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La série documentaire diffusée sur Netflix allie habilement sensibilisation environnementaliste et images animalières ébouriffantes.
Donner envie de protéger la planète en montrant ses merveilles insoupçonnées. C’est le défi que se sont lancé les réalisateurs de la série documentaire Our Planet, diffusée sur la plateforme de streaming Netflix et produite en collaboration avec le WWF. Un défi plus que réussi alors qu’on reste bouche bée devant la beauté presque surréaliste des images captées par leurs caméras.
Au fil des huit épisodes thématiques, la voix douce et granuleuse du Britannique David Attenborough, 93 ans, habitué des commentaires de documentaires animaliers, nous porte dans les abîmes des obscures fosses océaniques, on survole les blanches étendues à première vue intactes de l’océan Arctique, on tremble avec ces buffles, pourchassés par quatre guépards dans la plaine du Serengeti, en Afrique de l’Est et suivre avec empathie un troupeau d’éléphants chercher désespérément quelques feuillages à mâchouiller au milieu du désert de plus en plus aride.
Au milieu de scènes de vie animales quotidiennes (mais pas moins fascinantes), Our Planet glisse des tableaux d’un monde en abrupt bouleversement, poussé vers un avenir inquiétant et déjà meurtrier par les activités humaines perpétuées en tout égoïsme. Un exemple. Sur la côte nord de la Russie, près de 100 000 morses se réunissent maintenant tous les ans, en quête de repos après la saison de la chasse. En ces lieux, où le réchauffement climatiqueest deux fois plus rapide que sur le reste du globe, la banquise a massivement reculé vers le nord. Les mastodontes marins aux défenses proéminentes s’entassent donc les uns sur les autres sur une plage de rocailles, au risque de mourir écrasés lors des fréquents mouvements de foule. Pour échapper au nombre, certains individus tentent à coups de nageoires, totalement inadaptées à cet exercice, de se réfugier sur une falaise de 80 mètres de haut. D’où la chute est terrible.
A quelques milliers de kilomètres de là, et dans un paysage radicalement différent – une végétation foisonnante aux plantes toutes plus étranges les unes que les autres – les paradisiers de Nouvelle-Guinée, des petits oiseaux aux couleurs vives, entretiennent des rituels ancestraux de séduction que le qualificatif «étonnant» serait bien trop faible pour décrire. On en rit. Sur l’île de Bornéo, les forêts millénaires dont la biodiversité dépasse celle de toute l’Europe renferment d’étonnantes collaborations végétales animales. Certains népenthès, ces fleurs en formes de cavités colorées nourrissent les tupavas, de mignons rongeurs aux sauts agiles. En échange, ces derniers défèquent dans leur sorte de puits végétal. Il ne manque plus que les pluies tropicales quotidiennes pour faire effet chasse d’eau et alimenter la plante en fertilisants.
Cette fresque très complète illustre magnifiquement, et grâce aux dernières technologies de captages vidéos, un foisonnement de vie oublié depuis les rues bétonnées et dans les habitacles de voitures. Le rendu: un concentré d’émotions dont l’objectif avoué est de pousser les téléspectateurs à agir pour préserver cette beauté. Le site de Our Planet renvoie aux actions identifiées par le WWFcomme les plus efficaces et réalisables par tout le monde.
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