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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 13 novembre 2013

Botox et tétanos, un étonnant cocktail pour… soigner la douleur

Le Monde Blogs , par Pierre Barthélémy
Voici deux bactéries auxquelles on n'a pas envie de se confronter. La première, Clostridium botulinum, est responsable du botulisme. La toxine botulique qu'elle produit est le plus puissant des poisons, qui bloque la communication entre les nerfs et les muscles, provoquant ainsi des paralysies puis le décès. Avec une formulation très diluée (dont la plus connue est le fameux Botox), cette toxine, injectée dans certains muscles du visage, atténue les rides. La seconde bactérie, Clostridium tetani, est, comme on l'a deviné, celle qui donne le tétanos. Contrairement à la précédente, la neurotoxine que le bacille sécrète est capable de remonter au cerveau et, prenant pour cibles les neurones, empêche la libération de certains neurotransmetteurs avec pour conséquences des spasmes musculaires violents pouvant entraîner la mort. Deux tueuses donc.

C'est pourtant à ce dangereux duo qu'une équipe internationale (Royaume-Uni, Italie, Australie) a songé pour élaborer... un traitement, une molécule contre l'épilepsie et les douleurs chroniques. L'étude sur ce cocktail étonnant est paruedans le numéro du 16 octobre de la revue Bioconjugate ChemistryComme le résume un de ses auteurs, Bazbek Davletov, qui tient la chaire de biomédecine à l'université de Sheffield, la toxine botulique pourrait, par sa capacité à bloquer certains neurones bien sélectionnés, et ce pour des périodes longues, faire un analgésique dont l'action durerait plusieurs mois. Mais jusqu'ici, ajoute-t-il, "sa puissante et toxique action paralysante a masqué son potentiel comme traitement des douleurs durables".



Le racisme est le propre de l'homme

Le Monde.fr | Par 
Tahar Ben Jelloun, Prix Goncourt en 1987 pour "La Nuit sacrée" (Seuil), devenu membre de l'Académie Goncourt en 2008.
Tahar Ben Jelloun, Prix Goncourt en 1987 pour "La Nuit sacrée" (Seuil), devenu membre de l'Académie Goncourt en 2008. | AFP/ETIENNE DE MALGLAIVE
Le racisme est le propre de l'homme. C'est ainsi, il vaut mieux le savoir et faire en sorte qu'il ne progresse pas et qu'il soit combattu par la loi. Mais cela ne suffit pas. Il faut éduquer, démonter ses mécanismes, démontrer l'absurdité de ses bases et rester vigilant.
La société française est perçue ces derniers temps comme lieu d'un racisme virulent, mais au fond elle n'est pas plus raciste qu'une autre. Le rejet de l'étranger, du différent, de celui qui est considéré comme une menace pour la sécurité est un réflexe universel et n'épargne aucune société.
Le racisme peut dans certains cas se focaliser sur une communauté, mais cela ne veut pas dire qu'il ménage les autres. Autrement dit il n'y a pas de discrimination dans l'exercice de la haine. Tout le monde y passe.
Ainsi quand en France des voix se sont élevées pour évoquer " un racisme anti-blancs ", j'aurais aimé les rassurer : quand on est rongé par le racisme, on n'aime personne. Une fois c'est le juif qu'on persécute, une autre c'est le Noir, une autre c'est l'Arabe et selon l'époque et le lieu où l'on se trouve c'est aussi le blanc qui est visé. Tout dépend où se situe le malaise, cette mauvaise entente entre soi et soi et qui cherche un bouc émissaire pour s'apaiser.

