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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 6 août 2022

Expérimentation Cannabis médical : «Personne ne parle de miracle mais le retour est positif»

par Charles Delouche-Bertolasi   publié le 1er août 2022

A compter de ce lundi, le cannabis médical est autorisé en Suisse alors qu’en France, une expérimentation très encadrée se poursuit. Pour Nicolas Authier, médecin français spécialisé en addictologie, «c’est un traitement du patient souffrant de douleur plutôt qu’un traitement de la douleur elle-même».

Prescrire du cannabis médical sans autorisation exceptionnelle : voilà la petite révolution que vont connaître les médecins suisses dès le 1er août avec l’entrée en vigueur d’une modification de la loi helvète datant de mars 2021. Le texte prévoit d’annuler l’interdiction du cannabis pour des raisons médicales et la fin de l’autorisation nécessaire de l’Office fédéral de la santé publique pour toute prescription. L’interdiction de commercialisation étant de fait levée, des milliers de patients devraient pouvoir accéder plus facilement aux médicaments à base de la plante séculaire, notamment les personnes atteintes de cancer ou de sclérose en plaques. Nicolas Authier, médecin psychiatre spécialisé en pharmacologie et addictologie, analyse cette avancée de la Suisse et décrypte la situation française.

Pensez-vous que cette avancée suisse soit duplicable en France ?

Lors des phases d’audition qui ont précédé le lancement de l’expérimentation du cannabis médical en France, nous avons interrogé les représentants suisses. Jusqu’alors, le modèle suisse était basé sur des médecins accrédités. Désormais, ils veulent élargir l’accessibilité pour permettre à plus de patients de pouvoir prétendre à ces traitements. Je ne pense pas que ce sera le modèle qui sera retenu en France car il n’est pas possible d’un point de vue réglementaire.

Où en est-on de l’expérimentation française ?

Ce qu’on a retenu est très proche de ce qui se fait à l’étranger, à l’exception du traitement du glaucome et des douleurs chroniques larges. Il y a toujours des revendications et des souhaits d’élargir les pathologies retenues. C’est une possibilité si les preuves scientifiques existent. Au sein du comité scientifique de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), nous continuons de faire des auditions, notamment des spécialistes de l’addiction, de la psychiatrie. S’il y a une littérature scientifique avec un niveau de preuve suffisant, cela permettra de rajouter ces indications.

Plus d’un an après son lancement, quels sont les enseignements de cette expérimentation ?

L’expérimentation se termine officiellement le 26 mars 2023. Début août, nous serons à 1 900 patients inclus. Nous sommes sur une moyenne de 100 nouveaux patients inclus par mois. Les spécialistes de l’épilepsie, de l’oncologie ou encore de la douleur semblent être satisfaits de pouvoir disposer de ce nouvel outil thérapeutique. Bien entendu, personne ne parle de miracle mais le retour est positif, aussi bien pour les patients que pour les professionnels de santé. Pour des patients qui sont en échec thérapeutique ou à qui on ne peut pas prescrire des antalgiques opioïdes, le cannabis médical est une alternative intéressante. Il permet d’améliorer le sommeil, de diminuer l’anxiété, d’améliorer l’activité physique et parfois de permettre la reprise de l’emploi. C’est un traitement du patient souffrant de douleur plutôt qu’un traitement de la douleur elle-même.

Quelles sont les priorités à l’approche de la fin de l’expérimentation ?

Nous devons résoudre deux questions. D’abord, celle du statut du cannabis qui n’est toujours pas officiellement tranchée. S’il y a une légalisation, alors ces traitements devront entrer dans les cases «médicaments» prévues par le code de santé publique. Ensuite, il y a la question du remboursement. Les produits à base de cannabis ne répondent pas au chemin classique de la demande de remboursement d’un médicament avec autorisation de mise sur le marché. Ils ne seront pas non plus expertisés par la Haute Autorité de santé qui, d’habitude, constate l’amélioration du service médical rendu et permet ensuite de fixer le prix. Le remboursement sera-t-il donc décidé par un décret ministériel, comme ça avait été le cas pour l’homéopathie ? C’est un sujet très important.

La France va-t-elle légaliser le cannabis médical selon vous ?

Il y a deux possibilités : soit un passage à la généralisation ou légalisation du cannabis médical via une inscription dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui sera voté fin 2022. Soit la prolongation de l’expérimentation. Un rapport intermédiaire doit être rendu en septembre au gouvernement : si nous n’avons pas de signaux positifs au plus tard en octobre, il est peu probable qu’on ait une légalisation au printemps 2023.

