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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 5 octobre 2014

Entretiens de Bichat : Internet et ados, le risque d’isolement

 01/10/2014


Perte de temps, violence et isolement... « Ce sont les risques que comporte une utilisation irraisonnée des écrans, et d’Internet en particulier », a expliqué le DrGeorges Picherot, pédiatre (CHU de Nantes), lors d’une communication qui s’est tenue dans le cadre des Entretiens de Bichat.
La solitude, le repli sur soi, la phobie scolaire, un syndrome dépressif, des troubles du sommeil et du comportement alimentaire, un excès de poids sont quelques-uns des symptômes de ce que les psychiatres appellent avec prudence une « addiction comportementale sans drogue ».
Difficile en effet de qualifier ces comportements nouveaux de « pathologiques » sans les avoir totalement compris… Les jeux classiques (hors en réseau, Massive Multiplayer Online Role PlayerGame notamment) et Internet entraînent sans doute plus d’abus que de dépendance.

La prévention familiale

Un adolescent peut donc être considéré comme « normal » même s’il passe plusieurs heures par jour devant l’écran. Si par ailleurs il fait du sport, dort et mange, sa scolarité se poursuit sans accroc. Il considèreInternet et les réseaux sociaux comme des outils de relais et de prolongement de la vie réelle. Trois bémols toutefois, les techniques d’information et de communication (TIC) sont chronophages : à 70 ans, les adolescents d’aujourd’hui auront passé 7 à 10 ans de leur vie devant un écran !
À la clé possiblement, des troubles du sommeil et un surpoids. Deuxième inconvénient, la cyberviolence, harcèlement moral, sexuel, racket, sites choquants, etc. dont seraient victimes 20 % des adolescents. Enfin, l’isolement, un risque qui paraît contradictoire avec cette impression de réseau étendu, d’« utopie relationnelle ».
La prévention est d’abord familiale, soutenue par deux questions systématiquement posées lors d’une consultation avec un enfant ou un adolescent : « combien de temps passe-t-il devant un écran ? » et « dispose-t-il d’un accès Internet ou d’une télévision dans sa chambre ? ».
La règle du 3-6-9-12 proposée par le Dr Serge Tisseron doit s’appliquer, qui veut qu’avant 3 ans, il n’y ait pas de télévision, avant 6 ans, pas de console de jeu personnelle, avant 9 ans, pas d’Internet seul et à partir de 12 ans, Internet avec prudence*.
Dr Brigitte Blond
D’après la communication du Dr Georges Picherot, pédiatre (CHU deNantes), le 26 septembre,

Une molécule contre la maladie mentale X-Fragile

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16/09/2014 
Depuis 5 ans, l'hôpital d'Orléans et le CNRS mènent des recherches sur une forme de déficience mentale baptisée syndrôme de l'X fragile qui concerne à peu près 15 000 personnes en France. Ces recherches viennent de connaître une avancée importante. 
© F3

Les chercheurs du CNRS et de l'hôpital d'Orléans ont identifié une molécule efficace contre l'X-G=Fragile sur les souris de laboratoire. Elle pourrait être bientôt utilisée chez l'homme. Le but est de redonner des capacités intellectuelles et d'autonomie aux patients atteints de déficience mentale en agissant sur un gène défectueux. 


Entre doctes et docteurs

Sans doute apparaît-il anecdotique, sinon dérisoire, de savoir qu’Aristote plaçait une bouillotte d’huile chaude sur son ventre pour soigner ses maux d’estomac, qu’Epicure et Montaigne souffraient de troubles urinaires dus à des calculs rénaux, que Spinoza était atteint d’une maladie respiratoire chronique et que Nietzsche, avant son effondrement psychique, de presque tout, migraines, troubles visuels, vertiges, dyspepsie et autres ennuis gastriques. Sauf si, parlant de leurs bobos, les philosophes tirent des définitions de la santé et de la maladie qui peuvent corriger, modifier, compléter ou renouveler celles qu’en donnent la médecine et les sciences humaines et sociales. C’est dans cette optique que s’inscrit Santé des philosophes, philosophes de la santé, de Jean-Claude Fondras, médecin, praticien hospitalier et docteur en philosophie.

