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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 10 juin 2020

“On m’a enlevé mon enfant à la naissance” : placements abusifs ?

LES PIEDS SUR TERRE
par Sonia Kronlund


LE 09/06/2020

La petite Mary n'avait que deux heures quand des agents des Services sociaux sont venus la soustraire de ses parents, Aurélie et Maxime. Un matin l'enfant de Rémi et Mélanie convulse, Rémi appelle le Samu et très rapidement est accusé d'avoir secoué son bébé. Le cauchemar ne fait que commencer.
Un médecin vient chercher le bébé
Un médecin vient chercher le bébé Crédits : Orbon Alija - Getty
C'est un cas rarissime en France. Alors que la petite Mary n'a que deux heures de vie, elle est retirée de la garde de ses parents par les services sociaux. Sa mère, Aurélie et son père Maxime ne comprennent toujours pas le placement de leur enfant et celui de leurs trois autres filles, qu'ils estiment abusif.
Soit on acceptait le placement, et elles restaient avec nous le temps qu'il faudrait, soit ils nous les enlevaient pour les mettre en foyer directement. 
Cela fait un et demi qu'elles demandent à revenir mais leur voix n'est pas entendue. 
Rémi, lui, s'est vu retirer son bébé, accusé de l'avoir secoué. Le petit Nicolas n'a alors qu'un mois et demi. 

Psychiatrie : les droits fondamentaux des personnes privées de liberté toujours bafoués

Accueil
Par JULIEN MOSCHETTI  
09/06/2020 

Le CGLPL (Contrôleur général des lieux de privation de liberté) vient de publier son rapport d’activité pour 2019. Coup de projecteur (en 4 points) sur les atteintes aux droits fondamentaux dans les hôpitaux psychiatriques.

Chargé de veiller au respect des droits fondamentaux des personnes privées de liberté, le CGLPL (Contrôleur général des lieux de privation de liberté) vient de publier son rapport d’activité pour 2019 (1). À l’intérieur, 257 recommandations qui constituent le socle minimal des mesures à prendre pour respecter la dignité et les droits fondamentaux des personnes privées de liberté. Elles s’appliquent à l’ensemble des lieux de privation de liberté : établissements pénitentiaires, hôpitaux psychiatriques, centres de rétention administrative, geôles et dépôts de tribunaux, locaux de garde-à-vue ou de rétention…
WUD s’est particulièrement intéressé à la situation des établissements de santé mentale. En 2019, le CGLPL a visité trente-quatre d’entre eux habilités à recevoir des patients hospitalisés sans leur consentement. Il en a tiré les conclusions suivantes que nous vous présentons en quatre points.

1 : une sur-occupation inquiétante

Leur sur-occupation est « constante et importante », selon le CGLPL. Si bien que lorsque les unités fermées n’ont plus de lit disponible, le patient est « affecté dans une unité ouverte qui est alors fermée pour lui et donc pour tous les autres patients qui y séjournent ». Par ailleurs, certains patients ne peuvent conserver leur chambre quand ils sont à l’isolement ou sortis en permission, tandis que d’autres sont hébergés sur des lits d’appoint.
Pendant ce temps-là, soignants et médecins sont « accaparés par la recherche de lits, mettant de côté l’organisation des activités ». Cerise sur le gâteau, la sur-occupation s’accompagne souvent d’un manque de moyens en personnel, d’après le CGLPL qui conclut : « Face à ces difficultés, des pratiques portant atteinte aux droits fondamentaux et à la dignité peuvent être instaurées, avec une tendance à les protocoliser pour leur donner un vernis de normalité. »

Combien de personnes de moins de 50 ans sont mortes du Covid-19 en France ?


Par Emma Donada 4 juin 2020

Dans une clinique de Nantes, en avril.
Dans une clinique de Nantes, en avril. 
Photo Stéphane Mahé. Reuters

Le nombre de décès chez les moins de 50 ans reste faible dans l'Hexagone par rapport au nombre total de morts. Il concerne cependant plus de 300 personnes depuis le début de l'épidémie.

VIDÉO. Voici pourquoi simplifier l'orthographe serait "un nivellement par le haut"

POSITIVR : initiatives positives, causes, innovations et inspiration 




Théoriquement, l'orthographe aurait dû être un outil nous facilitant l'usage de la langue française. Au lieu de ça, elle a été conçue pour nous diviser.


À quoi sert l’orthographe ? À faciliter l’usage de la langue ou bien à distinguer l’élite sachante de la masse ignorante ? Dans un pays, la France, où l’orthographe est érigée en dogme, voici une question passionnante posée ici avec savoir et fantaisie par Arnaud Hoedt et Jérôme Piron.

