Alors que la ministre de la Santé souhaite remettre en cause le remboursement de l’homéopathie par la Sécurité sociale, le philosophe des sciences Philippe Huneman s’interroge : est-il irrationnel de croire en l’effet des granules ? Et en l’objectivité de la médecine ? Mais encore : peut-on répondre par l’affirmative à ces deux questions ? Chiche !
On a beau professer un rationalisme extrême, on a souvent dans un tiroir des tubes d’Arnica 9 CH, et lorsque le petit s’égratigne au foot, on sort trois granules magiques qui font cesser ses pleurs. L’homéopathie, surtout en France – pays du géant mondial Boiron –, va bien. Pourquoi hésiter ? D’autant que ses effets négatifs sont inexistants. Seulement, il est probable que les effets positifs soient tout aussi inexistants…
La querelle de l’homéopathie a refait surface cet été, avec la publication par Le Figaro d’une tribune de 124 médecins appelant à cesser le remboursement des prescriptions homéopathiques, faute de preuve recevable de leur efficacité. La réaction du Syndicat des médecins homéopathes fut inédite : assigner en justice les signataires à qui bien des praticiens ont ensuite prêté main-forte dans des tribunes ou émissions, tandis que la faculté de Strasbourg suspendait son diplôme d’homéopathie.
Mais, après tout, si les patients affirment que l’homéopathie leur fait du bien, faut-il ignorer cette parole ? Inversement, si l’homéopathie est une médecine, ne devrait-elle pas prouver scientifiquement son efficacité comme les autres médicaments ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire