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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 15 mai 2023

Alan Mind : notre nouveau service dédié à la santé mentale des salariés

 

L’entreprise de demain, championne de la santé mentale. Chaque décennie, nous observons un glissement qui sépare naturellement les entreprises en deux groupes : celles qui s’adaptent et celles qui disparaissent. La décennie 2020 est celle du “care”. Le “care” pour l’environnement se traduit déjà par une considération écologique grandissante dans le monde de l’entreprise. Demain, le “care” pour le bien-être physique et psychologique des collaborateurs sera au cœur de la stratégie et communication des entreprises.

C’est pourquoi Alan annonce aujourd’hui le lancement d’Alan Mind, un service digital dédié à la santé mentale des collaborateurs en entreprise.

👀 L’état de la santé mentale en entreprise aujourd’hui

Après presque deux ans de crise sanitaire, le sujet de la santé mentale est plus critique que jamais. Aujourd’hui 45 % des salariés se déclarent en “souffrance psychologique”, et 36 % d’entre eux disent souffrir de dépression(1). Cela se traduit notamment par une augmentation des arrêts de travail liés au stress ou à l’anxiété, qui sont coûteux pour les entreprises.

Le bouleversement du monde du travail, accéléré par la pandémie, a révélé de nouvelles attentes de la part des salariés : alors que 76 % d’entre eux souhaitent que leur employeur agisse pour leur santé mentale, l’engagement concret des entreprises est jugé insuffisant(2). L’accès à un accompagnement psychologique est même devenu un critère de sélection des talents de la génération Z (3): 60 % d’entre eux le prennent en compte dans leur processus de sélection d’un employeur.

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Tadashi Tokieda, inclassable prestidigitateur des mathématiques

Par    Publié le 13 mai 2023

Le chercheur japonais, professeur à Stanford et conférencier hors pair, a fait de jouets sommaires le cœur de son approche unique de la discipline, qui tient « plus du spectacle de magie que de l’exposé didactique ». 

Les mathématiciens ont coutume de scinder leur profession en deux groupes : ceux qui travaillent à la craie, sur tableau noir, les théoriciens ; et ceux qui œuvrent au feutre, sur des supports plastifiés, plutôt adeptes des maths appliquées. Le Japonais Tadashi Tokieda appartient à une troisième catégorie, dans laquelle il n’est pas impossible qu’il figure seul. Ses instruments de travail, il les sort d’une boîte de biscuits de riz japonais – « toujours la même marque », précise-t-il. Une drôle de structure en plastique, à l’apparence tantôt ronde, tantôt pointue, selon le regard que l’on porte sur lui. Des lacets, des élastiques ou des trombones qu’il manipule comme un prestidigitateur. Des feuilles de papier, coupées, pliées, nouées, rejetons fantasques des origamis de son enfance. Ou encore une pièce géante, qu’il fait tourner devant vous sur une table de l’Institut Henri-Poincaré, temple parisien de la recherche en maths, afin d’approcher à sa manière la « singularité en temps fini », un thème classique de la discipline.


Tadashi Tokieda, à l’université Stanford (Etats-Unis), en novembre 2018. Il tient un Kendama, un jouet d’adresse japonais qu’il utilise pour expliquer un principe de physique appelé la conservation du moment angulaire.

Souad Massi : « Une femme doit toujours se battre »

Par   Publié le 14 mai 2023

Souad Massi

Ses concerts rassemblent un public issu des deux rives de la Méditerranée. La convivialité qui s’en dégage tient à l’excellence de ses musiciens et à sa voix chaude, envoûtante, qui chante la nostalgie, l’exil, l’ardeur. A 50 ans, après une tragédie familiale qui aurait pu l’abattre, la chanteuse Souad Massi, égérie d’une double culture apaisée, continue d’exprimer sur scène la défense des droits et libertés des femmes.

Je ne serais pas arrivée là si…

… Si je n’étais pas née à Bab-El-Oued, le quartier le plus populaire et métissé d’Alger, entourée de femmes aussi fascinantes qu’invisibles.

Pourquoi « invisibles » ?

Parce que c’était une société d’hommes ! Où les règles étaient faites par les hommes, pour les hommes, et à leur seul bénéfice. Les femmes, petits êtres inférieurs, n’étaient là que pour les servir. Leur sort était joué à la naissance, leur sexe les condamnait à un destin de recluses. Pas de sorties, pas d’éducation, pas de liberté, pas de vie publique. Elles étaient des oiseaux en cage.

Vous en aviez conscience, petite fille ?

Ah oui ! Et la perspective de devenir moi-même, un jour, l’un de ces oiseaux entravés me terrifiait. Je passais tout mon temps, enfant, avec ces femmes de ma famille et nos voisines, que je trouvais magnifiques et talentueuses. J’écoutais les conversations, j’observais les regards. Ce qui me frappait, c’était la tristesse et la mélancolie de ces femmes. Cela me semblait injuste. Et cette différence avec la liberté des hommes m’était incompréhensible.

La vie, c’est comme une partie de «Space Invaders», par Emanuele Coccia

par Emanuele Coccia, Philosophe, maître de conférences à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (Ehess)  publié le 20 mai 2023

Qu’il s’agisse d’aller à la banque, de parler à des amis ou de suivre une réunion sur Zoom, notre monde où s’entremêlent réel et virtuel n’est jamais «hors jeu». Il va falloir être capable d’en réécrire les règles…

Il y a quelques années, l’écrivain italien Alessandro Baricco a publié un livre, The Game, qui formulait une thèse assez surprenante. Selon Baricco, toute la culture contemporaine, tant du point de vue matériel qu’immatériel, n’est rien d’autre que le résultat de l’extension infinie d’un modèle originaire : le tout premier jeu vidéo produit, Space Invaders. Presque toutes les activités que nous faisons impliquent la répétition de ce modèle et de la posture que ce jeu implique : nous sommes devant un écran qui reproduit l’expérience, et nous nous déplaçons dans ce monde avec nos doigts.

Le syndrome de Noé ou l’accumulation compulsive d’animaux


 



PAR NOÉMIE GARCIA
MIS À JOUR LE 

Le syndrome de Noé est un trouble psychiatrique qui consiste à accumuler excessivement et irrationnellement des animaux de compagnie, au détriment de leur santé. Explications avec la psychiatre Christine Barois.

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Les psychédéliques, des traitements contre les troubles psychiatriques, vraiment ?

Publié le 

En avril 2023, des données issues d’un essai clinique de phase II mené en Suisseont fait du bruit dans les médias. Et pour cause, il s’agissait d’un sujet plutôt hallucinant : l’étude s’intéressait aux effets d’une consommation de LSD pour des patients atteints de dépression, suggérant que cette substance psychédélique aurait des bénéfices importants. En effet, les premiers résultats indiquaient que les personnes à qui l’on avait administré de plus grandes doses de LSD avaient bénéficié d’une réduction moyenne de leurs symptômes dépressifs presque quatre fois supérieure à celle des personnes exposées à un placebo.

Ces données qui n’ont pas encore fait l’objet d’une publication scientifique revue par les pairs, ont néanmoins remis sur le devant de la scène un débat vieux de plusieurs décennies sur les éventuels bénéfices thérapeutiques du LSD pour tout un tas de troubles psychiatriques, de la dépression à l’anxiété,+ en passant par le stress post-traumatique. Depuis quelques années, l’intérêt pour ce domaine de recherche a repris de l’ampleur et de nombreux essais ont été lancés à travers le monde.

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Détresse psychologique : un jeune de moins de 14 ans sur cinq pense au suicide, selon SOS Amitié

Faouzi Asmoun   Publié le 

La solitude touche de plus en plus les jeunes.

L'association SOS Amité a enregistré l’année dernière près de 3,3 millions d’appels, soit 244 000 de plus qu’en 2021, selon son dernier baromètre. Autre constat troublant, le nombre d’appelants de moins de 14 ans a augmenté de 40%, et parmi eux, 20 % ont exprimé des idées suicidaires. 

Épidémie, guerre en Ukraine, réchauffement climatique, inquiétude quant à l’avenir… nous vivons dans une période qui peut être anxiogène pour bon nombre de Français.


De l’ADN humain capturé dans l’environnement, une nouvelle inquiétante ?