La consultation par e-mail en débat

 29/09/2014


En Grande-Bretagne, les pouvoirs publics incitent les professionnels de santé à intégrer le contact par e-mail dans leur pratique d’ici à 2015. Le British Medical Journal (BMJ) ouvre ses colonnes aux arguments pour et contre.
Deux médecins londoniens débattent dans le BMJ daté du 2 septembre  de la place de l’e-mail dans la relation médecin-patient.
• Elinor Gunning, à l’UCL Medical School, souligne que la communication par messagerie électronique constitue une forte attente de la part des patients et remarque que son utilisation peut également présenter un intérêt pour les professionnels. À une condition cependant : qu’elle soit correctement planifiée parmi les autres activités.

Un enfant sur dix présenterait des troubles mentaux dès la scolarisation

08/10/2014


Dix à vingt pour cents des enfants et adolescents scolarisés devraient bénéficier de soins psychiatriques, selon une nouvelle série de publications consacrées à la santé mentale à l’école livrées dans la dernière édition du « Lancet Psychiatry ».
« Les troubles mentaux débutent souvent à l’adolescence mais ne se terminent pas à l’adolescence, explique le Dr Mina Fazel, pédopsychiatre à l’université d’Oxford. Ce sont des troubles de la vie entière. Il est dès lors essentiel de trouver des approches innovantes pour atteindre ces jeunes et pour améliorer leur développement social, psychologique et leur parcours scolaire. Et l’école est le lieu où les enfants passent le plus de temps

Le “deep learning” pour tous ?

Par  le 02/10/14


On parle de plus en plus d’une nouvelle technique d’intelligence artificielle (IA), le deep learning, qui ferait des miracles en matière de reconnaissance et classification de données. En 2012,Google créa l’événement en utilisant cette série d’algorithmes pour reconnaître des chats sur les images (activité principale des internautes, comme chacun sait), avec un taux de succès de 70 % supérieur aux méthodes concurrentes. Depuis, le deep learning est employé, entre autres, par Microsoft (afin de permettre une traduction en temps réel des conversations Skype) ou encore Facebook, qui a engagé récemment l’un des plus grands spécialistes du domaine, le françaisYann LeCun. Dans un récent article, Wired fait le point sur les succès de cette technologie, mais pointe surtout un aspect peu connu et particulièrement intéressant : non, pas besoin d’être un GAFA, un des géants du net disposant des milliers de machines pour faire du deep learning !

Un réseau de neurones sophistiqué

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Mais c’est quoi, le deep learning ? LaWikipedia (anglo-saxonne, il n’existe pas d’entrée sur le sujet en français) commence l’article consacré au sujet ainsi : “Le deep learning est un ensemble d’algorithmes de machine learning cherchant à modéliser des abstractions de haut niveau au sein des données en utilisant des architectures de modèles composés de multiples transformations non linéaires.”

Comment peut-on être plus clair ?
Une meilleure (et surtout plus simple !) explication du deep learning se trouve dans un article duNew Yorker écrit en 2012 par le psychologue Gary Marcusqui écrit souvent sur ces sujets pour le magazine.
A l’origine, il y avait les “réseaux de neurones”, des programmes qui cherchaient à modéliser le cerveau en recourant à des neurones formels, qui étaient susceptibles de s’activer en fonction des inputs qu’ils recevaient de leurs congénères. Marcus en raconte l’histoire, faite, comme souvent dans ce domaine, de hauts et de bas. Le premier type de réseau de neurones, leperceptron, a été créé en 1957. Le perceptron avait des défauts de conception graves, ainsi que le prouva, en 1969, Marvin Minsky, ponte bien connu de l’IA. Par exemple, il n’était pas capable d’effectuer un OU exclusif (fromage OU dessert). Le principal défaut du perceptron est qu’il était grosso modo constitué de seulement deux couches de neurones, les capteurs, qui recevaient des informations du monde extérieur, et des “neurones de décision” activés par la première couche.


Des experts préconisent la fin de la liberté d’installation des médecins et la démocratisation des facs de médecine

04.10.2014

« La France ne manque pas de médecins. Il n’y a en jamais eu autant dans notre pays ! Elle occupe la première place en Europe pour le nombre de généralistes par habitant… » La dernière livraison des Cahiers de droit de la santé contient une contribution* un rien iconoclaste, à rebours de l’opinion dominante concernant la pénurie de médecins. Constat qui n’empêche pas les spécialistes du droit de la santé qui signent cet article de tirer eux aussi la sonnette d’alarme. Au point de plaider, à l’instar de nombreux rapports parlementaires (tels les rapports Vigier et Maurey ou d’autres initiatives plus individuelles encore) ces dernières années, pour une remise en cause de la liberté d’installation.

