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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 16 février 2015

Un tiers des épilepsies sont pharmacorésistantes

12/02/2015


À l’occasion de la Journée internationale de l’épilepsie* de ce lundi 9 février et à l’invitation de Epilepsie-France*, le Dr Mihaela Vlaicu, chercheuse, neurologue et épileptologue à l’Hôpital Pitié-Salpétrière (Paris) a dessé un état des lieux de l’épilepsie en France.
En dehors des épilepsies symptomatiques, pour lesquelles une cause curable peut être identifiée, la majorité des épilepsies est contrôlée par des médicaments. Toutefois près du tiers sont pharmacorésistantes. Alors que les antiépileptiques, un, voire deux, sont pris à bonnes doses, les crises restent fréquentes, depuis un an au moins, ce qui obère considérablement la qualité de vie des patients.

dimanche 15 février 2015

Prison avec sursis pour absentéisme scolaire : une sanction rare mais pas inédite

Le Monde.fr |  | Par 

La sanction a été prononcée le 5 février : quatre mois de prison avec sursis contre une mère de famille pour l’absentéisme scolaire de son fils, un collégien d’Escaudain (Nord). Depuis, l’information a été reprise en boucle par les médias. Et pourtant, la raison invoquée par la justice dépasse la simple question de la présence - ou non - à l’école. « La condamnation est intervenue sur la base de la soustraction d’un parent à ses obligations légales au point de compromettre gravement la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation de l’enfant », explique l’avocate Valérie Piau. En droit, elle aurait donc pu être plus sévère : l’article 227-17 du Code pénal prévoit jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. Il n’empêche, ces quatre mois de sursis à l’encontre d’une mère dont l’enfant n’a pratiquement pas mis les pieds dans son collège en 2012-2013, récidivant en 2013-2014 alors qu’il redoublait sa 6e, ont troublé l’opinion.

Cancer de l’enfant : la recherche de nouveaux médicaments patine

Le Monde.fr |  | Par 

Dans un laboratoire scientifique de recherche contre le cancer, en juillet 2013 à Sutton, en Angleterre.

Selon ce médecin, c’est « la boîte noire de l’industrie pharmaceutique ». « Jamais aucun anticancéreux n’a été spécifiquement développé pour les enfants », constate, amer, le Dr Jean Michon, président de la Société française de lutte contre les cancers et les leucémies de l’enfant et de l’adolescent. « Les molécules que nous utilisons aujourd'hui sont presque toutes tombées dans le domaine public, et les laboratoires ne voient donc pas l’intérêt de 
réaliser des essais cliniques en bonne et dûe forme. »


Chaque année, 2 500 nouveaux cas de cancers sont diagnostiqués chez les enfants (1 700) et les adolescents (800). La plupart sont traités avec des molécules développées pour les adultes et dont la posologie a été adaptée au poids et à la taille des enfants. Cela permet aujourd’hui de soigner 80% des cancers (c’est le taux de survie 5 ans après le diagnostic), mais beaucoup de progrès restent à faire : la toxicité de ces chimiothérapies a des conséquences à long terme sur la santé des enfants.

L’HAD pas assez impliquée dans la fin de vie des personnes précaires

11.02.2015


Les services d’hospitalisation à domicile (HAD) ont "un rôle crucial" à jouer dans la promotion de l'égalité d'accès aux soins palliatifs en fin de vie mais manquent d'outils pour repérer les situations de précarité, selon l'Observatoire national de fin de vie (ONFV). L'HAD, l'une des rares ressources en terme d'accompagnement de fin de vie qui se déplace en dehors des murs de l'hôpital, devraient "intervenir davantage dans les établissements sociaux et médico-sociaux, notamment dans les établissements accueillant des personnes précaires", selon ce rapport "HAD, fin de vie et précarité". Il pointe plus généralement un recours à l'HAD "trop tardif" : si en moyenne 77 décès sont recensés par HAD et par an, une part importante des demandes ne peut aboutir du fait du décès du patient ou de l'aggravation de son état à l'hôpital.

