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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 14 mai 2016

Aix-en-Provence : bataille de psychiatres autour du cas d'un jeune Roumain

 
L'un le déclare irresponsable car schizophrène, l'autre assure qu'il simule...
Faits divers - Justice - Aix-en-Provence : bataille de psychiatres autour du cas d'un jeune Roumain
Le prévenu restera-t-il à Montperrin ou serait-il incarcéré à la prison des Baumettes ? Photo serge mercier
Vous vous êtes lourdement trompé. Vous étiez convaincu que l'expert de la cour allait le reconnaître fou... ", brocarde dans un sourire satisfait, l'avocat général Pierre Cortes, en brandissant la contre-expertise psychiatrique du docteur Glezer sous le nez de Me Febbraro. Derrière l'avocat, dans le box de la 13e chambre de la cour d'appel d'Aix, Mirel Stefan. Un jeune Roumain de 20 ans, l'air perdu, encadré de deux infirmiers psychiatriques, venu contester sa condamnation à deux ans de prison ferme par le tribunal de Draguignan, pour un vol de voiture et une tentative de cambriolage.
Depuis le 18 février dernier, Mirel est interné d'office à Montperrin. Après un épisode totalement délirant dans le cabinet d'une juge d'instruction où il s'était mis à genoux la suppliant de ne pas l'exécuter tout de suite, ne reconnaissant pas son avocat et repoussant les policiers qu'il prenait pour des robots.
Requise en urgence, le Dr Loriant, chef du pôle psychiatrique de l'hôpital Montperrin et experte près la cour d'appel, avait diagnostiqué "des troubles psychotiques aigus qui relèvent d'une schizophrénie paranoïde" et conclu à "l'abolition de son discernement au moment des faits". Dès lors, pour l'avocat, non seulement la condamnation ne tenait plus mais son appel, même s'il avait été formé hors délai, devait être examiné par la cour au regard de cette expertise...
"Il s'est forcément passé quelque chose en détention" 
Venu de Roumanie avec sa mère, Mirel a vécu en Espagne jusqu'à ce qu'il rencontre une jeune gitane et la suive à Marseille, dans un squat. Interpellé une première fois pour un vol dans un hangar, il avait écopé d'un an de prison purgé à Luynes avant d'en ressortir avec un bracelet électronique et la promesse d'un hébergement à Draguignan.

Un musée à l'intérieur de l'hôpital Sainte-Anne

Pour la première fois cette année, le Musée d'Art et d'Histoire de l'Hôpital Sainte-Anne, qui a obtenu récemment l'appellation "Musée de France", participera à la 12ème édition de la Nuit européenne des musées, le samedi 21 mai 2016. L'exposition Les Unes et les Autres a pour objectif de montrer la diversité de la Collection Sainte-Anne qui a débuté à la fin du 19ème siècle et dont une partie des œuvres a été créé par les malades de l'hôpital psychiatrique.

La première salle de l'exposition est exclusivement consacrée à l'œuvre de Caroline Mac Donald, une artiste qui a travaillé dans les ateliers de l'hôpital Sainte-Anne dans un premier temps, puis ensuite de chez elle pour continuer son parcours créatif. Deux périodes de l'artiste se dégagent : l'une dans les années 80, dominée par de gigantesques portraits très colorés et pleins de vie, l'autre plus récente, avec des œuvres abstraites dignes de Mondrian. Dans la suite de la visite, des productions d'un tout autre genre se dressent devant nous. De nombreux artistes contemporains de style très différents exposent leurs créations. Collage, peinture, dessin : autant de façons de s'associer à la collection Sainte-Anne.

La rénovation du Mad Musée (enfin) sur les rails

BELGIQUE Liège 13-05-16
Capture d’écran
Capture d’écran-www.madmusee.be

Alda Greoli l’a affirmé ce vendredi matin: le Mad Musée du parc d’Avroy, dans le cœur de Liège, sera bientôt rénové.
C’est la RTBF qui l’annonce: le Mad Musée va enfin pouvoir être rénové. Invitée de la rédaction ce vendredi matin, la Ministre de la Culture Alda Greoli a annoncé le déblocage du dossier: «La Fédération va intervenir pour un montant d’à peu près 1 800 000 euros, c’est-à-dire presque les 2/3 du montant nécessaire à financer les travaux. […] Aujourd’hui, par les discussions que nous avons eues en gouvernement, nous avons pu dégager une solution, et c’est ça qui est important. C’est de pouvoir commencer le plus vite possible les travaux qui sont attendus et qui sont essentiels pour ce musée et surtout pour la vitrine que constitue cet art, cet art vraiment différent, cet art qui est qualifié de brut et qui dit quelque chose de notre grande sensibilité, cet art magnifique… Ce sera bien qu’il soit au cœur de Liège.»
Pour rappel, le Mad Musée se définit comme «un musée d’Art Brut Contemporain situé à Liège. Il a pour mission la conservation et la valorisation d’œuvres produites par des artistes handicapés mentaux, dans un contexte d’atelier et possède une COLLECTION INTERNATIONALE composée de 2500 œuvres.»


Rassemblement des structures de prise en charge psychiatrique adultes et enfants de Fécamp

Les structures de prise en charge psychiatrique adultes et enfants, réunies au 23 avenue Gambetta à Fécamp, ont été inaugurées hier.

Depuis le 1er juillet 2012, les structures psychiatriques de Fécamp sont rattachées aux structures de santé mentale du Groupe Hospitalier du Havre (GHH). Ce rattachement est lié à un redécoupage des secteurs de psychiatrie afin de les faire coïncider avec les territoires de santé, à la demande de l’Agence Régionale de Santé.
« Dès le rattachement, le GHH a souhaité l’aménagement de ce lieu unique regroupant les unités pour adultes et enfants; les anciens locaux, dispersés et vétustes, n’étaient pas aux normes d’accessibilité. Cette opération s’est effectuée dans le cadre d’une location dans un immeuble dont la construction s’est terminée fin 2015, a déclaré le médecin psychiatre Cyrille Herbenberger, lors de l’inauguration hier matin. Les équipes ont donc pu emménager la semaine de Noël et ouvrir la structure au public, début 2016. Elles ont intégré des locaux fonctionnels, plus adaptés à la réalisation des projets médicaux et accessibles aux personnes à mobilité réduite.»

« Faire rire les gens et les soigner », la devise d’AviScène, carabin humoriste

Stéphane Long      14.05.2016


Aviscène
Comédien ou médecin ? AviScène ne veut pas choisir entre ses deux passions. Le jeune homme de 22 ans (qui préfère garder l'anonymat) est en cinquième année de médecine à la faculté publique de Lille. Et depuis près de deux ans, il s'adonne à la comédie dans de petits sketches humoristiques qu’il réalise lui-même. Avec quelques succès.

Une salle de consommation à moindre risque à Strasbourg dès cet automne

Denis Durand de Bousingen      13.05.2016

Dès cet automne, Strasbourg sera la première ville française à disposer d’une « salle de consommation à moindres risques » qui permettra aux usagers de drogue d’y pratiquer leurs injections tout en effectuant « un premier pas vers une démarche de soins ».
Le maire (PS) de Strasbourg, Roland Ries, et la présidente de la Mission Interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA), Danièle Jourdain-Menninger, ont présenté officiellement le projet jeudi à Strasbourg. Envisagée dès 2011 et rendue possible par le vote, en janvier dernier, de la loi autorisant ce type de structure, la future salle sera installée dans les locaux de l’ancien service de chirurgie thoracique de l’hôpital civil, vaste pavillon construit en 1914 dans l’enceinte de l’hôpital, et relativement isolé et éloigné des autres bâtiments et cliniques du site.

Océane, la mort en «live»


Par  et  — Océane, la mort en «live»Océane, la mort en «live» Dessin Sylvie Serprix
Inédit de par son exposition publique sur l’appli Periscope, le suicide, dans l’Essonne, de la jeune femme, interroge.