Que répondez-vous à ceux qui voient la légalisation du cannabis médical comme une porte ouverte à la légalisation du cannabis tout court ?

Est-ce que le marché de la morphine fait la courte échelle au marché de l’héroïne ? Non. Ce marché, s’il est ouvert, sera extrêmement encadré et régulé. Il ne fera pas la courte échelle à quoique ce soit. Et puis, s’il y a une tendance allant vers la légalisation du cannabis, c’est plutôt celle du cannabis «bien être» avec les produits chargés en cannabidiol, la molécule non psychotrope du cannabis. C’est ce marché qui met le pied dans la porte plutôt que le cannabis médical qui va rester une niche. On est sur des profils d’usagers, un marché et une ampleur de consommation totalement différents. Le cannabis médical ne concernera peut-être que 150 000 patients traités contre au moins cinq millions d’usagers réguliers de cannabis récréatif.


A Harvard, les aventuriers du psychédélisme


 Molécule extraite d’un champignon hallucinogène, la psilocybine suscite un net regain d’intérêt, notamment au sein de la prestigieuse université américaine. « Le Monde » retrace son histoire, indissociable de celle d’un étonnant personnage obsédé par le sujet : le banquier Robert Gordon Wasson.

Du temps où il était soldat, Nicholas Ige ne portait guère les hippies dans son cœur. « A l’armée, on s’en moquait souvent. Désormais, je me surprends à parler comme eux, parfois », confie cet Américain de 30 ans, cheveux ras, muscles saillants. Il a servi dix ans sous les drapeaux, et dit avoir tué« au moins » quarante-six personnes en Afghanistan. « Il arrivait qu’on se congratule, entre militaires, juste après avoir éliminé un ennemi. » 

Aujourd’hui, Nicholas Ige a repris les études, à l’université Harvard, sur la Côte est des Etats-Unis, et assure être devenu « une meilleure personne ».

A l’entendre, le secret de cette transformation serait une molécule, la psilocybine, extraite d’un champignon hallucinogène, le psilocybe. Comme elle est interdite sur une grande partie du territoire américain, il s’en est procuré auprès d’un thérapeute clandestin. Une vingtaine de sessions, avec à chaque fois des doses importantes, et in fine ce constat positif : « La psilocybine m’a reconnecté aux autres, au monde. »

Vidéo- Marseille : à l'hôpital psychiatrique d'Edouard Toulouse, le syndicat SUD Santé se mobilise



08/02/2022 

Image par défaut de la provence

Au bord de la rupture, le personnel de l’Hôpital psychiatrique d'Edouard Toulouse s’est mobilisé ce midi pour dénoncer la fermeture de deux unités de soin au sein du centre hospitalier marseillais. Cela représente 20% de la capacité d’accueil de l’hôpital. A l’aide de ses "cafés de la colère", organisés tous les mardi à 13h, le syndicat SUD Santé veut se faire entendre. 

 

Comment juger la folie ? (1/4) Irresponsabilité pénale : «Imed ne connaît que l’enfermement et les médicaments»




par Chloé Pilorget-Rezzouk   publié le 2 août 2022 

Après de nombreuses récidives, Imed, manifestement inadapté, a trouvé une place dans un hôpital psychiatrique spécialisé. Un parcours chaotique, étalé sur quinze ans, qui montre la difficile articulation entre justice et médecine.

Le principe du droit selon lequel «on ne juge pas les fous» revient régulièrement au cœur du débat politique et juridique. L’émoi suscité par l’affaire Sarah Halimi, l’an dernier, a donné lieu à une réforme promulguée en janvier. Cet été, Libé raconte comment la justice s’empare du cas de ces malades mentaux, auteurs de délits ou crimes.

Dans le box de la 23e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris, en ce jour de printemps 2021, le corps filiforme d’Imed est traversé par une nonchalance et une agitation inhabituelles. L’homme de 31 ans a un je-ne-sais-quoi de différent. Un regard hagard, des gestes débordants, un discours fruste. Il est à moitié débraillé, son masque pendouille sous le menton. Du bout des doigts, il jette des bisous en l’air et dessine des cœurs. Souvent, son visage s’illumine de «sourires immotivés», comme disent les médecins. Laissant apparaître une denture noircie. «Quand on avait à juger son cas, on voyait tout de suite qu’il y avait un problème, se souvient un magistrat du siège. Dès qu’il arrivait à la geôle, il faisait un cirque pas possible, il commençait à se toucher la braguette devant tout le monde.»