 



20 Minutes avec AFP  Publié le 15/05/23

DONNÉES TRÈS PERSONNELLES  Les scientifiques qui ont capturé de l’ADN humain dans le sable, l’eau et même l’air appellent à poser des « garde-fous » contre des atteintes à la vie privée

Etiquettes de scellage avec des motifs d'ADN qui font partie de l'enquête médico-légale de la police sur une scène de crime. Illustration

Etiquettes de scellage avec des motifs d'ADN qui font partie de l'enquête médico-légale de la police sur une scène de crime. Illustration — Jeppe Gustafsson/Shutterstock/SIPA

Une découverte aussi enthousiasmante qu’inquiétante. Des scientifiques sont parvenus à capturer de l’ADN humain dans l’environnement. Cette découverte pourrait déboucher sur des applications pour la médecine, l’environnement ou la criminalistique. Mais elle pose un problème éthique, au vu de la facilité avec laquelle ces traces de vie humaine ont été récoltées, avertissent les auteurs de l’étude parue lundi dans Nature Ecology and Evolution. Eux-mêmes surpris par les résultats de leurs travaux, ils appellent à poser des « garde-fous » contre des atteintes à la vie privée.

Développée récemment, la technique d’ADN environnemental est utilisée pour traquer des espèces sauvages et mieux connaître la biodiversité. Elle consiste à prélever des échantillons dans les milieux naturels des animaux, qui laissent des traces génétiques dans leur sillage via les cellules (peau, poils, écailles…) qu’ils perdent en permanence.

Une découverte involontaire


L’être humain n’échappe pas à la règle, répandant son ADN - le support de l’information génétique propre à chaque individu - partout où il passe : en foulant la plage, en se baignant, en toussant et postillonnant dans l’air ou en tirant la chasse d’eau… Des empreintes habituellement furtives, que les scientifiques ne s’attendaient pas à capturer à si grande échelle, selon l’étude.

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dimanche 14 mai 2023

Deborah Levy : "Dans tous mes livres, j’essaie de trouver le câblage caché dans la boîte à fusibles"

Jeudi 11 mai 2023

Deborah Levy - Sheila Burnett

Nous recevons la poétesse et romancière britannique Deborah Levy à l'occasion de la parution de son nouveau roman "La position de la cuillère" aux éditions du sous-sol.


Avec

La position de la cuillère est un recueil de textes dans lesquels l'écrivaine anglaise se confie sur les artistes qui l'ont inspirée depuis sa jeunesse, de Colette à Lee Miller, en passant par Simone de Beauvoir, Sigmund Freud et Edouard Manet. A travers ces essais intimes Deborah Levy propose un traité de l'indiscipline.

La psychanalyse à la rescousse de la page blanche

"Ce que je retiens de Lacan, c’est que quand vous êtes coincé sur un brouillon, que vous vivez le syndrome de la page blanche et que vous n’arrivez plus à avancer, cela signifie que l’inconscient s’est refermé. Lacan dit que, quand les lèvres de l’inconscient s’ouvrent, quelque chose de très intéressant en sort. Dans ce sens, j’ai une confiance totale dans le projet psychanalytique. Je parle beaucoup de l’écrivain britannique Ballard, que j’adore, et qui a écrit ceci : " j’essaie de trouver la logique inconsciente à l’œuvre, sous la surface, et de trouver le câblage caché." Je crois que, pour tous les livres, il s’agit de trouver le câblage caché dans la boîte à fusibles."

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Comment réformer l’image de la retraite ? La psychanalyste Claude Halmos répond

Publié le 12 mai 2023

Claude Halmos  Psychanalyste

« Le divan du monde ». Dans cette chronique, la psychanalyste s’appuie sur vos témoignages et vos questionnements pour comprendre comment l’état du monde percute nos vies intimes.

le divan du monde — illustration de la chronique, version web

Des centaines de milliers de Français sont descendus dans les rues pour s’opposer à la réforme qui repousse l’âge du départ à la retraite. Interrogés lors des manifestations, ils ont dit combien, s’ajoutant à des conditions de vie rendues de plus en plus difficiles par l’inflation, cette réforme était pour eux d’une violence inacceptable. Et beaucoup ont souligné que, les confrontant à la crainte d’une dégradation de leur état physique au moment où ils pourraient cesser de travailler, elle leur donnait le sentiment d’être des objets qu’une logique économique dépourvue d’humanité entendait utiliser aussi longtemps que possible.

D'où viennent nos médicaments ?

Vendredi 12 mai 2023

Des tablettes de médicaments. ©Getty - valentyn semenov / 500px

Nous disposons d’une pharmacopée immense et, globalement, très efficace pour soulager nos petits maux comme nos maladies plus sérieuses. Mais, ne vous êtes-vous jamais demandé d’où provenaient nos médicaments ?

La médecine ne peut pas tout, mais elle fait beaucoup. De plus, elle progresse tous les jours. Certains de nos remèdes sont très anciens, d’autres sont bien plus récents. On les tire du monde naturel qui nous entoure, que ce soit des plantes, des animaux ou des minéraux. L’aspirine et l’arnica nous viennent de plantes ; le Smecta est un dérivé d’une argile, la smectite, qui est un minéral.

