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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 22 novembre 2016

Pape François : tous les prêtres peuvent désormais absoudre l'avortement

21.11.2016

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Claude TRUONG-NGOC
"Je voudrais redire de toutes mes forces que l'avortement est un péché grave, parce qu'il met fin à une vie innocente. Cependant, je peux et je dois affirmer avec la même force qu'il n'existe aucun péché que ne puisse rejoindre et détruire la miséricorde de Dieu quand elle trouve un coeur contrit". Le pape François ouvre la possibilité pour tous les prêtres d'absoudre un avortement. "Le Jubilé s'achève et la porte sainte se ferme. Mais la porte de la miséricorde de notre coeur demeure toujours grande ouverte", assure le pontife argentin dans cette lettre intitulée "Misericordia et misera" (Miséricorde et pitié).

lundi 21 novembre 2016

PMA : UNE APPLICATION POUR « COMMANDER UN PAPA »

Accueil  Premier site d'actualité bioéthique

27 septembre 2016



La banque de sperme de Londres a mis en place un « nouveau service » : une application mobile baptisée « Order a Daddy », qui « permet aux femmes à la recherche d’un donneur de sperme de le choisir sur leur smartphone ». Différents critères sont proposés pour affiner la recherche : couleur des yeux, nationalité, profession, personnalité, santé… La femme établit une liste de préférences, et reçoit une alerte lorsqu’un « donneur compatible » est identifié. 

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Jean-Benoît Arlet, un Dr House version française

Ce médecin-chercheur spécialiste de la drépanocytose organise, chaque année, un concours de diagnostics qui met en lumière les défis posés aux « internistes ».
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO  | Par Sandrine Cabut
Dites médecine interne et vous verrez probablement votre ­interlocuteur froncer les sourcils, bredouiller son ignorance de cette spécialité médicale. Tentez alors Dr House et les regards s’éclairent. Fan ou non de la série américaine, tout un chacun a en tête ce médecin universitaire capable d’établir les diagnostics les plus complexes, avec une approche à la Sherlock Holmes.
Comme Gregory House, Jean-Benoît Arlet est un interniste ou diagnosticien. A l’Hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP, Paris), où il exerce, une partie de son activité consiste à résoudre des mystères médicaux. Une passion qui l’a conduit, en 2008, à prendre en main l’organisation de l’événement annuel de la profession : les « Printemps de la médecine interne ». Dans une ambiance de carabin et musicale, internistes chevronnés ou encore étudiants planchent sur des cas cliniques ­exceptionnels, souvent tordus mais bien réels. Les deux diagnosticiens les plus brillants du jour se voient décerner un prix « Dr House ».

Irène Frachon : « Avec le Mediator, j’ai déterré un charnier »

A l’occasion de la sortie du film d’Emmanuelle Bercot « La fille de Brest », mercredi 23, inspiré de son parcours, la pneumologue revient sur ce qui l’a menée à lancer le scandale du Médiator.
LE MONDE  | Propos recueillis par Pascale Krémer
La pneumologue française Irène Frachon, le 16 mai 2013, à l’hôpital universitaire central de Brest.
La pneumologue française Irène Frachon, le 16 mai 2013, à l’hôpital universitaire central de Brest. FRED TANNEAU/AFP
Je ne serais pas arrivée là si…
… si l’exemple d’Albert Schweitzer n’avait pas éveillé ma vocation médicale, si mon éducation protestante n’avait pas éveillé l’attention que je dois porter à mon prochain, et si mes deux grands-pères n’avaient pas éveillé mon sens du devoir. Pendant la guerre, ils ont tous les deux fait ce qu’ils avaient à faire, à leurs risques et périls. Voilà mes fondamentaux.
Ces deux grands-pères ont-ils fait votre admiration ?
Mon grand-père bien-aimé, l’amiral Meyer, a sauvé La Rochelle et Rochefort en établissant un dialogue avec le commandant en chef allemand de la région, un Prussien, lui aussi protestant. C’était très périlleux, il a été traité de « collabo », il a échappé à un attentat…
Mon grand-père paternel, le banquier Jacques Allier, qui travaillait dans ce qui deviendrait plus tard Paribas, avait tissé des liens étroits avec la Norvège, et s’est vu chargé de récupérer les stocks d’eau lourde de ce pays. Lui a échappé à un détournement d’avion, mais il a ramené le stock.
Ces deux grands-pères ont été inspirants, pas plombants, parce qu’ils étaient adorables et bienveillants. En 2010, quand j’ai publié mon livre (Mediator 250 mg, combien de morts ?), j’ai vraiment eu la trouille, j’allais m’attirer des ennuis, des ennemis. Mais j’ai pensé à ces deux grands-pères qui avaient sûrement eu peur, au même âge que moi. Et eux risquaient leur peau ! Ils m’ont donné le courage d’agir.
Votre enfance fut donc bourgeoise et protestante.
Oui, j’ai été élevée dans un milieu cultivé, avec deux parents ingénieurs qui s’entendaient bien. Je passais l’été avec mes cousins dans notre fief familial de Charente-Maritime, un endroit enchanteur, au milieu des poneys, des poules, des vaches. J’allais à l’école biblique et au culte, régulièrement – je suis restée pratiquante, même si je n’ai plus trop le temps. J’étais une élève brillante mais parfois un peu grande gueule, pas toujours très fine. L’affaire du Mediator m’a adoucie. J’ai trouvé un exutoire à mon agressivité !

