Nora Pardi 28 avril 2020
A l’hôpital psychiatrique Le Vinatier à Lyon, la direction se sert de la crise sanitaire pour imposer des réorganisations aux soignants. Un service de l’hôpital, Franz Fanon, a même été fermé de force. Nous avons recueilli le témoignage d’un infirmier du centre qui dénonce les pressions et l’acharnement de la direction pour imposer des fermetures de lits.
Crédits photo : CGT Hôpital Le Vinatier
La crise pandémique ne semble pas arrêter les directions d’hôpital dans la poursuite de la casse des hôpitaux. Alors que le gouvernement assène qu’il va investir dans l’hôpital public et met en place des primes pour les soignants, la situation semble tout autre dans les hôpitaux. Notamment au Vinatier où les projets de restructuration prévus depuis l’année dernière sont mis en place par la direction sous prétexte de devoir faire face à la crise sanitaire.
Des réorganisation mises en place à marche forcée sous prétexte de la crise
Comme nous l’explique un infirmier du centre, depuis le début de la crise du Covid : « Des services ont fermé pour se spécialiser en service de psychiatrie pour patients Covid Positif. Depuis la mi-mars trois unités ont été fermées et la direction joue sur les mots : on ne sait pas en vérité si ces réorganisations sont provisoires ou définitives. » Cinquante lits ont ainsi été dégagés par la fermeture de ces unités au début de la crise et 150 soignants ont été mis en réserve sanitaire, a priori pour pouvoir gérer un afflux de patients Covid selon la direction.
Les soignants ne s’opposent pas à ses premières fermetures, qui leurs semblent être de l’ordre « du bon sens » et nécessaires pour gérer la crise comme le dit l’infirmier. Mais, des incohérences subsistent, notamment alors que seulement dix lits sur les cinquante ont été utilisés pour des patients Covid en simultané depuis le début de la crise et que très peu des soignants ont dû être rappelés de la réserve sanitaire. L’hôpital s’est ainsi dégagé d’un certain nombre de patients, appelés à préférer les consultations téléphoniques, alors même que l’hôpital n’était pas surchargé et qu’ils disposaient ainsi de places.
Pourtant, la direction a décidé le 10 avril de demander une autre fermeture de service. Cette fois dans le pôle ouest de l’hôpital, seul encore épargné qui devra se séparer de l’un d’eux. Le pic passé et les services Covid non surchargés, le prétexte donné de devoir dégager des soignants pour la réserve semble de moins en moins crédible. Mais la direction maintient qu’il faut fermer un des services et annonce par mail qu’il faudra que ce soit fait pour 17 avril à 17h précise. Au vu du refus du pôle de décider quel service sera fermé, la direction tranche pour le service Franz Fanon et commence à entamer les procédures.
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