Invention du médicament : comment cela s’est-il passé ?

Chez nos ancêtres, les médicaments étaient l’aboutissement d’une démarche empirique. Ils mangeaient une plante ou appliquaient un onguent sur une plaie. Ça marchait ou pas. Un certain nombre d’essais ont d’ailleurs dû se terminer tragiquement. Une telle approche a été universelle. Les ethnologues ont montré sa diversité au sein des sociétés sur tous les continents, notamment en regard des flores locales.

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Interview Pharmacies virales : «La motivation mercantile du pharmacien transforme le patient en client»




par Jennifer Padjemi   publié le 13 mai 2023

Le pharmacien Alexis Sean pointe la dérive du secteur, qui privilégie la dimension commerciale au détriment de l’aspect strictement médical. Et invite ses confrères à redéfinir leur pratique.
publié le 13 mai 2023 à 12h20

Docteur en pharmacie et pharmacien d’officine, Alexis Sean est également expert auprès de la Haute Autorité de santé. Dans ses travaux de recherche, il s’intéresse aux mutations de la pharmacie d’officine pour un meilleur accès aux soins.

Comment revenir vers une séparation bien distincte entre pharmacie et parapharmacie ? Le flou semble volontairement entretenu.

Deux acteurs jouent un rôle clé. Les laboratoires de parapharmacie, pour commencer. Par des artifices de packaging, certains produits rappellent le médicament, ce qui les valorise aux yeux du consommateur. D’ailleurs, certains médicaments font le chemin inverse et demandent le statut de dispositif médical ou de complément alimentaire, car moins contraignant au niveau réglementaire. Ces mécanismes contribuent à maintenir le flou auprès des consommateurs. Ainsi, le pharmacien doit effectuer une sélection pertinente des produits de parapharmacie sur la base de critères objectifs comme les recommandations de sociétés savantes [des associations d’experts, ndlr].

« Tandis que les pays riches siphonnent les médecins africains, ils envoient en Afrique leurs praticiens via l’ONU et les ONG »

Publié le 13 mai 2023

Par Philippe Bernard Editorialiste au "Monde"

La tendance des pays développés à faire leur marché dans les Etats pauvres n’a fait que croître depuis une vingtaine d’années, analyse Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde », dans sa chronique.

Vue d’Afrique, l’expression « déserts médicaux », qui désigne les zones du territoire français où consulter un généraliste relève de la gageure, peut sembler déplacée, voire provenir d’une autre planète. Non seulement parce que le continent compte 20 médecins pour 100 000 habitants (10 au Sénégal, 80 en Afrique du Sud), contre 320 en France, mais aussi parce que, extravagant paradoxe, les pays du Sud subventionnent de fait les systèmes de santé des pays riches en expatriant nombre de médecins formés chez eux. Notre « besoin » de docteurs étrangers est tel que le projet de loi sur l’immigration – défendu, retiré, puis de nouveau brandi par le gouvernement – prévoit, au moins dans sa mouture initiale, la création d’une carte de séjour spécifique destinée à attirer en France les professionnels de santé étrangers.

Philosophie «Eloge des vertus minuscules» de Marina van Zuylen, la tempérance sans modération

par Robert Maggiori  publié le 10 mai 2023

La chercheuse franco-américaine revalorise le médiocre et fait l’apologie des mérites discrets, contre la course à la performance contemporaine.

Déjà, «peut mieux faire» est terrible. L’appréciation humilie l’élève qui a cru faire de son mieux. Mais il y a pire. C’est : «assez bien». Elle devrait réjouir, elle fait pleurer ou rougir : car le bien qu’on a atteint ne serait pas un vrai bien, et il faudrait un rien, encore un petit reproche, pour que ce soit un mal. Autant rater, s’enfoncer dans l’échec, plutôt que de rester le bec dans cette eau trouble dont on ne sait si elle a le goût du blâme ou de la louange. Les bacheliers l’entendent : une mention «assez bien», attestant qu’on a quand même bien fait, mais tout juste, n’ouvre aucune porte. Et les moralistes le confirment : si l’on est seulement «assez courageux», c’est qu’on demeure un peu pleutre, et si on se montre «assez vertueux» c’est que la vertu qu’on a est une petite vertu, comme une confiance qui, si elle n’est pas entière, est déjà méfiance ou défiance.