Expliquez-nous...les expertises psychiatriques

par Baptiste Schweitzer lundi 16 février 2015





Les expertises psychiatriques se sont multipliées en France © MAXPPP

Le procès Bettencourt entame sa dernière ligne droite avec dès ce lundi l'examen de l'expertise psychiatrique de l'héritière l'Oreal. Une expertise psychiatrique au cœur de la polémique. En 2011 les experts avaient établis que Liliane Bettencourt souffrait de sénilité depuis 2006. Des conclusions très critiquées. Expliquez-nous les expertises psychiatriques judiciaires
Les expertises psychiatriques sont réalisées à la demande des juges. Il s'agit pour les magistrats d'avoir des précisions dans un domaine qu'ils ne maitrisent pas. Cela peut, par exemple, leur permettre de connaître le degré de responsabilité d'une personne. Etait-elle consciente de son acte ou pas ? Dans le cas de Liliane Bettencourt, cette expertise est l'une des pièces centrales du dossier de l'accusation pour établir l'abus de faiblesse...
Les experts ne sont pas des spécialistes de la justice. Ce sont des médecins qui ont fait une spécialisation en psychiatrie et qui ont candidaté auprès du procureur de la République. C'est donc une démarche volontaire. Un collège de magistrat examine la demande et décide, ou pas, de l'inscription sur la liste des experts de la cour d'appel. En France, il y a moins de 500 psychiatres inscrits auprès des tribunaux...
Une expertise se passe comme n'importe quel examen clinique. L'expert – qui a connaissance du dossier – interroge la personne et tente de répondre à plusieurs questions posées par les juges. Monsieur X présente-il des anomalies psychiques ou mentales ? Madame Y est-elle susceptible de récidiver. Ses conclusions sont ensuite remises aux juges qui en font ce qu'ils veulent. Et si vous n'êtes pas d'accord – vous avez d'ailleurs le droit de refuser d'être examiné – vous pouvez également demander une contre-expertise.
Lire la suite et écouter l'émission ...

samedi 14 février 2015

Les riches patients étrangers, bouée de sauvetage des hôpitaux français ?

Le Monde.fr |  | Par 


A l'hôpital de Lens, le 20 septembre 2013.


Le sujet serait-il tabou ? Cela fait maintenant six mois que le rapport sur l’accueil des riches patients étrangers dans les hôpitaux français, dévoilé jeudi 5 février par Challenges, a été remis à ses deux commanditaires, Marisol Touraine, ministre de la santé, et Laurent Fabius, celui des affaires étrangères. Depuis, silence radio.

A l’heure où les internes se joignent au mouvement de protestation des médecins libéraux contre la loi santé, serait-il délicat d’annoncer de quelle façon il conviendrait de déplier le tapis rouge pour accueillir davantage de « patients étrangers très solvables », à même de remplir les caisses de l’Etat ? A la CGT Santé, on dénonce d’ores et déjà le risque d’une « médecine à deux vitesses », selon Christophe Prudhomme de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP).

Aujourd’hui, ces patients étrangers fortunés payent 30 % de plus que les Français. Selon les calculs de l’économiste Jean de Kervasdoué, auteur du rapport, en attirer davantage permettrait de dégager en cinq ans 2 milliards d’euros, et de créer « 25 000 à 30 000 emplois ». « Nous avons, médicalement, la capacité de répondre à cette demande » de soins, qui connaît une croissance annuelle « à deux chiffres », assure-t-il. Mais en dépit de ses « atouts », la France a pris du retard face à la concurrence de pays comme l’Allemagne, Dubaï ou la Thaïlande. Il évalue à 1 % la proportion que pourrait atteindre d’ici à dix ans ces malades étrangers payants en France.

