Par Aude Mérieux le 3 Juillet 2019
Face au psychiatre et psychanalyste Robert Neuburger, un lecteur ou une lectrice s’interroge sur la nécessité de suivre une psychothérapie. Ce mois-ci : Marianne, 38 ans, s'interroge sur le lien entre sa vie amoureuse difficile et l'héritage émotionnel que lui a transmis sa mère.
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Robert Neuburger : Bonjour Marianne, pourquoi venez-vous me consulter aujourd'hui ?
Marianne : Le fait de ne pas avoir de vie amoureuse ni d’enfant vient-il de la façon dont ma mère m’a élevée ? C’est la question que je me pose depuis un moment...
Robert Neuburger : Avez-vous toujours été célibataire ?
Marianne : Non, j’ai eu plusieurs relations, dont une, à 28 ans, qui a duré cinq ans. C’est la seule fois où j’ai vécu en couple, et ça s’est très mal terminé. D’une façon insidieuse, cet homme a fait en sorte d’exercer une emprise sur moi, ça s’est intensifié avec le temps jusqu’à en arriver à de la violence verbale et physique. Quand on lit des articles sur ce sujet et qu’on est quelqu’un de plutôt équilibré, on se dit que cela ne peut pas vous arriver. Or je peux témoigner que si. On peut tomber dans ce piège. Je pense que vouloir plaire à la personne avec qui on est et, en même temps, manquer de confiance en soi, peut vous noyer. Je me suis vraiment perdue, au point de cesser de manger et de perdre vingt kilos. Depuis, je me suis remise de tout cela. J’ai lu, appris et analysé beaucoup de choses. Mais dans la mise en pratique, j’ai l’impression de souvent me saboter en me lançant dans des relations qui ne mèneront pas à grand-chose, alors que je le sais dès le début.
Robert Neuburger : De quelle façon cet homme vous dominait-il ?
Marianne : Nous vivions chez lui, car il était propriétaire. Dès que j’ai commencé à être dépendante de lui, il a été de plus en plus dominateur. Je n’avais mon mot à dire sur rien : la décoration de la maison, les sorties, les vacances… J’étais vraiment “sa chose”.
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