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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 14 mars 2013

Suicides à la Poste : la direction refuse de se sentir visée

7 mars 2013

Que se passe-t-il à la Poste ? Une série de suicides endeuille l’institution. Ils surviennent un an après deux décès violents, en Bretagne, qui avaient débouché sur un «grand dialogue» et la remise du rapport Kaspar, du nom de l’ex-secrétaire général de la CFDT. Un accord-cadre sur la qualité de la vie au travail avait été signé en janvier par les organisations syndicales (à l’exception de SUD et de la CGT), promesse que la transformation à marche forcée de la Poste, soumise à la concurrence, allait se faire dans un climat apaisé. Mais les drames de ces derniers jours ravivent les plaies.
Le 15 février, une factrice de 21 ans en CDD à Monistrol-sur-Loire (Haute-Loire) est retrouvée pendue à son domicile. Dix jours plus tard, Nicolas C., 51 ans, cadre en charge de la communication interne au siège, à Paris, met fin à ses jours. Et lundi, dans la cour de la poste centrale de Bayonne, un facteur a tenté de se pendre. Des gestes liés pour partie à l’activité, soutiennent des représentants du personnel.
«Déni». Le 28 février, Jean-Paul Bailly, le président de la Poste, est intervenu en conseil d’administration, réfutant leur rapport avec le travail : «Il n’y a pas d’éléments permettant d’établir la responsabilité de l’entreprise. Ce sont des drames personnels et familiaux, où la dimension du travail est inexistante ou marginale»,aurait-il déclaré. Ces phrases, notées par Bernard Dupin, administrateur CGT, sont confirmées par Régis Blanchot, administrateur SUD qui assistait aussi au CA. Puis, devant la surprise de ceux-ci, Bailly a modulé, disent-ils, son propos, rajoutant l’adverbe «souvent». La direction contestait hier ce récit.

Hollande et Touraine, nettoyage de printemps pour les urgences


Le président à Dijon et sa ministre de la Santé au micro de RTL ont montré lundi et dimanche qu’ils prenaient le chantier des urgences à bras le corps, face à la grogne des personnels. La ministre de la Santé lance un inventaire des problèmes dans tous ces services, qui débouchera, promet-elle, sur la création de lits d’aval, et sur une réorganisation en octobre.

Aide au suicide: ouverture d'une procédure pénale contre Dignitas

Le Ministère public zurichois a ouvert une procédure pénale à l'encontre de l'organisation d'aide au suicide Dignitas. Celle-ci est accusée d'avoir été motivée par des "motifs égoïstes" dans le cadre d'un double suicide. Le fondateur Ludwig A. Minelli réfute les accusations.
Dans une interview accordée à la "NZZ am Sonntag", M. Minelli estime ces soupçons "totalement infondés". Selon lui, une entité juridique ne peut pas avoir de motifs égoïstes. "Cela ne concerne que les personnes physiques"

Procès De Gelder: "La schizophrénie ne peut pas être exclue"


(05/03/2013)
Le psychologue qui le traite à la prison de Bruges s'est confié devant la cour d'assises

GAND La schizophrénie chez Kim De Gelder "ne peut pas être exclue", selon le psychologue qui le traite à la prison de Bruges. Il est presque sûr d'un diagnostic de bipolarité (maniaco-dépressif), mais n'ose pas s'exprimer sur son état de psychose. "Il a certainement simulé pas mal de choses", a témoigné mardi le psychologue devant la cour d'assises de Gand. 

Le président de la cour, Koen Defoort, a demandé au psychologue pénitentiaire comment il définirait De Gelder. "C'est une question très dangereuse. Kim De Gelder est, dans tous les cas, un manipulateur", a répondu le psychologue. Le problème avec son état de psychose, c'est que l'on ne sait pas si De Gelder a tout simulé, ou juste une partie.

Un examen de schizophrénie n'a pas été effectué, mais cela ne peut pas être exclu, selon le psychologue. "Ça reste un homme étrange avec un parcours très bizarre, qui a commencé tôt", selon l'homme qui se réfère aux déclarations des parents de l'accusé. A l'âge de 11 ans, Kim De Gelder aurait souffert d'anorexie et, à 15 ans, de dépression.