Alzheimer, une vie presque ordinaire

LE MONDE | Par 

Un résidant sort de son club de création artistique. Il a l’habitude de n’y rester que quelques minutes, pour un petit café en bonne compagnie.
Un résidant sort de son club de création artistique. Il a l’habitude de n’y rester que quelques minutes, pour un petit café en bonne compagnie. | Marc Driessen/Hollandse Hoogte pour Le Monde
Sous un large parapluie, à l'intérieur de la galerie commerciale, une vieille dame chantonne. Elle sort tout juste de son club de musique, passe, guillerette, devant le supermarché, le café, le restaurant qui a disposé des petites tables et un kiosque à glaces devant l'entrée. Puis elle s'immerge dans le grand air humide, du côté du théâtre, du coiffeur et du cabinet de kinésithérapie. Ce n'est pas son quartier, mais une maison de retraite pionnière qui en a toutes les apparences. A une vingtaine de kilomètres d'Amsterdam, aux Pays-Bas, De Hogeweyk accueille des personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer, ou d'autres formes de démence sénile, dans leur stade ultime, sans la moindre blouse blanche, ni odeur de désinfectant ni salle commune où l'on s'endort au son de la télévision.
Zone résidentielle de la petite commune de Weesp. Un long bâtiment de brique rouge. Une fois passé le hall d'entrée, puis une porte vitrée, on accède à une curieuse ville dans la ville. Avec ses rues, placettes, bancs et fontaines, son parc, ses immeubles bas disposés autour de passerelles, patios et terrasses, qui invitent à sortir, à fréquenter ses voisins. Au même endroit, jadis, se tenait sur six étages une maison de retraite classique dont l'équipe de direction s'est un jour posé la bonne question : « Avons-nous envie que nos parents, s'ils étaient atteints de démence sénile, viennent vivre ici ? »

Centres éducatifs fermés : atteintes aux "droits fondamentaux" des enfants

LE MONDE | Par 
Il y a toujours eu un sérieux doute sur le fonctionnement et l'efficacité des centres éducatifs fermés (CEF), ces petits établissements réservés aux mineurs récidivistes et jamais évalués, mais dont le candidat Hollande se proposait dans le doute de doubler le nombre.
Les équipes du contrôleur général des lieux de privation de liberté ont, eux, visité 42 des 47 CEF, et après avoir publié en 2010 des remarques sévères sur quatre d'entre eux, Jean-Marie Delarue s'est alarmé, mercredi 13 novembre, de la situation de deux autres. Au point, pour la troisième fois depuis 2008, d'user de la procédure d'urgence en publiant des recommandations auJournal officiel.

Des bons d'achat pour encourager l'allaitement maternel en Angleterre

 12/11/2013

Des bons d'achat vont être fournis aux mères qui allaitent leur bébé, dans le cadre d'un projet pilote dans deux zones défavorisées du centre de l'Angleterre, visant à encourager une pratique jugée bénéfique pour la santé de l'enfant.

mardi 12 novembre 2013

Repousser les frontières ?

LE MONDE DES LIVRES | Par 
Sur la frontière germano-polonaise.
Sur la frontière germano-polonaise. | Valerio VINCENZO/extrait de la série borderline
 Entrecomme on dit : « Entrez donc », un impératif d'accueil.
Lampedusa est le nom d'une honte. Il n'est plus question d'être indifférent. 13 000 migrants et demandeurs d'asile y ont abordé cette année, disait Martin Schulz, le président du Parlement européen, après les 400 morts de début octobre ; près de 700 ont été secourus dans la nuit du 25 octobre, quand l'Union européenne se réunissait pour réfléchir. Indignons-nous contre nous-mêmes. Ce qui m'indigne particulièrement est que les morts d'octobre le sont, aussi, à cause d'une exception au droit. Le droit de la mer impose de venir en aide aux bateaux en détresse. Mais la lutte contre l'immigration illégale prime sur le droit international : les lois nationales qualifient les sauvetages d'activités visant à aider l'immigration clandestine. Des marins venus au secours de migrants en train de se noyer ont été punis. Ils, les clandestins et/ou les passeurs, mettent le feu aux bateaux pour être en situation de détresse, ils osent mourir pour prouver qu'ils ne réunissent plus les conditions pour vivre.
C'est de frontière qu'il est question, pas seulement dans/hors l'espace Schengen, mais entre ceux qui sont des hommes et ceux qui n'en sont pas tout à fait - si c'est un homme. Un réfugié est bien un homme, mais tous ceux qui cherchent refuge ne sont pas des réfugiés. « Réfugié », c'est une définition, horos en grec, le même mot que « frontière », qui trace la ligne de démarcation entre ceux qui le sont et ceux qui ne le sont pas. Est « réfugié » « toute personne qui, craignant avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité, et qui ne peut, ou du fait de cette crainte, ne veut, se réclamer de la protection de ce pays »« Craignant avec raison » : on est dans la pondération de l'impondérable, comme avec le doute raisonnable. Et notez bien qu'on ne craindra pas avec raison de mourir de faim et de misère. Le droit d'asile dépend de l'appréciation d'un statut dérogatoire, à quoi il faut opposer un droit fondamental, et même, avec le philosophe Achille Mbembé, quelque chose comme un droit de séjour pour tout être humain là où il le souhaite. Nous serons tous des réfugiés alors.

