Un enfant dessine en notre présence. Ce dessin qui apparaît sur la feuille nous est adressé : véritable mise en jeu transférentielle. L’enfant et le thérapeute le partagent le temps de la séance, et plus largement. Il restera présent dans le dossier de l’enfant et il pourra être convoqué au gré de la thérapie, et bien après parfois.
La psychanalyse, avec Françoise Dolto, voit s’y représenter des fantasmes, d’où pourra être déchiffrée la structure de l’Inconscient lorsque l’enfant en parle à son analyste. Du coup, certains thérapeutes sont bien plus attentifs au récit que pourra en faire l’enfant qu’au dessin.
Ce mardi 8 janvier à 21h00, France 4 propose de suivre le quotidien de six femmes et hommes durant leur première année de formation en soins infirmiers. Les deux premiers volets d’une série documentaire de 4x52 minutes, intitulée "A l’école des infirmières".
Les gilets jaunes sont aussi l’expression d’une demande d’égalité et de participation, de paroles et d’actes symboliques pour sortir les humains du désert qui les guette dans un individualisme de masse.
Tribune. Face à l’hyperlibéralisme mondialisé et au gâchis humain qu’il produit, des violences radicales s’expriment, elles lui appartiennent. «Les hommes ressemblent plus à leur époque qu’à leurs pères», rappelait l’historien Marc Bloch. La nôtre ne fait pas exception. Qu’il s’agisse des révoltes sociales, des votes antisystème nationalistes et xénophobes, voire d’actes terroristes, la contagion affective d’individus de plus en plus isolés, désolés, joue à pleins tuyaux. L’opinion publique comme les foules numériques agissent par procuration,elles prélèvent sur les réseaux sociaux les informations qui leur manquent pour donner un sens et une cohérence à leur quotidien. Elles cherchent désespérément des moyens de sortir de l’apathiequi menace tous les régimes politiques lorsqu’ils deviennent orphelins des idéologies et des fictions qui font rêver les peuples. Le peuple n’est pas un donné sociologique, c’est un construitpolitique, un travail politique qui œuvre par des paroles et des actes symboliques pour sortir les humains du désert qui les guette dans les individualismes de masse. Le travail reste à faire, le peuple à se construire. Les gilets jaunes le cherchent désespérément, confusément, non sans se donner préalablement un roi dont ils réclament la destitution. Cela ne suffira pas à faire un peuple, pas davantage que les spasmes et oripeaux des nazillons en carton-pâte auprès desquels les partis conservateurs de droite comme de gauche se déshonorent à prélever des slogans et des thèmes de campagne électorale faute d’idées politiques.
Composé de jeunes rockeurs de 70 ans, le chœur tourne depuis presque dix ans dans les maisons de retraite et les prisons de l’Hexagone. Un succès couronné par la sortie de leur premier album.
Par Pascale KrémerPublié le 6 janvier 2018
Face à l’Ehpad de Dunkerque (Nord), la petite troupe marque le pas. Un « Sauve-qui-peut ! » rigolard fuse d’un côté, de l’autre une réflexion au canon sur « le droit à mourir dans la dignité ». N’empêche, tous sont venus se produire devant « les vieux » qui n’ont qu’une dizaine d’années de plus qu’eux. Rebelles mais solidaires, les Salt & Pepper, chorale rock de retraités – moyenne d’âge 70 ans –, qui préféreraient l’euthanasie plutôt que de chanter du Luis Mariano.
>> Comme toutes les passions, la colère est un angle aveugle de notre tradition philosophique. Elle a été décriée comme déplacée, impuissante, dangereuse… Et pourtant, le mouvement des « gilets jaunes » – mais aussi les expériences libératrices de colère que chacun de nous a pu vivre – montre assez qu’on la sous-estime. Et si la colère pouvait accomplir de grandes choses ? Si elle était parfois moins folle que justifiée ?
L'accueil des personnes migrantes se fait-il au détriment des S.D.F ? C'est la question au cœur des Idées Claires, notre programme hebdomadaire produit par France Culture et franceinfo destiné à lutter contre les désordres de l'information, des fake news aux idées reçues.
Avec l'arrivée du froid, c'est aussi le retour du refrain selon lequel l'arrivée de migrants privent les S.D.F dits "nationaux" de place dans les centres d'hébergement d'urgence. Un refrain fredonné sur les réseaux sociaux et par certains hommes et femmes politique, insinuant que les migrants arrivés récemment en France seraient mieux traités que les sans-abris.
Ces dernières années, une série de décisions judiciaires et un rapport rédigé par plusieurs chercheurs, pour le compte d’une agence publique, remettent en cause les fondements scientifiques du diagnostic du syndrome du bébé secoué.
Par Anne-Françoise HivertPublié le 7 janvier 2019
Pour certains, la décision de la Cour suprême suédoise, en date du 2 novembre 2014, est une victoire inespérée. Pour d’autres, un précédent dangereux aux conséquences dramatiques pour les enfants maltraités. Tous s’accordent cependant sur un point : le jugement, qui a depuis fait jurisprudence, a changé de façon permanente la perception du syndrome du bébé secoué (SBS) et de son diagnostic en Suède.