Contrairement à ce qu’on nous laisse entendre, l’orthographe française ne répond à aucune évidence et, surtout, n’est pas figée depuis toujours. En fait, ses règles ont été inventées de toutes pièces afin de la rendre volontairement compliquée et difficilement accessible.
Des générations d’enfants s’y sont cassé les dents et y ont perdu une énergie folle plutôt que de consacrer davantage de temps à ce qui fait véritablement la richesse de notre langue. De plus, arrivés à l’âge adulte, beaucoup sont montrés du doigt pour leur incapacité à assimiler des règles qui, précisément, ont été imaginées dans le seul but de les maintenir à l’écart des gens qui savent.

Sachant cela, l’heure est peut-être venue de passer à une simplification de l’orthographe française. Tel est en tout cas le point de vue brillamment défendu par Arnaud Hoedt (comédien et ancien professeur de français) et Jérôme Piron (comédien, médiateur culturel et ancien professeur de religion catholique) dans cette vidéo instructive et savoureuse.

mardi 9 juin 2020

Grand entretien avec Arnaud Fontanet

LA MÉTHODE SCIENTIFIQUE
par Nicolas Martin
LE 04/06/2020

Quel regard Arnaud Fontanet porte rétrospectivement sur la gestion de la pandémie, en tant que médecin épidémiologiste et membre du Conseil scientifique ? Comment lui et ses confrères ont vu évoluer la pandémie, depuis la Chine jusqu'à l’Europe et la France ?
Quelles leçons tirer de ces dernières semaines pour l’avenir, et l’éventuelle crise sanitaire prochaine ?
Quelles leçons tirer de ces dernières semaines pour l’avenir, et l’éventuelle crise sanitaire prochaine ? Crédits : Jena Ardell - Getty
Trois mois et demi depuis l'annonce officielle du premier cas de Covid en France, 142 jours très précisément. Après 4 semaines de déconfinement et dans l'attente d'une deuxième vague annoncée, mais qui ne semble pas vouloir venir. Quel regard rétrospectif peut-on avoir sur l'ensemble de cette crise sanitaire mondiale ?

Affaire Sarah Halimi: Nicole Belloubet lance une mission sur la responsabilité pénale

i24news — Wikipédia
AFP


La ministre de la Justice Nicole Belloubet lors des questions au gouvernement devant l'Assemblée nationale, le 12 décembre 2018
Bertrand GUAY (AFP)La ministre de la Justice Nicole Belloubet lors des questions au gouvernement devant l'Assemblée nationale, le 12 décembre 2018
Elle sera "chargée de faire un bilan de la jurisprudence et des pratiques de psychiatrie en France"
La garde des Sceaux Nicole Belloubet a lancé lundi les travaux d'une commission d'experts chargée de réfléchir à la notion de responsabilité pénale, vivement débattue après que la justice a décidé qu'il n'y aurait pas de procès pour le meurtrier de Sarah Halimi. 
"Composée de praticiens du droit et de médecins psychiatres", cette mission est présidée par deux anciens présidents de la commission des lois de l'Assemblée nationale, Dominique Raimbourg et Philippe Houillon, précise un communiqué du ministère de la Justice. 

Plouguernével. L’Association hospitalière de Bretagne reste mobilisée

Publié le 
La sortie progressive de la période de confinement, liée au Covid-19, amène les établissements sanitaires et médico-sociaux de l’Association hospitalière de Bretagne à reprendre leurs activités dans un cadre sécurisé et sécurisant.

« Nous passons, avec le déconfinement, d’une période de crise aigüe à une période de crise chronique : l’état d’urgence sanitaire reste activé au niveau national et les dispositions prévues dans le plan de situation sanitaire exceptionnelle ainsi que la cellule de crise restent en vigueur au niveau de l’AHB », explique le directeur, Xavier Chevassu.

Il s’agit donc aujourd’hui de conserver les bénéfices du confinement tout en proposant une reprise progressive des activités en présentiel pour éviter les pertes de chances et répondre aux besoins des patients. Les modalités d’admission et d’hospitalisation des patients au centre hospitalier restent en vigueur, avec un redémarrage de l’activité d’addictologie et une augmentation des capacités de psychiatrie active.