Feux de fôret Dans la tête des pyromanes : «Ils sont dépendants d’un besoin d’excitation et d’adrénaline»

par Estelle Aubin  publié le 1er août 2022 

Alors que de nombreux feux sont recensés en France en ce début de période estivale, leur origine est souvent humaine et «volontaire». En cause notamment, les défaillances psychologiques des criminels.
Benjamin Polge / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Jeudi 2 juillet, un homme de 44 ans a fini par avouer avoir mis le feu à une forêt ardéchoise. La veille, un sapeur-pompier volontairea été placé en garde à vue, cette fois dans l’Hérault, pour «dégradations volontaires par incendie». Depuis trois ans, il se dit «pyromane», a-t-il avoué aux enquêteurs. Les incendies, nombreux cet été, sont «à 90 % d’origine humaine», estime Julie Palix, docteure en psychologie à l’Unité de recherche en psychiatrie et psychologie légales à Lausanne, qui a publié en 2015 une note dédiée aux incendiaires et aux pyromanes. Selon elle, la moitié d’entre eux sont volontaires.

“Je suis rentrée en hôpital psychiatrique à 17 ans. Je n'ai pas pu être diagnostiquée avant mes 27 ans”

Publié 






Laetitia était une jeune adolescente quand elle est reçue pour la première fois en hôpital psychiatrique en France. Il lui faut 10 ans pour qu’elle soit enfin diagnostiquée pour trouble de la personnalité bordeline. Elle revient sur son expérience en HP.

Je suis rentrée en hôpital psychiatrique à 17 ans. A l'époque, je ne me rendais pas compte que ça valait le coup qu'on me sauve la vie” explique Laetitia, qui a écrit la bande-dessinée “Comment survivre en hôpital psychiatrique (en fumant des tonnes de cigarettes)”. Ses parents l'emmènent aux urgences. Elle est ensuite transférée aux urgences psychiatriques de Saint-Anne, où elle restera quelques jours. “Un moment, on m'a enfin autorisée à avoir de la musique et mes amis m'ont apporté un CD avec tous les groupes de l'époque. La musique m'a aidée à tenir le coup”.

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vendredi 5 août 2022

Vague de chaleur : la prison de Fresnes surchauffe, les détenus suffoquent

par Romain Boulho  publié le 2 août 2022 

Le député insoumis Louis Boyard a visité le centre pénitentiaire lundi, au moment où une nouvelle vague de chaleur frappe durement les prisonniers qui demandent une douche par jour et des glacières.

Au stylo rouge, d’une écriture qui s’affaisse, un détenu liste des revendications. Dans la minuscule bibliothèque d’une division de la maison d’arrêt pour hommes de Fresnes (Val-de-Marne), treize prisonniers entrechoquent leurs désirs. Celui qui tient la plume, épaules larges et cou de buffle, commence l’inventaire par «un frigo». Enchaîne sur les douches, prises seulement une fois tous les deux jours. Un détenu, le crâne piqueté de gris, interrompt sa partie d’échecs et livre un paradoxe : «Quand il fait froid, la douche est froide. Quand il fait chaud, elle est chaude.» A Fresnes, les récentes vagues de chaleur ont durement frappé le bâtiment, très vétuste et surpeuplé – le sort des prisons françaises.

Une nuit aux urgences de La Roche-sur-Yon, qui filtre désormais les entrées en imposant aux patients un appel préalable au 15

Par  Publié le 4 aout 2022

Laetitia Preaud, aide soignante, transfère un patient vers la salle d'attente des Urgences du Centre hospitalier départemental (CHD Vendée) de La Roche-sur-Yon.

En Vendée, pour espérer une prise en charge, les patients doivent désormais passer par le 15 de 23 heures à 8 h 30. Objectif, préserver les urgences, en souffrance face au manque de soignants et à l’afflux de malades, particulièrement pendant l’été.

« Les journées se suivent mais ne se ressemblent vraiment pas » aux urgences, glisse Jordan Gendre, praticien hospitalier de 38 ans, le regard encore alerte malgré l’heure avancée. Les nuits encore moins, dans ces services hospitaliers qui accueillent des patients 24 h/24. C’est bien ce qui fait le sel du métier, pour les urgentistes de La Roche-sur-Yon installés autour d’une tarte aux fraises ce samedi 30 juillet, au sous-sol du Centre hospitalier départemental (CHD), à quelques pas de la salle du SAMU. Il est 2 h 30 du matin. Enfin, ils ont quelques minutes pour souffler et avaler un semblant de repas après un violent rush durant lequel tout s’est accéléré.

