Vendredi, 19/05/2023
Il y a soixante ans, en 1963, le grand neurophysiologiste espagnol José Delgado fit à Cordoue une démonstration spectaculaire au cours de laquelle il réussit à stopper l'élan d'un taureau en stimulant une aire cérébrale particulière (le noyau caudé), à l’aide d’un transmetteur radio. Ce génial précurseur des implants cérébraux poursuivit ses recherches pendant une vingtaine d’années, mettant notamment au point, dès 1974, le premier casque capable de délivrer à un cerveau humain des impulsions électromagnétiques contrôlées.
Depuis, les recherches visant à la fois à contrôler certaines fonctions cérébrales et à traiter certaines pathologies par des impulsions électromagnétiques, et à utiliser le cerveau comme télécommande cérébrale pour actionner des dispositifs externes, n’ont cessé de se développer, profitant des extraordinaires progrès en termes de puissance et de miniaturisation des composants électroniques, ainsi que des avances non moins impressionnantes des logiciels utilisant l’intelligence artificielle.
[...] Il y a quelques jours, des chercheurs chinois dirigés par le Professeur Ma Yongjie, neurochirurgien à l’Université médicale capitale de l’hôpital Xuanwu (Pékin), ont annoncé avoir mené avec succès l’une des premières expériences d’interface faiblement invasives cerveau-ordinateur (BCI) au monde sur un singe (Voir Interesting Engineering). Les techniciens chinois ont réussi à identifier puis recueillir des signaux électroencéphalographiques (EEG) après avoir placé un électroencéphalographe interventionnel sur la paroi cérébrovasculaire d’un singe en utilisant une chirurgie mini-invasive. Ce système permet une commande active d’un bras robotique par la pensée.
[...] Très récemment, aussi, des chercheurs américains ont annoncés qu’une puce neuronale, baptisée “NeuroPort Array”, développée par Blackrock Neurotech depuis une vingtaine d’années, attendait son autorisation de mise sur le marché pour être implantée sur de nombreux patients souffrant de diverses pathologies touchant l’ouïe ou la vision ou de troubles psychiatriques.
[...] Enfin, le 1er mai dernier, une nouvelle étude américaine a fait grand bruit : des scientifiques de l’Université d’Austin, au Texas, ont annoncé avoir mis au point un décodeur qui, via l’imagerie cérébrale et l’intelligence artificielle, arrive à traduire en langage la pensée d’une personne sans qu’elle ait besoin de s’exprimer. L’objectif principal de ce "décodeur de langage" est d’aider des patients ayant perdu l’usage de la parole à communiquer leurs pensées via un ordinateur.
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