Mort de l'écrivaine Sibylle Lacan

Le Monde.fr | Par 
Couverture de "Un père" de Sibylle Lacan (Folio Poche)
Couverture de "Un père" de Sibylle Lacan (Folio Poche) | DR
Née le 26 novembre 1940, Sibylle Lacan, deuxième fille issue du premier mariage de Jacques Lacan avec Marie Louise Blondin (1906-1983), s'est donné la mort à Paris, à son domicile, dans la nuit du 7 au 8 novembre 2013. Elle prenait de nombreux médicaments.
Traductrice de l'espagnol, de l'anglais et du russe, elle avait publié en 1994 Un père (Gallimard), livre traduit en une quinzaine de langues, et dans lequel elle relatait, avec émotion, talent et tendresse, ses relations complexes avec son père : "Quand je suis née, mon père n'était déjà plus là. Je pourrais même dire, quand j'ai été conçue, qu'il ne vivait plus vraiment avec ma mère. Une rencontre à la campagne entre mari et femme, alors que tout était fini, est à l'origine de ma naissance. Je suis le fruit du désespoir, d'aucuns diront du désir, mais je ne le crois pas."
INTRANSIGEANCE GÉNÉREUSE
Etre fille du désespoir n'empêchait pas Sibylle d'aimer passionnément la vie et d'être à l'écoute de ses amis : une écoute exigeante. Tous ceux qui l'ont connu dans ce quartier de Montparnasse qu'elle chérissait tant - entre le Sélect pour le thé, la Closerie des Lilas pour les nuits - ou encore dans l'île de Formentera, aux Baléares, où elle se réfugiait à la fin de l'été, se souviendront longtemps de son intransigeance généreuse que partageait son compagnon de toujours : Christian Valas. C'est à lui qu'elle a confié cette lettre datée du 7 janvier 2013 : "Si je me suicide, je veux que les circonstances de ma mort ne soient occultées en aucun cas (presse, amis, etc.) Cette demande doit être considérée comme faisant partie de mes dernières volontés."

Une étude dénonce la violence dans les films américains

Le Monde.fr | Par 
Bane (Tom Hardy) et Batman (Christian Bale) s'affrontent dans une scène de "The Dark Knight Rises".
Bane (Tom Hardy) et Batman (Christian Bale) s'affrontent dans une scène de "The Dark Knight Rises". | © WARNER BROS. FRANCE/RON PHILLIPS
Depuis 1950, le degré de violences commises avec des armes à feu aurait doublé dans les films commerciaux américains. Du moins est-ce là le résultat d'une étude publiée dans la revuePediatrics qui s'est concentré sur 945 films à succès, et a mesuré dans ceux-ci la fréquence des tirs d'armes à feu. Pour qui voit quelques films américains chaque année, le résultat n'est pas surprenant. 
L'enjeu de cette étude tient moins aux données chiffrées qu'aux conclusions qu'en tirent les auteurs qui réclament un durcissement des critères de censure. S'en tenant à une donnée purement quantitative sur l'usage d'armes à feu, ceux-ci n'interrogent pas les formes de représentations de la violence.

L'intelligence des mouvements collectifs

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par 
Un essaim d'étourneaux.
Un essaim d'étourneaux. | DAVID BUIMOVITCH/AFP
N'en déplaise aux spécialistes du management, il n'est pas toujours besoin d'avoir un chef pour conduire une équipe. Sans leader et sans ordre, une foule peut agir, presque, comme un seul homme.
La nature regorge même de tels exemples. Les bancs de sardines nagent, groupés, dans la même direction et rapidement évitent un prédateur. Les nuées d'étourneaux virevoltent avec une coordination et une rapidité étonnantes. A plus petite échelle encore, les bactéries forment des colonies au comportement collectif. Jusqu'à la cellule, dont le squelette résulte d'une auto-organisation fascinante. De tels comportements, allant de la simple marche collective en avant jusqu'à des tourbillons ou des agrégations spontanées, restent cependant largement incompris. Pour la première fois, une équipe propose une expérience particulièrement spectaculaire et contrôlée pour avancer dans la compréhension de ces mouvements d'ensemble.

