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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 11 avril 2014

L’homme qui ne pouvait se souvenir du passé, ni se projeter dans l’avenir

05/04/2014


Patient K.C. à Toronto.png

Il était l’un des amnésiques les plus célèbres. Il est mort la semaine dernière, le 27 mars, d’un infarctus ou d’un accident vasculaire cérébral. Il s’est éteint dans la chambre qu’il occupait dans une maison de retraite de Toronto (Canada), à l’âge de 62 ans, a rapporté le quotidien The Toronto Star dans son édition datée du 1eravril. La famille s’est opposée à l’autopsie.
Dans le monde de la neuropsychologie, il était connu sous ses initiales : « K.C ». Depuis l’âge de 30 ans, K.C., de son vrai nom Kent Cochrane (seulement dévoilé à son décès), souffrait d’un type d’amnésie très particulier. Il ne pouvait ni imaginer sa vie future, ni se souvenir de son passé.
Par rapport à d’autres amnésiques, K.C. se caractérise par son incapacité à se souvenir du moindre événement spécifique auquel il a participé ou dont il a été témoin. Suite à un traumatisme crânien, responsable de lésions irréversibles dans de nombreuses zones du cerveau, superficielles et profondes, ce patient avait une mémoire épisodique totalement perturbée.  


Mouvement de grève chez les psychologues hospitaliers

11.04.2014

Des psychologues exerçant à l'hôpital et dans les collectivités territoriales ont fait grève jeudi pour protester contre la faiblesse de leurs salaires et les contrats précaires, a indiqué la CGT. "Nous demandons une revalorisation des salaires mais à l'arrière-plan (...), il y a une revendication majeure qui est la diminution et la suppression de la précarité, qui touche aujourd'hui, dans la fonction publique hospitalière, 60 % des psychologues", a déclaré Gilles Métais, porte-parole CGT des psychologues hospitaliers. Selon lui, une grande partie de ces psychologues contractuels, qui n'ont pas le statut de fonctionnaires, sont employés à temps partiel et touchent moins de 800 euros par mois. "On se trouve dans une situation où il va y avoir - et tout le monde l'a entendu - une réduction sur le budget de la Sécurité sociale de 10 milliards (pour la seule branche maladie, ndlr) donc évidemment, dans ce contexte-là, on ne nous fait pas de promesse", a-t-il déploré, demandant "un geste du gouvernement pour résorber la précarité chez les psychologues". Une assemblée générale organisée à Paris jeudi après-midi a permis d'arrêter une nouvelle date de mobilisation, le 19 juin, avec grève et manifestation national.

La Cour des comptes alerte sur la dette des hôpitaux

AFP

La dette des hôpitaux publics se trouve à un niveau «critique», après avoir triplé en dix ans pour atteindre plus de 29 milliards d’euros fin 2012, entraînant des tensions de trésorerie, estime la Cour des comptesdans un rapport publié vendredi.
L’endettement hospitalier, qui représente désormais 1,4% du PIB, soit 29,3 milliards d’euros, pourrait mettre les hôpitaux «dans l’incapacité de financer à l’avenir leurs investissements courants», souligne la Cour dans ce rapport mis en ligne. Elle évoque entre autres des «tensions de trésorerie récurrentes» dans certains hôpitaux en 2011 et 2012. Les financements à court terme sont «plus difficiles à mobiliser», en raison des «réticences des banques à accorder des crédits à court terme au secteur hospitalier».

jeudi 10 avril 2014

67 personnes détiennent autant de richesses que la moitié du globe

Le Monde.fr avec AFP | 

« Les inégalités extrêmes se sont aggravées », selon l'ONG Oxfam.

Les 67 personnes les plus fortunées dans le monde possèdent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de la population mondiale, selon un rapport de l'ONG Oxfam« Les inégalités extrêmes se sont aggravées », a résumé,  mercredi 9 avril, l'ONG, rappelant que ce chiffre était de 85 en 2013.
Selon Oxfam, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, qui tiennent leur assemblée générale cette semaine à Washington, doivent passer de la rhétorique aux actes pour tenter de réduire ce fossé.

