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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 27 juillet 2014

Une victoire pour les « pro-life » américains

07/07/2014


Crédit photo : AFP
Le premier amendement à la constitution américaine garantit la liberté d’expression. Il garantit donc la liberté pour les militants anti-avortement de manifester devant les cliniques où se pratiquent des IVG, et d’aborder les patientes qui se présentent afin de tenter de les faire changer d’avis.
Tel est le raisonnement de la Cour Suprême des États-Unis, qui vient de déclarer inconstitutionnelle une loi de l’État du Massachussetts instituant une « zone-tampon » de 35 pieds (un peu plus de 10 mètres) autour des structures pratiquant l’avortement. Cette zone était matérialisée par une ligne jaune au sol, et nul n’était autorisé à y pénétrer à moins de vouloir entrer dans la clinique ou de ne faire que passer. Une mesure qui avait été prise en 2007 en réponse à des pratiques de harcèlement aux abords des cliniques particulièrement agressives dans cet État : une fusillade avait même fait plusieurs morts en 1994 dans la banlieue de Boston.
« Pro-life » contre « pro-choice »

Les benzodiazépines hypnotiques dans le collimateur de la HAS

24.07.2014


Alors qu’environ 4 millions de français consomment des benzodiazépines à visée hypnotique, la HAS vient de se prononcer en faveur d’une baisse de leur remboursement. Avec en toile de fond la volonté de réduire la consommation et le mésusage de ces psychotropes.

SMR faible

« Face à l’effet faible des benzodiazépines sur le sommeil et dans la continuité des actions menées par la HAS, la Commission de la Transparence (CT) a en effet positionné au plus bas niveau d’intérêt les benzodiazépines hypnotiques et produits apparentés ». Dans un communiqué publié ce matin la Haute autorité de santé livre un verdict sans concession au sujet des benzo à visée hypnotiques. Après réévaluation, l’agence n’accorde plus qu’un SMR faible à ces médicaments jusque là plutôt bien notés. Une décision «qui devrait entraîner une diminution de leur taux de remboursement à 15%, contre 65% auparavant ».

PORTRAIT – Carey McWilliams, premier Américain aveugle à avoir obtenu le permis de port d’armes

Le Monde Blogs 
Il s'appelle Carey McWilliams, a 41 ans, est américain. En octobre 2000, il est devenu le premier aveugle aux Etats-Unis à obtenir un permis de port d’armes. Une particularité qui lui vaut un portrait vidéo sur le site du magazine Vice, intitulé "Le Pistolero aveugle". Le jeune homme, originaire du Dakota du Nord, y raconte son parcours peu commun qui n'a pas manqué de faire débat au sein des médias.
Aveugle depuis ses 10 ans, cet amateur d'armes a passé les tests d'aptitude au port d'arme de l'armée et de la National Rifle Association (NRA), le très puissant lobby américain des armes à feu. Ce permis, qui s'obtient après un entraînement à la sécurité des armes, l'autorise à acquérir une arme auprès d'un distributeur accrédité. Cependant, le New Yorker estime que 40 % des armes achetées aux Etats-Unis sont achetées à des particuliers lors de foires ou par annonces.
Lunettes noires sur le nez, il montre tour à tour ses nombreuses armes à feu, fier de s'inscrire dans la lignée de ses "ancêtres chasseurs" et de "sa famille de militaires".
"Même si on n'a pas la vue, on a un cerveau"

Pourtant, avant, Carey McWilliams était contre la chasse. Puis, un jour, il essaie,"pour voir ce que ça faisait", de tuer un animal. "J'avais tué un cerf, j'ai eu l'impression de faire partie du système. Maintenant, j'ai l'impression de faire partie de l'écosystème. Je suis un prédateur, je me sens à ma place", explique-t-il, en dépeçant un chevreuil, aidé d'un proche.

