20 Minutes avec AFP Publié le 15/05/23
DONNÉES TRÈS PERSONNELLES Les scientifiques qui ont capturé de l’ADN humain dans le sable, l’eau et même l’air appellent à poser des « garde-fous » contre des atteintes à la vie privée
Etiquettes de scellage avec des motifs d'ADN qui font partie de l'enquête médico-légale de la police sur une scène de crime. Illustration — Jeppe Gustafsson/Shutterstock/SIPA
Une découverte aussi enthousiasmante qu’inquiétante. Des scientifiques sont parvenus à capturer de l’ADN humain dans l’environnement. Cette découverte pourrait déboucher sur des applications pour la médecine, l’environnement ou la criminalistique. Mais elle pose un problème éthique, au vu de la facilité avec laquelle ces traces de vie humaine ont été récoltées, avertissent les auteurs de l’étude parue lundi dans Nature Ecology and Evolution. Eux-mêmes surpris par les résultats de leurs travaux, ils appellent à poser des « garde-fous » contre des atteintes à la vie privée.
Développée récemment, la technique d’ADN environnemental est utilisée pour traquer des espèces sauvages et mieux connaître la biodiversité. Elle consiste à prélever des échantillons dans les milieux naturels des animaux, qui laissent des traces génétiques dans leur sillage via les cellules (peau, poils, écailles…) qu’ils perdent en permanence.
Une découverte involontaire
L’être humain n’échappe pas à la règle, répandant son ADN - le support de l’information génétique propre à chaque individu - partout où il passe : en foulant la plage, en se baignant, en toussant et postillonnant dans l’air ou en tirant la chasse d’eau… Des empreintes habituellement furtives, que les scientifiques ne s’attendaient pas à capturer à si grande échelle, selon l’étude.
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