La Fédération hospitalière de France propose des pistes d’économies

LE MONDE  
Jean-Baptiste Chastand et Laetitia Clavreul
Le nouvel hôpital Pierre-Paul-Riquet, à Toulouse.
Alors que le gouvernement veut dégager 10 milliards d’euros d’économies sur l’assurance-maladie d’ici à 2017, pour atteindre les 50 milliards de baisses des dépenses publiques promis, les calculatrices sont de sortie. Et la santé est bel et bien un des principaux gisements d’économies.
Le dossier continuera d’être suivi par Marisol Touraine, seule aux manettes puisqu’aucun secrétaire d’Etat n’a été nommé à la santé. Mais Manuel Valls a un peu précisé la feuille de route, mercredi 9 avril sur BFM TV. « On peut par exemple beaucoup travailler sur la question de la chirurgie ambulatoire, restructurer l’offre de soins hospitaliers », a-t-il indiqué.
Tous les regards se tournent vers l’hôpital. La Fédération hospitalière de France (FHF), qui défend le secteur, a pris les devants. Elle a envoyé un courrier au tout nouveau premier ministre, à la veille de sa déclaration de politique générale, mardi 8 avril : elle y explique comment réaliser 5, voire 7 milliards d’euros d’économies en cinq ans. Des pistes qu’elle publie jeudi.

Y a-t-il une « question rom » ?

Le Monde.fr | Propos recueillis par 

La contribution de Carine Fouteau, journaliste à Mediapart, dans l’ouvrage collectif Roms & Riverains, est issue de plusieurs reportages qu’elle a faits à Paris, autour de la place de la République, où se trouvent de nombreuses familles roms, et en Essonne, notamment au campement de Ris-Orangis, où habitaient 200 personnes avant son démantèlement en avril 2013, à la suite de l’arrêté municipal du 29 mars 2013. C’est ce texte administratif qui a donné son titre à l’ouvrage Considérant qu’il est plausible que de tels événements puissent à nouveau survenir, dirigé par le polito­logue Sébastien Thiéry. Il est le coordinateur des actions de l’association Perou – le Pôle d’exploration des ressources urbaines – qui a construit sur le site de Ris une « ambassade », un lieu d’articulation entre la ville et le bidonville.
Dans « Les Roms, ces Européens » (« Les Temps modernes » n° 677, janvier-mars 2014), le philosophe Patrice Maniglier écrit qu’il n’y a pas de « question rom », mais une question populiste. Vos deux ouvrages réfutent-ils aussi l’existence d’une « question rom » ?
Carine Fouteau Oui. Il n’existe pas de « question rom » en soi, mais nous sommes bien obligés d’observer qu’un « problème rom » s’est constitué dans l’espace public. Ce qui nous intéresse, c’est d’analyser les discours et les gestes politiques qui se sont mis en place pour gérer les problèmes prétendument posés par ces personnes venues d’Europe de l’Est, la plupart de Bulgarie et de Roumanie, et qui vivent dans des bidonvilles. Ces personnes sont fabriquées par les pouvoirs publics et les médias comme « roms ». Notre ouvrage n’est pas un livre d’histoire ni d’anthropologie sur les Roms, nous ne nous sommes pas penchés sur l’histoire de leur mode de vie, même si, comme journaliste, je me suis intéressée concrètement à la manière dont les gens se débrouillent sans eau courante ni électricité, etc. Car ils ont des droits, comme l’accès à l’eau, non reconnus par les municipalités.

COMMENT SE RECONSTRUIRE APRÈS LE SUICIDE DE SON COMPAGNON ?

09/04/2014

Chaque deuil se vit différemment. Après le suicide de son conjoint, celui ou celle qui reste traverse une période de douleur et de doutes. Pour tenter de comprendre et d’apaiser ces souffrances, nous avons demandé les conseils de Marie-Frédérique Bacqué*, psychologue spécialiste du deuil et professeur à l’Université de Strasbourg.
ELLE.fr. Face au suicide de son partenaire, quelles sont les émotions que le veuf/la veuve ressent le plus souvent ?
Marie-Frédérique Bacqué. Le plus douloureux, c’est certainement l’absence d’information. Pourquoi un tel geste ? Lorsque le disparu ne laisse aucune information pour son acte, la veuve (ou le veuf) se retrouve face à l’inconnu. Il faut relever également le sentiment d’impuissance. « Pourquoi n’ai-je rien vu ? », « Comment aurais-je pu l’aider ? » S’installe ainsi une sorte d’enquête pour comprendre d’où peut provenir ce geste. Y a-t-il des antécédents familiaux ? Ou est-ce du mimétisme psychologique ?

