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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 22 mai 2014

Les infirmières scolaires disent "non à la MISSE"

LA REUNION 




APPEL À LA MANIFESTION DES SYNDICATS DU SNIES-UNSA ET SNICS-FSU

En parallèle à la mobilisation nationale, le Syndicat national des infirmières éducatrices santé (SNIES-UNSA) et le Syndicat national des infirmières conseillères en santé (SNICS-FSU) ont répondu à l'appel lancé pour dénoncer les projets d'évolution de leur statut. Une trentaine d'infirmières et infirmiers scolaires se sont rassemblés devant le rectorat ce jeudi 22 mai 2014 pour s'opposer à la création d'une mission ministérielle santé-social-éducation (MISSE) qui vise à réorienter la politique de la santé vers d'autres ministères.


«L'intégration des Roms n'est pas insurmontable»

SYLVAIN MOUILLARD

C’est un film rare, retraçant plusieurs années de lutte pour l’intégration d’une cinquantaine de familles roms débarquées en décembre 2009 à Indre, en Loire-Atlantique. Une commune de 4 000 habitants, posée à quelques kilomètres de Nantes. Au début, Sophie Averty n’imaginait pas faire tourner sa caméra. «Je n’étais même pas très fière de passer à côté d’un campement», dit-elle. La documentariste décide de s’impliquer, avec d’autres habitants, pour accueillir les Roms. Un collectif se crée et, avec l’aide de la municipalité, décide de rompre avec la politique de la «patate chaude».

Peut-on encore sauver la Sécurité sociale ?

LE MONDE | 


"Demain, vieux, pauvres et malades. Comment échapper au crash sanitaire et social", du Dr Sauveur Boukris. Editions du Moment, 224 pages, 17,95 euros.

En 1995, au moment du plan Juppé sur les retraites et la Sécurité sociale, le philosophe Paul Ricoeur écrivait dans Le Journal du dimanche « Ce qui me frappe (…), c'est l'énorme distance, le gouffre qui existe entre la compréhension rationnelle du monde, que ce soit l'économie de marché, les télécommunications etc., et le désir profond des gens. »
Deux ouvrages récemment parus témoignent du gouffre dont parlait Ricoeur, quoique dans des styles très différents. A l'heure où l'Etat-providence semble condamné à réduire la voilure, au moins à court terme, ils montrent que l'Etat et nos systèmes de protection sociale doivent d'abord innover et redessiner leurs missions.

Beckett mis en plis

ERIC LORET

On n’a pas l’impression que le jeune Beckett aurait été archiqualifié pour vivre à notre époque. En effet, contrairement à la plupart de nos artistes et écrivains, il avait l’intelligence de trouver ses œuvres nulles. Le 8 février 1935, à son ami et confident Thomas McGreevy : «Je me sens minable, sordide & incapable au-delà de toute description.» Il a 28 ans, est en train de ramer sur Murphy, son premier roman proprement «beckettien». Il n’écrit pas encore en français. Les nouvelles de Bande et sarabande ont été publiées en 1934. Egalement son essai sur Proust, qui le rend durant l’année 1930«impatient d’arracher les couilles de la pine critique et poétique proustienne». Mais Beckett n’était pas non plus archiqualifié pour vivre à son époque. Murphy sera multirefusé par les éditeurs, dont le sien, Chatto and Windus, qui lui écrit gentiment que son livre, exigeant«beaucoup de l’intelligence et des connaissances générales du lecteur, a moins de chances que jamais de s’attirer une audience». Finalement, le roman paraît chez Routledge en 1938.

En septembre 1935, au même Thomas McGreevy : «Je me suis forcé à continuer à travailler au livre, & il avance très lentement. J’ai fait environ 9 000 mots. C’est assez mauvais & je ne m’y intéresse pas. Les douleurs intestinales sont pires que jamais. Bion ne s’y intéresse pas.» Wilfred Ruprecht Bion est alors le psy de Beckett.

Les « anars » parlent aux taulards

LE MONDE TELEVISION | Par 

Jacques Lesage de La Haye (à gauche) et Pascal Matrat.