« Faut que les touristes aillent se coucher maintenant », lâche en riant un infirmier. Réflexion faite, ce ne sont que de « locaux » dont ce dernier s’est occupé ces dernières heures avec la structure mobile d’urgence et de réanimation (SMUR). Accident de moto, tentative de suicide médicamenteuse, hémorragie interne après un malaise… Tout semble s’être concentré autour de minuit, alors que la salle de régulation du SAMU, qui reçoit les appels au 15 et au 116 117 (médecine générale), était déjà en effervescence pour répondre aux nombreux appels estivaux de ce département touristique.

Fracture Pour réduire les inégalités sociales, une étude suggère de favoriser les amitiés entre riches et pauvres

par Arthur Quentin  publié le 2 août 2022

Une enquête publiée dans la revue «Nature» montre que les liens d’amitiés entre enfants issus de classes sociales opposées permettraient aux plus modestes de gravir plus facilement l’échelle sociale. 

Créer davantage de liens d’amitié entre riches et pauvres, serait-ce le meilleur biais pour permettre à «l’ascenseur social» de fonctionner ? C’est ce que suggère une étude publiée ce lundi dans la revue scientifique Nature. Cette dernière explique que pour un enfant issu d’un milieu modeste, vivre dans un environnement où les amitiés transcendent les classes sociales augmente considérablement le niveau de vie à l’âge adulte. Ainsi un jeune qui grandirait dans un quartier où 70% de ses amis sont riches verrait ses revenus futurs augmenter de 20%.

Au Mexique, veillées au champignon et nuits de vertiges chez Maria la chamane

Par  Publié le 4 août 2022

 A la poursuite du champignon magique » (2/6). A la fin des années 1950, un village mexicain, où officie une femme aux pouvoirs étranges, devient une destination prisée des passionnés de champignons hallucinogènes. Vient ensuite le temps des hippies et du tourisme de masse.

Depuis l’enfance, Blanche Gardin a toujours eu un « fond mélancolique ». Son sens de l’humour, la comédienne française l’a développé, dit-elle, grâce aux substances psychédéliques. Entre ses 17 ans et ses 30 ans, elle a notamment consommé de la psilocybine, un dérivé d’un champignon hallucinogène, le psilocybe. Une « expérience de la transcendance » qui l’a aidée à se sentir légitime à prendre la parole en public. « Avec ces produits, vous ressentez une dissolution de votre ego, une connexion très forte à ce qui vous entoure, confie celle qui est aujourd’hui âgée de 45 ans. Vous relativisez vos problèmes individuels. Le réel vous apparaît, alors, comme un peu ridicule. »

Dans sa vingtaine, l’humoriste part au Mexique. Elle cherche à participer à une cérémonie chamanique sous psilocybine. A bord d’un bus passablement amoché, elle rejoint Huautla de Jimenez, une ville du sud du pays spécialisée dans le tourisme psychédélique. « Dans un resto, je tombe sur une dame qui prépare des crêpes, raconte Blanche Gardin. Elle me regarde et pointe un chien immobile, dans l’entrée. “Il faut suivre le chien jaune.” Je m’exécute. Le chien m’amène jusqu’à une porte – il avait visiblement l’habitude de faire la navette. Là, une chamane me reçoit. C’était la nièce de Maria Sabina. »

Nos amies les bêtes et la santé publique

Serge Cannasse    26 juil. 2022

Les déclarations d’une élue du Parti Animaliste au Conseil de Paris viennent de déclencher les foudres de l’Académie de médecine. La dame propose en effet de reconnaître la place des rats comme « auxiliaires dans la gestion des déchets de la ville » et de renoncer à les éliminer et à les stigmatiser (en les renommant « surmulots »).

L’Académie note en préalable de son communiqué « qu’avec un ratio de 1,5 à 1,75 rat par habitant, Paris et Marseille feraient partie des 10 villes les plus infestées au monde. » Elle signale que le seuil d’alerte est atteint lorsque ces rongeurs deviennent visibles le jour dans les espaces publics (rues, parcs, jardins).

En effet, le Ratus norvegicus, de son nom savant, est une menace pour la santé publique, essentiellement du fait des zoonoses qu’il provoque.

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PMA pour toutes : un an et déjà la crise de croissance

par Virginie Ballet  publié le 1er août 2022

Un an après la promulgation de la loi ouvrant l’accès à la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes seules, la demande a explosé, entraînant d’importants délais, des difficultés d’adaptation, et, parfois, quelques déconvenues pour les concernées.