Saint-Egrève : 80 % des médecins de l’hôpital psychiatrique en grève




La psychiatrie butte sur la mondialisation

RTS.ch SUISSE 12 novembre 2013


Durée: 04:24
La médecine n'est pas qu'une affaire de science. La culture compte pour beaucoup, notamment dans le domaine de la psychiatrie. L’Université de Genève et celle de Lausanne organisent conjointement un colloque sur la culture en santé le 14 et 15 novembre. Invité : Ariel Eytan, médecin chef du Service de psychiatrie pénitentiaire aux HUG.


A écouter en cliquant ici

Les infirmiers font les frais des économies dans les hôpitaux

11 novembre 2013


Les infirmières et infirmiers qui travaillent dans les hôpitaux suisses et européens ressentent la pénurie de personnel. Il leur manque souvent du temps pour certaines tâches, comme le dialogue avec les patients ou les explications à leurs proches, selon une étude de l'Université de Bâle rendue publique lundi.

Le personnel infirmier doit en outre souvent déterminer lui-même quels sont les soins qui peuvent être offerts aux patients et de quelles mesures on peut se passer, écrit l'Institut des sciences en soins infirmiers. Les chercheurs ont interrogé 33'500 infirmières et infirmiers qui travaillent dans 488 hôpitaux répartis dans 12 pays.

Les sages-femmes s’impatientent de ne pas être reconnues

Y aurait-il une autre profession plus identifiée à la question du genre et du sexe que celle de sage-femme ? Essentiellement féminine à 98%, malgré l’intégration des hommes depuis 1982, au carrefour de la féminité, de la maternité et de la sexualité. La dénomination même du métier de «sage-femme» résiste à se laisser décliner autrement, par le terme de maïeuticien ou de maïeuticienne, afin d’éviter le paradoxe ou le boniment pour les «sages-femmes hommes».
Sage-femme, un «corps» de femmes, qui n’a d’équivalent pour sa condition professionnelle que celle de la femme. Et les hommes de la profession ne sauront l’atténuer. Que ce soit la métaphore, la symbolique, les paradoxes entre les faits et le droit, les salaires comme la reconnaissance, tous les chemins mènent aux inégalités et aux ingratitudes propres au destin de la condition féminine.

Remise du rapport IVG à la ministre des Droits des femmes : Près de 40 ans après la loi Veil, agir pour garantir aux femmes un accès plein et entier au droit à l’IVG


COMMUNIQUE DE PRESSE du 07 novembre 2013

Le rapport du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes relatif à l’accès à l’IVG dans les territoires a été remis aujourd’hui à la ministre des Droits des femmes.
220 000 femmes ont recours à l’IVG chaque année en France : c’est un événement assez courant de la vie sexuelle et reproductive d’une femme, puisque plus d’une sur trois aura recours à une IVG dans sa vie[1].
Pour la plupart des femmes, l’accès à l’IVG ne pose aucune difficulté. Pour d’autres, des problèmes déjà bien identifiés demeurent : faire une IVG s’avère plus difficile dans certains endroits en France, notamment dans les territoires ruraux. L’IVG doit être un droit à part entière, et pourtant certains obstacles restent à lever pour que toutes les femmes puissent accéder à ce droit dans les mêmes conditions partout sur le territoire, et même pendant les périodes de vacances des professionnel-le-s. 
Il convient d’abord de poursuivre la modernisation de notre droit, afin que la légitimité de recourir à une IVG soit totalement reconnue. Il faut ensuite remettre en cause le discours prégnant selon lequel l’IVG serait un échec de la contraception. En effet, les deux tiers des femmes qui ont recours à une IVG sont sous contraceptif régulier. 3% seulement sont sans aucune contraception. 

lundi 11 novembre 2013

Le « forfait jours », une abstraite mesure du travail flexible

LE MONDE | 

L'accord interprofessionnel du 19 juin sur la qualité de vie au travail promet que « les entreprises chercheront les moyens de concilier vie personnelle et vie professionnelle par l'institution de temps de déconnexion ».
L'accord interprofessionnel du 19 juin sur la qualité de vie au travail promet que « les entreprises chercheront les moyens de concilier vie personnelle et vie professionnelle par l'institution de temps de déconnexion ». | LEFRANC DAVID/GAMMA N-Y

En rupture avec l'habituel calcul en heures et sur la semaine, le « forfait jours » annuel, créé par la loi du 19 janvier 2000, a été le premier pas vers un droit du « travail de l'immatériel ». Il répondait à un double questionnement.
D'abord, comment mesurer le temps de travail d'un « cadre autonome » ? Le passage de 39 heures à 35 heures allait alors entraîner un bien délicat décompte. Experts, journalistes et autres consultants travaillant chez eux, dans les trains et les avions, et, grâce aux technologies nouvelles, pouvant le faire toujours et partout, vouloir compter leur temps de travail à l'heure près semblait vain.
Comment, dans ce cas, garantir une baisse du temps de travail à ce type de collaborateur ? Un cadre ne comptant pas ses heures, une réduction en heures étant illusoire, il faut donc accorder des jours de repos supplémentaires. Astucieux, car le cerveau ne se repose pas comme le bras d'un ouvrier quittant sa machine : au-delà de la déconnexion matérielle (couper son smartphone), quand une idée nous travaille, la déconnexion intellectuelle prend du temps.