Une étude du Conseil de l’Europe, parue le 29 avril dernier, place la France au cinquième rang des pays européens où l’on se suicide le plus en prison. Comme pour donner raison à ce rapport, un homme s’est donné la mort au début du mois de mai à la prison de Vezin, près de Rennes. Surpeuplement, violence, surveillants en colère, récidive… la prison n’en finit pas de montrer ses faiblesses et ses limites.
C’est pour dénoncer ces dysfonctionnements que, depuis 1989, Radio libertaire, l’antenne de la Fédération anarchiste, diffuse chaque semaine « Ras les murs ». L’équipe milite sur les ondes avec un seul slogan : « La prison a fait son temps, qu’elle crève ! »
Tous les mercredis à 20 h 30, Jacques Lesage de la Haye et Pascal Matrat se retrouvent pendant deux heures pour parler de l’actualité carcérale et réfléchir aux alternatives à l’enfermement. Jacques sait de quoi il parle. A 75 ans, tee-shirt noir et veste en cuir, ce psychanalyste ressemble plutôt à un gaillard quinquagénaire. Comme s’il souhaitait rattraper les onze ans et demi, de 1957 à 1968, passés derrière les barreaux.

A Athènes, «les plus pauvres peuvent mourir»


En apparence, tout va bien. Sous le soleil d’Athènes, les touristes sont déjà là, les terrasses de café regorgent de monde et, dans la douceur d’un début d’été, rien ne laisse deviner la crise ou les effets de la politique d’austérité. Lesquels seront pourtant au centre des préoccupations des Grecs lors des élections européennes de dimanche, marquées par la percée annoncée du vote contestataire. Soit en faveur de Syriza, le parti de la gauche radicale, soit en faveur des néonazis d’Aube dorée, les deux seules formations qui dénoncent ouvertement les exigences de Bruxelles et l’appauvrissement brutal qu’elles ont provoqué.
«Bébés fantômes».«Il ne faut pas se fier aux apparences, suggère l’écrivain Christos Chrissopoulos. La Grèce peut encore offrir une image séduisante. Mais, parmi tous les gens qui se trouvent dans ce bar ce soir, la moitié sont au chômage et n’ont plus de couverture sociale. La vie continue mais, pour beaucoup, elle est devenue très précaire, voire risquée.» Le jeune romancier votera pour Syriza, «seule alternative possible» à la politique d’austérité menée tambour battant par la coalition des conservateurs et des socialistes au pouvoir depuis deux ans.

Jean Oury, celui qui faisait sourire les schizophrènes

JEAN-FRANÇOIS REY PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE HONORAIRE


Il n’avait jamais raccroché : à 90 ans Jean Oury nous a quittés. Brutalement, malgré la vraisemblance ou l’imminence de son décès. Cette manière de se tenir debout, un peu voûté, était devenue familière : il aurait pu tenir encore dix ans ! Jean Oury (1924 – 2014) était le dernier vivant d’une grande aventure qui avait pour épicentre la clinique de La Borde qu’il avait fondée en 1953. Retracer ici la généalogie de la psychothérapie institutionnelle dont il fut, avec d’autres et après eux, le fondateur, tout comme son frère Fernand le fit pour la pédagogie, ce serait écrire l’histoire de plus d’un demi-siècle de luttes contre l’enfermement, de désaliénation, en même temps que d’échanges, de polémiques, de croisements féconds avec la psychanalyse (Lacan indéfectiblement), la psychiatrie existentielle ou anthropologique (Jacques Schotte), la philosophie (Henri Maldiney, Gilles Deleuze), sans compter la coopération, parfois orageuse, avec Félix Guattari.
Quels sont les axiomes que la psychothérapie institutionnelle a su dégager et formaliser ? En quoi nous importent-ils encore aujourd’hui ?
Le postulat de base est pragmatique : quand on veut soigner des patients, accueillis ou pire enfermés dans un établissement (hôpital, clinique, CMP), on doit d’abord soigner l’institution elle-même.