«Les associations censées défendre les droits des handicapés ont lâché l'affaire»

MARIE PIQUEMAL

Ils s’étaient donné rendez-vous via Facebook, au pied de l’église de la Madeleine, en plein Paris. Ils espéraient faire masse pour défendre leurs droits ce mercredi midi. Mais seules trois personnes, dont les deux organisatrices, ont pu faire le déplacement…
«Beaucoup auraient aimé être ici aujourd’hui, mais comment voulez-vous faire quand vous êtes en fauteuil ? Rien n’est accessible.» Mathilde Fuchs, 30 ans, souffre d’une maladie génétique qui l’empêche, entre autres, de marcher. Elle tempête contre le énième report de l’accessibilité à tous des lieux accueillant du public. «C’était acté dans la loi de 1975, déjà. En 2005, nouvelle loi, on nous dit : dans dix ans, promis, les bâtiments seront aux normes. Et là, il faudrait encore attendre neuf ans de plus ?»

mercredi 9 avril 2014

Après les soins intensifs, la dépression pour un tiers des patients concernés

09/04/2014

Douze mois après hospitalisation dans une unité de soins intensifs, la dépression concerne un malade sur 3 et le handicap dans la vie quotidienne 1 patient sur 4.
Une étude du devenir à long terme des patients admis en réanimation souligne l’importance de l’altération de leur qualité de vie. Beaucoup de malades sont incapables de retrouver une activité professionnelle comparable à celle qu’ils avaient avant leur hospitalisation, et leur qualité de vie semble très altérée. En réanimation, les facteurs de stress sont en effet nombreux et rendent compte de la diminution des capacités mentales, de la dépression, de l’anxiété et des troubles du sommeil. Les données de la littérature observationnelle soulignent l’insuffisance de la prise en charge préventive et curative de ces symptômes, mais aussi la caractérisation insuffisante des troubles mentaux et fonctionnels après séjour en soins intensifs.

mardi 8 avril 2014

L'interview retrouvée de Michel Foucault

CLÉMENT GHYS

«Je ne souhaite pas qu’au cours de l’émission télévisée que vous voulez bien me consacrer, une place soit faite à des données biographiques. Je considère en effet qu’elles sont sans importance pour le sujet traité.» C’est cet encart, tapé à la machine, qui introduit cette interview, quasiment inédite, de Michel Foucault.
En 1971, le philosophe français donne une interview à son collègue néerlandais Fons Elders, en préparationd’un débat qui aura lieu quelque temps plus tard, en novembre 1971, avec Noam Chomsky.
Oubliée pendant plusieurs décennies, la vidéo a été mise en ligne fin mars sur YouTube, en français et sous-titrée en anglais et en flamand. Filmé dans son appartement de la rue de Vaugirard, à Paris, le penseur français (1926-1984) explique, analyse de peinture à l’appui, quelques-uns des axes de sa pensée, comme l’analyse de la folie, le rapport à la question du sujet ou aux cultures étrangères.
A la fin de la séquence, interrogé sur l’étroitesse des liens entre la personnalité d’un penseur et sa pensée elle-même, il confie, rieur: «Je ne dis pas les choses parce que je les pense. Je dis les choses pour ne plus les penser.»

Contre le règne de l'immédiateté, retrouver le plaisir de la lenteur

DAVID LE BRETON ANTHROPOLOGUE, PROFESSEUR À L'UNIVERSITÉ DE STRASBOURG


> David Le Breton participera au Forum «Libé» de Rennes consacré à «2030», qui se déroulera les 11 et 12 avril prochains. Programme et réservations ici
Les chemins de sens qui menaient au-delà du présent immédiat sont aujourd’hui rompus, la transmission cède le pas à l’expérimentation du fait de la multitude des transformations qui affectent la trame sociale sous l’égide notamment des technologies. Ainsi, toute déduction du futur au regard du présent est rendue impossible. Nous sommes dans une société de l’éphémère, de l’instant, de la volatilité, une société liquide dit Baumann. Le zapping et le surfing deviennent des morales essentielles du rapport au monde, une manière de se jouer de la surface pour éviter de choisir et multiplier les expériences sans s’engager. Un individu contemporain qui ne se soutient que de lui-même est confronté en permanence à une multitude de décisions. Il est soumis à l’écrasement du temps sur l’immédiat puisque le monde n’est plus donné dans la durée.

