« La nature est souvent plus belle que nos villes, mais celles-ci nous en apprennent plus sur nous-mêmes » : cette réflexion du philosophe André Comte-Sponville pourrait concerner aussi la psychiatrie, dans la mesure où, depuis des travaux au milieu du XIXème siècle[1], confirmés au XXèmesiècle[2], et consacrés aux différences dans l’occurrence de la schizophrénie entre les villes et les campagnes, les recherches épidémiologiques ont montré que le mode d’habitat urbain constitue l’un des facteurs de risque de psychose « les mieux établis. » Mais la plupart des données étayant cette association entre psychose et citadinité[3]venaient jusqu’alors de pays à haut revenus.
La balle est désormais dans le camp du législateur. Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a rendu public, mardi 25 septembre, son avis sur la loi de bioéthique à venir. Objectif, infléchir ce texte révisé pour la dernière fois en 2011 pour en faire« une loi de confiance dans l’individu sur les grandes avancées des sciences plutôt qu’une loi d’interdiction », selon les mots de son président, Jean-François Delfraissy. Pour cela, le CCNE suggère plusieurs ouvertures, notamment en matière de recherche sur les embryons surnuméraires, de possibilités d’accès des couples ayant un projet parental au diagnostic préconceptionnel ou de transfert in utero d’un embryon préalablement conservé après le décès de l’homme faisant partie du couple. Le comité réaffirme également sa position favorable à la procréation médicalement assistée (PMA) – ou assistance médicale à la procréation (AMP) – pour les couples de femmes ou les femmes seules.