Au jour le jour, à la nuit la nuit

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France | 2016 | 85 minutes |

Un film de Anaëlle Godard

La clinique de La Borde, fondée en 1953 par Jean Oury dans le courant de la "psychothérapie institutionnelle", représente une expérience radicale dans le champ psychiatrique. Lieu de vie et de soin, La Borde reste une référence unique dans la conception et la prise en charge de la folie. C’est aussi le lieu où j’ai passé mon enfance, à la garderie avec les enfants des soignants.


HANDICAP L'État pose un premier bilan des efforts menés pour l'accueil des personnes handicapées en Belgique

La garantie d'une prise en charge de qualité, fer de lance de l'accord franco-wallon, a-t-elle été assurée ? À l'occasion de la tenue de la seconde commission mixte paritaire de ce 16 novembre, le Gouvernement français se satisfait d'enfin détenir une information "claire et précise sur la qualité réelle des établissements d'accueil" belges.
Deux ans après leur toute première commission mixte paritaire (lire notre article), la France et la Wallonie (Belgique) mesurent enfin les fruits de l'accord-cadre instauré il y a maintenant cinq ans pour l'accueil et l'hébergement des personnes handicapées françaises en Belgique. Réunis ce 16 novembre à l'occasion de la seconde commission mixte, la secrétaire d'État française en charge des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion Ségolène Neuville et le vice-président du Gouvernement wallon Maxime Prévot ont pu à cet égard "tracer les poursuites de la coopération" pour que, comme le rappellera la ministre française par communiqué au lendemain de la rencontre, "l'accueil dans une structure wallonne soit un choix et non une solution par défaut".

dimanche 20 novembre 2016

L'hôpital Sainte-Anne : fossoyeur de la santé mentale des enfants

17 NOV. 2016  Docteur Sandrine Deloche. Médecin pédopsychiatre, praticien hospitalier. 
L’hôpital Sainte-Anne est à la tête d’une restructuration de la psychiatrie publique. Conséquences, la réduction des moyens et la disparition prochaine de la psychiatrie de secteur . Les enfants du 14ème arrondissement de Paris, suivis par la pédopsychiatrie de secteur, subissent les effets de ce démantèlement. Comment taire ce scandale sanitaire au mépris des plus démunis et fragiles?
L’hôpital Sainte-Anne, fossoyeur de la santé mentale des enfants.
En 2017, l’hôpital Sainte-Anne fêtera ses 150 ans d’existence. L’occasion pour son personnel de témoigner de l’histoire de cette grande maison. Son directeur, Monsieur Jean-Luc Chassaniol, est président d’un vaste empire appelé  le « Groupement Hospitalier de Territoire Paris - Psychiatrie & Neurosciences »  réunissant 5 hôpitaux psychiatriques parisiens. Il a été gratifié d’avoir ouvert le bal de l’application des nouvelles directives ministérielles. A savoir, la création de groupements hospitaliers psychiatriques, avec mutualisation des moyens, qui visent à détruire un acquis social et sanitaire unique au monde : la psychiatrie publique de secteur, dont celle dévolue aux enfants 14ème arrondissement de Paris, gérée par l’hôpital Sainte-Anne.
Dans les faits, en janvier 2017, les équipes de pédopsychiatrie de secteur, récemment implantées Porte de Vanves vont subir un énième déménagement, embarquant avec elles plus de 900 familles suivies. Cette fois-ci, pour s’installer dans l’enceinte même de l’hôpital Sainte-Anne, à l’étage d’un pavillon appelé « local à tiroirs ».
Une file active de plus de 900 familles, cela représente, sur une année, un mois, une semaine, combien de consultations médicales, de suivis en psychothérapie, en orthophonie, en psychomotricité, combien de groupes thérapeutiques, d’accompagnements socio-éducatifs ? Cela représente aussi un travail difficile à comptabiliser de partenariat de proximité, avec les écoles, les collèges de la ZEP locale, avec les services sociaux, les pédiatres... Bref, il s’agit de « délocaliser », pour la 2ème fois en 2 ans, le travail de cette psychiatrie publique de secteur, caractérisée par la gratuité et l’accueil de tout enfant et famille du 14èmearrondissement qui serait dans le besoin.
Mais qu’est ce qui échappe donc à la direction de l’hôpital Sainte-Anne, pour soutenir qu’une telle opération est une simple formalité ?
Ce qui échappe en premier, c’est le fondement de notre travail. Adossé à la notion d’espace-temps, il requiert de la continuité et une certaine stabilité du cadre c’est à dire de notre fonction d’accueil au sens thérapeutique du terme pour les enfants en souffrance.