samedi 26 juillet 2014

Loi de santé : une version intermédiaire passée au crible

 25/07/2014





Crédit photo : S TOUBON
Le ministère de la Santé va transmettre dans les plus brefs délais au Conseil d’État le projet de loi de santé dontMarisol Touraine a présenté les grandes orientations le 19 juin dernier. Il s’agit de la première version écrite de la réforme sanitaire d’envergure que le gouvernement entend mener pendant lequinquennat de François Hollande.
Un document d’une soixantaine de pages et comprenant 53 articles a été divulguée ce jeudi dans « la lettre d’Espace social Européen ». De source bien informée, ce texte est une « version intermédiaire » du projet de loi dont la transmission au Conseil d’État est « imminente ». Il comprend plusieurs mesures polémiques comme la généralisation du tiers payant et la limitation des dépassements à l’hôpital ou encore l’encadrement de la prescription.

Solitude : les dispositifs d’écoute téléphonique fonctionnent aussi pendant l’été

25.07.2014

Quatre dispositifs d’écoute soutenus par l’INPES depuis 2002 fonctionnent sur le principe du bénévolat des écoutants et de l’anonymat des appelants. La plupart proposent aussi depuis quelques années une aide en ligne.

• "SOS Amitié" gère plusieurs numéros d’appel décentralisés (voir la liste et les numéros de téléphone) qui reçoivent 733 000 appels par an. Depuis quelques années, l’association assure aussi un chat sur internet toutes les soirées de 19h à 23h et un accueil par messagerie

• "PHARE Enfants-parents" (Prévention du mal être et du suicide des jeunes), plus spécialement destiné aux parents en difficulté avec leurs enfants, gère un appel téléphonique au 0 810 810 987 et assure une réponse e-mail (vivre@phare.org)

• "SOS Suicide Phénix" peut être appelé 7 jours sur 7 au 0825 120 364 (16h-23h) et au 01 40 44 46 45 (12h-24h).

• "Suicide Ecoute" fonctionne 7 jours sur 7, 24h sur 24 au 01 45 39 40 00

Fichés

Publié le 26/07/2014

Les blogs tenus par des professionnels de santé sont parfois l’occasion de dénoncer des pratiques courantes, souvent profondément humiliantes pour les patients. On se souvient ainsi comment Farfadoc avait défrayé la chronique il y a deux ans en s’insurgeant contre la distribution dans nombre d’hôpitaux de chemises se nouant dans le dos, fort mal pratiques et ignorant totalement l’intimité des malades. Les réactions avaient été si nombreuses à la suite de ce post, confortant pour la plupart la blogueuse dans son sens, que le ministre de la Santé lui-même s’était emparé du sujet et avait nommé un groupe de travail pour se pencher sur la question (dont on ne connait d’ailleurs pas le fruit !).

Benzodiazépines : le collège de la médecine générale et MG France mécontents de l’avis de la HAS

25/07/2014

« Les solutions de déremboursement creusent les inégalités, et j’espère ce que cette mesure ne sera pas prise, » a réagi le Dr Claude Leicher suite à l’annonce de l’avis de la commission de la transparence (CT) de la haute autorité de santé (HAS), qui abaisse le service médical rendu des benzodiazépines hypnotiques, et préconise un remboursement de 15 % contre 65 % actuellement.
Pour le président du syndicat de médecine libérale MG France, « les catégories socioprofessionnelles les plus vulnérables sont les plus touchées par les troubles anxieux, ce n’est pas juste de leur faire payer plus cher leurs médicaments ».

La psychiatrie se sent abandonnée

Au cours de la dernière campagne présidentielle, François Hollande avait insisté à plusieurs reprises sur l’importance d’une refonte de la prise en charge de la santé mentale dans notre pays. « Je proposerai à l’issue d’une large concertation, une véritable loi sur la santé mentale, qui visera à garantir l’accessibilité du système de soins en santé mentale, à renforcer le dépistage, les capacités en établissement et le suivi en ville » avait-il notamment énoncé lors d’un de ses grands discours consacrés à la santé. Deux ans plus tard, il est désormais plus que certain que la grande loi annoncée sur la santé mentale ne fera pas partie du quinquennat en cours. 