Dans la galère quotidienne d’un agent Pôle emploi

Le Monde Blogs , par Jean-Baptiste Chastand
Bertrand*, conseiller Pôle emploi dans une des agences les plus chargées de France, située en zone urbaine sensible (ZUS), a envoyé un témoignage marquant sur son quotidien professionnel aux organisations syndicales de l'organisme, qui l'ont mis en ligne. J'ai décidé, avec son accord, de le reproduire ici. J'ai complété ce témoignage par des précisions obtenues par téléphone.
Bertrand est conseiller depuis huit ans. Il est payé 2 000 euros brut, sur 14,5 mois, comme le prévoit la convention collective de Pôle emploi. Il a décidé d'écrire ce texte intitulé "Ce matin est  un jour comme les autres...", "le soir même d'une journée particulièrement tendue", raconte-t-il. "J'ai voulu dénoncer notre charge de travail, qui ne cesse de s'alourdir. Dans notre agence, il y a toujours entre trente et quarante demandeurs d'emplois qui attendent à l'accueil où se trouvent seulement deux conseillers." Son témoignage, criant de vérité, atteste également de l'incroyable pesanteur administrative et informatique que doivent affronter les conseillers de terrain.
06 h 30 : Je me lève,
07h30 : J'arrive au travail. Je connecte mon PC sur ma session IXXX9999. Heureusement je n'ai pas oublié mon code... heureusement.
15 minutes plus tard ma session s'ouvre enfin ! "Écran bleu", j'attends que NOVELL Zenworks 7 ait lancé tous mes applicatifs en espérant que tout fonctionne cette fois-ci !... tout fonctionne (pour le moment).

07 h 45 : Je lance en priorité ma boite mail pour vérifier que je n'ai pas d'autres mails "urgents" à traiter pour hier... J'ai une dizaine de mails que j'arrive à épurer. Il m'en reste une dizaine encore, on verra plus tard. Je ne désespère bien sûr pas mais en attendant je dois finaliser le travail de montage de l'Action de Formation Préalable au Recrutement (AFPR) [dispositif qui prévoit de former un chômeur non rémunéré en entreprise avec une promesse d'embauche à la clef] que je n'ai pas eu le temps de faire hier au service employeur parce que j'étais seul en accueil téléphonique à courir dans tous les sens pour tout gérer "à temps"... [Au service employeur, les conseillers se chargent de traiter les annonces et de répondre aux questions des recruteurs]
Je viens souvent à 7 h 30, même si Pôle emploi ne m'autorise à badger qu'à partir de 7h45. Je fais certes cadeau de ce temps à la direction, mais on a souvent une activité contrainte de 8 h 30 à 16 h 30.  Cela permet de traiter les dossiers en retard. On peut déclarer jusqu'à une quinzaine d'heures supplémentaires et poser des jours de récupération pour les récupérer. Mais il faut que ce soit accepté au planning, ce qui n'est pas toujours évident. Au delà, les heures sont écrêtées. L'année dernière, j'ai perdu ainsi une quarantaine d'heures de travail.
Convention Action de Formation Préalable au Recrutement (AFPR), Rémunération de Formation Pôle Emploi (RFPE), Demande d'Aides aux Frais Associés à la Formation (DAFAF),... et Jourform [qui permet de calculer le nombre de jours ouvrés entre deux dates] et Viamichelin [qui permet de calculer la distance entre le domicile du demandeurs d'emploi et son lieu de formation] qui plantent en permanence... une histoire de Mozilla Firefox surement !
On est obligé de travailler avec Jourform et Viamichelin, même si Google Maps est plus rapide. Sinon nos dossiers ne sont pas retenus par l'organisme avec lequel on travaille. On est très contraints sur nos outils, qui ne sont malheureusement pas les plus efficaces.
30 minutes après, il est temps que j'aille enfin (re-)consulter mon planning pour vérifier que depuis hier 17 h 30 , mon planning n'ait pas changé... et il a changé : je suis en Entretien Individuel Diagnostic (EID) [l'entretien d'inscription des nouveaux chômeurs, censé durer 50 minutes] finalement, mais cette fois je dois former une collègue nouvellement arrivée qui est en "immersion". Nos responsables changent souvent l'organisation de notre planning sans nous le demander. Trois RDV programmés durant la matinée, trois RDV qui s'enchaînent de 50 minutes alors qu'ils nécessiteraient 1 heure de temps voir 1 h 10.
[Le planning des conseillers Pôle emploi est organisé en demi-journées, chacune dédiée à un activité. Au sein d'une agence, les conseillers sont normalement censés tourner sur tous les postes. Dans une semaine type, Bertrand passe une demi-journée à traiter des dossiers d'indemnisation des chômeurs en 'back-office', deux à l'accueil de l'agence et le reste à inscrire les nouveaux chômeurs ou à recevoir certains des 380 chômeurs de son "portefeuille".]
9 h10, 10 h 20, 11 h 10 : Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis déconnecté de l'espace temps... Je me répète machinalement.

