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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 22 avril 2021

Épidémie : l’aiguillage vers la sortie de crise

20 avril 2021






Face à une situation épidémique toujours préoccupante, le gouvernement cherche à éviter la propagation de variants, comme celui qui ravage le Brésil. La France a donc imposé une quarantaine aux voyageurs en provenance du Brésil, d’Argentine, du Chili et d’Afrique du Sud.

[...] Avec : Jean-Michel Pawlotsky, virologue au CHU Henri Mondor (APHP) et Steve Pascolo, chercheur à l'hôpital universitaire de Zurich et co-fondateur de CureVac.


Le portrait Jean-Daniel Lelièvre, piqué au vif

par Eric Favereau et photo Cyril Zannettacci. Vu  publié le 21 avril 2021

Expert à la Haute Autorité de santé, l’immunologue spécialiste des vaccins fait aussi face aux troubles autistiques qui touchent l’un de ses enfants.

Il a un côté adolescent, des cheveux grisonnants en bataille, le visage un peu perdu d’un marin rentrant du Vendée Globe, un regard parfois fatigué, une façon calme de vous répondre. Qui pourrait deviner qu’il est aussi chanteur lyrique avant d’être cet expert des vaccins que l’on sollicite souvent dans les médias ?

Ces mois-ci, Jean-Daniel Lelièvre ne chante plus. Il n’arrête pas. Il a encore dû plancher sur le vaccin AstraZeneca et le problème de la deuxième dose pour les moins de 55 ans. Cette population est la plus à risque de faire une thrombose – même si la probabilité est infime – et ce vaccin ne leur est désormais plus administré. «On sait qu’une seule dose de vaccin n’est pas suffisante pour assurer une immunité au long cours. Il a donc été décidé d’utiliser un autre type de vaccin pour la seconde dose, cette fois à ARN.» Voilà. Il est plus clair que la Haute Autorité de santé, qui, au début des interrogations sur AstraZeneca, a pu afficher un «circulez il n’y a rien à voir !» très français. Lui veut expliquer. «C’est mon boulot, je ne suis pas là pour donner des ordres. Les gens sont assez grands. Je suis là pour informer.»

Casse-tête Mon nombre est personne

par Erwan Cario  publié le 21 avril 2021 

Dans son dernier essai, «le Livre des nombres», Hervé Lehning raconte la passionnante aventure de ces suites de chiffres aujourd’hui omniprésentes. C’est l’occasion de redécouvrir que les nombres ont une histoire et que leur existence même n’avait rien d’évident. C’est l’occasion aussi de revenir avec lui sur certaines des notions les plus fondamentales.

On n’aurait jamais dû demander à Hervé Lehning quel était son problème mathématique préféré. Dans sa réponse, il ne précise évidemment que l’énoncé : «Comme il me faut choisir une seule énigme, je citerai les concombres de Halmos : les concombres contiennent 99 % d’eau. On en laisse reposer 500 kilos pendant une nuit, et le lendemain, ils ne contiennent plus que 98 % d’eau. Quel est alors leur poids ?» S’il n’a pas indiqué la solution, ce n’est bien sûr pas un oubli malencontreux, c’est sans aucun doute par respect pour la notion même de problème, qui n’a d’intérêt que si on s’y attelle. Quitte à aller voir les solutions à la fin du livre, comme dans le dernier ouvrage du brillant vulgarisateur des mathématiques, le Livre des nombres (ce problème n’y est pas, mais il y en a plein d’autres). Quitte à lire cet article jusqu’au bout. On ne va pas vous laisser en plan avec tous ces concombres, promis.

Reportage A Joinville-le-Pont, un HLM en peines d’ascenseurs

par Romain Boulho et photos Cyril Zannettacci. Vu  publié le 19 avril 2021 

Dans une tour de quinze étages de la résidence Barbusse, les habitants sont régulièrement obligés de prendre les escaliers. Une souffrance du quotidien.

Thierry se sent comme un paria. Il le dit avec le débit du convaincu : sans buter sur les mots, sans filtre pour masquer ses émotions. Dans sa résidence HLM de Joinville-le-Pont (Val-de-Marne), rue Henri-Barbusse, les ascenseurs sont systématiquement en panne et paralysent la vie des résidents. Le bâtiment B, le sien, une tour de quinze étages, est particulièrement touché. En mars, les deux machines sont restées simultanément à l’arrêt pendant une dizaine de jours. Comme en juin, comme en juillet, comme souvent. Le premier ascenseur, réparé, a de nouveau flanché. Les portes du deuxième sont maintenues closes depuis trois mois par deux vis noires. Condamnées. Le bailleur privé, Logirep, a collé une affiche, et esquissé la perspective d’un CDI («Votre ascenseur est à l’arrêt, et ce pour une durée indéterminée») mais compte sur l’indulgence des résidents (la «compréhension»).