Elle avait prévenu : «Ce qui va se passer risque d’être très très choquant. S’il y a des gens qui sont mineurs, ne restez pas.» Océane avait 19 ans. A 16 h 30 mardi, elle s’est jetée sous le RER C à la gare d’Egly (Essonne) en se filmant en direct avec son téléphone sur Periscope, cette application de vidéos instantanées. Un suicide en live, avant que l’écran ne devienne noir.
De cette jeune femme passée à l’acte on ne sait pas encore grand-chose. Certains de ses proches ont évoqué un «profil psychologique fragile». Avant de mettre fin à ses jours, Océane a envoyé un SMS à un ami de son ex-compagnon dans lequel elle évoque «des violences et un viol» que celui-ci lui aurait fait subir, a déclaré le procureur d’Evry, Eric Lallement, avant d’ajouter que «l’audition de cette personne est en cours».
Moyens violents
Un fait divers ? A l’évidence. Mais un fait divers qui pose des questions (lire ci-contre) et demande une mise en contexte. Tous les jours, selon les enquêtes de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), deux à trois jeunes de moins de 25 ans mettent fin à leurs jours. Deuxième cause de mortalité chez les jeunes après les accidents de la route, le suicide affiche tous les ans un triste bilan qui va de 600 à 1 000 décès. Le plus souvent des garçons (trois pour une fille), qui utilisent majoritairement des moyens violents : 70 % se suppriment par pendaison ou arme à feu. Viennent ensuite ceux qui se précipitent vers la mort à bord d’un véhicule ou en se jetant contre eux.
La mort d’Océane est de ce point de vue singulière, comme l’analyse Xavier Pommereau, chef du pôle aquitain de l’adolescent au CHU de Bordeaux, qui vient tout juste de publier un ouvrage intitulé le Goût du risque à l’adolescence (Albin Michel). Selon lui, «il y a davantage de décès chez les garçons car ils utilisent des méthodes plus radicales, quand les jeunes femmes ont davantage recours à l’intoxication médicamenteuse. En revanche, parmi les 40 000 à 50 000 tentatives de suicide des moins de 25 ans tous les ans, on dénombre trois filles pour un garçon, énonce Xavier Pommereau. Les jeunes hommes ont davantage tendance à tenter de sortir de leur souffrance par des actes antisociaux, de vandalisme par exemple, alors que les jeunes filles et jeunes femmes intériorisent davantage et cherchent à se faire du mal».
Sans se livrer à de la psycho ou de la socio de bazar sur un triste fait divers, le psychiatre note que la victime a évoqué «un viol»«Hors les cas des maladies mentales, comme la schizophrénie, qui peut conduire à un suicide, la grande cause de suicides reste les violences sexuelles subies. Dans mon service, parmi ceux qui ont tenté de se suicider cela concerne une jeune fille sur trois, et un garçon sur sept. Les abus ont eu lieu le plus souvent dans l’enfance, par un proche. Cela peut pulvériser l’identité de quelqu’un.» Et les ruptures sentimentales, comme celle que suggère Océane dans les vidéos qu’elle a diffusées avant sa mort ? «Ce sont souvent des causes superficielles qui en cachent d’autres.»

Des psychanalystes en séance. Glossaire clinique de psychanalyse contemporaine


COLLECTIF 
Édition publiée sous la direction de Laurent Danon-Boileau et Jean-Yves Tamet
Première édition
Collection Folio essais (n° 614), Gallimard
Publication date: 18-02-2016

vendredi 13 mai 2016

Chirurgie bariatrique : le livre blanc des associations de patients

11.05.2016
bariatrique
La chirurgie bariatrique constitue actuellement le seul traitement réellement efficace de l’obésité morbide. A condition d’un suivi à long terme ... ce qui n’est pas vraiment le cas aujourd’hui en France. En effet, un patient sur deux sort du parcours de soins et au bout de deux ans, est perdu de vue par les professionnels de santé ce qui entraine un risque majeur de reprise de poids.  
Pour remédier à cette situation, l’académie Nationale de Chirurgie a lancé l’alerte en janvier 2015 et le Collectif National des Associations d’Obèses associé à un groupe de travail composé de représentants de professionnels de santé a rédigé un Livre Blanc de recommandations. 