Alcoolisme : du Baclofène oui, mais avec modération



Mais où est donc passé le Baclofène, ce médicament miracle censé transformer la vie des grands alcooliques ? Stop ou encore ? Ça marche ou pas ? Dangereux ou inoffensif ? L’Agence nationale de santé du médicament (ANSM) vient de faire le point sur cette molécule, en mettant sur son site le long débat tenu en son sein sur «l’évaluation du rapport entre les bénéfices et les risques de santé du Baclofène».
Premier constat : le Baclofène, c’est «un sujet extrêmement complexe… Il est question de dizaines de milliers de patients et de milliers de prescripteurs. De plus, la posologie peut varier de un à dix, et les effets indésirables peuvent se confondre avec ceux de la maladie que le produit est censé traiter», note en préalable la commission risques-bénéfices de l’ANSM.

Trisomie 21 : les tests génétiques non invasifs arrivent en France

Le nouveau test TGNI dans le sang maternel est désormais disponible en France. Il est réservé - comme l’avait préconisé le CCNE- aux femmes présentant un risque › 1/250 et toute anomalie doit être confirmée par un prélèvement invasif pour caryotype foetal. Il coûte 800 euros, à la charge des patientes.

Ca y est. Six mois après l’avis favorable du CCNE, la France dispose depuis quelques jours d’un test génétique non invasif (TGNI) pour la trisomie 21. Proposé par le laboratoire Cerba, ce test est basé sur la détection de l’ADN foetal circulant dans le sang maternel. A partir d’une simple prise de sang réalisée chez la mère, il comptabilise la proportion d’ADN correspondant au chromosome 21 présente dans le sang maternel. Si cette proportion est plus élevée qu’attendue, le test est en faveur d’une trisomie 21.

"Le désir des hommes livré à l'industrie du prêt-à-jouir", par Nancy Huston

LE MONDE | Par 
"Tous deux s'accrochaient à un fantasme plutôt que l'un à l'autre, cherchaient non à s'offrir les secrets de leur corps mais à sucer du plaisir des fissures de leur esprit. Où qu'ils se tournaient, ils se trouvaient empêtrés dans les vrilles de la honte ; tous les gros mots de leur vocabulaire se moquaient de ce qu'ils faisaient. »Personne, peut-être, ce dernier siècle, n'a réfléchi à la sexualité avec plus d'acuité que l'auteur américain James Baldwin (1924-1987). Pas sur la sexualité des Noirs ou celle des gays (bien qu'il fût lui-même, selon ses propres termes, « un nègre et un pédé »), non, sur la sexualité en général qui, comme à peu près tout dans le monde contemporain, tend à devenir une industrie capitaliste dominée par des hommes blancs.
Le débat autour de la pénalisation éventuelle des clients des prostituées et les réactions ineptes à ce projet (genre « Manifeste des 343 salauds ») pourraient nous inciter à relire ce grand écrivain, notamment son roman Un autre pays (Gallimard, 1996) ou son essai consacré à Gide, La Prison mâle (paru dansPersonne ne sait mon nom, Gallimard, 1998). « Quand les hommes n'arrivent plus à aimer les femmes, dit Baldwin à la fin de ce dernier essai, ils cessent aussi de s'aimer, de se respecter et de se faire confiance entre eux, ce qui rend leur isolement complet. Rien n'est plus dangereux que cet isolement-là, car les hommes commettront n'importe quel crime plutôt que de l'endurer. » Comme ce serait utile, pour ne pas dire merveilleux, que de temps à autre, l'on cesse de parler du « problème féminin » et que les hommes s'intéressent à eux-mêmes en tant qu'ils sont singuliers.