Positions du CRPA sur la "personne de confiance" dans les soins psychiatriques non consentis

 |  PAR ANDRÉ BITTON

Intervention au colloque organisé par la FNAPSY sur « la Personne de confiance » - « décider pour soi-même, mythe ou réalité », le vendredi 4 avril 2014, au Ministère des affaires sociales et de la santé, salle Laroque. 


Positions du CRPA sur la personne de confiance dans les soins psychiatriques.
                 
1°) L’article L 1111-6 du code de la santé publique instaure la « personne de confiance ».

Je préfère commencer cet exposé par le rappel des termes eux-mêmes de l’article L 1111-6 du code de la santé publique, sur la personne de confiance, issu de la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades : 
« Toute personne majeure peut désigner une personne de confiance qui peut être un parent, un proche ou le médecin traitant, et qui sera consultée au cas où elle-même serait hors d’état d’exprimer sa volonté et de recevoir l’information nécessaire à cette fin. Cette désignation est faite par écrit. Elle est révocable à tout moment. Si le malade le souhaite, la personne de confiance l’accompagne dans ses démarches et assiste aux entretiens médicaux afin de l’aider dans ses décisions.
Lors de toute hospitalisation dans un établissement de santé, il est proposé au malade de désigner une personne de confiance dans les conditions prévues à l’alinéa précédent. Cette désignation est valable  pour la durée de l’hospitalisation, à moins que le malade n’en dispose autrement.
Les dispositions du présent article ne s’appliquent pas lorsqu’une mesure de tutelle est ordonnée … »
  