La reconnaissance du secteur tous azimut

La psychiatrie, qui comme l’ont mis en évidence de multiples rapports publiés ces dernières années, jamais suivis d’effets, souffre de fait d’une crise profonde.

vendredi 25 juillet 2014

La psychiatrie, un « strapontin » dans la loi de santé, selon le syndicat des psychiatres des hôpitaux

25/07/2014

Le Syndicat des psychiatres hospitaliers (SPH) déplore avec amertume que la réforme de la psychiatrie doive se contenter d’un« strapontin dans le véhicule de la loi de santé » (lire notre dossier sur la loi de santé).
Dans un communiqué de trois pages, le syndicat présidé par le Dr Jean-Claude Pénochet souligne que les nombreux rapports qui se sont accumulés ces dernières années parmi lesquels figurent la mission Couty et le rapport Robiliard « n’ont été suivis d’aucune mesure structurelle à la hauteur de cet enjeu ».

L’apprentissage émotionnel dans la formation en soins infirmiers

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En charge de l’enseignement de la démarche relationnelle à l’ISFI du Centre Hospitalier d’Ardèche Méridionale (Rhône-Alpes), Geneviève Vernet Guihard s’est intéressée à la gestion des émotions des étudiants, dans le cadre d’un mémoire de Master qui lui a permis de remporter l’un des prix des thèses et mémoires de la Fondation MACSF.

Dans le cadre de son enseignement, Geneviève Vernet Guihard a constaté que les étudiants présentaient fréquemment des difficultés dans la gestion de leurs émotions, lors de la rencontre avec les patients mais aussi avec les équipes.
« Je me suis interrogée en tant que formatrice sur comment mieux accompagner les étudiants et les aider dans l’apprentissage de cette gestion émotionnelle », explique-t-elle. Et d’ajouter : « Ce que j’avais mis en place, les TD, les jeux de rôle, ne semblait pas idéal car manquait parfois de lien avec la réalité rencontrée. »
A partir de 2009, le nouveau référentiel de formation en soins infirmier a modifié l’approche de la formation en mettant l’accent sur la réflexivité et la gestion des émotions. « On m’a alors proposé de suivre une formation de Master 2 en Sciences de l’éducation, indique Geneviève Vernet Guihard. Pour mon travail de recherche, j’ai tout naturellement pensé à la problématique de l’apprentissage émotionnel. »

VIH et VHC chez les usagers de drogues : l’éducation par les pairs réduit le risque infectieux

24/07/2014

Une étude menée conjointement par l’ANRS, AIDES, Médecins du Monde et l’INSERM apporte des éléments en faveur de l’accompagnement et de l’éducation à l’injection des usagers de drogues. Elle évalue pour la première fois l’impact d’un accompagnement et d’une éducation à l’infection délivrée par des pairs sur les pratiques à risque de transmission du VIH et du VHC.

Lombalgies aigues : le paracétamol inutile ?

24.07.2014

Pas mieux qu’un placebo… Dans un article du Lancet publié aujourd’hui, une équipe Australienne jette un pavé dans la mare en suggérant que le paracétamol n’aurait qu’un intérêt limité dans la lombalgie aigue.
Alors que l’utilisation de cet antalgique en première intention fait consensus, les auteurs s’interrogent sur le bien fondé de ces pratiques.
Cette remise en question repose sur les résultats d’une étude randomisée contrôlée en double aveugle contre placebo réalisée chez près de 1650 patients souffrant d’un épisode aigu de lombalgie. Près d’un tiers (550) a bénéficié d’un traitement régulier par paracétamol, un autre tiers (546) s’est vu prescrire du paracétamol « si besoin » tandis que le dernier tiers (553) recevait un placebo. Par ailleurs, tous les patients ont bénéficié de conseils pratiques et ont été suivis pendant 3 mois.