samedi 19 novembre 2016

LA MARCHE DE L'HISTOIRE Saint Alban , une expérience en psychiatrie

Par Jean Lebrun

C’était un pauvre village du Gévaudan. On peut y arriver par un autocar improbable venu de la gare de Saint Chely d’Apcher. Ou bien à pied...


Unité Psychiatrique dans un hôpital français
Unité Psychiatrique dans un hôpital français © Getty / BSIP

C’était un pauvre village du Gévaudan. On peut y arriver par un autocar improbable venu de la gare de Saint Chely d’Apcher. Ou bien à pied. Comme l’a fait en 1940 le docteur Tosquelles, que vous venez d’entendre. On ne le comprend pas bien mais, avec de l’attention, on l’entend. Et ce qu’il va dire et faire à Saint-Alban mérite l’attention…

LAFORCADE REHABILITE DEMAY ET L’AVENIR DE LA PSYCHIATRIE, EPISODE II

  • 18 NOV. 2016
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  • PAR GUY BAILLON
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    Après les préalables et les ‘non-dits’ du Rapport Laforcade, voici son apport fondamental, il affirme la force de la Politique de Secteur, sous l’éclairage du Rapport Demay, dans sa continuité » 
    Ainsi Laforcade confirme la Psychiatrie de Secteur ! remarquable cette affirmation de l’Etat ! Au lieu du flou lointain ou de l’ambivalence, il affirme et détaille :
    Auparavant reprenons rapidement notre propos préalable : le premier point fort de ce rapport est certainement la reconnaissance des Usagers comme acteurs à part entière rejoignant la première affirmation du Rapport Demay.
    Nous avons fait aussitôt le constat que la mise aux oubliettes immédiate du Rapport Demay, a été source de quiproquos qu’il est indispensable de démasquer. Leur présence a infiltré puis déformé tout dialogue avec l’Administration. Laforcade par la levée de la censure a permis certainement de faire un pas énorme vers l’avenir, d’abord pour l’avenir immédiat.

Eloge de la clinique

19 novembre 2016
Il y a ceux qui fustigent la détérioration des liens entre les patients et leurs médecins. Et il y a ceux qui avec patience et détermination rappellent le caractère essentiel du rapport singulier et unique, profond et presque intime que l’on noue avec le malade. En décembre dernier, le Lancet accordait le Prix Weakley à un texte rappelant la nécessité de ne jamais considérer comme superfétatoire certains "détails" essentiels de la vie des malades. Lifelines racontait l’histoire de Martin. Martin admis dans un service de gastroentérologie, nécessitant une ligne de nutrition parentérale. Martin qui après des semaines d’une observance et d’une attention parfaites, décroche un jour son cathéter veineux central. Quel événement avait pu entraîner un tel bouleversement dans l’attitude du patient ?