Le distancialisme est-il un humanisme ?

par Geneviève Delaisi de Parseval, psychanalyste  publié le 22 avril 2021

La notion de distanciation s’est imposée dans le vocabulaire courant depuis le début de la pandémie de Covid-19. Elle est devenue l’expression même des gestes barrières et le symbole des restrictions sanitaires destinées à freiner l’expansion du virus dans la population. Mais elle apparaît aussi comme l’indice d’une évolution plus profonde de nos sociétés et de nos modes de vie, imprégnés de plus en plus par la logique du sans contact inhérente au développement du capitalisme numérique.

L’impératif sanitaire de la « distanciation »

La distanciation n’est pas la distance. Celle-ci renvoie au fait brut d’un écart mesurable (selon une unité invariable, le mètre par exemple) entre la position de deux ou plusieurs éléments dans l’espace. Or la distanciation signifie non pas seulement la mesure d’un écart existant, mais la production d’un tel écart là où il n’y en avait pas, là où peut-être on n’en avait pas jusque-là ressenti le besoin. Ce besoin n’est sans doute pas naturel : on peut d’ailleurs le dater assez précisément dans le temps, en faisant remonter le concept de « social distancing » à la pandémie de grippe espagnole et à sa mise en œuvre par le médecin américain Max C. Starkloff en 1918 sous la forme d’une fermeture de tous les lieux publics et d’une interdiction des rassemblements de plus de 20 personnes. Ce type de mesures a eu un impact majeur en termes de santé publique : une étude menée dans la ville de Sydney a pu évaluer à plus de 200 000 le nombre de vies sauvées en 1919 avec la mise en place de ces mesures de distanciation sociale.

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6 questions que vous avez toujours voulu poser à un psy

 Caducee.net

20 avril 2021 

Une tribune de Caroline Ulmer-Newhouse, psychanalyste et psychopraticienne, du comité psychologue.net

Je vous apporte six éclairages basés sur mon expérience en consultation et les questionnements de mes patients sur le métier et le déroulement d’une thérapie. Que vous souhaitiez commencer une thérapie ou bien que vous ayez déjà poussé la porte d’un cabinet, voici ce que vous avez toujours voulu savoir sur les psys.

  1. Est-ce normal de développer des sentiments pour son thérapeute ?

En général, la thérapie est déséquilibrée dans la mesure où le patient ne sait pas grand-chose du psy auquel il livre pourtant ses pensées les plus intimes. Cette situation peut favoriser l’émergence de sentiments envers lui. Cela fait partie du processus psychothérapique. C’est ce qu’on appelle le transfert. En revanche, le psy ne doit pas en être dupe. Le transfert du patient ne s’adresse pas à lui, puisqu’il s’agit de sentiments réactualisés en séance, mais éprouvés dans l’enfance à l’égard des premières figures d’attachement, autrement dit des parents.

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Plaidoyer pour une poésie animale avec Vinciane Despret

LE 21/04/2021

À retrouver dans l'émission

LA GRANDE TABLE IDÉES

par Olivia Gesbert

La philosophe et psychologue Vinciane Despret passe par la littérature pour donner la parole à un peuple qui ne l'a pas, des poulpes aux araignées, dans "Autobiographie d'un poulpe et autres récits d'anticipation" (coll. "Mondes sauvages", Actes Sud, avril 2021). 

Poulpe en noir et blanc
Poulpe en noir et blanc Crédits :  Gary Mayes - Getty

Vinciane Despret est philosophe, psychologue et professeure à l’université de Liège. Auteure de nombreuses parutions dédiées aux animaux -nous la recevions en 2019 à La grande table des idées autour de son ouvrage Habiter en oiseau-, elle revient aujourd'hui avec Autobiographie d'un poulpe et autres récits d'anticipation (Actes sud, avril 2021). 

