’est pire qu’une rentrée scolaire. Il restera si peu de jours effectifs de classe que nous pouvons nous demander quels bénéfices en tireront les enfants… Ressentent-ils l’angoisse des parents ?

Les bénéfices pour les enfants, eux pourront vous les verbaliser facilement : revoir les amis, prendre l’air, revoir deux ou trois notions pas très bien comprises, marcher dehors… être loin de vous un peu aussi. Les enfants ressentent intuitivement les angoisses des adultes. Ils sont de fins observateurs et surtout des vraies éponges émotionnelles.
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