Errare medicinus est

19/11/2016


Bien qu’il ait provoqué une levée de boucliers contre lui, le dernier livre de Martin Winckler illustre bien les attentes actuelles vis-à-vis des médecins. Ces derniers doivent exercer la plus grande sollicitude à l’égard des patients ce qui suppose tout à la fois de savoir se mettre à leur place, de ne pas mépriser leur vulnérabilité et de pouvoir entendre et répondre à leurs attentes, même quand elles ne sont que sous jacentes. Face à ce portrait idyllique et controversé, beaucoup ont demandé si la réciproque pouvait s’imposer. D’aucuns ont notamment voulu créer un écho entre la maltraitance supposée dont seraient victimes les patients et celle qui toucherait de plus en plus fréquemment les praticiens (tant de la part des patients que des tutelles administratives !). Mais au-delà de cette question de la maltraitance, les médecins peuvent-ils espérer de ceux qu’ils soignent une sollicitude semblable à celle qui est exigée d’eux. Les patients doivent-ils savoir se mettre à la place des médecins (comprendre le poids des responsabilités, la difficulté de l’exercice, la lourdeur des tâches) et ne pas mépriser leur vulnérabilité ?

L’erreur est-elle encore un droit pour les médecins ?

Sans doute dans l’esprit d’un Martin Winckler, une telle réciproque n’est guère envisageable, en raison des multiples différences existant entre les patients et le médecin, qui créent des obligations différentes pour chacun. Néanmoins, la recherche d’un praticien idéal conduit à oublier, qu’humain avant tout, un médecin est également un être qui trébuche, qui s’irrite et qui se trompe. Les praticiens d’aujourd’hui ont-ils encore le droit à l’erreur, dans un monde où il est exigé d’eux tout à la fois qu’ils ne s’érigent pas en sachant mais qu’ils ne négligent aucun moyen pour soigner le patient et qu’ils soient à la pointe de toutes les recommandations et toujours à l'écoute des dernières publications ? Les praticiens d’aujourd’hui ont-ils encore le droit à l’erreur quand l’interrogatoire du malade se doit d’être le moins directif possible, le moins intrusif ? Et au-delà de ces paramètres, au-delà de la technicisation de la médecine, des progrès de ses outils diagnostics, le médecin a-t-il droit à l’erreur ?

vendredi 18 novembre 2016

« Il a fallu l'immobiliser… »

 
« Le stage de mon semestre 5 se déroule en santé mentale, dans une clinique qui accueille des patients souffrant de troubles anxieux et de dépression. Pas de la « grosse psychiatrie », mais assez pour vous faire vivre des situations qui vous poussent à la réflexion. Et cette situation, de nombreux soignants l'ont vécue et je pense qu'elle interpelle à chaque fois ». Etudiant en soins infirmier et blogueur Monsieur Piqûre Futur infirmier, il nous livre son témoigne.
contention lit psychiatrie
Contenir avec humanité… c'est possible
Je suis d'après-midi, on approche les 20h30 et le poste a été mouvementé. On profite que les patients soient au self pour, nous aussi, nous retrouver autour d'un dîner - dit comme ça, on se croirait au restau alors qu'en fait, on se retrouve autour de deux sandwichs et d'un paquet de chips. On avait ouïe dire que les collègues du pavillon d'en face avaient été eux aussi débordés. L'une des infirmières du service leur passe un coup de téléphone pour savoir s'ils avaient besoin de nous. La collègue répond qu'il se peut qu'elle nous recontacte très prochainement parce qu'en effet, le boulot ne manque pas. On raccroche, ça sonne: Il faut venir immédiatement, on a une patiente qui s'agite, vite ! L'infirmière avec qui je suis en poste me demande de venir avec elle et nous voilà partis à toute vitesse à travers les couloirs et les extérieurs en direction de la chambre de la patiente.
On entre dans la chambre de Mme R., la cinquantaine, admise il y a de nombreux mois dans la clinique et que j'ai eu l'occasion de rencontrer lors d'un atelier dédiée aux jeux de société. J'avais le contact facile avec elle, elle discutait facilement mais présentait une personnalité très, très histrionique, simulant souvent des malaises dans les lieux de collectivité. Ce soir-là, elle était agitée au possible, dans un coin de sa chambre. Elle hurlait à la mort, pleurait et évoquait des idées suicidaires. L'équipe essayait de la rassurer et de la calmer depuis de nombreuses minutes mais rien n'y faisait, l'agitation montait en flèche jusqu'à devenir dangereuse : Madame s'arrachait littéralement les cheveux, par poignées.

Une étude met en lumière l’importance de la douleur lors d’une IVG médicamenteuse

18.11.2016
Les résultats d’une vaste étude sur la douleur dans les IVG médicamenteuses, révèlent que 27% des femmes entrées dans le processus ont ressenti des douleurs très intenses au 3ème jour de l’IVG (notées de à 8 et plus sur une échelle de 10) et 83% des patientes affirment avoir consommé des antalgiques durant les cinq jours du traitement. Cette enquête a été menée par 2 chercheurs de l'Inserm auprès de 453 femmes dans 11 centres d'IVG et a été soutenue par la Fondation de l’Avenir.