En mai 2014, la privatisation de neuf chambres de l’hôpital Ambroise-Paré, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), pendant six jours, afin de soigner un émir du Moyen-Orient et accueillir sa famille, avait suscité une forte polémique. Jean de Kervasdoué se félicite que cet épisode ait pu ouvrir « le débat sur l’acceptabilité sociale et politique » de cette pratique, souvent qualifiée – à tort, selon lui – de « tourisme médical »« Le seul scandale avec l’émir, c’est de ne l’avoir fait payer que 30 % de plus que le tarif de la Sécu », assure-t-il.


Les Français en bonne santé mais des inégalités subsistent

Le Monde.fr |  | Par 

Les Français en bonne santé mais des inégalités subsistent.


vendredi 13 février 2015

Rompre avec l’accélération frénétique au travail

LE MONDE |  | Par 


En 1997, Pierre Moniz-Barreto a 28 ans et travaille au développement d’une enseigne de décoration à Bruxelles : le jeune homme s’apprête à ouvrir un deuxième magasin. La charge de travail est lourde. La veille de l’ouverture, il travaille jusqu’à 23 heures. Lorsqu’il prend le volant pour rentrer chez lui, il est fatigué. Il ne voit pas le bus qui percute sa voiture. Il ne se réveille que plus tard, pendant qu’un pompier tente de l’extraire de son véhicule, compressé par le choc. Après la peur et l’ahurissement, c’est une phrase des Evangiles qui s’empare de son esprit : « Et que sert-il à un homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme ? »

Six mois plus tard, les actionnaires coupent les financements, le temps de survie de la société est compté. A nouveau la question le taraude : « à quoi avait servi tout mon effort, tout ce temps que j’avais investi ? » C’est alors que M. Moniz-Barreto prend une décision qui va bouleverser sa vie : il entame des études de théologie et de philosophie. « Je n’ai pas tout de suite songé à écrire un ouvrage consacré à la gestion du temps professionnel. Mais c’est à cette époque que j’ai indéniablement commencé une réflexion de fond sur le temps ».

Le coup de gueule du Pr Abdel-Rahmène Azzouzi, médecin et musulman, ancien élu local

 13/02/2015

C’est un véritable pavé dans la mare que vient de lancer Abdel-Rahmène Azzouzi, chef du service d’urologie au CHU d’Angers. Sa décision de démissionner de son mandat de conseiller municipal d’Angers devrait marquer le débat actuel d’après les attentats d’il y a un mois à Paris. « Insidieusement, la France est probablement devenue la nation démocratique la plus islamophobe du monde », écrit ce médecin dans une tribune libre publiée mardi dans le magazine « le Monde des Religions ». Pour « le Quotidien », le Pr Abdel-Rahmène Azzouzi revient sur sa position.
Le Quotidien : La tribune que vous avez publiée dans « le Monde des Religions » mardi est intitulée : « Devrais-je faire semblant ? »et vous la commencez par ces mots : « Il faudrait peut-être que je continue à faire semblant de partager un chemin commun avec vous dans une France qui chaque jour renie un peu plus ses valeurs républicaines. » Vous qui êtes ce qu’on appelle communément un pur produit du système républicain, expliquez-nous ce qu’il s’est passé pour en arriver à votre tribune qui veut interpeller directement l’ensemble des élus du pays.
Pr Abdel-Rahmène Azzouzi : Comme dirait Alain Minc : « Je ne m’intéresse pas. » Il ne s’agit pas de se satisfaire de sa petite trajectoire personnelle mais de se soucier d’autrui. Ce sont aussi cela les valeurs que la République m’a inculquées. Certains sortent de leur confort pour aller opérer en Afrique, ce qui est tout à leur honneur. Moi, je tente de prévenir l’incendie dans ma maison, la France.