POUVOIR, MORALE ET SÉDUCTION…

Comment le pouvoir se constitue et se représente ? Quelles règles régissent les rapports de pouvoir entre les hommes et les femmes et entre les groupes sociaux ? Décryptage à partir des pièces de Shakespeare, de sa vision du pouvoir et de la puissance, de la folie et de la raison, de la sauvagerie et de la cour. Édifiant !


Les "Rencontres Recherche et Création" ont mis en résonnance les formes d’écriture contemporaine, les relectures des auteurs classiques, la danse ou la performance avec les recherches actuelles en histoire, sociologie, anthropologie, linguistique, études théâtrales et littéraires, psychologie sociale et expérimentale, sciences et neurosciences cognitives.

Patrick Boucheron, historien, Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Alain Clémence, psychologue, Université de Lausanne
Thomas Römer, historien des religions, Collège de France
Martin Puchner, philosophe, Université d'Harvard
Marie-Anne Dujarier, sociologue, Université Sorbonne Nouvelle-Paris III
Nathalie Garraud, metteur en scène
Virginie Milliot, anthropologue, Université Paris-Ouest-Nanterre-La-Défense
Olivier Saccomano, dramaturge
Ene-Liis Semper et Tiit Ojasoo/Teater NO99.


Pourquoi les Françaises boudent les maternités privées

13.05.2016
Les cliniques enregistrent depuis une dizaine d'années une baisse des accouchements dans leurs établissements. La question a été abordé lors d'un congrès organisé par la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) à Paris. "Nous sommes face à un gouffre, un mur, et on ne sait pas comment faire pour le passer", estime Marie-France Gaucher, membre du bureau de la FHP-MCO. Il y a 40 ans, le secteur public accueillait environ la moitié des naissances, contre les deux tiers aujourd'hui selon la FHP-MCO.

Les vies du plus grand camp de réfugiés du monde

12-05-16

L. Meserve USAID

Les vies du plus grand camp de réfugiés du monde

 
 
Le gouvernement kenyan menace de fermer tous les camps de réfugiés du pays, dont le plus grand site du monde : Dadaab. Quelque 500 000 personnes vivent dans ce coin de désert, attendant, construisant, espérant un sort meilleur. Dans City of Thorns, Ben Rawlence raconte le destin de neuf d’entre elles. Pendant cinq ans, cet ancien chercheur de Human Rights Watch s’est rendu régulièrement à Dadaab pour les rencontrer : Isha, qui espère que les écoles du camp assureront un avenir à ses enfants ; Kheyro, célibataire qui refuse de sortir du site si elle n’est pas accompagnée d’un homme, craignant d’être tuée ; Guled, qui reste terrifié à l’idée d’être de nouveau enlevé par les islamistes somaliens d’Al-Shabbaab… A travers leur parcours, Rawlence décrit l’émergence de ce qu’il considère comme le Manhattan ou le Londres du XXIe siècle, un lieu de tous les possibles. Car même si le Kenya prend les réfugiés tour à tour comme otages (pour recevoir des fonds) ou boucs émissaires, même si l’aide internationale est fluctuante, que la police rackette et viole en toute impunité, Dadaab est devenu en vingt-cinq ans un lieu qui compte pour les Somaliens, Sud-Soudanais ou Ethiopiens en fuite.
Il n’existe aucune infrastructure à proximité. Toute la nourriture est convoyée par camion ou avion par les Nations unies ou les ONG. Mais les réfugiés se sont organisés, parfois contre les institutions apparentes. En l’absence de tout respect du droit, les lynchages servent à maintenir un semblant d’ordre. En l’absence d’emploi, le marché noir est florissant : tout se vend, de la ration alimentaire de l’ONU à la carte SIM. Avec l’aide internationale, les habitants ont aussi créé des écoles, des hôpitaux, une station de radio et même une ligue de foot. Car Dadaab n’est pas hors du monde. On y rêve en regardant les comptes Facebook de ceux qui ont réussi à s’installer en Occident, ou en s’inventant son propre profil avec des photos de voiture et de maison. Au fil de ses portraits, Ben Rawlence rappelle que les réfugiés sont d’abord des individus comme les autres, avec leurs difficultés très personnelles : une jeune femme s’injecte des contraceptifs pour ne pas avoir d’enfant ici, un couple se dispute à cause de l’obsession du mari pour le football.
   