Grand âge, autonomie : feu vert de principe des députés vers la création d'une cinquième branche de la Sécu

PAR 
MARTIN DUMAS PRIMBAULT - 

PUBLIÉ LE 09/06/2020



Crédit photo : S.Toubon
Souvent évoquée par le passé, la réforme du financement de la dépendance s'accélère désormais à la faveur de deux projets de loi – organique et simple – votés lundi 8 juin par les députés en commission spéciale (chargée d'examiner les textes relatifs à la dette sociale et à l'autonomie). Une cinquième branche de la Sécu va être créée pour prendre en charge le financement de la perte d'autonomie. L'examen en séance publique de ces premiers textes aura lieu les 15 et 19 juin.

"Les taux restent inquiétants" : le déconfinement n'a pas apaisé la souffrance psychologique des salariés

LCI

Sibylle Laurent   09 juin 2020

"Les taux restent inquiétants" : le déconfinement n'a pas apaisé la souffrance psychologique des salariés

AFP

ÉTUDE - Jusqu'à 47% des salariés français se disaient en détresse psychologique pendant le confinement. Sa levée progressive a-t-elle fait évoluer les choses dans le bon sens ? Non, tend à répondre un baromètre du cabinet conseil en qualité de vie Empreinte humaine.

Pendant le confinement, le cabinet Empreinte humaine avait évalué, à travers plusieurs baromètres, la santé mentale des salariés. Et les chiffres étaient douloureux. Le déconfinement a-t-il eu un impact positif ?
Les précédentes mesures réalisée par OpinionWay pour ce cabinet conseil en qualité de vie avaient montré que le Covid-19 n’était pas qu’une crise épidémiologique, mais aussi une crise psychosociale : jusqu’à 47% des salariés français se disaient en détresse psychologique pendant le confinement, dont 21% en détresse psychologique élevée, avec de forts risques de développement de troubles mentaux plus ou moins sévères.

lundi 8 juin 2020

« En quatre ans, j’ai assisté à plus de trente départs » : l’hôpital à la recherche de l’attractivité perdue

Les maux de l’hôpital 1/6. Lancé il y a deux semaines, le « Ségur » de la santé doit aboutir d’ici à la mi-juillet à l’annonce d’une revalorisation « significative » des salaires des personnels hospitaliers.
Par  Publié le 8 juin 2020
Manifestation de personnels soignant devant l’hôpital de la Timone à Marseille, le 26 mai.
Depuis qu’elle a obtenu son diplôme d’infirmière, il y a une dizaine d’années, Coralie (le prénom a été modifié) cumule deux emplois. L’un au sein d’un service de réanimation d’un hôpital public francilien, pour 2 000 euros net par mois, primes de week-end comprises. L’autre, théoriquement interdit, quelques jours par mois, dans le centre de dialyse d’une clinique privée, à 200 euros la journée. « Au vu des responsabilités qu’on a, on gagne très peu à l’hôpital », dit-elle, en pointant la « pénibilité de l’alternance jour/nuit et une charge en soins la nuit comparable à celle de la journée ». En dépit de ce « rythme épuisant », plusieurs de ses collègues effectuent également, selon elle, de tels « extras », qui leur permettent le plus souvent de gagner entre 300 et 500 euros de plus par mois environ.
Impossible de connaître le nombre de soignants qui font de telles prestations en dehors de l’hôpital, parfois juste pour réussir à joindre les deux bouts. Mais la pratique est révélatrice d’une certaine ingratitude de l’Etat envers ses personnels soignants. Le point d’indice de la fonction publique hospitalière est quasiment gelé depuis dix ans, en hausse de seulement 1,7 % entre 2009 et 2017, selon les calculs de l’AdRHess, une structure réunissant les responsables ressources humaines (RH) des établissements de soins. Selon les derniers chiffres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), remontant à 2015, les 500 000 infirmiers français perçoivent une rémunération inférieure de 6 % au salaire moyen en France.

« Nous étions acclamés comme des dieux. On n’avait jamais connu ça ! » : le spleen des « héros » du confinement

Les professions « en deuxième ligne », mises en avant pendant la crise sanitaire du coronavirus, aimeraient bénéficier d’une reconnaissance durable.
Par  et  Publié le 8 juin 2020

