Le patron de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) Martin Hirsch «assume» le fait de «gagner de l’argent» avec les riches patients étrangers, des soins qui pourraient rapporter selon lui 8 millions d’euros en 2014, indique-t-il dans une interview à paraître dimanche dans le JDD.
L’accueil récent d’un riche émir du Golfe à l’hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) «n’a pas été fait au détriment de malades français», assure M. Hirsch en rappelant que les patients étrangers paient «30% plus cher que le tarif de la Sécurité sociale».
Neuf chambres du 7e étage de l’hôpital avaient été réservées et aménagées pour l’homme d’affaires du 8 au 14 mai.
«J’assume ce côté "Robin des bois": à un moment où nous avons besoin de tous les moyens pour soigner les plus modestes (...) gagner de l’argent sur ces patients qui en ont les moyens, cela ne me choque pas», déclare-t-il au Journal du dimanche.
Mais «nous avons décidé de ne pas dépasser un taux de 1% (de malades étrangers accueillis, ndlr) pour éviter de créer des interférences avec notre mission première de service public», poursuit le directeur général de l’AP-HP.
«Renoncer à ces riches patients serait contre-productif», ajoute-t-il en précisant que sur les quatre premiers mois de l’année, 1.000 riches patients étrangers ont été accueillis, «ce qui représente 0,4% de nos patients» et a permis «de dégager une marge de 2,5 millions d’euros».
Le patron de l’Assistance publique pense atteindre «3.000 patients à la fin de l’année, un peu plus que les années précédentes». «On peut tabler sur environ 8 millions d’euros de gains. De quoi réduire de 15% notre déficit qui s’élève à 59,9 millions d’euros en 2013», dit-il.
Les patients étrangers peuvent aussi s’avérer mauvais payeurs. Selon le JDD, ils ont laissé à l’AP-HP une ardoise de 90 millions d’euros en 2012.
Seulement une petite partie des créances ont pu être récupérées, concède M. Hirsch, qui souhaite davantage faire payer en amont les malades. «Nous obtenons le paiement en avance dans 60% des cas en moyenne, avec de grandes disparités selon les établissements de l’AP-HP. Nous devons tendre vers 100%», estime-t-il.
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