À l’occasion de la Journée internationale de l’épilepsie* de ce lundi 9 février et à l’invitation de Epilepsie-France*, le Dr Mihaela Vlaicu, chercheuse, neurologue et épileptologue à l’Hôpital Pitié-Salpétrière (Paris) a dessé un état des lieux de l’épilepsie en France.
En dehors des épilepsies symptomatiques, pour lesquelles une cause curable peut être identifiée, la majorité des épilepsies est contrôlée par des médicaments. Toutefois près du tiers sont pharmacorésistantes. Alors que les antiépileptiques, un, voire deux, sont pris à bonnes doses, les crises restent fréquentes, depuis un an au moins, ce qui obère considérablement la qualité de vie des patients.
Options thérapeutiques
À ces personnes souffrant d’épilepsies pharmacorésistantes, on peut proposer d’autres options thérapeutiques. La chirurgie par exemple, au niveau du lobe temporal, quand le foyer épileptogène a été repéré, à la fois sur l’électro-encéphalogramme et l’IRM. Un régime cétogène encore (augmentation des apports en graisses et réduction des apports en protéines et glucides) améliore un certain nombre d’entre eux (diminution de la fréquence et de la sévérité des crises).
« Autre possibilité, décrit le Dr Vlaicu, la stimulation du nerf vague, une technique adjuvante dont ont bénéficié 2 600 personnes en France depuis une dizaine d’années, sans qu’on sache encore très bien la façon dont le traitement fonctionne. » Ce qui est sûr, c’est que la VNS Therapy (vagus nerve stimulation) est efficace lorsque les indications sont bien posées, avec une réduction de plus de 50 % des crises pour 50 % des patients, ce qui autorise un ajustement des doses de médicaments à la baisse, voire la suppression de certains, et ainsi l’allégement de leurs effets indésirables…
Enrayer une crise qui s’annonce
Ce traitement, destiné donc aux épilepsies pharmacorésistantes de patients de plus de 12 ans, dont l’abord chirurgical est plus facile qu’une chirurgie de l’épilepsie, consiste à coller en sous-cutané au niveau du cou des électrodes sur le nerf vague, reliées à un générateur de 3 à 4 cm de diamètre placé dans le thorax, sous la clavicule. Celui-ci délivre des impulsions de façon intermittente dont la fréquence et l’intensité sont réglées en fonction de chaque patient, impulsions que le vague traduit en émissions de signaux envoyés au cerveau.
« L’effet ne s’épuise pas avec le temps, au contraire », constate le Dr Vlaicu. Enfin, la durée de vie de la pile est de 10 ans environ et les patients peuvent, en plus de leur stimulation programmée, provoquer une stimulation magnétique intercurrente du nerf, à l’aide d’un aimant, pour enrayer une crise qui s’annonce en dépit du dispositif princeps.
Dr Brigitte Blond
* Le thème de la journée : « L’épilepsie, c’est bien plus que des crises ! » ; www.epilepsie-France.fr
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