En effet, pour Antoine Leca, Caroline Berland-Benhaim et Jean-Philippe Agresti -trois juristes du Centre de droit de la santé d’Aix- Marseille- ce n’est pas parce qu’il y a assez de praticiens qu’il n’y a pas de crise démographique. Et de s’arrêter sur un constat connu : le déséquilibre croissant de répartition de l’offre de soins selon les zones géographiques. « Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’elle devrait s’aggraver. En effet, la population médicale qui est âgée va inéluctablement diminuer dans les années qui viennent, » s’inquiètent-ils.

C’est arrivé le 4 octobre 1932 Sherrington obtient le prix Nobel

04.10.2014

Le médecin britannique d’origine écossaise est passé à la postérité pour avoir inventé le mot synapse pour désigner le point de connexion jusqu’alors hypothétique entre deux neurones, partageant avec Edgar Douglas Adrian le 4 octobre 1932 le prix Nobel de physiologie ou médecine « pour leurs découvertes sur les fonctions des neurones ».

Le neurologue est né le 27 novembre 1857 dans le district d’Islington, à Londres. Après avoir fait l’essentiel de ses études secondaires à Ipswich où il montra un fort goût pour la poésie, il fut admis en 1881 au Caius College de Cambridge. Ses études médicales commencées, il fut irrémédiablement attiré par la physiologie du système nerveux. En 1885, il se rendit en Espagne pour y étudier une épidémie de choléra. La légende voudrait qu’il ait rencontré à cette occasion Santiago Ramón y Cajal, autre futur prix Nobel en 1906 – avec Golgi – pour ses travaux sur la structure du système nerveux. Sherrington ne la confirma pas dans le discours d'éloge qu'il fit de Cajal à Stockholm et déclara que sa seule rencontre avec Cajal eut lieu lorsqu'il invita ce dernier au Royaume-Uni à l'occasion de la Croonian Lecture de 1894.

Sir Charles Scott Sherrington

samedi 4 octobre 2014

Journée d'étude le 11 octobre 2014 11 ème journée d'étude - Supportable...Insupportable - Les affects qui facilitent ou qui bloquent le travail thérapeutique

Association de Psychologues Cliniciens d'Orientation Freudienne



Samedi 11 Octobre 2014 de 9h à 18h

Participation 10 euros – étudiants 5 euros, présentation de justificatif. Inscriptions et renseignements : 06 61 72 46 48. Envoyer un chèque à APCOF, 191, rue de Crimée, 75019 Paris.Date limite 10 décembre 2013.

Centre Hospitalier Sainte-Anne, 1 rue Cabanis, 75014 Paris, Métro Glacière - Amphithéâtre Morel ; Pavillon Magnan

Argumentaire et informations pratiques à voir ici

















Collectif des 39 > Le 1er novembre 2014 un meeting de résistance

25 septembre 2014


Le 1er novembre 2014

Maison de l’arbre à Montreuil 93


les 39 organisent un meeting de résistance

Nous continuons d’affirmer que ceux qui souffrent de graves maladies psychiques ont et auront besoin à des moments de leur existence de recourir à des lieux d’accueil. Lieux où les rencontres nécessaires à tout soin qui se réclame « humain » ne sont pas dictées par des protocoles aliénants. Lieux où les règlements ne sont pas l’unique proposition « contenante », lieux où prendre du temps est possible et reconnu comme nécessaire, avec une écoute de ce que les personnes en souffrance psychique reconnues dans leur singularité ont elles-mêmes à nous apprendre. Lieux où les psychiatres et les équipes soignantes s’engagent dans un accompagnement au long cours.

XVII ème journée d'étude de l'A.NA.PSY

À la recherche du sens perdu

Le psychologue entre dimension clinique et mutations institutionnelles

Vendredi 21 novembre 2014 de 8h30 à 17h30
 

merci de cliquer ci-dessous pour télécharger les :

 programme  et inscription

vendredi 3 octobre 2014

Soigner la solidarité

LE MONDE DES LIVRES | Par 

Le sociologue François Dubet et le philosophe américain Michael Sandel montrent, dans leurs livres respectifs, comment les inégalités s’accroissent et menacent le vivre-ensemble – avant d’appeler chacun d’entre nous à réagir.