2°) « Personne de confiance » librement choisie et « personne de confiance » institutionnelle. 
Un échange de mails entre Mme Claude Finkelstein, qui était alors présidente de la FNAPSY, et moi-même, le 11 juillet 2013, faisant suite à l’audition du CRPA, entre autres organisations, par le député M. Denys Robiliard, en qualité de rapporteur de la proposition de loi du 3 juillet 2013 sur les soins psychiatriques, résume notre propos :
Mme Claude Finkelstein dans ce mail du 11 juillet 2013 : « Nous vous remercions d’avoir accepté d’intervenir lors de notre colloque sur la personne de confiance pour présenter les positions du CRPA. A notre connaissance  vous êtes la seule organisation à s’être positionnée sur ce sujet, et c’est à ce titre que nous vous l’avons proposé.
J’ai lu attentivement votre mail et j’ai été très étonnée de votre affirmation concernant une position commune, je pense qu’il s’agit d’un simple malentendu : nos organisations défendent toutes les deux un dispositif de « personne de confiance » pour apporter un accompagnement aux personnes hospitalisées sans consentement, dispositif à nos yeux indispensable.
Cependant notre vision de la « personne de confiance » diffère de la vôtre. Nous estimons – vous m’avez entendue lors des journées UNAFAM – que le dispositif hollandais [de l’Ombudsman, ou médiateur] serait adaptable à notre société : une personne de confiance mise à la disposition de toute personne internée … ».
On voit donc l’affirmation, ainsi posée, de deux conceptions de la personne de confiance en matière psychiatrique, singulièrement dans l’hospitalisation sans consentement. La nôtre qui est celle d’une « personne de confiance » librement désignée et choisie, sans qu’elle soit institutionnelle. Celle défendue par la FNAPSY d’une « personne de confiance » institutionnelle, mise à disposition par l’établissement hospitalier, pour toute personne hospitalisée sans son consentement.
Nous ne sommes pas partisans de l’option de la « personne de confiance » institutionnelle, pour les raisons que j’expose dans la présente intervention.
Notre désaccord porte essentiellement sur le fait que, selon nous, l’esprit et la lettre de l’article L 1111-6 du code de la santé publique, issu de la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades doivent être préservés, afin qu’il n’y ait pas, sur le terrain psychiatrique, une exception créée qui diminuerait les droits fondamentaux des patients en psychiatrie
Notre désaccord est également basé sur le fait qu’à notre sens, les associations d’usagers actuellement habilitées à siéger dans les établissements psychiatriques, ou généraux incluant des secteurs de psychiatrie générale, sont par trop dépendantes de la hiérarchie hospitalière, des familles et de leurs représentants, ainsi que des services étatiques et de l’administration centrale.
Ce manque d’indépendance et l’état de sujétion des associations de patients en psychiatrie agréées par les pouvoirs publics, nous semblent former un obstacle fondamental qui ne peut qu’obérer la mise en œuvre de ce projet d’une « personne de confiance » institutionnelle, dans lequel les « médiateurs de santé-pairs », initiés par le Centre collaborateur de l’Organisation mondiale de la santé – EPSM de Lille Métropole, pourraient se requalifier, vu l’échec partiel, mais néanmoins important de ce programme expérimental des médiateurs de santé pairs tel qu’il a été conçu et mis en œuvre.
Plus grave, une telle institutionnalisation de la « personne de confiance », sous la dépendance de l’établissement d’accueil – cette « personne de confiance » serait dès lors un agent hospitalier en relation de subordination par rapport à la hiérarchie hospitalière - conduirait tout droit à la consécration en droit français, d’un statut d’incapable de fait, pour les personnes hospitalisées sans leur consentement en psychiatrie, avec une minoration et une diminution des droits courants mais aussi des droits fondamentaux des patients hospitalisés en psychiatrie, dans l’accès au droit, à l’information sur le projet médical et ses conséquences, au tiers de confiance, alors même que la loi du 4 mars 2002 - qui du reste contient des clauses de non applicabilité dans les cas de l’urgence et de la maladie mentale avec incapacité du consentement aux soins - ne prévoit pas, à juste titre selon nous, de dérogation sur la « personne de confiance »,  propre au champ psychiatrique.
La mise sur pieds, pour le terrain de l’hospitalisation sans consentement d’une « personne de confiance » institutionnelle, sous la dépendance hiérarchique de la direction de l’établissement d’accueil, mais aussi sous celle du service médico-psychiatrique, qui consacrerait ainsi une « impossibilité » de libre désignation d’une « personne de confiance », porterait une atteinte – illégale selon nous – au principe d’égalité des citoyens devant la loi.  Des dispositions réglementaires (une circulaire ministérielle ou un décret) qui mettraient en œuvre un tel schéma pourraient être attaquées en annulation devant le Conseil d’Etat, du fait de cette rupture d’égalité devant la loi.
Sur ce point, nous maintenons donc notre revendication de l’application du principe du droit commun posé par la loi du 4 mars 2002, de libre désignation de la « personne de confiance » selon le choix du patient hospitalisé en psychiatrie, ainsi que la mise à effet de ce que prévoit sur ce plan l’article L 1111-6 du code de la santé publique par une circulaire ministérielle rappelant aux établissements médicaux accueillant des personnes hospitalisées sans leur consentement les possibilités et pouvoirs d’intervention des personnes de confiance librement désignées par les patients.
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Les malades mentaux attendent des voix

C’est un homme d’un certain âge, les cheveux blancs. Pendant des années, Paul Manni était patient advocate, dans un hôpital psychiatrique aux Pays-Bas. C’est un métier unique. Il y en a 55 comme lui, aux Pays-Bas, pour suivre les 75 institutions de santé mentale du pays. En France, on dirait «personne de confiance», même si ce n’est pas tout à fait la même chose. C’était le thème d’un colloque qui s’est tenu vendredi au ministère de la Santé intitulé : «La personne de confiance en psychiatrie».
Les Pays-Bas sont un bel exemple : depuis une loi datant de vingt ans, tout établissement de santé mental se doit d’avoir un homme, payé par une fondation extérieure, dont la seule fonction est de défendre les malades hospitalisés. «Cette personne doit être indépendante, elle est libre, peut aller dans n’importe quel lieu de l’hôpital et rencontrer n’importe quel patient qui le demande», explique Paul Manni. Son boulot est de«porter assistance au malade» :«Chaque fois qu’un patient a besoin d’une information ou veut se plaindre, alors je le rencontre.»