DOCUMENTAIRE. Caméra cachée dans un labo pharmaceutique

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Deux journalistes se sont infiltrés dans les coulisses d'un grand laboratoire français et auprès de visiteurs médicaux. Leur film est diffusé ce vendredi soir sur France 2.

mercredi 13 mars 2013

Le mépris des politiques pour les soutiers de la médecine


Pourquoi la médecine générale est-elle victime d'un tel désamour ? Parce que les jeunes médecins sont des fainéant(e)s) doublé(e)s) de jouisseurs impénitents ? Parce que « décidément tout se perd ma bonne dame » et "« y’a plus de valeurs » ? Ou parce que la sociologie a évolué et que la féminisation inéluctable de la profession change la donne ? Possible, certes… Mais la responsabilité de ce gâchis, la responsabilité première incombe aux politiques qui ont tout fait pour détruire le réseau de médecine de proximité que constituait la médecine générale.

D'où ça sort ? La mode "décente"

M le magazine du Monde | 


Le magazine "Eliza" met en avant les créations dignes d'être portées.
Le magazine "Eliza" met en avant les créations dignes d'être portées. | Eliza

Le mannequin ressemble à tous ces autres qui prêtent leur visage à une marque de cosmétiques et s'affichent sur les panneaux publicitaires : une jolie brune aux lèvres soulignées de rouge, la bouche légèrement entrouverte et les yeux surfardés. Sauf que son épaule est couverte d'un chemisier écarlate bordé de dentelle noire. Ce détail – insignifiant – fait pourtant toute la différence. Le message ? On peut avoir du style sans en montrer trop. Cette affiche fait la réclame de la première Fashion Week chrétienne, qui s'est déroulée les 8 et 9 février, à Tampa, en Floride.
Un show au cours duquel neuf designers ont présenté leurs collections – dont un défilé de maillots de bain auquel seules les femmes étaient autorisées à assister – devant un parterre de 300 personnes. "Un immense succès", se félicitent sur leur site les deux organisatrices, Mayra Gomez et Tamy Lugo. "On se serait cru à New York !",poursuivent-elles, comparant l'événement à la "vraie" Semaine de la mode qui se tenait au même moment dans la Grosse Pomme. Les deux jeunes femmes voient grand. Car, outre-Atlantique, le mouvement appelé "modest clothing" ne cesse de faire des adeptes.

Mutilations génitales féminines : tolérance zéro

LE MONDE | 
Chaque année, des millions de femmes et de filles dans l'Union européenne (UE) et dans le monde sont victimes des violences que sont les mutilations génitales féminines, et beaucoup d'autres en sont menacées, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le 6 février, à l'occasion de la Journée internationale de la tolérance zéro pour les mutilations génitales féminines, la Commission européenne a réaffirmé son engagement ferme en faveur de l'éradication de cette pratique inacceptable. Ma collègue Cecilia Malmström, responsable des affaires intérieures, et moi passons maintenant à l'action.
 « Un psy dans la cité »
La psychanalyse au Maroc : trois décennies de pratique et de profondes mutations de la société marocaine

Un psychanalyste parlant de son travail, de ses patients en abordant différents thèmes sur près de deux cents pages d’un livre d’entretiens, voilà qui n’est pas courant. On dirait le psychanalyste lui-même sur le divan ! C’est pourtant ce que nous donne à voir le livre « Un psy dans la cité » (Editions la Croisée des Chemins). Jalil Bennani, psychiatre et psychanalyste exerçant à Rabat, auteur de plusieurs ouvrages, y répond aux questions d’Ahmed El Amraoui, enseignant et poète. L’ouvrage vient d’être présenté à Casablanca à la Villa des Arts et à Rabat au Café Littéraire Pietri.

