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jeudi 4 mars 2021

Long séjour en psychiatrie pour un meurtrier qui se croyait «roi de la Lune»




LOUIS-DENIS EBACHER  2 mars 2021 

QUEBEC

 Un tueur schizophrène et paranoïaque qui se croyait «roi de la Lune» dans son adolescence vient d’être déclaré «à haut risque» par la justice outaouaise, presque trois ans après le meurtre de son amoureux, à Gatineau.

Le sort en est jeté pour Kamy Lafrenière, 30 ans. Après avoir été déclaré criminellement non responsable du meurtre sans préméditation de Joey Morin, l’automne dernier, le tueur a appris mardi qu’il passerait plusieurs années dans un hôpital psychiatrique sous haute surveillance.

Mardi, la juge Catherine Mandeville, de la Cour supérieure, a dressé le portrait d’un homme malade, certes, mais aussi troublé et très peu enclin à recevoir des critiques.

D’ailleurs, c’est pour ces raisons que Kamy Lafrenière avait utilisé une «violence inouïe» pour assassiner Joey Morin, 23 ans, dans leur appartement de la rue Fernand-Arvisais, à Gatineau.

Le 21 avril 2018, Joey Morin venait de désapprouver le déplacement de certains meubles du salon par Kamy Lafrenière.

La juge Mandeville résume dans sa décision que l’accusé s’est senti «critiqué» et «insulté» par la victime en désaccord avec ce réaménagement.

Selon Kamy Lafrenière, «leurs ancêtres s’étaient entendus sur cette disposition» qu’il ne fallait pas défaire,

Le jeune Joey a tourné le dos à Kamy, qui lui a asséné un coup de tasse à café.

La victime est tombée au sol. Son agresseur s’est acharné sur le jeune homme frêle et sans défense, transformant l’appartement en scène lugubre et sanglante.

Selon les expertises médicolégales, Lafrenière a utilisé une carafe à café, un attendrisseur à viande, un four à panini en fonte, un rond de poêle électrique, une bouilloire, et un madrier de bois pour commettre l’irréparable.

Certains appareils, pourtant très solides, ont été déformés sous la force des nombreux coups. Le tueur a ensuite étranglé sa victime.

Le tueur a recouvert une fenêtre pour cacher la scène, et a pris la fuite vers l’Abitibi pour occuper illégalement la maison voisine de celle de son père et de sa belle-mère.

C’est à la suite d’une altercation avec cette dernière que la Sûreté du Québec a procédé à son arrestation pour voie de fait. La police de Gatineau l’a ensuite arrêté pour meurtre.

Joey Morin

Risque

La juge Catherine Mandeville a accueilli favorablement la demande la Couronne de faire déclarer Kamy Lafrenière «à haut risque» selon l’article 672 du Code criminel, adopté en 2014 par le gouvernement de Stephen Harper.

Le tribunal reconnaît aussi Kamy Lafrenière comme étant gravement malade. Il évite la prison, mais prend la direction de l’Institut de psychiatrie légale Philippe-Pinel de Montréal pour de nombreuses années.

La procureure de la Couronne, Me Isabelle Michaud, a précisé que toute nouvelle condition au dossier de Kamy Lafrenière devra être approuvée par la Cour supérieure. Cela inclut tout droit de sortie ou d’activité extérieure.

Selon deux experts, l’accusé présente une forme d’état mental de «grandiosité» et une certaine rigidité envers tout ce qui ne correspond pas à ses désirs.

«Au début de l’âge adulte, sinon de l’adolescence (l’accusé) se présente par exemple comme le roi de la Lune, collectionnant des pierres ou des billes qu’il place dans un ordre particulier pour gérer l’ordre de l’univers», résume la juge.

Les experts se sont entendus sur le fait que l’accusé ne présente pas de risque «particulièrement significatif» de récidive, étant donné les circonstances particulières de l’agression et de son passé.

La magistrate a noté une certaine amélioration de l’état du patient dans un cadre strict qui lui impose une prise de médication régulière.

«Il est possible que le traitement ne puisse contrecarrer entièrement sa maladie, car un traitement tardif offre un moins bon pronostic», lit-on dans le jugement.

D’ailleurs, le patient présente encore dmries hallucinations auditives, «bien que les symptômes de sa maladie aient été fortement atténués».

Kamy Lafrenière était représenté par Me Marie-Pier Abel, du Bureau d’aide juridique de l’Outaouais,


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