Des patients dangereux trop libres

12 novembre 2013

Un ancien employé de la clinique de psychiatrie médico-légale Etoine a alerté les autorités sur des failles de sécurité. Le Canton a ouvert une enquête.


«Les portes des cellules ne peuvent pas être fermées, parce que le Département de la Santé y applique les mêmes règles que dans un hôpital. Et les grillages sont si bas qu'on peut passer par dessus sans problèmes à plusieurs endroits.» Fabian K.* a expliqué à «Blick» pourquoi il a décidé de saisir les autorités.
La clinique Etoine, gérée par le service de psychiatrie de l'Université de Berne, soigne des patients avec une forte propension à la violence, des meurtriers et des violeurs. Mais sa gestion de la sécurité est, pour l'ex-employé, désastreuse. «Les clôtures ne sont pas équipées de capteurs, ni d'alarmes. Personne ne s'est encore échappé, mais ce n'est qu'une question de temps», s'inquiète Fabian.
L'homme a commencé son activité de gardien en 2011, à l'ouverture de la structure. Et très vite, il a compris que quelque chose n'allait pas. «On refusait de nous communiquer quel patient souffrait de quoi et à quel point ils étaient dangereux. Comment voulez-vous que nous fassions notre travail?» Avec deux collègues, ils s'en remettent à leurs supérieurs, mais rien ne bouge.

Comment les Eskimos gardent les bébés au chaud

Mei-Ling Hopgood




 
L’auteure est journaliste d’origine américaine et taiwanaise en poste à Buenos Aires, elle a donc fait elle-même l’expérience de la grande diversité des méthodes éducatives à travers le monde et de leur enracinement culturel, des méthodes qu’elle a parfois testées sur sa propre fille à partir d’un constat que tous les parents sont amenés à faire un jour ou l’autre dès les premiers moments de leur entrée en fonction : la pléthore de livres et de magazines sur le sommeil de bébé, sa propreté, ses repas, ses activités ont plutôt tendance à les embrouiller en leur donnant l’impression qu’ils font tout de travers. Se laisser guider par son instinct peut alors se révéler salutaire, surtout si cet instinct s’inspire d’un savoir-faire ancestral et adapté aux conditions de vie. C’est pourquoi elle a fait ce tour du monde des méthodes éducatives, consultant au passage anthropologues et psychologues, afin d’élargir l’horizon des parents occidentaux en retenant le meilleur des différentes cultures abordées.

C’est à Buenos Aires qu’elle a commencé à douter de la sacro-sainte et immuable règle du coucher à heure fixe et précoce en voyant les bambins argentins accompagner leurs parents au restaurant jusqu’à point d’heure. Impressionnée par l’horloge biologique hors norme dont ils sont dotés pour rattraper leur sommeil dans n’importe quelle circonstance, dans la poussette ou la voiture, sur la banquette d’un café ou le canapé des amis et au milieu du bruit, elle a vite saisi le lien entre cette capacité et le mode de vie nocturne et festif des porteños qui ont en outre la possibilité de n’envoyer leur progéniture en maternelle que l’après-midi. Les enfants participent ainsi davantage à la vie sociale de leurs parents, tout en développant leurs propres aptitudes pour cette sociabilité. L’auteure rappelle que dans de nombreuses cultures les enfants ne dorment pas seuls et elle se demande si le sommeil haché des bébés, alternant les périodes d’assoupissement et d’éveil spontané, n’est pas plus proche de ce mode de vie que le coucher à heure fixe, dans le même lit et selon un rituel immuable.



dimanche 10 novembre 2013

A. HONNETH, UN MONDE DE DÉCHIREMENTS. THÉORIE CRITIQUE, PSYCHANALYSE, SOCIOLOGIE


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Un monde de déchirements - Théorie critique, psychanalyse, sociologie
Axel Honneth

Pierre Rusch (Traducteur), Olivier Voirol (Préfacier) 
DATE DE PARUTION : 03/10/13 EDITEUR : La Découverte COLLECTION : Théorie critique 

Les évolutions sociales contemporaines font apparaître comme centrale la question du déchirement de la société. Depuis Marx, la théorie critique élabore des potentiels pratiques d'émancipation au-delà des déchirures sociales en menant une critique de la modernité capitaliste. La Théorie critique de l'école de Francfort, à laquelle se rattache Axel Honneth, a fait de l'articulation entre déchirement et émancipation un de ses thèmes de prédilection.

