Est-il possible, du jour au lendemain, de se détourner de ses goûts musicaux et complètement ignorer ses idoles d’hier pour ne plus écouter qu’un chanteur à l’exception de tous les autres ? La réponse est oui. Cela est arrivé à un patient néerlandais atteint de trouble obsessionnel compulsif (TOC) et traité par stimulation cérébrale profonde. Ce cas clinique exceptionnel est rapporté ce mois-ci dans la revue Frontiers in Behavioral Neuroscience.
Agé de 59 ans, Monsieur B. souffre depuis 46 ans d’un trouble obsessionnel compulsif (TOC) extrêmement sévère, résistant au traitement médicamenteux et à la thérapie cognitive et comportementale, quand il est adressé en novembre 2006 au service des troubles de l’anxiété du centre médical de l’Université d’Amsterdam.
Son TOC se manifeste par des obsessions sous la forme d’une crainte incessante des choses incertaines et illogiques ainsi que par des compulsions se traduisant par des rituels précis et une accumulation d’objets. Il est associé, comme c’est souvent le cas, à d’autres affections psychiatriques, en l’occurrence à une dépression légère et un trouble anxieux modéré. Surtout, il est responsable d’un handicap considérable dans la vie quotidienne de cet ingénieur technique.
Les médecins néerlandais décident d’inclure ce patient atteint de TOC extrêmement sévère dans un programme de stimulation cérébrale profonde (SCP), un traitement habituellement utilisé pour des pathologies neurologiques (maladie de Parkinson) mais proposé depuis peu dans des maladies psychiatriques. Cette technique consiste à implanter des électrodes dans certaines régions du cerveau pour ensuite leur appliquer une stimulation électrique à haute fréquence.
Il est décidé de stimuler le noyau accumbens, une région impliquée dans le TOC. Deux électrodes sont implantées chirurgicalement dans le noyau accumbens dans chaque hémisphère cérébral et reliées sous la peau par une extension à deux stimulateurs implantés dans le creux situé sous chaque clavicule.
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