En d’autres temps, il eût paru provocateur de lire sous la plume d’un sociologue de gauche que les inégalités ne se subissent pas mais se choisissent. Il est aujourd’hui plus difficile de récuser l’hypothèse d’une crise de la solidarité, celle-là même qui conduit un gouvernement socialiste, acculé, à prendre acte d’un « ras-le-bol fiscal » et à baisser les impôts. Les chiffres accablants sur la montée des inégalités en France et dans les grandes démocraties occidentales, il conviendrait de les considérer autant comme le symptôme du malaise que comme sa cause. Si la société s’effrite, si elle peine à « faire corps », pour reprendre le lexique de l’historien des idées Pierre ­Rosanvallon, c’est que l’idée d’égalité se voit elle-même bousculée. Et pas seulement elle, mais aussi ce qui la sous-tend : l’imaginaire de la solidarité et de la fraternité, ces deux mots qui ont porté les luttes, révolutionnaires puis sociales.
Voilà peu ou prou la thèse défendue par le sociologue François Dubet dans La Préférence pour l’inégalité. L’ouvrage partage avec le livre du philosophe Michael Sandel, best-seller mondial, Ce que l’argent ne saurait acheter, une invite à retourner la question : plutôt que d’absorber passivement chaque nouveau palmarès témoignant d’une inexorable montée des inégalités, plutôt que d’attendre, affligés, les prochains travaux de Thomas Piketty, il faudrait sonder nos âmes ; nous ­demander quelle est notre tolérance à la faiblesse des solidarités et à l’envahissement de pans entiers de nos vies par la sphère marchande.

Eve Ensler : «l'hystérie n'est rien d'autre qu'une forme élevée d'intelligence»

CLÉMENT GHYS


LIVRE

Presque vingt ans après les Monologues du vagin, Eve Ensler publie le récit de son combat contre le cancer de l’utérus. Ou comment le traumatisme de la maladie a modifié son rapport au monde.

Eve Ensler est l’auteur de l’une des pièces de théâtre les plus jouées au monde, les Monologues du vagin, recueil d’expériences liées à l’amour, au viol, à la masturbation, l’excision, l’orgasme ou la grossesse. Américaine, elle est aujourd’hui une activiste célèbre, signe des tribunes dans de nombreux journaux. Elle a écrit Des mots pour agir,Je suis une créature émotionnelle et, ce mois-ci, paraît Dans le corps du monde, un récit autobiographique dans lequel elle confronte l’expérience du cancer de l’utérus avec des souvenirs d’enfance et le récit d’activités militantes au Congo.
Reprenant la trame, éprouvante, du protocole médical, Eve Ensler écrit des courts chapitres descriptifs, des « scans », qui forment un texte révélateur de sa vision du féminisme, souvent critiquée par le passé, autant par des groupes conservateurs que par une frange queer qui lui reproche sa bien-pensance. Soit une lecture très anglo-saxonne du droit des femmes, où il est question d’une communauté mondiale, d’une « sororité » et d’un drôle d’entremêlement entre pragmatisme et optimisme forcené.

Camarillo Hospital : une histoire terrifiante de la psychiatrie

Par Sophie Sendra BSCNEWS.FR / Publié le jeudi 2 octobre 2014 
C'est avec beaucoup de plaisir que nous retrouvons Nausica Zaballos ( Interview ici )  sur son travail de chercheuse. Dans cet ouvrage, l'auteure nous raconte l'histoire incroyable du Camarillo Hospital depuis sa création en 1936 jusqu'à sa fermeture définitive en 1996.
Cet hôpital psychiatrique public californien de grande renommée fut le théâtre d'expériences thérapeutiques qui firent les beaux jours de la psychiatrie américaine. Au cœur de l'établissement se déroulaient des expériences et des traitements corporels d'un autre âge. 

Suicide des adolescents : les questions qui se posent

PAR CHRISTOPHE CARON 02/10/2014
Forte émotion mercredi, au lendemain de la tentative de suicide d’un adolescent de 15 ans qui s’est jeté d’une passerelle, devant ses camarades, au lycée Fénelon de Lille. Le sujet est sensible et les autorités psychiatriques du Nord - Pas-de-Calais (là où il y a le plus de tentatives) veillent à le décrypter.
Pas de cours, mais des élèves néanmoins présents et au besoin pris en charge par une cellule psychologique, hier matin, au lycée Fénelon de Lille.  PHOTOS PIERRE LE MASSONVDNPQR

