Maternité, barrière psychologique, machisme… les femmes médecins ne sont qu’une petite minorité à occuper les postes de prestige.
Par François Béguin et Camille Stromboni Publié le 28 décembre 2018
C’est un milieu prestigieux, difficile d’accès et… très largement tenu par des hommes. Alors que les femmes représentent plus de la moitié (52 %) des médecins hospitaliers en 2018, selon les chiffres du Centre national de gestion des praticiens hospitaliers, elles ne sont qu’une petite minorité à occuper les postes de professeurs des universités – praticien hospitalier (PU-PH) et les postes de pouvoir à l’hôpital (chef de service, de pôle…).
Pour mettre fin à cette anomalie, près de 130 médecins demandent dans une tribune publiée vendredi 28 décembre dans Le Monde que soient prises « toutes les mesures nécessaires à favoriser une accession satisfaisante des femmes » à ces postes.
Après avoir longtemps été exclusivement masculin, le monde hospitalo-universitaire, où se combinent missions de soins, de recherche et d’enseignement, peine toujours à se mettre à l’heure de la parité. En 2016, les femmes ne représentaient toujours que 19 % du corps le plus élevé, celui des PU-PH en médecine, selon un rapport des inspections générales des affaires sociales et de l’enseignement supérieur, paru en juillet. Soit un taux encore plus bas que dans le reste du monde universitaire, où 24 % des professeurs sont des femmes. Et, en 2017 et 2018, seules 28 % de femmes ont été nommées PU-PH, pour un total de 366 nominations, font valoir les auteurs de la tribune.