Le rapport qui dessine enfin la famille du XXIe siècle

Rue89 a obtenu la primeur du rapport commandé pour élaborer la loi sur la famille. Il préconise entre autres la PMA pour les couples de lesbiennes et la reconnaissance des enfants nés par GPA à l’étranger.

C’est un mistigri auquel personne ne voulait voir son nom associé sous le gouvernement Ayrault. Le rapport sur la famille, commandé par l’ancienne ministre déléguée à la Famille Dominique Bertinotti, lui a été remis le 10 février dernier.
Tétanisée par les réactions de la Manif pour tous, elle a gardé le silence : il faut dire que le rapport préconise l’accès à la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de même sexe ou la reconnaissance de la filiation des enfants nés par gestation pour autrui (GPA) à l’étranger.

Transmis par petits bouts à l’Elysée

Ce travail de 350 pages, dirigé par la sociologue Irène Théry, n’a été transmis que par petits bouts à l’Elysée, qui a fini par décider la semaine passée qu’il pourrait être mis en ligne sur le site du ministère de la Famille.
Affiche de la présentation du rapport, mercredi à l’EHESS
Sauf que le remaniement a privé – pour quelques jours ou le temps du gouvernement Valls – la famille de ministère. Les auteurs, nombreux, d’horizons variés (voir le groupe de travail ci-dessous) ont obtenu de rendre leurs travaux publics, par leurs propres moyens. Qu’on ne puisse pas dire non plus que le rapport a été bloqué.
Ça sera fait mardi matin sur le site de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) qui accueillera un colloque mercredi soir. En attendant que Marisol Touraine, aux Affaires sociales, récupère l’affaire sur son portail, comme le souhaite le président de la République. Il serait politiquement dommage de se priver du crédit d’une contribution qui nourrira les réformes des décennies à venir.

À Toulouse, l’hôpital Pierre-Paul Riquet accueille ses premiers patients


07/04/2014






Crédit photo : DR
85 000 mde surface, 600 lits, 25 blocs opératoires, 6 étages : c’est un hôpital hors normes qui ouvre ses portes ce lundi 7 avril à Toulouse, après 5 ans de travaux et 328 millions d’euros d’investissements ! Le déménagement s’effectuera progressivement sur six semaines.
Projet phare du nouveau site de Purpan, l’envergure du bâtiment est impressionnante : conçu en verre et en briques, il s’étire sur plus de 200 mètres de long et 100 mètres de large. Il fera désormais le lien entre le haut et le bas du site Purpan, comblant un dénivelé de 15 mètres.

Le café diminue le risque de décès par cirrhose

07/04/2014

Le café auquel on prête bon nombre de vertus pourrait réduire les décès par cirrhose hépatique selon une vaste étude de cohorte The Singapore Chineese Health Study qui suit plus 63 000 sujets, âgés de 45 à 74 ans, depuis 1993. À l’issue des 14 années d’observation, 144 personnes étaient décédées de cirrhose, dont 33 de cirrhose post-hépatite B, 2 post-hépatite C et 14 de cirrhose alcoolique.

lundi 7 avril 2014

Un quart des SDF ont un travail

Le Monde.fr avec AFP | 
24 % des sans-domicile francophones travaillent, mais le plus souvent occupent des emplois « très précaires », relève l'Insee dans une étude publiée mardi.
Un quart des sans-domicile adultes francophones (24 %) travaillent, mais le plus souvent occupent des emplois « très précaires », relève l'Insee dans une étude publiée mardi 8 avril. 39 % des SDF étaient au chômage et 37 % étaient inactifs, un terme qui englobe les personnes élevant des enfants, les retraités, les invalides, les demandeurs d'asile ou les sans-papiers n'ayant pas le droit de travailler.