Je trouve que les scientifiques par moments font parler la poésie du réel. (...) Certains ne tentent plus tellement d'expliquer mais de bien décrire, de bien faire le recensement de la très grande diversité de ce qui nous entoure et de ce qui peut nous impliquer. (Vinciane Despret)

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L’espoir peut s’apprendre

Ilona Boniwell Publié le 23/04/2021

Pessimiste repenti, Martin Seligman, le fondateur de la psychologie positive à la fin des années 1990, est le meilleur ambassadeur de sa discipline. Récit de son parcours réussi vers l’optimisme.

• ARMAND KHOURY 

Le célèbre psychologue américain Martin Seligman n’a pas toujours été heureux. Après une jeunesse difficile (fils de réfugiés juifs, il fut victime de discrimination et a connu la pauvreté), il était plutôt maussade, pessimiste et cynique. Pourtant, cet homme est devenu le plus important chercheur dans les domaines du bonheur et de l’optimisme, et il a fondé la psychologie positive. Son histoire personnelle constitue la meilleure preuve de l’efficacité de la discipline qu’il a créée.

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La schizophrénie : une maladie complexe mais pas incurable

Publié le 22 avril 2021

Souvent assimilée, à tort, à une double personnalité, la schizophrénie est longtemps restée une maladie mystérieuse de la psychiatrie. Depuis plusieurs années, ses causes et symptômes sont de mieux en mieux identifiés, permettant une meilleure prise en charge des patients.  

Complexe et chronique, la schizophrénie est une maladie qui touche près de 600 000 personnes en France. Contrairement aux idées reçues, véhiculées par le mot lui-même (qui vient du grec et se traduit par « fendre l’esprit »), elle ne correspond en rien à un dédoublement de la personnalité. « La schizophrénie est un dysfonctionnement du cerveau qui provoque une altération de la perception de la réalité », déclare Vincent Laprévote, professeur de psychiatrie à l'Université de Lorraine et psychiatre au Centre Psychothérapique de Nancy. Ces dernières années, de nombreux progrès ont été réalisés pour mieux comprendre et soigner la maladie. Diagnostiquée le plus tôt possible, la schizophrénie peut être maîtrisée et les épisodes psychotiques anticipés, améliorant sensiblement la qualité de vie des patients.  


Triage des patients en psychiatrie à cause du manque de lits

22.04.2021

En ce moment, dans les hôpitaux luxembourgeois, les psychiatres doivent faire un tri pour décider quel patient va obtenir un lit à l'hôpital. 

Le président de la Société luxembourgeoise de Psychiatrie, le docteur Paul Hédo, a déclaré jeudi sur la radio 100komma7 que dans les services de psychiatrie pour adultes, il fallait chaque jour décider s'il fallait laisser partir certains patients pour pouvoir en prendre d'autres.

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mercredi 21 avril 2021

Psychiatrie : ensemble le 2 mai 2021 !

La pandémie vient rappeler que l’équilibre, le développement du sujet humain sont liés à son environnement social, culturel. Les soins nécessitent tact, parole, écoute pour accueillir la souffrance et la maladie. Pourtant la politique actuelle instaure des contraintes normatives, des dispositifs de contrôle aux dépens de la qualité des soins, de la liberté du choix des thérapeutiques adaptées.

Les collectifs L' Appel des appels, Le Collectif des 39 et Le Printemps de la Psychiatrie lancent cet

APPEL A UNE MOBILISATION DES PRATICIENS DU SOIN PSYCHIQUE

La pandémie vient de nous rappeler ce que constatent tous les jours dans la prise en charge des souffrances psychiques et sociales les professionnels du soin. L’équilibre et le développement du sujet humain dépendent étroitement de son environnement social et culturel. Les relations humaines exigent un soin, un souci, une sollicitude qui mobilisent tact, délicatesse et parole pour accueillir et traiter la vulnérabilité spécifique de notre humanité. Et ce d’autant plus lorsque le sujet humain, conjecturalement ou structuralement, est en proie à l’angoisse et à la détresse.

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Neurosciences contre psychothérapie : une nouvelle bataille autour de l’autisme ?




par Eric Favereau  publié le 20 avril 2021

Alors que vient d’être publié un arrêté permettant le remboursement de consultation d’un psychologue sur le dépistage des troubles autistiques, une partie du monde de la psychiatrie s’insurge.


Serait-on en train d’assister à un nouvel épisode de la guerre sur l’autisme, entre d’un côté les partisans de thérapies cognitives et comportementalistes, très liées aux neurosciences, et de l’autre ceux qui mettent en avant la psychothérapie ? En tout cas, ces derniers, par le biais de trois collectifs (l’Appel des appels, le Collectif des 39, et le Printemps de la psychiatrie) appelaient ce week-end à «une mobilisation générale» le 2 mai «des praticiens du soin psychique».