De l’aveu même de l’Agence de biomédecine, c’est une loi qui a «déjoué tous les pronostics, à de multiples égards». Adoptée le 29 juin 2021, et promulguée il y a un an jour pour jour, le 2 août, la dernière loi de bioéthique a ouvert l’accès à la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de lesbiennes et aux femmes seules. Depuis son entrée en vigueur à la parution des décrets gouvernementaux, le 29 septembre 2021, le moins que l’on puisse dire, c’est que ces nouveaux publics se sont largement saisis de ce nouveau droit. Première surprise : en majorité, ce sont plutôt des femmes seules (dans 53 % des cas, contre 47 % pour les couples) qui se sont manifestées. «Elles étaient davantage invisibilisées que les couples lesbiens, mais l’attente était aussi très forte chez elles», analyse Bénédicte Blanchet, coprésidente de l’association Mam’en solo. Loin d’un bilan tout rose, elle souligne au contraire «l’amertume et la colère» qui règne chez certaines de ses adhérentes, «qui se sont entendu dire qu’elles n’étaient pas dans les critères, car trop jeunes, alors que la loi ne précise pas de borne d’âge minimal, ou ont été victimes de questionnaires discriminants.»

Où sont les mères sur les photos de famille ?

par Wassila Belhacine.  publié le 3 août 2022 

Elles sont souvent absentes car dans la majorité des cas, elles sont derrière l’objectif. Un phénomène révélateur de la charge émotionnelle et de l’invisibilisation des mères dans les familles. 
publié le 3 août 2022 à 8h14

PHOTOS DE FAMILLE (3/6) Qu’elles soient planquées au grenier, classées en albums ou perdues dans nos smartphones surchargés, nous aimons tomber sur des photos de famille. Mais que nous disent-elles des modèles familiaux, de notre histoire individuelle et collective, ou de la vie politique? «Libé» enquête avec celles et ceux qui les collectionnent et les étudient.

Camille Gillet, 33 ans, compte sur les doigts d’une main les photos où elle apparaît avec son fils Nicolas (1). Dans l’un des trois clichés, qu’elle a tenu à développer, elle donne le sein à son nouveau-né à la maternité. Ses traits sont tirés par la fatigue mais on ne voit pas les larmes retenues à ce moment-là : «Je me rendais compte que mon compagnon ne me prenait jamais en photo», explique-t-elle. Bibliothécaire spécialisée en littérature jeunesse et mère de deux enfants, Laure a décidé de faire parler les chiffres : «Je figurais sur 45 photos sur les 450 annuelles, et plus de la moitié d’entre elles étaient des selfies !» En janvier dernier, comme pour se sentir moins seule, elle lance une question à la volée sur Twitter : «Mères de famille : on vous prend en photo, vous ?» Près de 400 interactions plus tard, la réponse est unanime : «Non».

UNE ÉTUDE CONCLUT À L'ABSENCE DE NOCIVITÉ DES JEUX VIDÉO SUR LA SANTÉ MENTALE

Le 30/07/2022 

Un visiteur de la Paris Games Week joue à un jeu vidéo, le 27 octobre 2016.

L’université d’Oxford a examiné les habitudes de jeu de 40 000 personnes durant six semaines. Elle estime que le temps passé sur les jeux vidéo n’aurait pas d'impact sur le bien-être des joueurs.

L’université d’Oxford a souhaité savoir si la pratique du jeu vidéo pouvait être dangereuse pour la santé mentale. Elle a donc réuni pas moins de 40 000 joueurs. Il s’agit de la plus grande étude menée à ce jour dans le domaine.

Une preuve forte

Durant six semaines, les chercheurs ont examiné le comportement des joueurs. En analysant leur manière de jouer, l’étude a pu éviter de se baser sur les déclarations des participants. Pour y parvenir, les chercheurs ont travaillé en collaboration avec sept éditeurs différents qui ont accepté de fournir directement leurs données, sans consultation préalable.

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Interview Jen Gunter : «La ménopause n’est pas un prélude à la mort mais une étape de la vie»

par Katia Dansoko Touré et photo Talia Herman.  publié le 31 juillet 2022 

Gynécologue obstétricienne américano-canadienne et militante féministe, Jen Gunter est l’autrice de «Ménopause Manifesto», un essai de quelque 400 pages qui lève notamment les tabous et déconstruit les mythes autour de ce qu’elle définit comme une «aventure existentielle».