City of Thorns. Nine Lives in the World’s Largest Refugee Camp par Ben Rawlence
Éditeur: Picador
Date de parution: 2016

« Santé Landes » expérimente la prise en charge à domicile de 350 patients chroniques

Sophie Martos
Dans le département des Landes (225 000 habitants), l'ARS Aquitaine Limousin Poitou-Charentes a lancé à l'automne 2015 un projet expérimental de coordination de la prise en charge à domicile et du suivi de patients atteints d'une pathologie chronique, dans le cadre du programme national « Territoire de soins numérique ». 
| 12.05.2016

Baptisée « Santé Landes », cette plateforme d'accompagnement repose sur une cellule territoriale d'appui installée à Mont-de-Marsan et sur l'usage d'outils numériques visant à fluidifier le parcours de soins. Le dispositif a été « conçu dans l'esprit de la nouvelle loi de santé et préfigure les futures plateformes territoriales d'appui aux professionnels de santé », explique l'ARS.

Des infirmières en pharmacie peuvent désormais prescrire

Simon DeschampsPublié l11 mai 2016


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L’infirmière Karine Girard et la pharmacienne-propriétaire du Familiprix à Châteauguay Sandrine Vinet sont fières de pouvoir offrir de nouveaux services
©TC Media - Simon Deschamps

Depuis janvier 2016, les changements au règlement sur certaines activités professionnelles que peuvent exercer une infirmière ou un infirmier sont entrés en vigueur, ce qui leur donne des pouvoirs de prescription.


Quand ils viennent me voir, il n’y a pas d’attente, et en plus on a le temps pour le volet d’enseignement 

Karine Girard, infirmière


L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec se réjouit de ces nouveaux pouvoirs. «Avec cette entente, ça vient façonner la médecine pour offrir aux Québécois de meilleurs soins de santé», confie la présidente, Lucie Tremblay. Depuis l’instauration des nouvelles mesures, 1700 infirmières se sont prévalues de ces nouveaux privilèges et à chaque jour l’Ordre reçoit d’autres demandes pour la certification.


Mieux comprendre l’entrée dans la schizophrénie

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par Florence Rosier

L'ouvrage d'un patient schizophrène du musée psychiatrique Glore (Missouri).
L'ouvrage d'un patient schizophrène du musée psychiatrique Glore (Missouri). WIKIMEDIA

Les chercheurs accumulent les pièces du puzzle de la schizophrénie. Hétérogène, cette affection psychiatrique résulte d’interactions complexes entre les effets de certains gènes, de l’environnement et des modes de vie. Elle touche près de 1 % de la population, apparaissant presque toujours chez des adultes jeunes.
Publiée le 26 avril dans Molecular Psychiatry, une étude française met le projecteur sur trois voies métaboliques perturbées, à mesure que les jeunes entrent dans la maladie. Une cohorte de 39 personnes, âgées de 15 à 25 ans, a été suivie pendant un an par l’équipe Inserm du professeur Marie-Odile Krebs, de l’hôpital Sainte­-Anne (université Paris-Descartes). Toutes étaient identifiées comme « à très haut risque » de développer une schizophrénie. Ils présentaient des signes avant-coureurs ou des antécédents familiaux associés à une ­altération du cours de la pensée. Ces signes avant-coureurs s’installent deux à quatre ans avant l’entrée dans la maladie.

A combien peut-on coopérer ?