AP-HP : l'Hôtel-Dieu va accueillir les mères sans solution d’hébergement en sortie de maternité

Anne Bayle-Iniguez  18.11.2016


hotel dieu
Après la salle de sport, l'Hôtel-Dieu (AP-HP) continue sa mue en expérimentant cet hiver l’accueil temporaire de mères ayant accouché dans une maternité du CHU francilien et se trouvant sans solution d’hébergement à leur sortie.
Deux anciennes unités d’hospitalisation au 4e étage du plus vieil hôpital parisien, correspondant à 35 chambres, « sont mobilisables rapidement » pour répondre à des situations « régulièrement rencontrées », « toujours inacceptables » et « trop nombreuses à rester sans solution » malgré le travail SAMU social, communique l'AP-HP.
« Ces unités ne disposent pas de possibilité d’accès séparé depuis l’espace public, elles ne peuvent donc être mobilisées qu’en étroite collaboration avec l’hôpital et nécessitent un encadrement adapté et compatible avec le bon fonctionnement de l’établissement », a précisé l'établissement de Martin Hirsch.
Fin de l'expérimentation dans un an
L’utilisation de ces locaux pour des fonctions d’hébergement se situera sous la responsabilité des pouvoirs publics, dans le cadre d’une réquisition préfectorale.
L'AP-HP a précisé que cette solution n'avait pas vocation « à être pérenne, au regard de la mutation en cours du site de l’Hôtel-Dieu », qui va perdre la moitié de son périmètre de soins, transformé en logements sociaux ou étudiants.
L'expérimentation sera évaluée et éventuellement reconduite une année supplémentaire. Elle prendra fin au plus tard à l’issue de la trêve hivernale 2017-2018.

Méditation et médecine du corps-esprit : quels effets ?

FRANCE CULTURE  17.11.2016
Conférences   Université de Strasbourg

La médecine s'intéresse aux méfaits du stress pour la santé. Des découvertes récentes montrent qu'à l'inverse le mental peut avoir un effet bénéfique sur toutes sortes de pathologies.

Méditation et médecine du corps-esprit : quels effets ?
Méditation et médecine du corps-esprit : quels effets ?Crédits : Moyan Brenn/ Flickr
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L’aide invisible

 Par Janine-Sophie Giraudet, médecin rhumatologue à l’hôpital Cochin et Inge Cantegreil, neuropsychologue à l’hôpital Broca — 

FORUM «QUAND LE CORPS S'ÉCLIPSE»

Comment aider au mieux un proche, malade, en situation de handicap ou en perte d’autonomie, sans s’oublier ? Tribune de Janine-Sophie Giraudet et Inge Cantegreil-Kallen.

Après la journée mondiale de l’AVC Libération organise le Forum «Quand le corps s’éclipse», une journée de débats sur les liens entre maladie et société.  La médecin Janine-Sophie Giraudet et la neuropsychologue Inge Cantegreil-Kallen participeront au débat «Les invisibles : remettre les patients et les aidants au cœur du débat».
La France compte officiellement 8,3 millions d’Aidants (la moitié assume la charge d’une personne âgée dépendante). Un chiffre probablement sous-évalué, car aider un parent, un enfant, un proche (l’aidé) est un investissement invisible, donc difficilement quantifiable.
Les aidants familiaux, les proches-aidants, viennent en aide de manière régulière à une personne de leur entourage pour les activités de la vie quotidienne, le soutien moral, les tâches administratives… En chefs d’orchestre, ils dirigent et coordonnent les soins et aides. Deux-tiers d’entre eux sont des femmes. Cette relation d'aide non professionnelle requiert des capacités d’improvisation et d’adaptation. Le danger est de surestimer ses propres capacités, sous-estimer la lourdeur de la tâche : engagement sans retour, renoncement aux projets personnels et isolement. La confusion entre «je dois assumer» et «je peux assumer» est fréquente et la prise de conscience souvent douloureuse.
Aider autrui est un acte d’amour, un engagement qui procure de nombreux bénéfices : (re) gain d’amour pour la personne aidée, affirmation de valeurs personnelles, acquisition de compétences. Mais aider sans limites, sans prendre soin de soi est dangereux pour la santé physique, émotionnelle et socioprofessionnelle.