Mal être d'une jeune femme moderne. « Baby Jane », de Sofi Oksanen

Le Monde.fr 
Par 




C’est une écrivaine aux allures de divinité gothique. Une jeune femme à la bouche fardée de mauve, aux mains peintes au henné et aux immenses dreadlocks roses et noires qui lui dégringolent jusqu’au creux des reins. On l’a découverte en 2010 lorsque les éditions Stock ont publié Purge, son troisième roman (prix Femina étranger). Sofi Oksanen – qui est née en 1977 à Jyväskylä, à 270 kilomètres au nord d’Helsinki, d’une mère estonienne et d’un père finlandais – s’y emparait de l’histoire de l’Estonie pour dire la soumission forcée de deux femmes, les violences qui leur avaient été faites et qui avaient transformé leurs corps en objets de honte à vie.
Un peu plus tard, on a découvert son premier livre, Les Vaches de Staline (Stock, 2011), où l’au­teure combinait de façon audacieuse les thèmes de l’histoire soviétique et de la boulimie. «Ce qui m’attire avant tout, a confié au «Monde des livres» Sofi Oksanen,ce sont les destins bâillonnés, les personnages muets, les histoires tues. S’approcher du non-dit et tenter de l’articuler, n’est-ce pas l’essentiel de l’écriture?»
Baby Jane, le livre qui paraît ces jours-ci, était le chaînon manquant entre ces deux ouvrages : son deuxième roman. On y retrouve tous les thèmes chers à Sofi Oksanen, le corps, la maladie psychique, la marginalité, la honte, le sexe – ici un tableau poignant de l’homosexualité féminine –, et aussi la jalousie, la culpabilité, la rédemption…

Centre d’accueil psychiatrique de Lille : une main tendue en ville 24 heures sur 24

PUBLIÉ LE 

Des dangers de la protocolisation en médecine

24/05/2014




Paris, le samedi 24 mai 2014 – La fermeture annoncée du service d’oncologie pédiatrique de l’hôpital Raymond Poincaré défraie la chronique depuis plusieurs semaines. Beaucoup de familles des enfants traités ou ayant été soignés dans cette unité sont en effet opposées à cette décision. Interpellée à ce sujet, l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP) défend cependant son choix en soulignant que « la manière dont sont pris en charge les patients (…) fait l’objet de controverses depuis plusieurs années ». Dans un communiqué publié début mai, elle déplore entre autres une prise en charge « différente des traitements habituellement utilisés par les équipes françaises et européennes ». Or ce refus des protocoles établis est totalement assumé par le docteur Nicole Delépine, responsable de ce service. Sans revenir sur la situation particulière de cette unité et sur les actions judiciaires qui ont pu être initiées par une association de patients et au-delà de l’ensemble des controverses passées, le praticien revient pour nous, sans aucune concession, sur sa vision personnelle des dangers de la protocolisation. Une argumentation non manichéenne mais toujours intransigeante dont certains partageront sans doute plusieurs points saillants, même si d'autres regretteront que ses conclusions générales sur l'organisation de notre système de soins et de notre société diminuent la force de sa démonstration sur les risques de la protocolisation à l'excès.  

De fait l’ensemble de la démonstration n’appartient qu’à Nicole Delépine.

Par le docteur Nicole Delépine *

Le serment d’Hippocrate nous enjoint à donner à nos patients les meilleurs soins en fonction des données actuelles de la science et de les adapter à chaque être humain. Quelle est la signification profonde de notre engagement ?
Le malade attend que nous le considérions comme l’homme unique qu’il est avec son passé, son histoire trans-générationelle, ses antécédents familiaux médicaux et personnels, son abord de la vie, son entourage, son métier, ses envies pour l’avenir... Chaque médecin a forcément réfléchi à cet aspect complexe mais si riche de son exercice qui fait de chaque rencontre avec un patient un moment unique.
La complexification des informations disponibles pour des affections simples autrefois diagnostiquées par un examen clinique soigneux et plus encore pour des maladies lourdes a conduit les facultés à synthétiser la littérature médicale pour guider le médecin tant dans sa démarche diagnostique que thérapeutique. C’est la justification de « l’evidence base medicine » (EBM). Initiée d’abord sous Hitler, elle a été ensuite développée au Canada à partir des années 60 pour étendre son emprise sur le monde entier depuis 1980.

Qui sait encore diagnostiquer un foyer pulmonaire avec un simple stéthoscope ?

Parallèlement, le développement rapide de la biomédecine a entrainé le déclin de l’examen clinique dans sa pratique, sa connaissance et le respect qu’on lui portait. Qui sait encore avec son stéthoscope diagnostiquer un petit foyer pulmonaire ? La synthèse des publications significatives à travers des méta-analyses fut une avancée réelle permettant de gagner du temps dans la connaissance et sa mise à jour. Importée en France sous le nom trompeur de « médecine des preuves », elle revêt de nombreux écueils. Son nom déjà, qui repose sur une traduction improbable induit trop de médecins, juristes, décideurs et citoyens en erreur. 



