Les personnes âgées incapables d’identifier des odeurs simples ont un risque accru de mortalité dans les cinq ans, selon une étude réalisée par l’équipe du Dr Jayant Pinto, spécialiste dans le traitement des maladies olfactives et publié dans « PLOS ONE ».
Ont participé à l’étude 3 005 personnes âgées de 57 à 85 incluses entre 2005 et 2006. Le risque de mortalité a été déterminé en 2010-2011. Les résultats montrent que 39 % des sujets n’ayant pas réussi à distinguer des odeurs simples telles que l’orange, le cuir, la rose, le poisson ou la menthe sont décédés dans les cinq ans ; contre 19 % dans le groupe avec une perte modérée et 10 % chez les sujets pouvant sentir normalement. Le dysfonctionnement olfactif s’est révélé être un meilleur indicateur du risque de mortalité qu’un diagnostic d’insuffisance cardiaque. Seules les pathologies hépatiques graves demeurent un indicateur plus fort.
L’odorat des 57 ans plutôt bon et des 85 ans plutôt mauvais
Les personnes ayant participé à l’étude ont été classées en trois catégories : odorat normal (45,5 %), hyposmiques (20 %) et anosmiques (3,5 %). Les anosmiques n’ont reconnu qu’une seule odeur sur cinq. Les résultats dépendent de l’âge : 64 % des 57 ans ont su reconnaître toutes les odeurs alors que seulement 28 % des individus âgés de 85 ans y sont parvenus. Pour expliquer ce résultat, l’équipe de chercheurs a avancé une hypothèse selon laquelle la diminution de l’odorat résulte de la baisse de l’activité de régénérescence des cellules olfactives. « Cela n’est pas une cause directe de la mort mais un signe avant-coureur que quelque chose ne tourne plus rond dans l’organisme », a précisé à l’AFP, le Dr Jayant Pinto. Cette découverte fournit des indices pour comprendre un des mécanismes sous-jacents liés au processus de vieillissement des cellules. Selon l’auteur de l’étude, ces résultats pourraient « permettre de développer des tests cliniques utiles et pas chers, capables d’identifier rapidement des personnes courant un plus grand risque de mortalité ».
Une précédente étude avait démonté que la pollution, les toxines et les agents pathogènes blessent le tissu olfactif et réduit l’olfaction, bien que les mécanismes précis de ces effets soient, à ce stade, encore inconnus. Une étude approfondie est nécessaire pour distinguer laquelle de ces étiologies peuvent expliquer les résultats de l’étude.
Sophie Martos
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