Un voyage jusqu'aux confins de la folie

Par Soline Roy  le 13/02/2015

Dans L'homme qui voulait cuire sa mère , Magali Bodon-Bruzel et Régis Descott racontent le quotidien du service de psychiatrie du centre pénitentiaire de Fresnes.
Ludwig a décapité sa mère avant de faire «cuire sa tête. Avant, sa mère était une grande cuisinière, donc normal de la faire cuire». À l'heure où d'autres feuillettent les journaux, Magali Bodon-Bruzel lit les dossiers de ses nouveaux pensionnaires et les commentaires ainsi écrits à la hâte par divers intervenants. Elle y perçoit les ténèbres de ceux que nous nommons trop hâtivement des monstres. De prison en unité psychiatrique, voici plus de vingt ans que la psychiatre traque sans relâche la part d'humanité de ces hommes et femmes qui ont commis l'impensable. Aujourd'hui chef du service de psychiatrie du centre pénitentiaire de Fresnes, elle nous raconte, avec le romancier Régis Descott, ces lieux étranges où l'on soigne l'âme des détenus et l'histoire d'une douzaine de ceux qu'elle y a rencontrés. Et l'on ne tarde pas à comprendre qu'être atteint d'une maladie mentale, c'est avant tout «une folle souffrance» lorsque l'«enveloppe psychique se brise». Ceux qui ont commis un crime (une infime minorité des malades, faut-il le préciser) doivent en sus «apprivoiser» et «accepter d'avoir vécu» avec un monstre en eux.
Avant le crime, certains ont rejeté soins et médicaments ou caché la gravité de leur état. D'autres ont désespérément cherché de l'aide: loin d'être heureux, insiste la psychiatre, le malade délirant «souffre d'une atroce absence de limites qui le rend éternel mais dissous». «Personne n'a voulu m'aider», témoigne ainsi une mère qui avait, dit-elle, alerté plusieurs médecins qu'elle tuerait ses trois enfants. Max, «jamais hospitalisé malgré ses demandes», s'est en vain présenté au commissariat après avoir violé et assassiné une première femme. Assailli de visions morbides, il tuera à nouveau et se dénoncera, «pour que ça s'arrête».

Irresponsabilité

Au sein des doutes, une certitude: «Comparer les psychotiques aux non-psychotiques, c'est être injuste et mal juger.» Ils ont, explique la psychiatre, une manière «fondamentalement autre» de vivre leur être, leurs proches, leurs actes. Surgit alors la question de l'irresponsabilité pénale, «probablement pas acceptable pour les proches de la victime», convient la psychiatre souvent chargée d'expertise. Mais étaient-ils vraiment libres, «ces criminels (…) à moitié pathologiques, à moitié normaux»? «Cette problématique (…) scotche les soignants, mais surtout les humains que nous sommes, au fauteuil de notre savoir.»

Les trois quarts des plus de 65 ans contre l’acharnement thérapeutique

13.02.2015

Plus de 80% des seniors, interrogés dans quatre pays européens (France, Belgique, Italie et Allemagne), pensent que la vie est une source de plaisir, selon une enquête Ipsos pour l'institut Korian présentée jeudi à la Secrétaire d'Etat aux Personnes âgées Laurence Rossignol. En moyenne, les seniors estiment que la vie peut procurer du plaisir jusqu'à 86 ans. 94% aiment écouter la radio ou regarder la télévision, 90% aiment lire, 81% surfer sur internet, 79% faire un bon repas en famille ou avec des amis. 65% aiment ou aimeraient plus souvent "voyager/partir en week-end", et 47% "faire l'amour et avoir des relations sexuelles". Seulement 34% sont préoccupés par leur poids, 35% par des troubles de la vue ou de l'audition (mais après 80 ans, la proportion monte à 50%), 16% estiment avoir des pertes de mémoire et 15% des "problèmes pour saisir et utiliser les objets de la vie quotidienne".