«Il n’y a pas de démarche plus féministe que de parler à voix haute du corps ménopausé dans une société patriarcale», pose la gynécologue et obstétricienne américano-canadienne Jen Gunter dans Ménopause Manifesto (1). Dans nos sociétés occidentales, dit-elle, la ménopause (terme inventé par le médecin français Charles-Paul-Louis de Gardanne en 1816) est perçue comme la période de «l’âge critique», voire carrément qualifiée de «petite mort». Rappelons que ce phénomène concerne – généralement, mais il peut advenir plus tôt – les femmes âgées de 45 à 55 ans et correspond à l’arrêt de la fabrication d’œstrogènes (hormones féminines) par les ovaires. Il provoque l’arrêt des règles mensuelles et s’accompagne de troubles comme les bouffées de chaleur, la sécheresse vaginale ou les sautes d’humeur.

Jean Rouaud : « On peut fixer une date de départ en retraite, mais sa date de fin relève de la loterie de la vie, qui est truquée »

Publié le 30 juillet 2022

TRIBUNE

Pour « redécouvrir les activités essentielles », comme « la cuisine, le jardin, le faire soi-même », l’écrivain et Prix Goncourt appelle, dans une tribune au « Monde », à l’instauration d’un grand mi-temps compensé.

Le spectacle est annoncé. On commence à agiter la muleta de la retraite, et déjà les toros de tous bords se préparent à foncer tête baissée sur le linge écarlate pour y laisser leur empreinte, l’étirer, le dépecer ou le rapetisser, selon ce qu’ils nomment un impératif social ou le sens des réalités, lesquels s’accompagnent de la formule définitive : « Il faut savoir raison garder », leitmotiv des pauvres en esprit à l’imaginaire carencé.

On présentera ce débat sur la retraite comme la manifestation éclatante du fonctionnement démocratique, on s’étripera, on se félicitera du résultat ou on criera au scandale, et tout ce brouhaha politico-médiatique – et c’est peut-être sa finalité inconsciente – reviendra à accréditer cette idée que le corps central de toute existence est le travail, borné, d’un côté, par des années de formation (qui préparent à rentrer dans le grand corps, pas question d’y apprendre le chant des oiseaux) et, de l’autre, si tout se passe bien, par une offre permettant à ce grand corps malade d’avoir de quoi souffler, éventuellement sous assistance respiratoire. De sorte que c’est l’existence en son entier qui s’organise autour du sacro-saint labeur. Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà, de ta vie ? J’ai travaillé.

La molécule qui trie les bons et les mauvais souvenirs

Par   Publié le 4 août 2022

Une équipe américaine a mis en évidence le rôle de la neurotensine pour construire la mémoire, ouvrant de possibles pistes thérapeutiques.

Expression de divers gènes et protéines (blanc, rouge et vert) dans les neurones parmi les cellules du cerveau de la souris (bleu).

Le parfum de la rose ou le piquant de ses épines, la beauté d’un quatuor de Schubert ou l’alarme stridente de votre voiture, la douceur d’un premier baiser ou la douleur d’une première brûlure : notre cerveau trie chaque jour bons et mauvais souvenirs. Mais comment ce tri essentiel se produit-il ? Qui l’orchestre, et par quel moyen ? Une étude publiée le 20 juillet dans la revue Nature vient de lever un pan du rideau qui couvrait ce mystère, obstacle essentiel à la compréhension de nos émotions.

Au Japon, la peine de mort dans l’indifférence

Par 

L’Archipel reste, avec les Etats-Unis, le seul pays développé à appliquer cette sanction. Les exécutions sont menées dans une relative indifférence qui permet de maintenir le système dans une certaine opacité.

Au Japon, le menottage dans le dos est réservé aux condamnés à mort, le jour de leur exécution. Parfois, ils se débattent violemment et se déboîtent une épaule. L’exécution est-elle alors reportée ? « Non, elle est appliquée », explique un certain « M » dans « Les Secrets de la peine de mort révélés par un gardien » (Takeshobo, 2021, non traduit), manga d’Ichinose Hachi, réalisé sur la base de témoignages anonymes d’anciens employés, comme « M », du système pénitentiaire nippon. Un récit glaçant que le tabloïd Gendai a choisi de publier en ligne, mercredi 26 juillet, comme une invitation à réfléchir à la peine capitale, une démarche rare dans un Etat qui reste, avec les Etats-Unis, le seul pays développé à appliquer cette sanction.