Autisme (2/3). Y a-t-il un impérialisme du soin dans les services?

 |  PAR MOÏSE ASSOULINE

Deuxième volet de cette série de trois articles autour du rôle de la psychiatrie aujourd’hui dans l’accompagnement de l’autisme et des troubles envahissants du développement (TED). Il y a une grande variété dans les soins : ceux qui sont somatiques, corporels ou sensoriels, et tous impliquent des compétences très variées.  
Résumé : La psychiatrie et la psychanalyse ont occupé une place dominante dans les institutions sanitaires et medico-sociales depuis les années soixante même quand elles n’étaient pas physiquement dans les services. C’est en parallèle, ou en opposition à elles, que d’autres disciplines ont apporté ensuite des modalités d’accueil nouvelles pour les personnes autistes.
Pourtant, l’ère d’un « tout thérapeutique » n’a jamais vraiment existé. Une fiction illuminait la « psychothérapie » ou « le soin », irradiées par ces deux professions, et laissant dans l’ombre les autres accompagnements qui allaient du simple gardiennage asilaire à la scolarisation, en passant par de multiples activités éducatives et sociales. Le « suprémacisme » de ces disciplines a perdu de son aura mais il persiste dans le vocabulaire de nombre d’équipes tandis que pour les familles des confusions existent entre « le traitement », « le soin », « le thérapeutique », la « psychothérapie »  et « la psychothérapie institutionnelle ». Cette dernière ne représente pas non plus la seule approche pour analyser les actions et les interactions dans les services, leur critique constructive et les innovations.
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Le suprémacisme de ces disciplines n’est pas l’abus de  pouvoir psychiatrique dont nous dénoncions le risque pour des patients dans les années 1970 (lire ici, notre précédent article). C'est au contraire la fiction d'un pouvoir, une hégémonie du discours, la représentation fausse d’une suprématie dans au moins trois domaines. Pour contribuer à un débat sur le rôle de la psychiatrie aujourd’hui dans l’accompagnement de l’autisme et des TED, on peut mettre en cause cette suprématie dans l’histoire et les représentations sociales de l’autisme, mais aussi dans les institutions et enfin dans la discussion clinique autour de ces sujets.[1]

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Mauvaise psychiatrie


24/07/2014
“ Je me revois sortir d’un cinéma en 1976, après avoir vuVol au-dessus d’un nid de coucou, en protestant que le personnage du malade mental incarné par Jack Nicholson était irréaliste, car la thérapie par électrochocs (ECT) ne serait jamais utilisée comme une punition de routine dans un hôpital Royaume-Uni ” se rappelle Elaine Murphy (une parlementaire britannique, psychiatre de formation) dans les colonnes du British Journal of Psychiatry. Mais le lendemain de cette projection, elle se souvient aussi d’avoir entendu un reportage à la radio sur la “ maltraitance institutionnelle ” de patients, dans un hôpital psychiatrique en Angleterre : l’utilisation sans discernement de la sismothérapie était dénoncée, à la fois à titre “ répressif ” et de “ contrôle ” (both punishment and control). 

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Infirmier libéral : un revenu annuel médian de 51 000 euros, selon la CNAMTS

23 juillet 2014

Le revenu moyen des infirmiers ressort à 51 150 € en 2012, selon les chiffres de la CNAMTS. Il a progressé de manière sensible entre 2002 et 2012, de 3,6 % en moyenne annuelle, selon un rapport de la Cour des Comptes.

jeudi 24 juillet 2014

Montebourg s’attaque au monopole de « certaines professions de santé », les pharmaciens sur la défensive

11/07/2014


Le ministre de l’ÉconomieArnaud Montebourg a annoncé jeudi que« certaines professions de santé » et d’autres secteurs réglementés (huissiers, notaires...) seraient mis à contribution dans le cadre du projet de loi « pour la croissance et le pouvoir d’achat » qu’il présentera à la rentrée. Afin de « restituer six milliards d’euros » de pouvoir d’achat aux Français, le ministre mise sur « une trentaine de mesures destinées à mettre fin aux monopoles »,« à les corriger ou les transformer ».
Sans citer ouvertement le monde de l’officine, l’une des pistes de réforme pourrait porter sur l’ouverture de la vente des médicaments à prescription médicale facultative à la grande distribution. En décembre déjà, un avis de l’Autorité de la concurrence prônait l’« ouverture encadrée de la distribution au détail des médicaments non remboursables » afin d’animer le secteur et de faire baisser les prix.