Antonino Ferro Eviter les émotions. Vivre les émotions

Livres 12-02-15



 Il faut un psychisme «en bon état de marche» pour que les émotions puissent être positivement vécues. Aussi l’une des principales activités de l’esprit est-elle de les éviter. Mais cela «coûte». Si la stratégie est celle de l’évitement, «des agrégats de proto-émotions, assez compacts, donneront forme aux phobies», si on tente de les «confiner dans tel ou tel espace psychique», on aura l’hypocondrie, si on essaie de les contrôler, cela donnera les obsessions. Président de la société psychanalytique italienne, Antonino Ferro, en utilisant une ample documentation clinique, et en s’appuyant entre autres sur la pensée de Wilfred R. Bion, analyse la façon dont les émotions non seulement sont vécues, mais dites, inscrites dans la narration. A la fin du livre, chose inédite en cette matière, on trouve des pages d’«exercices», du genre : «Qu’est-ce que la vérité en psychanalyse ? une vérité historique ? une vérité narrative ? une vérité émotionnelle ? Argumentez vos réponses à l’aide d’exemples.» 
Robert MAGGIORI


Bébé secoué, une préoccupation partagée

Nantes Magali GRANDET.


Médecins et professionnels de la justice se retrouvent aujourd'hui à Nantes autour d'un sujet grave et méconnu, le syndrome du bébé secoué.

L'initiative
Les services de pédiatrie et de médecine légale du CHU organisent aujourd'hui la première journée universitaire sur le syndrome du bébé secoué. « Pour mieux comprendre les mécanismes et la gravité de ce syndrome, faire l'état des lieux des connaissances et permettre des échanges entre les professionnels intervenant dans la protection de l'enfance », présente Georges Picherot, ancien chef de service de pédiatrie.
250 participants sont attendus. « Le syndrome du bébé secoué est méconnu. On a commencé à en parler il y a environ vingt ans », note le médecin. Ce syndrome désigne un traumatisme crânien non accidentel, entraînant des lésions du cerveau survenues lorsqu'on secoue violemment un bébé. Ces secouements peuvent conduire à son décès.

Clara de Bort : « Le consentement du patient ne doit pas rester à la porte du bloc opératoire »

12/02/2015



Crédit : DR
Directrice d’hôpital, et chef du pôle de réserve sanitaire à l’EPRUSClara de Bort est à l’origine d’une pétition [1] lancée vendredi dernier pour réclamer que le consentement des patients soit strictement respecté pendant la formation des médecins.
Signée par près de 2 000 personnes, dont plusieurs médecins (Martin Winkler), cette pétition fait suite à des articles de presse ayant évoqué un document publié sur le site de la faculté de médecine de Lyon-Sud suggérant que les étudiants en médecine pourraient s’être formés à la pratique destouchers vaginaux sur des patientes endormies, ce qu’a démenti le chef du service de gynécologie obstétrique du CHU.
LE QUOTIDIEN : Vous sous-entendez dans votre pétition que la pratique des touchers vaginaux ou rectaux sur des patients endormis n’est pas isolée. Pourquoi ?
CLARA DE BORT : Notre pétition n’est pas une diatribe anti-médecins. Nous ne remettons en cause ni l’expertise des médecins, ni la difficulté de leur enseignement. Mais nous ne pouvons pas accepter que les notions de consentement du patient restent à la porte du CHU ou du bloc opératoire. Après la publication sur les réseaux sociaux de la feuille de stage de Lyon-Sud, depuis retirée du site de la faculté, certaines réactions de médecins ont créé la polémique. On ne peut pas dire que la question du consentement avant un toucher vaginal est une "pudibonderie". Nous avons demandé l’ouverture d’une enquête auprès des ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur pour connaître la réalité de ces pratiques.