Par  le 12/05/16 


Lorsque, trop rarement, nous nous intéressons à la taille limite des groupes, nous nous focalisons surtout sur une taille limite haute au-delà de laquelle “les problèmes [qu'une société] rencontre doivent croître plus vite…”. Pourtant, parler d’effet de seuil peut également vouloir dire s’intéresser à une “taille limite basse”. Dans certains cas de figure, la “taille limite haute” génère une “taille limite basse” d’un niveau d’échelle suivant, créant ainsi d’autres “tailles optimales”. Pour illustrer cela, prenons les réseaux humains dont les limites, comme l’indique Dunbar sont cognitives. De même qu’il y a plusieurs démarches cognitives, il existe plusieurs types de réseaux humains. Le premier est limité par la taille du réseau d’amis (de personnes vraiment connues, c’est-à-dire pas au sens des “amis” de Facebook). Il est limité à 150 environ chez l’être humain (le fameux nombre de Dunbar, bien vérifié, mais dont l’origine dans le cerveau humain fait encore débat). La limite est à peine plus petite chez les grands singes. 150 est la taille des premiers villages qui pouvaient être gérés par une seule personne de façon non hiérarchique : il s’agit du nombre de personnes avec lesquelles nous pouvons établir simultanément une relation stable. Pour dépasser cette “échelle naturelle” comme l’appelle le philosophe Olivier Rey, nous avons inventé la hiérarchie, la représentation voir plus récemment le travail à la chaîne où nous devons nous occuper que de la personne avant et après nous. Beaucoup des études sur ce que l’on appelle les réseaux sociaux se limitent à ce type de réseaux que l’on nomme panoptique (du nom d’un type de prison imaginé par le philosophe Jeremy Bentham et son frère Samuel où le gardien, placé dans une tour centrale, va être capable de voir tous les prisonniers).

Des groupes de 150 et des équipes de 12

Mais ce qui va nous intéresser pour voir apparaître des niveaux stables au-delà de la taille limite haute, c’est un autre type de réseau, très spécifique à l’espèce humaine. Dans ce cas, il ne s’agit pas seulement d’appréhender les liens entre nous et nos “amis”, mais également les liens entre tous, y compris de nos amis entre eux. Jean-François Noubel parle alors d’holoptisme, c’est-à-dire la capacité à percevoir l’ensemble des relations dans un groupe et non plus seulement l’ensemble des relations entre nous et chacune des personnes du groupe. Cette capacité se retrouve principalement chez l’humain. Cela est probablement dû à ce que les sciences cognitives appellent “la théorie de l’esprit” : la capacité à reconnaître chez soi, mais aussi chez l’autre, les différents types d’états mentaux . Ainsi si nous avons deux amis en face de nous, nous pouvons comprendre non seulement ce qui se joue entre nous et chacun d’eux, mais aussi ce qui se joue entre eux. Si on associe les 150 liaisons stables que nous pouvons appréhender et l’holoptisme, nous arrivons à une nouvelle limite de 12. En prenant chaque liaison entre les personnes du groupe dans un sens et dans l’autre plus la liaison de chacun avec lui-même, on arrive à 12X12=144, un chiffre proche de la limite de Dunbar – comme je le montre dans un des chapitres (en ligne) de mon dernier livre. Ce type de réseau nous permet de “faire ensemble”, de fairealliance (une alliance contrairement à un troupeau est choisie, c’est le résultat d’une entente ou d’un pacte). La capacité de l’être humain à faire des alliances jusqu’à douze est probablement une des rares particularités de l’humain et un de ses principaux avantages de survie. C’est même probablement pour aller plus loin dans cette capacité d’alliance que nous avons développé le langage symbolique. Les grands singes arrivent à faire des alliances jusqu’à 3 (par exemple pour détrôner le singe dominant au sein du groupe qui, lui, peut être bien plus important). Il en va de même pour les baleines, des mammifères particulièrement évolués également. Pour les autres animaux, la capacité d’holoptisme est quasi nulle et les alliances se limitent à deux (la symbiose par exemple).