En parler : oui, mais…

Les spécialistes sont formels : la communication autour du suicide peut entraîner un risque d’imitation. L’exemple ultime ? Le mois suivant le décès de Marylin Monroe, la mortalité par suicide a augmenté de 12 % aux États-Unis. « Les jeunes constituent une population très vulnérable à la contagion, assure Charles-Édouard Notredame, président de l’association des internes en psychiatrie. L’adolescence est une période où l’on se construit, avec un potentiel d’identification très fort. » Imitation dite verticale (je fais comme la star que je vénère) ou imitation horizontale (je fais comme la personne qui me ressemble, même âge, mêmes problèmes).

jeudi 2 octobre 2014

En congrès à Paris, les médecins des centres de santé réclament de nouveaux moyens

02.10.2014

Après le temps de l’échange et de la reconnaissance, celui des actes est venu. C’est, en substance, le message délivré jeudi 2 octobre par Eric May, président de l’USMCS (photo) lors de l’ouverture du 54e Congrès national des centres de santé. Un an après la venue historique d’une ministre de la Santé (Marisol Touraine), Eric May a confié avoir bon espoir que les revendications des centres de santé soient entendues. Certaines sont sur la bonne voie, à commencer par la signature, fin octobre, d’une nouvelle convention qui, de l’avis du président de l’USMCS, « ouvre de nouvelles perspectives aux centres, à leurs gestionnaires et à leurs équipes, en leur offrant de nouveaux moyens et les justes financements de leur mission ». D’autres font encore l’objet de négociations comme la rémunération de la pratique d’équipe ou encore le forfait de gestion regroupé, revendication phare des centres qui -sur le modèle du forfait médecin traitant des libéraux- pérenniserait le financement structurel et organisationnel des centres.

Mais, insiste Eric May, « rien n’est gagné, nous devons nous réunir pour peser plus fortement sur les discussions à venir, les professionnels des centres ne peuvent plus être écartés des négociations, il est urgent qu’ils soient consultés ». D’autant plus que, pour lui, les centres de santé sont le moyen de faire la « révolution des soins de premier recours » prévue dans la prochaine loi de santé.

La loi de santé, justement, intéressera à plusieurs reprises les centres de santé. De l’avis de Jean Debeaupuis, directeur général de l’offre de soins (DGOS) du ministère de la Santé, ils joueront un rôle essentiel dans la mise en œuvre d’orientations de la Stratégie nationale de santé telle que la territorialisation, la révolution des soins de premier recours et la coordination des soins. Il n’a pas manqué de rappeler que, dores et déjà, le budget de la sécurité sociale pour 2015 donne priorité au financement de la médecine de ville au sein duquel les centres sont intégrés. Et de souligner que d’autres réflexions sont en cours sur la rémunération de la permanence des soins ambulatoires, « un équivalent du praticien territorial de médecine libérale pour les centres de santé »…

A la veille du débat parlement sur le PLFSS puis sur projet de loi Touraine, Jean Debeaupuis a assuré l’attachement de la DGOS et de la ministre « à conforter le rôle des centres de santé » et l’engagement du ministère de la Santé à leurs côtés, pour « conforter la place originale, souvent irremplaçable sur les territoires, complémentaires de tous les autres acteurs dans les soins de premier recours » que les centres occupent. Par ailleurs, évoquant ce rapport de l’IGAS favorable aux centres de santé, le patron de la DGOS a indiqué en substance que si toutes ses préconisations n’avaient pas vocation à être forcément reprises, la plupart le seraient bientôt. L’autre signe positif adressé par les pouvoirs publics est attendu vendredi, avec la présence annoncée de la secrétaire d’Etat à la Ville pour la deuxième journée du congrès.

Les hôpitaux pénalisés par l’ONDAM ? C’est « travailler plus pour gagner moins », tacle la FHF

02/10/2014

La Fédération hospitalière de France (FHF) s’étonne des arbitrages du gouvernement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2015, en particulier la décision d’augmenter davantage l’enveloppe des soins de ville (+ 2,2 %) que le budget des dépenses hospitalières (+ 2 %).

