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jeudi 4 juillet 2019

Autisme : « Nous sommes des sujets de droit et non des objets de soin »



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Basta ! a publié le 24 avril une tribune du collectif « Le Printemps de la psychiatrie », qui réunit soignants, patients et familles. Le collectif voyait, dans la volonté affichée de la secrétaire d’État aux personnes handicapées de ne plus confier l’accompagnement des enfants autistes aux psychiatres, l’intention de « ne plus financer les services publics et préférer verser des allocations aux personnes pour qu’elles financent des cabinets privés. » Le Collectif pour la liberté d’expression des autistes (CLE Autistes) a souhaité répondre à ce texte. « Nous, autistes, ne sommes pas les otages d’intérêts privés », défend le CLE Autistes dans cette tribune.

De récentes déclarations de Sophie Cluzel ont suscité l’ire de psychiatres [1]. Nous vous accordons que le retard de la France concerne moins l’autisme que le handicap. Nous le ressentons au quotidien : inaccessibilité des écoles, des salles de classe, des transports, des services de santé, des lieux de commerces et de loisirs, ou encore du travail...
Ce retard n’est pas spécifique à l’autisme, car il découle surtout de la vision du handicap, qui serait un problème individuel, causant une inadaptation à la société. La majorité des pays occidentaux ont évolué vers le modèle social du handicap. C’est le paradigme du droit international et européen sur le handicap, y compris dans la classification des handicaps de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans ce paradigme, le handicap n’est qu’une conséquence d’un fonctionnement physique, cognitif, psychique différent qui n’est pas admis par la société, en conséquence il n’y a pas de services adaptés à ces différences et des barrières construisent le handicap.
Le marché de l’autisme est déjà largement privé, puisque les délais peuvent monter jusqu’à trois ans d’attente pour un diagnostic en Centre de ressources autisme, et poussent beaucoup d’autistes à se tourner vers le privé pour le diagnostic ou pour l’accompagnement dans la vie ordinaire qui n’est pas fourni par vos services hospitaliers. Quant aux services médico-psychologiques (CMP, CMPP, CAMSP), le diagnostic d’autisme est majoritairement refusé ou nié.

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