Le 2 novembre 2014, les cinq juges de la Cour suprême ont annulé la condamnation de « MM » à un an et demi de prison, prononcée en appel, et acquitté ce père de famille, accusé d’avoir mis en danger la vie d’un de ses jumeaux, âgé de 1 mois et demi alors, en le secouant violemment. Quand le SAMU arrive au domicile de la famille, le 14 mai 2009, le nouveau-né est inconscient. Le père dit l’avoir secoué pour tenter de le réveiller, pendant que sa femme appelait les secours.
L’établissement pénitentiaire parisien rouvre ses portes ce lundi après quatre ans de rénovation complète. Si les quelque 800 cellules individuelles ont été un peu agrandies et mieux équipées, la majorité d’entre elles ont déjà été dotées d’un deuxième lit.
L’enceinte en meulière qui borde la rue de la Santé dans le XIVe arrondissement de Paris n’a pas changé mais, à l’intérieur, rien n’est plus pareil. Il n’y a qu’à voir ces cubes d’un blanc étincelant qui se détachent dans le ciel. Deux éboueurs affairés le long de la façade prédisent déjà à la prison une sacrée destinée : «Tu vas voir que les gilets jaunes vont prendre la Santé, ça va être comme la Bastille en 1789 !» Quatre ans après le début des travaux, le mythique établissement pénitentiaire rouvre ses portes ce lundi en accueillant une première vague de 80 détenus (ils arriveront ensuite, au fur et à mesure, des prisons surpeuplées de Fleury-Mérogis et de Fresnes en Ile-de-France, mais aussi directement du TGI de Paris). Depuis plusieurs semaines, parlementaires et médias se pressent pour découvrir le lifting. «On est dans le cœur de Paris, l’attention est hors-norme. Toute la classe politique veut faire sa visite, le niveau de demandes est démentiel, précise-t-on à l’administration pénitentiaire. Il se murmure même que le Président veut l’inaugurer.» En l’espace de six mois, la directrice, Christelle Rotach, a joué les guides pour 1 500 personnes, dont les familles des surveillants.
La maison d’arrêt parisienne rouvre, lundi, après quatre ans de travaux. Prévue pour 800 détenus, elle pourrait en recevoir 1 200 avant fin 2019. Le quartier VIP a disparu.
Par Jean-Baptiste JacquinPublié le 6 janvier 2019
Après quatre ans et demi de travaux, la prison de la Santé à Paris va de nouveau résonner, à partir de lundi 7 janvier, des tours de clés dans les portes de cellules et des voix de détenus qui se hèlent par les fenêtres. Pour cette réouverture, une montée en charge progressive a été prévue : la maison d’arrêt n’accueillera pendant la première semaine que quatre-vingts personnes venues des prisons de Fresnes (Val-de-Marne) et de Fleury-Mérogis (Essonne). Mais, le seuil des 100 % d’occupation de cet établissement conçu pour huit cents détenus, dont cent sous le régime de la semi-liberté, devrait être atteint avant l’été.
Ce projet emblématique de l’administration pénitentiaire est, de fait, rapidement rattrapé par ses maux. Sans attendre la fin de l’année 2019, la prison parisienne devrait afficher une densité de 150 % et compter quelque 1 200 détenus.
« Honorifique »
Christelle Rotach ne se faisait guère d’illusions en prenant les clés de la Santé. Arrivée dès la fin 2017 pour préparer cette ouverture, celle qui dirigeait auparavant la maison d’arrêt des Baumettes à Marseille a rapidement décidé de commander des lits superposés pour remplacer dans la moitié des cellules le lit individuel censé les équiper. « Je préfère anticiper pour que deux personnes en cellule aient chacune leur lit plutôt que l’une des deux soit en situation d’infériorité avec un matelas au sol », justifie-t-elle.
Le Canada est devenu le deuxième pays à légaliser l’usage récréatif. La prohibition, consensus mondial depuis plus d’un siècle, partirait-elle en fumée ?
Par Maxime Vaudano et Pierre BreteauPublié le 06 janvier 2018
Elle était pourtant encore farfelue quand l’Uruguay a ouvert la voie, en 2013, en légalisant de façon encadrée la culture et la consommation de cannabis. Si cette drogue douce se consomme depuis des siècles sous différentes formes pour des usages récréatifs ou thérapeutiques, elle était prohibée dans la quasi-totalité des pays du monde.
Mais contrairement à une idée répandue, cet état de fait était relativement récent dans l’histoire humaine. L’une des premières lois de prohibition du cannabis a été votée en Egypte en 1868, mais la plupart des pays occidentaux n’ont suivi que dans les années 1920 ou 1930, et la prohibition ne s’est vraiment mondialisée qu’après-guerre, comme le rappelle le Transnational Institute dans un rapport sur la question.
Le cannabis légalisé pour 1,5 % de la population mondiale
Au tournant du XXIe siècle, le constat d’échec à l’égard des politiques répressives a conduit les autorités de plusieurs pays à s’interroger sur l’opportunité de politiques alternatives, basée sur l’idée suivante : puisque nous n’arrivons pas à enrayer les trafics et à dissuader les consommateurs, acceptons cette consommation pour mieux l’appréhender et améliorer la prévention.
La légalisation du cannabis reste ultra-minoritaire dans le monde
Les pays qui ont choisi la voie de la légalisation, même partielle, du cannabis restent très rares.