par Alexandra Pichard publié le 29 juillet 2021
Jérôme (1) aurait pu être le soixantième policier à mettre fin à ses jours en 2019. Un soir d’avril, après une énième remarque de ses supérieurs, il s’enfile une bouteille entière d’alcool, met un message sur le groupe WhatsApp qu’il partage avec ses collègues et se tire une balle dans la bouche avec son arme de service. «Par miracle, la balle a ricoché et est sortie au niveau de la tempe», dit calmement le policier de 43 ans (dont vingt-deux passés dans l’institution) au visage fin et désormais en partie paralysé. «Professionnellement, on n’a pas été gâtés ces dernières années : j’ai vécu les attentats, les gilets jaunes… Des climats extrêmement anxiogènes», raconte-t-il dans sa chambre de la clinique de Val Dracy (Saône-et-Loire), où il est hospitalisé.