L'anonymat, un bien fragile

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO Par 
La scène a de quoi inquiéter. Devant son écran d'ordinateur, un patron peu scrupuleux cherche à en savoir plus sur le dossier médical d'un employé fréquemment malade. Connecté au site Web de l'entreprise Health Aware, il renseigne non pas le nom de son salarié mais le nombre des hospitalisations, le mois et les durées des séjours. Il entre aussi le code postal de la ville de résidence, l'âge et le sexe de sa « cible » ; 0,023 seconde plus tard, le service commercial a trouvé l'identité cherchée et, moyennant finance, livre la totalité des connaissances médicales sur l'employé…
« Mon exemple fictif et ma démonstration ont frappé le public », se souvient Dominique Blum, praticien hospitalier à Munster, qui a exposé les failles de l'anonymisation des fichiers de santé lors de l'université des correspondants informatique et libertés en janvier 2012. Selon lui, 89 % des personnes hospitalisées une fois en 2008 et 100 % de celles hospitalisées deux fois sont théoriquement identifiables grâce au fichier PMSI (Programme de médicalisation des systèmes d'information), qui contient les données d'hospitalisation de plus de 23 millions de séjours à l'hôpital. Cette conclusion choc a été rappelée par Pierre-Louis Bras et André Loth dans leur rapport à la ministre de la santé en septembre 2013 sur la gouvernance et l'utilisation des données de santé. Le même Dominique Blum, auditionné en décembre 2013 par un groupe de travail réuni pour faire suite à ce rapport, a récidivé. Cette fois, il a démontré que le fichier des moyens séjours permet, lui aussi, de retrouver des informations cachées comme les dates de séjour, ouvrant la voie à des réidentifications.

Le patient numérique personnalisé

Le patient numérique personnalisé

Nicholas Ayache nous parle de son cours au collège de France, « Le patient numérique personnalisé : images, médecine, informatique ». Un mariage de l'informatique et de la médecine,  l'image omniprésente. Il nous fait pénétrer dans des recherches parmi les plus avancées en imagerie médicale computationnelle. Il nous fait découvrir un aspect essentiel de la médecine de demain.
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@Asclepios-Inria

L'imagerie médicale computationnelle, à la croisée de l'informatique, des sciences numériques et de la médecine, a pour objectif de concevoir et développer des logiciels de traitement informatique des images médicales pour assister le médecin dans sa pratique clinique. Ces logiciels visent notamment à enrichir le diagnostic en extrayant, à partir des images médicales, des informations objectives et cliniquement utiles. Ils visent également à assister la pratique thérapeutique avec des algorithmes de planification et de simulation appliqués à un modèle numérique du patient.
Mais avant de développer ces différents points, revenons un instant sur la nature même des images médicales, et sur les nombreux problèmes que pose leur exploitation.
L’essor des images médicales
Les images médicales sont aujourd’hui omniprésentes dans la pratique clinique courante et hospitalière. Outre les radiographies, quatre grandes modalités d’imagerie sont couramment utilisées : le scanner, l’IRM, l’échographie, ou la scintigraphie . Les images produites par ces quatre modalités sont volumiques : elles fournissent en chaque point du corps humain des informations mesurées dans un petit élément de volume appelé voxel, l’extension volumique du pixel.
Il existe d’autres modalités d’imagerie du corps humain, et de nouvelles techniques émergent régulièrement. Citons par exemple l’élastographie qui permet de mesurer l’élasticité des tissus à partir d’IRM ou d’ultrasons, et l’endomicroscopie qui permet de visualiser l’architecture microscopique des cellules à l’extrémité de fibres optiques.
La plupart des images médicales sont très volumineuses. L’image anatomique d’un organe, voire du corps entier peut contenir entre quelques millions et plusieurs centaines de millions de voxels (pixel en 3D), stockés dans d’immenses matrices 3-D de nombres. La quantité d’information augmente rapidement lorsque plusieurs images sont acquises sur un même patient pour exploiter la complémentarité des différentes modalités, ou pour suivre une évolution temporelle ; il s’agit alors d’images 4-D avec trois dimensions spatiales et une dimension temporelle.
Comme si ce déluge d’images ne suffisait pas, de grandes bases de données d’images deviennent progressivement accessibles sur la Toile d’Internet. Ces images sont souvent accompagnées de métadonnées sur l’histoire du patient et sur sa pathologie.