Services à la personne : la Cour des comptes dénonce une gabegie

11/07/2014


Après le rapport d’information du Sénat, c’est au tour de la Cour des comptes de publier un rapport sévère sur « le développement des services à la personne et le maintien à domicile des personnes âgées en perte d’autonomie ».
Les sages de la rue Cambon dénoncent d’abord une organisation confuse, différente selon que les intervenants sont autorisés par les conseils généraux, ou agréés par les services de l’État ; selon qu’ils sont prestataires (donc intégrés dans une organisation de travail), ou relèvent d’un employeur particulier (mandataire, emploi direct).

La biologie au secours des préjugés sur les malades mentaux ? Elle ne résout pas tout

Par  le 11-07-2014


Comment combattre les maladies mentales ? Selon de nombreuses études, la réduction de la stigmatisation dont sont victimes les patients est un enjeu crucial dans le processus de guérison. La biologisation des troubles psychiatriques est-il pour autant la solution ? Attribuer la maladie à des facteurs incontrôlables comporte quelques limites, rappelle notre chroniqueuse Peggy Sastre.



Hôpital Charcot, établissement psychiatrique parisien (F. DESTOC/MAXPPP).


Le 14 juin dernier, la première "Mad Pride" française se donnait comme mot d'ordre le démontage des a priori sur les maladies mentales, des préjugés vecteurs de stigmatisation et entravant directement la guérison – ou, a minima, le soulagement et le bien-être – des personnes atteintes de troubles psychiatriques.

De fait, les études sont nombreuses à démontrer que la réduction de la stigmatisation est un facteur crucial en matière de santé mentale, tant cette stigmatisation ne peut que sur-handicaper les malades, que ce soit dans leurs recherches d'emploi ou de logement, dans leur insertion sociale, leur situationamicale et affective, sans oublier, bien sûr, leur accès aux soins.

Éviter les interprétations morales du trouble psychiatrique

Ces dernières années, à la faveur d'une explosion de recherches et de "découvertes" scientifiques sur les maladies mentales, d'aucuns ont avancé qu'une "médicalisation" ou une "biologisation" des troubles psychiatriques – c'est-à-dire un accent mis davantage sur les facteurs et les caractéristiques organiques de ces maladies – pouvait être un moyen d'atténuer cette stigmatisation.

Le cœur de l'argument, c'est qu'une telle biologisation relèverait d'une neutralisation morale : dire et se dire que les troubles psychiques sont dus à des anomalies/perturbations/déséquilibres d'ordre génétique, neurochimique, anatomique, et j'en passe, permettrait de sortir du paradigme de la "déviance", de la "mauvaise conduite", de la "faiblesse" de la volonté, etc.


Alexandre, infirmier psy et proprio heureux, de 1760 à 2600 € par mois

Ramses Kefi 


Il y a un peu plus d’un an, Alexandre, 23 ans, a acheté une maison en région parisienne. Grâce à ses parents et aux heures supplémentaires, il s’en tire plutôt bien. Il nous ouvre son porte-monnaie.


Alexandre dans son jardin, en avril 2014 (Ramsès Kefi/Rue89)
Dans son petit jardin, il a installé une table en plastique et une chaise longue. Bientôt, il y aura aussi un chat et un potager. Originaire du Midi, Alexandre (le prénom a été changé), 23 ans, infirmier en psychiatrie à Paris, ne se voyait pas habiter dans « un immeuble gris » : « Trop déprimant. »
Il y a un peu plus d’un an, l’occasion d’acheter une maison s’est présentée. 40 m2 pour 154 000 euros, dans une copropriété tranquille dans le sud de l’Ile-de-France. Il l’a saisie :
« Entre les mensualités d’un loyer et d’un achat, il y avait une différence d’environ 150 euros, ce qui n’est pas énorme. Et puis, j’ai toujours voulu être propriétaire jeune [...]. Beaucoup disent qu’un jeune qui achète ne vit plus. A titre personnel, je n’ai pas la corde au cou. J’essaye juste de vivre le plus simplement possible. »
Avant de se lancer , il a potassé quelques bouquins sur l’immobilier, le crédit et tout le jargon bancaire :
« Je voulais être acteur de mon propre projet. Je n’avais surtout pas envie de faire appel à un courtier pour le concrétiser. »