Le remboursement des psychologues, la fausse bonne idée de la Cour des Comptes - BLOG

19/04/2021

Par Valentine Legoux - des Mazery Psychologue et psychothérapeute

Un remboursement, oui, mais pas n’importe comment.

SANTÉ MENTALE - La crise sanitaire actuelle met en lumière l’importance de la santé psychique, et le rôle majeur des psychologues.

La Cour des Comptes préconise la généralisation d’une expérimentation de remboursement menée dans 4 départements depuis 2018. L’objectif: désengorger les centres de consultation publics, et économiser le coût des traitements.

Si les psychologues ne peuvent que s’associer à une démarche de remboursement et s’en réjouir, la forme annoncée est très éloignée de la réalité et mènera à un parcours maltraitant, incohérent, voire repoussant pour le patient. Les psychologues se soulèvent aujourd’hui pour dénoncer ces conditions et éviter qu’elles ne se généralisent. Leur objectif : faciliter l’accès au soin psychique.

Alors que la notion de remboursement est largement diffusée dans les médias, la parole des principaux intéressés, elle, n’est pas relayée, et les conséquences réelles de telles mesures restent inconnues du grand public. Soucieux de l’accès à leur expertise, les psychologues se manifestent pour dénoncer ce qui s’avérera un véritable parcours du combattant pour les patients, alors que les besoins n’ont jamais été aussi grands.

« La vraie folie c’est quand la raison pense qu’elle a raison »

Communiqué du collectif national
Inter-collèges des psychologues hospitaliers

« La vraie folie c’est quand la raison pense qu’elle a raison » 1

L’arrêté du 10 Mars 21 relatif à la « définition de l’expertise spécifique » des psychologues sur les « plateformes d’orientation – coordination » qui concorde avec la proposition de Loi d’une instance ordinale sans aucune concertation préalable avec les corps intermédiaires, s’inscrit dans l’orientation hautement contestable du remaniement de la loi santé 2022.

Il n’est pourtant pas difficile à ce jour de mesurer la responsabilité des prétentions réformatrices de la logique gestionnaire et managériale qui ont mené l’hôpital au bord du gouffre, la psychiatrie y tenant la place de laboratoire du désastre.
L’inflation de structures de surplomb, les postures hiérarchiques outrancières, le contrôle social et moral ininterrompu cachent difficilement l’inculture qui détruit jusqu’au cœur des métiers le délicat travail de rencontre avec la souffrance psychique.

Par cet arrêté dogmatique et autoritaire qui constitue en lui-même une atteinte frontale à la démocratie, cette logique affiche un peu plus au grand jour ses choix techniques afin de séparer son bon grain scientiste de « l’inutile ivraie » relationnelle.

Alice Davazoglou danse et dessine son exception

Par   Publié le 21 avril 2021

La jeune artiste et pédagogue évoque sa trisomie à travers plusieurs projets : un ouvrage, des ateliers et un spectacle étonnant, avec sa mère Françoise.

Françoise (gauche) et Alice Davazoglou, dans « De Françoise à Alice », aux Quinconces-L’Espal, scène nationale du Mans (Sarthe), en octobre 2020.

Sur la couverture du livre, on peut lire ce titre : Je suis Alice Davazoglou. Sur l’autre face : Je suis trisomique normale mais ordinaire. Selon l’humeur, on peut choisir d’entrer par un côté ou l’autre de l’ouvrage. Les deux font miroiter des portraits d’Alice, de ses amis Didier, Frédéric et Léa, de sa compagne Agathe Lacorne et de sa mère Françoise, écrits et illustrés par des dessins peints très colorés, aussi épurés qu’aiguisés dans le trait.

Aux manettes de cet objet littéraire et plastique, à savourer par tous les bouts, édité par L’échangeur-CDCN : Alice Davazoglou, 36 ans, porteuse de trisomie 21, danseuse et pédagogue. Elle se présente sur le fil de vingt et un mots ou idées comme « bonheur, colère, fêtes, gentillesse… ». Ses réponses, sortes de courts textes, proches de poèmes parfois, tissent le profil rayonnant d’une jeune femme décidée, fière, autonome qui « danse, lit, va au cinéma, est amoureuse ». Elle a d’abord écrit seule, puis relu ce que sa mère Françoise Davazoglou a finalisé sur ordinateur. Quant aux dessins à l’encre de chine et à la peinture, elle les réalise à partir de photos.

