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vendredi 28 décembre 2018

Houellebecq ou le lent (et nécessaire ?) suicide de l’homme blanc

Africa Top Success
L’œuvre houellebecquienne est une irrésistible agonie dont «Sérotonine» pourrait bien être le stade terminal. C’est tant mieux. La mort annoncée que chronique inlassablement le romancier, c’est celle de l’homme blanc, figure du dominant par excellence qui, depuis des siècles, croit que le monde tourne autour de sa jouissance, autrement dit de son phallus. Florent-Claude Labrouste, le héros de «Sérotonine» en est le dernier avatar. Et pour lui, la partie est finie.

A sa manière et selon ses critères, cet ingénieur agronome de 46 ans aurait pu être heureux. Il a eu de nombreuses maîtresses, souvent plus jeunes que lui et toujours disponibles sexuellement; il a passé sa vie à rouler en 4×4 diesel et il fut un temps où il lui suffisait de montrer à une femme comment gonfler un pneu pour asseoir sa supériorité virile. Et puis ce fut la débandade. Tout son monde s’est effondré avec sa libido. Tel est le noyau – plus vraiment – dur de «Sérotonine». Dans les mots de Houellebecq, ça donne ça:De même, probablement essayais-je, sur une échelle plus limitée mais qui pouvait servir d’entraînement, d’organiser un mini-cérémonial d’adieux autour de ma libido, ou pour parler plus concrètement autour de ma bite, à l’heure où elle me signalait qu’elle s’apprêtait à terminer son service (…) 
[...] Toute cette esthétique du « vieux mâle blanc» est datée, périmée, et ne donne plus rien de bon manifestement. «A quoi bon essayer de sauver un vieux mâle vaincu?», s’interroge le narrateur. A quoi bon, en effet.
Elisabeth Philippe BIBLIOBS

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