Il « materne » les patients »

Ses parents – son père est électricien et sa mère retraitée de la fonction publique – , eux aussi proprios, l’ont encouragé dans sa démarche. Chaque fois qu’il a besoin d’eux, ils sont là. Au moment de l’achat, ils lui ont prêté 4 000 euros « à taux zéro » pour lui permettre de respirer un peu. Il raconte :
« L’année qui a suivi l’acquisition de ma maison a été un peu compliquée, notamment parce que j’avais décidé de payer le notaire sur mes propres deniers – environ 11 000 euros. J’y ai laissé toutes mes économies. Il y a eu quelques découverts. Jamais plus de 400 euros. J’ai pu remonter la pente grâce aux heures supplémentaires. »

Nino Rizzo: «Un adolescent, c’est l’équivalent d’une bonne psychothérapie pour les parents»

SUISSE

Et si la crise des enfants était aussi celle des parents? Dans «Parents d’adolescents: une crise peut en cacher une autre» le psychologue genevois Nino Rizzo se penche sur le cas de ces grands oubliés que sont le père et la mère.

Parent d’adolescent, voilà un job qui n’est pas de tout repos!
Loin de là. C’est même peut-être le job le plus difficile. Etre parent n’est déjà pas facile en soi, mais parent d’adolescent, c’est vraiment le pic!
C’est plus difficile aujourd’hui?
Sans doute. Les repères ont changé à une vitesse inégalée et, pour beaucoup, accompagner son enfant dans un monde qu’ils ne comprennent plus, ou moins bien, se révèle difficile. De plus, la famille s’étant réduite à un format nucléaire – quand les parents sont encore ensemble – le réseau de protection que constituait la famille élargie a disparu. Les parents se retrouvent seuls et souvent très démunis.
Ils sont donc les grands oubliés de la crise d’adolescence?
Oui, ils sont même plus largement les grands oubliés de la psychothérapie. On s’occupe de plus en plus des enfants, des bébés, de périnatalité… Et au milieu de tout ça, les parents sont laissés de côté, comme si leur rôle allait de soi alors qu’en réalité il va de moins en moins de soi.

Malgré des bouffées délirantes, Matthieu de Vilmorin a connu une vie professionnelle "riche"

18 JUIL 2014

"J'ai téléphoné à Dieu trois fois", dit sans ambages Matthieu de Vilmorin, qui souffre épisodiquement de "bouffées délirantes" à caractère mystique. Une situation qui ne l'a pas empêché de multiplier les métiers, d'écrire un livre et d'avoir une vie "riche".

"Je suis le produit d'un milieu, j'ai été dans de bonnes écoles (...), et malgré un traumatisme important, la mort de mon père lorsque j'avais 7 ans, je pensais vivre dans le meilleur des mondes", confie à l'AFP cet homme de 54 ans, issu d'une famille bourgeoise. 

"Je pensais qu'il fallait être bien élevé et avoir un peu d'esprit pour réussir, qu'il suffisait de faire sourire les jolies femmes et tout était bien. J'avais même le projet d'être ambassadeur", poursuit-il. 
Inscrit à la faculté d'Assas en droit, il s'ennuie et échoue en seconde année. Il fait alors son service militaire comme élève officier dans un régiment parachutiste. 

"Je voulais prouver que j'avais des tripes". 
Mais Matthieu de Vilmorin prend "en plein dans la tête le choc pétrolier, le changement d'esprit de l'époque" et la faillite de l'entreprise Vilmorin (qui n'appartient plus à la famille). 

"Je n'ai pas réussi à choper ce virus de l'exigence économique de vouloir faire de l'argent. Je pensais qu'il était nécessaire de trouver une qualité d'être avant de faire de l'argent. Je n'étais pas adapté", constate-t-il.