Héritage Psychogénéalogie : la thérapie par les racines




par Charles Delouche-Bertolasi  publié le 20 avril 2021

L’analyse selon laquelle les traumas se transmettent entre générations connaît un regain d’intérêt. Si cette discipline peut permettre aux patients de mieux comprendre leur histoire familiale, son manque d’encadrement favorise l’amateurisme.

Les maux vécus par nos parents ou nos aïeux peuvent-ils influencer nos vies ? Deuils inachevés, suicides, incestes, secrets de famille… Ces traumatismes aiguillent notre héritage psychique et peuvent être les sources de pathologies, d’angoisses, de souffrances : c’est le postulat de la psychogénéalogie, ou analyse transgénérationnelle, une méthode thérapeutique qui connaît un regain d’intérêt depuis quelques années.

Théorisée dans les années 70 par la psychologue française Anne Ancelin Schützenberger, cette discipline part du principe que les ascendants lèguent plus que des gènes, et que nous sommes tous porteurs d’un inconscient familial. Dans l’Héritage invisible, publié en janvier (éditions Larousse), la psychologue Evelyne Bissone Jeuffroy, élève de Françoise Dolto et disciple d’Anne Ancelin Schützenberger, décrypte les apports de la psychogénéalogie au fil d’expériences vécues par des personnes rencontrées dans le monde entier, à l’occasion de conférences et d’ateliers tenus par l’autrice.

Documentaire «Time», american drame

par Elisabeth Franck-Dumas  publié le 20 avril 2021

Le fascinant documentaire de Garrett Bradley, en lice pour les oscars samedi, retrace le combat d’une femme dont le mari purge une peine de soixante ans de prison.

Bill Gates s’est fendu de deux tweets pour saluer Time, espérant que le film sera, dimanche, «le premier documentaire tourné par une femme noire» à gagner un oscar. Claire Denis a déclaré sa flamme à son autrice, Garrett Bradley, dans une conversation avec la cinéaste diffusée sur le site de Variety. Et l’influent critique du New YorkerRichard Brody a décrété que le doc aurait dû être nommé aux oscars dans la catégorie meilleur film. Bref, ce beau film d’une heure et vingt minutes sur la vie d’une famille noire dont le père est incarcéré jouit d’un buzz conséquent, dont une large part revient en droit à son personnage principal, l’extraordinaire Sibil Fox Richardson, dite «Fox Rich». Magnétique présence à l’écran, impériale de ténacité, d’intelligence et d’amour, elle se bat depuis vingt ans pour que son mari, condamné à soixante ans de prison sans possibilité de conditionnelle pour un vol à main armé où personne ne fut blessé (elle-même, qui y participa, fut libérée au bout de trois ans et demi), jouisse d’une exceptionnelle révision et sorte du pénitencier où il croupit en Louisiane.

mardi 20 avril 2021

Prisons : "Pourquoi ne pas rénover" celles qui existent, interroge la contrôleure générale des lieux de privation de liberté

Publié 

Dominique Simonnot rappelle que de nombreuses prisons françaises sont en très mauvais état et que le taux d'occupation dépasse régulièrement les 100%.

Des détenus à la maison centrale de Saint-Maur (Indre), en février 2021 (illustration). (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

"Nos prisons sont dans un état lamentable", déplore mardi 20 avril sur franceinfo Dominique Simonnot, contrôleure générale des lieux de privation de liberté, alors que Jean Castex, en déplacement sur un chantier de construction d'une nouvelle prison à Lutterbach (Haut-Rhin), doit annoncer les sites retenus dans le cadre du plan de 15 000 nouvelles places voulu par Emmanuel Macron.

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Critique Le «malheureux», figure discrète de la révolte

par Simon Blin  publié le 19 avril 2021

Dans «De si violentes fatigues», le chercheur Romain Huët, longtemps bénévole dans un service d’écoute des personnes dépressives, explore le phénomène d’épuisement existentiel. Selon lui, le désaveu pour la vie exprime paradoxalement une forme de subversion politique.