La Chambre travaille à un cadre légal pour la psychothérapie

BELGIQUE


Les députés de la commission Santé publique de la Chambre ont déposé mardi une proposition de loi réglementant la psychothérapie. Cette dernière sera ainsi à terme reconnue et protégée. Les quelque 12.000 psychothérapeutes devront disposer d’une habilitation et d’une formation spécifique pour exercer. Après une réflexion de plus de dix ans passée par le dépôt de plusieurs propositions et face à l’augmentation croissante de la consommation d’antidépresseurs, la ministre de la Santé publique, Laurette Onkelinx (PS), a souhaité aboutir à un cadre légal, en concertation avec la commission Santé publique de la Chambre et les professionnels du secteur. La loi ne prévoit pas de financement INAMI mais la ministre de la Santé souhaite que cela devienne une réalité. La loi devrait être votée au parlement avant la fin de cette année. Mme Onkelinx espère qu’elle entrera en vigueur au plus tard le 1er septembre 2016.

Les salariés débrayent une heure

 08 novembre


photo les personnels cgt de l’hôpital devant l’entrée du bâtiment administratif de l'hôpital de port-louis- riantec. © ouest-france
Les personnels CGT de l’hôpital devant l’entrée du bâtiment administratif de l'hôpital de Port-Louis- Riantec.© Ouest-France
Hôpital de Port-Louis-Riantec
Une trentaine de personnels CGT de l’hôpital de Port-Louis-Riantec ont débrayé, jeudi. Ils dénoncent leurs conditions de travail.

Bonnets blancs

Après la révolte des bonnets rouges, celle des bonnets blancs ! Jeudi, en début d’après-midi, les personnels CGT de l’hôpital de Port-Louis-Riantec ont profité de la venue du directeur de l’agence régionale de la Santé. Agents et infirmiers ont débrayé pendant cinquante minutes sur le site de Port-Louis.

« Pas assez de remplaçants »

Les personnels estiment qu’ils « ne sont plus en capacité de soigner correctement les résidants » et que « leurs conditions de travail ne cessent d’empirer ». Ils demandent « la mise en place de remplaçants pour les absences temporaires ».

La réponse de la direction

La directrice de l’hôpital Port-Louis-Riantec répond que « le taux de remplacement reste correct. Il est de 96 % pour le personnel infirmier et de 92 % pour les agents, ce qui permet un bon fonctionnement. »

Jusqu'à quand sera-t-il possible de mourir de chagrin en France ?

Le Monde.fr | Par 


Une allée du cimetière du Père-Lachaise à Paris.
Une allée du cimetière du Père-Lachaise à Paris. | Till Krech (Flickr)

Le deuil est mauvais pour la santé. Les données sont connues des scientifiques depuis 20 ans mais elles sont peu diffusées auprès du grand public. Après le décès d'un être cher, nos problèmes de santé augmentent, mais pas seulement par maladies physiques. Deux principaux problèmes psychiques sont couramment ignorés : la survenue d'un épisode dépressif majeur et l'installation d'un deuil compliqué.
Il est dommage que l'on ne reconnaisse pas la souffrance du deuil. Mais le deuil en France est un tabou. Parler du deuil ? "Les Français n'ont pas besoin d'entendre parler de ça en ce moment". C'est seulement le 2 novembre que ces réticences sont levées pour un jour. Pourquoi ce silence ? Parler du deuil n'a qu'un seul objet : parler du survivant.

Mésusage, abus et dépendance pour les psychoactifs sans ordonnance

08/11/2013


La vente sans ordonnance ne fait pas des médicaments un produit de consommation comme les autres. C’est ce que vient nous rappeler une étude nationale menée par des pharmacologues de l’hôpital de Toulouse et des pharmaco-épidémiologistes Inserm (UMR 1027, Toulouse) au sujet de la consommation de médicaments psychoactifs sans ordonnance. Les antalgiques associant paracétamol et codéine ainsi que les somnifères antihistaminiques font l’objet de mésusage, d’abus et de dépendance de la part des consommateurs.