Par Haithem Haouel Publié sur 30/04/2020
Le réalisateur et documentariste algérien Malek Bensmail a mis en ligne une grande partie de sa filmographie, disponible jusqu’à fin avril. « Aliénations » (2004) et « Contre-pouvoirs » (2015) enferment le spectateur dans un asile psychiatrique et dans les locaux existants et en devenir du journal algérien indépendant et quotidien El Watan. Isolement spatial déroutant avec une équipe de journalistes et de médecins psychiatres pour mieux comprendre les failles de la société algérienne.
«Aliénations»: Ô grands maux de l’âme
D’une durée d’1 heure 50, Malek Bensmail nous plonge dans le quotidien de patients en psychiatrie, internés dans un asile, celui de Constantine et suivis de très près par une équipe de psychiatres dévoués. A travers ce quotidien haletant et difficile, le réalisateur tente de mettre en exergue les souffrances des Algériens : leurs angoisses, leur fragilité et les différents problèmes socioéconomiques qui les rongent. Les incertitudes religieuses et les conflits familiaux y sont grandement présents. La société algérienne, déjà aux prises à des bouleversements politiques et historiques d’ampleur, vit comme cloîtrée, figée dans le temps. Elle étouffe, paraît agonisante dans le récit de vie de chacun et chacune de ces patient.es. Bien que le documentaire soit à caractère scientifique, le religieux a occupé un axe important pendant le film. L’Algérie, étant fortement conservatrice, et Constantine encore plus religieuse, Malek Bensmail n’a pas manqué d’épingler les Djinns et leur fort impact spirituel, fortement pris en compte, y compris par les médecins psychiatres pendant la prise en charge des malades.
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