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Le drapeau de l’Union européenne flotte à Londres, au Royaume-Uni, 2019. PHOTO /
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Les chiffres sur les décès fournis par les autorités des différents pays ne disent pas tout des effets du coronavirus. Une autre façon de comprendre l’impact de la pandémie consiste à comparer le nombre de morts en 2020 avec celui des années précédentes. Le quotidien Italien Corriere della Sera s’est prêté à l’exercice en consultant les chiffres de plusieurs pays européens. Avec des résultats surprenants.
Les États-Unis sont le pays les plus endeuillé du monde. Ensuite viennent l’Italie, le Royaume-Uni, l’Espagne et puis la France. Selon le site de la Johns Hopkins university (qui rassemble les données liées à la pandémie venant des gouvernements de toute la planète) tel est le classement des pays qui comptent le plus de personnes décédées à cause du coronavirus. Mais ces chiffres sont-ils le meilleur moyen de comprendre l’envergure des dégâts causés par le Covid-19 ? “Les données sur les morts qui sont communiqués en Italie, et dans bien d’autres pays européens, se réfèrent seulement aux personnes décédées qui ont été testées positives”, rappelle le Corriere della Sera, qui prévient que ces chiffres pourraient sous-estimer la réalité.
C’est pourquoi le quotidien milanais propose d’utiliser un autre indicateur pour juger des effets de la pandémie dans différents pays, celui de la “surmortalité”. L’idée est de comparer les morts en 2020 avec la moyenne des morts dans les années précédentes. “La différence devrait correspondre au chiffre réel des morts de Covid-19”, explique le Corriere della Sera, qui précise que figurent dans ce décompte à la fois “les morts qui ont contracté la maladie mais n’ont pas été testés”, mais aussi “ceux décédés pour d’autres causes que le coronavirus, mais qui n’ont pas pu être sauvés car les hôpitaux étaient pleins”. Des victimes indirectes du coronavirus en quelque sorte.
En Italie, par exemple, entre le 1er mars et le 4 avril, 57 800 personnes perdaient la vie dans le pays en moyenne ces dernières années. En 2020, à ces mêmes dates, on dénombre 78 000 victimes, soit 36 % de mortalité supplémentaire.
En suivant ce même principe, le quotidien milanais compare donc les chiffres de mortalité 2020 avec ceux des années précédentes pour 7 pays européennes (l’Italie, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Espagne, la Suisse, la France et la Suède). Ensuite, en observant la différence entre les chiffres officiels de morts de Covid-19 en 2020 et la moyenne de la mortalité des années précédentes, il estime le nombre de décès liés (directement ou indirectement) au coronavirus dans chaque pays, non comptabilisés comme tels. Voilà qui permet au quotidien de produire un classement des pays qui sous-estiment le plus leur nombre de morts liés à la pandémie.
La sous-estimation majeure est visible aux Pays-Bas où 104 % de personnes supplémentaires par rapport à celles recensées officiellement seraient mortes ‘à cause’ du covid-19. Suivent le Royaume-Uni (93 %°), la France (41 %), l’Italie (36 %), la Suède et l’Espagne 35 %, et enfin la Suisse, 34 %. La sous-estimation moyenne dans ces pays est de 49 %.”
Outre ce classement des “morts cachés” du coronavirus (qui a le défaut de ne pas prendre en compte exactement les mêmes dates pour chaque pays) ; en se basant sur la surmortalité, le Corriere della Sera trace également un autre classement. Celui des pays avec le plus de morts par million d’habitants (en se basant donc également sur la population du pays). En comptant de cette façon, l’Espagne devient le pays le plus endeuillé (avec 663 morts par millions d’habitants), suivent l’Italie (586), le Royaume-Uni (554), les Pays-Bas (524), la France (482), la Suède (295) et la Suisse (246).
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