Maroc : le Pr Chraïbi, figure de la lutte contre l’avortement clandestin, a été démis de ses fonctions

12/02/2015

Le Pr Chafik Chraïbi, gynécologue-obstétricien, a été démis de ses fonctions de chef de service de la maternité des orangers duCHU de Rabat, après la diffusion le 11 décembre 2014 sur France 2 du reportage « Maroc : les avortements clandestins ».
La sanction est tombée le 27 janvier dernier, une lettre émanant du ministre de la SantémarocaineEl Hossein El Ouardi, attestait de la décision de renvoi du PrChafik Chraïbi« Il ne s’agit pas de pénaliser des gens pour leurs idées. Je suis moi-même très favorable à la lutte contre l’avortement clandestin et souhaite ouvrir un débat », a expliqué à l’AFP, le ministre de la Santémarocain.

Les raisons éthiques vs les positions du médecin

Le ministre de la Santé marocain a soutenu que cette décision, qui émane selon lui d’une « commission scientifique indépendante » avait été prise pour des raisons éthiques lors du tournage du reportage et non pour les positions du médecin. « C’est une sanction logique pour des considérations éthiques », a affirmé à l’AFPEl Hossein El Ouardi, ajoutant que des personnes « avaient été filmées sans leur consentement écrit ».

La HAS exhorte les généralistes à mieux reconnaître les signes du trouble déficitaire de l’attention (TDAH)

12/02/2015

Porter un diagnostic de trouble du déficit de l’attention avec ou sanshyperactivité (TDAH) est une entreprise périlleuse en France, où les professionnels de santé s’écharpent encore au sujet du bien fondé de son existence. La Haute Autorité de santé (HAS) estime pourtant que 3 à 6 % des enfants scolarisés souffrent de ce syndrome « bien réel », mais difficile à identifier… La Haute Autorité a présenté ce jeudi les premières recommandations sur le sujet, à destination des médecins de premier recours.
« Ce sont les médecins généralistes, les pédiatres et les médecins scolaires qui connaissent le quotidien des enfants et de leurs familles, il est donc indispensable de leur donner des repères concrets pour les sensibiliser aux signes révélateurs du TDAH », explique le Dr CédricGrouchka, membre du collège de la HAS, à l’ouverture de la conférence de presse organisée par l’instance nationale. L’apport de ces médecins de première intention est crucial pour que les spécialistes du trouble –pédopsychiatresneuropsychiatres ou autres – puissent établir correctement un diagnostic. »

jeudi 12 février 2015

Les enfants hyperactifs, sujets troublants

ERIC FAVEREAU

Oyez, la nouvelle est de taille, on a trouvé une nouvelle maladie : le TDAH, pour dire «trouble du déficit de l’attention-hyperactivité». Ce jeudi, en effet, la Haute Autorité de santé (HAS) rend publiques ses recommandations sur la prise en charge de ce que l’on appelle plus communément «les enfants agités». Certes la HAS ne dit pas que c’est une maladie, mais un conglomérat de trois symptômes. Au bout du bout, il y a un médicament qui marche : la Ritaline qui fait déjà fureur aux Etats-Unis où plus de 10% des enfants en reçoivent.
On pourrait en sourire, mais le sujet est crucial car il pose des questions essentielles. Un enfant agité est-il un enfant malade ? Faut-il lui donner un traitement ? Que faire, aussi, d’un enfant qui manque d’attention, ou qui est trop impulsif ? Souffre-t-il, lui aussi ? Et la Ritaline ? Ne va-t-elle pas envahir les cerveaux de nos ados pour la seule tranquillité des parents ? Plus généralement, que penser de cette tendance à médicaliser les comportements un peu dérangeants ?

À l’Institut Montsouris, une consultation gynécologique (quasi unique) accueille les handicapées

 11/02/2015



Crédit photo : S TOUBON
À l’occasion des dix ans de la loi sur l’accessibilité universelle du 11 février 2005, la ministre de la Santé Marisol Touraine et la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées Ségolène Neuville se sont rendues à l’Institut mutualiste Montsouris (IMM), qui propose deux consultations autour de la gynécologie et de la grossesse aux femmes handicapées.