Les maladies mentales affectent l'espérance de vie

Jonathan Herchkovitch - le 23/05/2014

Les maladies psychiatriques réduisent la longévité au moins autant que le tabac, selon une étude de l'université d'Oxford.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) considère que cinq des dix pathologies les plus préoccupantes dans le monde relèvent de la psychiatrie: schizophrénie, troubles bipolaires, addictions, dépression et troubles obsessionnels compulsifs. Dans la revue World Psychiatry, des chercheurs de l'université d'Oxford renforcent la portée de cette mise en garde en rapportant dans une étude financée par le Wellcome Trust, une fondation britannique spécialisée dans la santé, que les maladies mentales sérieuses réduisent l'espérance de vie de dix à vingt ans, soit plus que le tabagisme.

Pressions, harcèlement à l’hôpital : des syndicats de PH dénoncent « une chasse aux sorcières »

23/05/2014

Trois syndicats de praticiens hospitaliers (Avenir hospitalier, la Confédération des praticiens des hôpitaux et l’association des médecins urgentistes de France) et la CGT santé et action sociale s’insurgent contre la « chasse aux sorcières diligentée contre des praticiens par certains directeurs d’établissement ».
Les organismes appuient leur propos sur deux cas récents de « mise au placard » de « praticiens gêneurs », des affaires qui seraient« emblématiques de beaucoup d’autres cas, souvent issus de caprices de mandarinat d’un autre âge ».

L’homme qui n’aimait qu’un seul chanteur





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Est-il possible, du jour au lendemain, de se détourner de ses goûts musicaux et complètement ignorer ses idoles d’hier pour ne plus écouter qu’un chanteur à l’exception de tous les autres ? La réponse est oui. Cela est arrivé à un patient néerlandais atteint de trouble obsessionnel compulsif (TOC) et traité par stimulation cérébrale profonde. Ce cas clinique exceptionnel est rapporté ce mois-ci dans la revue Frontiers in Behavioral Neuroscience.
Agé de 59 ans, Monsieur B. souffre depuis 46 ans d’un trouble obsessionnel compulsif (TOC) extrêmement sévère, résistant au traitement médicamenteux et à la thérapie cognitive et comportementale, quand il est adressé en novembre 2006 au service des troubles de l’anxiété du centre médical de l’Université d’Amsterdam.
Son TOC se manifeste par des obsessions sous la forme d’une crainte incessante des choses incertaines et illogiques ainsi que par des compulsions se traduisant par des rituels précis et une accumulation d’objets. Il est associé, comme c’est souvent le cas, à d’autres affections psychiatriques, en l’occurrence à une dépression  légère et un trouble anxieux modéré. Surtout, il est responsable d’un handicap considérable dans la vie quotidienne de cet ingénieur technique.
Les médecins néerlandais décident d’inclure ce patient atteint de TOC extrêmement sévère dans un programme de stimulation cérébrale profonde (SCP), un traitement habituellement utilisé pour des pathologies neurologiques (maladie de Parkinson) mais proposé depuis peu dans des maladies psychiatriques. Cette technique consiste à implanter des électrodes dans certaines régions du cerveau pour ensuite leur appliquer une stimulation électrique à haute fréquence.
Il est décidé de stimuler le noyau accumbens, une région impliquée dans le TOC. Deux électrodes sont implantées chirurgicalement dans le noyau accumbens dans chaque hémisphère cérébral et reliées sous la peau par une extension à deux stimulateurs implantés dans le creux situé sous chaque clavicule.

mercredi 21 mai 2014

Deux-Sèvres - Niort - Santé Hôpital psy : une infirmière témoigne

20/05/2014

Dans un court récit, Christiane Alibar fait découvrir au quotidien un métier largement méconnu. “ Il est temps de nous connaître, nous infirmiers. ”
Le soir quand j'arrive chez moi, il faut bien une demi-heure pour réaliser que ne suis plus sur mon lieu de travail. Le temps d'entrer dans ma deuxième vie. « Une autre vie » est le titre d'un livre de Christiane Alibar. Cette infirmière psychiatrique travaille à l'hôpital de Niort depuis 2000.
A 54 ans, elle y témoigne de son métier au quotidien, largement méconnu du grand public. Quelle image en avons-nous, sinon celle de gros malabars à blouse blanche prompts à vous passer la camisole ?