Après plus d’un an de pandémie, les Français ont le moral dans les chaussettes. Les études sont unanimes : si l’on s’est occupé de soigner les malades du coronavirus, certains ont vécu un choc bien moins visible et qui inquiète sérieusement les spécialistes. Au point qu’Emmanuel Macron a annoncé l’organisation d’Assises de la santé mentale et de la psychiatrie cet été. Isolement, anxiété, dépression, troubles du sommeil… l’Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte sur les dégâts à long terme de la crise sanitaire et des restrictions liées au Covid-19. Car même en bonne santé, même quand tout va bien, a priori, sur le papier, les experts constatent une épidémie du sujet «épuisé». On appelle ça la «fatigue pandémique».

L'un des experts psy de l'affaire Sarah Halimi s'explique : "l'irresponsabilité pénale s'imposait" Entretien exclusif

Propos recueillis par    Publié le 

Entretien exclusif

L'expert psychiatre Paul Bensussan avait examiné le tueur de Sarah Halimi. En se fondant notamment sur ses conclusions, la justice a déclaré l'assassin irresponsable et l'a exonéré d'un procès. Au cœur de la polémique, très critiqué, il a accepté de répondre aux questions de « Marianne ».

Le corps des femmes, angle mort de la médecine

  • Emma Ruffenach, 

Critique 

Dans le documentaire « Femmes, les oubliées de la santé », diffusé mardi 20 avril à 20h50 sur France 5, la réalisatrice Véronique Préault met en lumière les inégalités d’accès aux soins entre les hommes et les femmes.


Le corps des femmes, angle mort de la médecine

« Aujourd’hui, en matière de santé, naître femme est un désavantage ». C’est par ces mots cinglants que la réalisatrice Véronique Préault ouvre son documentaire. Dans Femmes, les oubliées de la santé, elle montre que les symptômes d’infarctus, d’endométriose ou de cancer du poumon chez la femme demeurent méconnus dans le monde médical. Les patientes sont moins bien diagnostiquées, se dépistent moins et sont donc moins rapidement soignées. Au CHU de Lille, la cardiologue Claire Mounier-Véhier sonne l’alerte : « Les maladies cardiovasculaires tuent 200 femmes par jour en France, dans le monde c’est 12 000 femmes par jour ».

Et si on faisait cours en rêve ?

Audrey Jougla publié le  

Reprise des cours au Lycée Arago de Perpignan, le 10 juin 2020. © Jean-Christophe Milhet/Hans Lucas/AFP


Convier ses élèves à rejoindre leur classe en rêve, telle est l’idée surprenante qui est venue à l’esprit d’Audrey Jougla, professeur de philosophie au lycée Sainte-Marie à Chantonnay dans la Loire. « Vous voyez, a-t-elle dit à ses élèves, je vous donne l’adresse de mon rêve, vous m’y retrouvez, et on fait cours en rêve» Un dispositif qui pourrait prendre le relais des cours en visio ? Elle nous raconte comment ça marche.

« La salle de classe n’avait pas changé. Il n’y avait absolument rien d’inhabituel ce jour-là. Je me tenais près du tableau, venais d’ouvrir l’ordinateur et de poser mes affaires sur le bureau. J’attendais. Alors des voix familières, venant des escaliers, semblèrent se rapprocher. Puis, enfin, la porte de la classe s’ouvrit, hésitante. Une tête surgit dans l’entrebâillement. “Ah mais oui, c’est bien là, je te dis !”, dit le jeune garçon aux autres, restés derrière lui. Je les observai entrer un à un, et souris, comme un magicien ayant réussi son tour. Une petite dizaine d’élèves. Ou plus précisément, une petite dizaine de mes élèves – même si j’utilise peu cette formulation – ravis d’avoir trouvé la salle. “Madame, on a réussi, on vous a retrouvée !”, s’exclama l’un, quand les autres restaient encore un peu décontenancés par ce qui s’apparentait à un évènement. “Mais oui, vous voyez, ce n’était pas si compliqué”, répondis-je. “Mais, alors, ça marche vraiment ?”, me demanda l’un d’entre eux. “Oui, vous voyez : je vous donne l’adresse de mon rêve, vous m’y retrouvez, et on fait cours en rêve. Pendant qu’on dort.” Ils riaient, certains disant “que c’était génial”, d’autres se demandant pourquoi il manquait encore les deux tiers de la classe – “t’inquiète, ils vont trouver, ou alors ils y arriveront la nuit prochaine”, lui répondit un autre. Alors que nous étions tous aussi heureux qu’étonnés d’être parvenus à nous retrouver en rêve, et que mon cours allait commencer, évidemment je me réveillai, avec cette incertitude flottante, de quelques secondes, où l’on ne parvient pas encore à démêler le réel du songe. 

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