Aucun protocole, aucune étude, aucune donnée

La sage-femme Béatrice Idiard-Chamois, elle-même concernée par le handicap, est à l’origine de cette double initiative. Elle a ouvert en octobre 2006 la première consultation parentalité handicap moteur, après s’être formée pendant 3 ans (à la langue des signes, aux différents types de handicap, à la neurologie, ophtalmologie, etc). Elle manœuvre en plein désert.

RECOMMANDATIONS SUR L'EMPOWERMENT DES USAGERS ET AIDANTS EN SANTÉ MENTALE

Ci-joint le rapport final sur les recommandations en faveur de l'empowerment des usagers et aidants en santé mentale.
Il fait suite au congrès de Lille du 30-31 janvier 2014.

Google veut améliorer son moteur de recherche sur les questions de santé

11.02.2015

Alors qu’une recherche sur vingt dans Google concerne des questions médicales, le géant internet américainde l’internet a commencé mardi aux Etats-Unis à modifier son application de recherche mobile sur les sujets de santé. Ses animateurs ont fait travailler une équipe de médecins dans le but que leur moteur de recherche apporte des réponses plus pertinentes aux questions concernant des problèmes de santé. "A partir des prochains jours, quand on interrogera Google sur des problèmes de santé courant, on commencera à avoir d'entrée de jeu les informations médicales appropriées", explique Prem Ramaswami, responsable produit chez Google, sur l'un des blogs officiels du groupe. "Nous montrerons les symptômes typiques et les traitements, de même que des détails sur le problème de santé: si c'est grave, si c'est contagieux, à quel âge ça s'attrape, etc", détaille-t-il.

En vacance de soi-même

Le Monde.fr Par 

Figures libres. La chronique de Roger-Pol Droit, à propos de « Disparaître de soi », de David Le Breton.

Trop de contraintes, de demandes, d’exigences. Trop de choses à faire, trop d’engagements à tenir. Trop de travail, de stress, de tout… Et, même, trop d’injonctions stipulant constamment d’être soi-même, responsable, épanoui, de trouver qui l’on est, à nul autre pareil. Alors vient l’envie de décrocher, de s’éclipser. Il ne s’agit pas de se détruire – encore moins de se suicider. Juste s’absenter, se laisser vivre, cesser d’être une identité qu’il faut affirmer, se mettre aux abonnés absents, ne plus répondre à rien, ni de rien. Pour un temps, pas nécessairement pour toujours. S’aménager une parenthèse, un refuge, une phase de blanc. Le sociologue David Le Breton voit dans ce phénomène une tentation de notre époque : « Dans une société où s’impose la flexibilité, l’urgence, la vitesse, la concurrence, l’efficacité, etc., être soi ne coule plus de source dans la mesure où il faut à tout instant se mettre au monde, s’ajuster aux circonstances, assumer son autonomie, rester à la hauteur. »

Alors s’inventent, de multiples manières, des tactiques d’effacement, des façons de se mettre en vacance de soi-même. Par le sommeil et par la drogue, par l’alcool et la désocialisation, par le burn out ou la fugue, l’anorexie ou la syncope, voire par l’organisation méthodique de sa disparition. Ces figures distinctes, David Le Breton les évoque avec grande finesse, mobilisant aussi bien textes littéraires qu’enquêtes sociales. En combinant ressources littéraires ou poétiques et données des sciences humaines, il forge un style original pour approcher ce que ces stratégies auto­nettoyantes ont en commun, en dépit de leur disparité, et qu’il nomme « la blancheur ». Comment la définir ? Elle constitue « cette volonté de ralentir ou d’arrêter le flux de la pensée, de mettre enfin un terme à la nécessité sociale de se composer un personnage selon les interlocuteurs en présence. Elle est une recherche d’impersonnalité, une volonté de ne plus se donner que sous une forme neutre. »