Un agent d’entretien désinfecte un train au centre de maintenance de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), le 7 mai.
Certains en seraient presque nostalgiques. « Nous aurions voulu que le confinement continue !, plaisante Jean-Pierre Lascary. Nous étions les rois de Paris ! Des dessins, des applaudissements… Nous étions acclamés comme des dieux. On n’avait jamais connu ça ! », raconte cet éboueur de la société Pizzorno, qui collecte dans le 15arrondissement de la capitale.
Au Super U d’Egletons (Corrèze), Laurence Gillet, responsable de rayon, évoque les « merci », « bravo à vous », « courage » laissés sur la page Facebook du magasin. Pierre Audet, chauffeur routier qui a poursuivi son activité de livraison de commerce alimentaire pendant tout le confinement, se souvient des SMS de soutien du maire de son village en Gironde et des applaudissements de 20 heures dans sa rue, dont des voisins lui ont signifié qu’ils étaient aussi pour lui. « Ça fait quelque chose », glisse-t-il.
Témoignages de sympathie, reportages… La crise sanitaire a mis en lumière nombre de professions d’ordinaire peu considérées, mais dont le confinement a révélé combien elles étaient indispensables au quotidien. Jusqu’au président de la République, qui avait rendu hommage à ces « deuxièmes lignes » – les premières étant les personnels de santé – dans son discours du 13 avril.

« Black Panthers » d'Agnès Varda (1968)



Black Panthers » d'Agnès Varda : à voir gratuitement ! ~ Friction ...
En 1968, au moment où ouvriers et étudiants français bouleversent l’ordre en place en France, Agnès Varda se tourne vers une autre révolte, celle du Black Panther Party aux États-Unis, à Oakland. Dans un documentaire radical et déterminé, elle évoque la répression policière en adoptant le ton révolutionnaire des militants qu’elle filme.


Le Défenseur des droits dénonce des inégalités sociales et territoriales toujours plus criantes

PAR 
COLINE GARRÉ

-  
PUBLIÉ LE 08/06/2020

Crédit photo : DR

« Les inégalités deviennent encore plus criantes avec l’état d’urgence sanitaire », alerte le Défenseur des droits (DDD) ce 8 juin, dans une synthèse de son activité pendant la période liée à la crise du Covid-19. 
« Les inégalités sociales et territoriales, les reculs des services publics déjà à l'œuvre ont été exacerbés » avec l'épidémie de coronavirus, déclare Jacques Toubon, qui s'apprête à quitter l'autorité indépendante après six années à sa tête, marquées notamment par les attentats du 13 novembre 2015 suivis de l'état d'urgence mais aussi par la crise de l'accueil des migrants. 

Les Français moins nombreux à avoir des consommations à risque pendant le confinement d'après une enquête Odoxa

PAR 
CHARLÈNE CATALIFAUD - 

PUBLIÉ LE 08/06/2020


Crédit photo : PHANIE
Quel a été l'impact du confinement sur la prévention et les comportements à risque en santé ? Pour répondre à cette interrogation, Odoxa a réalisé une grande enquête avec un volet français et un volet européen*. Ce sondage montre que les Français étaient moins nombreux à boire, manger gras sucré et salé et à fumer durant le confinement.
Dans un premier temps, un échantillon de 1 005 Français a été interrogé en ligne les 12 et 13 mars 2020, avant le confinement. Trois quarts d'entre eux estimaient que leur connaissance des comportements à risque a augmenté ces dernières années, et plus de la moitié ont déclaré avoir amélioré leur comportement. Les Français sont par ailleurs 92 % à faire plutôt confiance ou tout à fait confiance à leur médecin généraliste pour les informer des produits à risque tels que le tabac et l'alcool.

Les sociétés face au racisme structurel

L'INVITÉ(E) DES MATINS
par Guillaume Erner

Depuis la mort de George Floyd, de nombreuses manifestations contre les inégalités raciales et les brutalités policières ont lieu dans les grandes villes des Etats-Unis. Samedi, des dizaines de milliers d'américains ont défilé à travers le pays.
Des personnes manifestent à Lyon, le 6 juin 2020, dans le cadre des manifestations mondiales "Black Lives Matter"
Des personnes manifestent à Lyon, le 6 juin 2020, dans le cadre des manifestations mondiales "Black Lives Matter" Crédits : JEFF PACHOUD - AFP
Ce mouvement de protestation a pris une ampleur internationale et gagne aussi la France. Après le rassemblement de mardi dernier, 23 000 personnes sont de nouveau sorties dans la rue samedi, alors que les manifestations étaient interdites pour raisons sanitaires. 
Assiste-t-on à une renouveau du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis ? Peut-on parler de racisme institutionnalisé ? Et alors que plusieurs affaires de racisme au sein de la police française ont éclaté ces dernières semaines, quelle doit-être la réponse du gouvernement ? 
Notre invité est Patrick Weil, historien, directeur de recherche au CNRS à Paris I, professeur invité à l’université de droit de Yale aux Etats-Unis depuis 2008, auteur de « Lettres d'Amérique », un ouvrage à paraître en août aux éditions Passés Composés