Fin de vie : l’Ordre des médecins soutient « résolument » la loi Leonetti

02/10/2014

Trois mois après les derniers épisodes des procès Bonnemaison et Vincent Lambert, le Conseil national de l’Ordre des médecins a tenu à rappeler sa position sur la fin la vie, à l’écart de toute agitation médiatique. Son président, le Dr Patrick Bouet, a d’emblée précisé, en réponse aux critiques sur la radiation du Dr Nicolas Bonnemaison, effective depuis le 1er juillet : « Les chambres disciplinaires sont une juridiction indépendante et fonctionnent de façon autonome ; le CNOM prend acte de leurs jugements et ne peut intervenir sur la nature de leurs décisions. »
Le Dr Bouet s’est montré un fervent partisan de la loi Leonetti. « Nous soutenons résolument cette loi. Il n’y a pas de raison d’en créer d’autre », a-t-il déclaré.

L’odorat, un signe avant-coureur de mortalité dans les cinq ans

 02/10/2014

Les personnes âgées incapables d’identifier des odeurs simples ont un risque accru de mortalité dans les cinq ans, selon une étude réalisée par l’équipe du Dr Jayant Pinto, spécialiste dans le traitement des maladies olfactives et publié dans « PLOS ONE ».
Ont participé à l’étude 3 005 personnes âgées de 57 à 85 incluses entre 2005 et 2006. Le risque de mortalité a été déterminé en 2010-2011. Les résultats montrent que 39 % des sujets n’ayant pas réussi à distinguer des odeurs simples telles que l’orange, le cuir, la rose, le poisson ou la menthe sont décédés dans les cinq ans ; contre 19 % dans le groupe avec une perte modérée et 10 % chez les sujets pouvant sentir normalement. Le dysfonctionnement olfactif s’est révélé être un meilleur indicateur du risque de mortalité qu’un diagnostic d’insuffisance cardiaque. Seules les pathologies hépatiques graves demeurent un indicateur plus fort.

Le volontariat dans la PDS, « une décision pas particulièrement judicieuse », selon Touraine

02/10/2014

« En 2003, la décision d’introduire le volontariat dans la permanence des soins ambulatoire (PDS-A)n’a pas été particulièrement judicieuse »MarisolTouraine, ministre de la Santé, a pesé ses mots lors de son audition ce jeudi par la mission d’information de l’Assemblée nationale sur laPDS. Cette instance terminait son travail de consultation, avant la rédaction de son rapport, par l’audition de la ministre de tutelle.
« Faut-il remettre en question ce volontariat ? Plus de dix ans après, je crois qu’il faut faire avec, mais il a été source de difficultés, poursuitMarisol Touraine. Il a contribué à faire de l’hôpital le seul lieu où se rendre en dehors des heures d’ouverture des cabinets médicaux. Le réflexe est de se rendre aux urgences car elles fonctionnent en permanence. Je crois que la solution ne consiste pas en une remise en question du volontariat, mais de prendre acte de cette situation. »

La combinaison psychothérapie-antidépresseurs préférable pour traiter la dépression

BELGIQUE 02 Octobre 2014

La psychothérapie combinée aux médicaments antidépresseurs est préférable pour traiter la dépression, selon la dernière étude menée par le Centre Fédéral d'Expertise des Soins de Santé (KCE) à la demande de la cellule "Psychotropes" du SPF Santé publique. 

Projet de loi santé : les praticiens hospitaliers obtiennent des gages sur la gouvernance hospitalière

01/10/2014


Les cinq intersyndicats de praticiens hospitaliers (Avenir hospitalier, CMH, CPH, INPH et SNAM-HP) ont obtenu de la direction générale de l’offre de soins (DGOS) et du cabinet de Marisol Touraine, rencontrés ce mardi, de modifier le volet gouvernance hospitalière du projet de loi de santé en faveur de la communauté médicale.
Une nouvelle rencontre est prévue le jeudi 9 octobre avec la ministre de la Santé. La nomination du chef de pôle ne serait plus le seul fait du directeur, mais aurait lieu sur proposition d’un candidat par la commission médicale d’établissement (CME).
Renvoyée par décret, la nomination des chefs de service ne serait également plus du ressort unique du directeur d’établissement. Des amendements favorables aux médecins pourraient aussi porter sur le règlement intérieur de la CME et de l’hôpital. Pour ce qui est du directoire, le corps médical pourrait en partie décider de la nomination des praticiens hospitaliers.