Claire Marin : «Il y a des discours de plus en plus culpabilisants à l'encontre des malades»

Par Belinda Mathieu — 

FORUM «QUAND LE CORPS S'ÉCLIPSE»

La philosophe analyse le jugement parfois sévère de la société sur les personnes souffrantes. Interview.

Apres s'être intéressée au déni de la maladie (L’homme sans fièvre) et à l'identité de la personne malade (La maladie catastrophe intime), Claire Marin répond à nos questions dans le cadre du Forum «Quand le corps s’éclipse».
La maladie est-elle perçue comme un échec ?
Ce qui est surtout jugé c’est la manière dont on vit celle-ci. Le «bon malade», c’est celui qui ne se laisse pas abattre. Cette figure guerrière de «survivant», de «superhéros» est valorisée et très visible aux Etats-Unis. Mais il y a surtout des discours très culpabilisants à l’encontre des malades, comme s'ils étaient responsables de leur état de santé. A celà s'ajoutent les injonctions de bonne santé - manger sainement, arrêter de fumer - qui vont dans le sens d'une responsabilisation individuelle. C’est en partie injuste, car nombre de pathologies ne sont pas liées à un comportement, mais à des gènes et à des éléments environnementaux.
Certaines maladies sont-elles moins bien considérées que d’autres ?
Les maux qu’on impute à un mauvais comportement font l’objet d’un jugement plus négatif, porté par ces discours culpabilisants, qui peuvent venir du médecin ou des proches. Il y a aussi les maux tabous, ils touchent à l’intimité, à la sexualité. On parlera par exemple plus facilement d’un cancer du poumon que d’un cancer de l’utérus. Il y a aussi les pathologies psychiatriques, encore mal connues et souvent associées à un manque de volonté ou de détermination. Ce sont des discours d’une grande violence à l’encontre de la personne touchée.
Est-ce que l’exclusion des malades renvoie à de la peur ?
Oui, ils rendent visible une réalité que la plupart du temps on se cache. Cela va à l’encontre de notre capacité à nous projeter, car envisager la maladie c’est arrêter la temporalité normale du sujet. Merleau-Ponty disait que lorsqu’on est en bonne santé on ne peut pas s’imaginer souffrant, ce sont deux types de représentation de soi incompatibles. Etre en bonne santé, c’est se projeter alors que la maladie renvoie à la suspension du temps. Le malade représente tout ce qui n’ est pas visible dans nos sociétés : on ne voit plus la dégradation du corps, on cache le vieillissement et in fine la mort. Dans une perspective familiale ou génétique, la figure de la mère, de la grand-mère ou de la tante atteinte du cancer fait figure d' avertissement funèbre.

Seshat, vers un « massacre des théories » historiques ?

Par Rémi Sussan

L’Histoire est un des champs les plus prometteurs des nouvelles « humanités numériques », et elles sont déjà nombreuses les tentatives qui visent à intégrer les data collectées sur notre passé dans diverses bases de données. On a déjà parlé dans InternetActu de projets comme Pantheon, qui utilise la Wikipédia pour analyser la production culturelle globale, ou encore de l’analyse des mythes par les réseaux sociaux
Le New Scientist nous présente un projet dans la même eau, mais bien plus ambitieux, nommé Seshat (d’après la déesse égyptienne du même nom, compagne ou fille de Thoth, selon les versions, et patronne des archivistes et architectes). Sehsat est une gigantesque base de données de faits historiques, concernant toutes les civilisations, et reliés entre eux par le système des « linked data » du web sémantique.
Parmi les cofondateurs de Seshat, on retrouve Peter Turchin, le créateur de la cliodynamique (voir notre dossier sur le sujet), et Harvey Whitehouse, lui plutôt spécialiste des l’histoire des rituels religieux.
L’espoir d’une histoire plus « objective »
Selon le New Scientist, Seshat est une réponse possible à l’accumulation des data qui a transformé la profession des historiens, et pas forcément dans le sens de la facilité. Selon le magazine, cette brusque augmentation des informations a amené la plupart des spécialistes du domaine à travailler isolément : qui sur la démographie, qui sur les institutions, qui sur la religion, etc. Tant et si bien qu’il devient très difficile de percevoir les schémas globaux. De plus si certains patterns historiques sont assez évidents, d’autres sont bien plus masqués et ne peuvent se révéler que lorsqu’on associe plusieurs sources.