Les métaphores aux sources de la pensée

Le Monde Blogs 
L'essayiste Michael Chorost (Wikipédia@MikeChorost) a publié un long article dans la Chronicle Review sur la connexion profonde existant entre métaphore et langage. Sujet sur lequel le linguiste George Lakoff travaille depuis plusieurs décennies, et qu'il a notamment exposé dans son livre écrit en compagnie de Mark Johnson et publié en 1980, Metaphors We Live by (traduit en français sous le titre : Les métaphores dans vie quotidienne). Pour ce chercheur, en effet, toute notre pensée est conditionnée par notre corps : elle est incarnée. Les chercheurs parlent d'ailleurs de "cognition incarnée" ou embodied cognition.
L'un des exemples les plus puissants de cette pensée métaphorique, selon Lakoff, est la façon dont nous exprimons le temps en fonction de l'espace. Ainsi, les mots "avant" et "après" sont des termes spatiaux utilisés pour exprimer des relations temporelles. Même nos formes de réflexion les plus abstraites procèdent de métaphores issues de notre perception corporelle. Par exemple, l'ensemble des entiers en mathématiques peut-il être perçu comme une ligne dotée d'un point de départ (le zéro), et sur laquelle on peut avancer ou même reculer (les nombres positifs et négatifs).
Lakoff ne s'est pas imposé facilement. Au début de sa carrière, il s'est heurté àNoam Chomsky et à ses disciples qui considèrent le langage comme un système formel de relations câblées dans le cerveau. Mais aujourd’hui, de plus en plus, son point de vue tend à se répandre. Il faut dire qu'il est frappé au coin du bon sens !
Les travaux de Lakoff ne sont pas nouveaux. Mais l’article de Chorost nous parle d'une série d’expériences effectuées en IRM, destinées à tester cette pensée métaphorique. Rappelons ici ce principe de base, souvent oublié : les images IRM ne sont pas paroles d’évangile, ce sont juste des indications...
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Image : George Lakoff

Comment notre cerveau réagit aux métaphores


Dans un article publié en 2011 dans le Journal of Cognitive Neuroscience (.pdf), l'équipe de Rutvik Desai, psychologue à l'université de Caroline du Sud est arrivée à la conclusion que lorsque nous pensons en fonction d'une métaphore utilisant un verbe d'action (par exemple "prendre un râteau"), les zones moteur du cerveau qui lui sont associées tendent à s'activer. Les chercheurs ont également travaillé sur les métaphores texturales : si vous dites : "elle a vécu un moment très dur" les régions du cerveau liées à la perception de la dureté se mettent effectivement en route.

« L’évolution humaine est un phénomène bioculturel »

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO Propos recueillis par 
Directeur de département à l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionnaire de Leipzig (Allemagne), le paléoanthropologue Jean-Jacques Hublin est invité par le Collège de France à donner un cycle pluriannuel de conférences, dont la première est prévue mercredi 8 octobre, sur les évolutions récentes de son domaine de recherche et les perspectives qu’elles ouvrent à la communauté scientifique.
En paléoanthropologie, la découverte la plus médiatisée de ces dernières années a été la preuve, apportée en 2010 par les chercheurs de votre institut, d’une hybridation entre néandertaliens et hommes modernes. Comment une telle avancée a-t-elle été possible ?
Il a fallu résoudre d’importants problèmes méthodologiques pour extraire l’ADN fossile et éviter sa contamination par de l’ADN moderne. Mais surtout, la baisse énorme des coûts du séquençage a été cruciale. Lorsque l’on a entrepris, voici presque vingt-cinq ans, de séquencer le génome humain, les estimations du coût étaient telles – environ 3 milliards de dollars – que de nombreux laboratoires ont dû s’associer pour mener à bien le projet. Le séquençage de génome néandertalien a coûté 1 000 fois moins et, quelques années plus tard, les coûts ont encore baissé d’un facteur 1 000 !
Cela dit, cette découverte n’a fait que confirmer ce que beaucoup supposaient. Deux espèces sœurs de mammifères, séparées depuis moins de 2 ou 3 millions d’années, ont toutes les chances de pouvoir s’hybrider, voire de produire une descendance féconde. Il y a de nombreux exemples dans la nature. Les hommes modernes et les néandertaliens s’étant séparés depuis environ un demi-million d’années, la plupart des spécialistes convenaient qu’une hybridation avait pu se produire. La vraie question portait plutôt sur l’ampleur du phénomène : cosmétique ou massif. Les opinions étaient très variées. Pour l’heure, la paléogénétique tranche plutôt en faveur du cosmétique, avec seulement 2 % du génome de populations humaines non africaines actuelles provenant de l’homme de Neandertal.