 On apprend que l’entretien fleuve s’est fait à l’origine en deux langues, arabe et français, les questions étant posées en arabe et les réponses données en français.

 la psychanalyse au Maroc
Entretien avec Jalil Bennani : « On ne doit pas juger une psychanalyse sur le coût et la durée, mais sur sa finalité »

Psychiatre et psychanalyste exerçant à Rabat, Jalil Bennani, auteur de plusieurs ouvrages dont « La Psychanalyse au pays des saints » a, depuis 1985,  grâce à plusieurs associations, contribué  à développer l’intérêt autour de la pratique de la psychanalyse au Maroc. Il a bien voulu répondre à nos questions en marge de la présentation de son nouvel ouvrage « Un psy dans la cité ». Entretien :

L’Opinion : La pratique quotidienne de la psychanalyse n’est-elle pas élitiste à plus forte raison au Maroc étant donné qu’elle est déterminée par le facteur coût et aussi la durée qui peut s’étendre sur des années?

Jalil Bennani : La pratique psychanalytique s’adresse toujours à une minorité, quel que soit le pays où elle s’exerce. Cette minorité est représentée par les personnes qui sont les plus motivées pour faire un travail sur elles-mêmes et qui en ont les moyens, naturellement. Par moyens, il faut entendre non seulement les moyens matériels mais aussi le temps et la possibilité de se consacrer à elles-mêmes de manière régulière. Ces considérations concernent ce que l’on nomme « la cure type » avec un rythme défini et l’usage du divan. Mais il y a aussi les psychothérapies qui se fondent sur la psychanalyse – et que l’on appelle « psychothérapies d’inspiration psychanalytique » - qui peuvent concerner un plus grand nombre de patients car elles visent d’abord à soulager le patient, et, de ce fait, elles sont souvent brèves et à durée variable : quelques semaines à quelques mois. La cure psychanalytique, quant à elle, va au-delà du symptôme et s’adresse aux mécanismes inconscients en vue d’une recherche approfondie des refoulements, des conflits et des désirs à l’œuvre dans le psychisme.


samedi 9 mars 2013






du lundi au vendredi de 6h30 à 9h
Ecoutez l'émission149 minutes

Redonner confiance à l'hôpital suffira-t-il à le sauver ? 0

05.03.2013 - 06:30 Ajouter à ma liste de lectureRecevoir l'émission sur mon mobile
Fabienne Bezio et Patrick Pelloux © RADIO FRANCE
Marisol Touraine a reçu hier le rapport sur l’hôpital public commandé en septembre à Edouard Couty. Ce texte a pour objectif de passer un "pacte de confiance" avec le monde hospitalier, et de rompre avec la vision entrepreneuriale de l’hôpital qui avait été dessinée par la loi Bachelot de 2009. Les recommandations de ce rapport semblent aller dans le sens des revendications des personnels hospitaliers, et nous allons vérifier cela ce matin. Redonner confiance à l'hôpital suffira-t-il à le sauver ? La santé publique est-elle rentable ?
Pour ausculter ce rapport, les propositions de Marisol Touraine, et les attentes des personnels médicaux, nous recevons ce matin Patrick Pelloux est médecin urgentiste, président de l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) et Fabienne Bezio, infirmière syndicaliste (CGT), qui exerce à l'Hôpital de Melun (Seine-et-Marne)


avec:
Fabienne Bezio
Infirmière syndicaliste (CGT), exerce à l'Hôpital de Melun
Patrick Pelloux
Médecin urgentiste
Président de l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF)






L'Economie en questions

Syndiquer le contenupar Dominique RoussetLe site de l'émission
le samedi de 11h à 12h

Ce qui devrait changer avec une nouvelle réforme de la santé


Le psychanalyste, cet humaniste. Catherine Vanier, Serge Tisseron, Radmila Zygouris

LE MONDE DES LIVRES | 
Une illustration de Nini la Caille.
Une illustration de Nini la Caille. | Nini la Caille
Alors que la psychanalyse est de plus en plus attaquée par les tenants d'un scientisme sans âme, nombreux sont les praticiens qui continuent, avec intelligence et ténacité, à faire perdurer la clinique freudienne, autant dans des institutions publiques que dans leurs cabinets privés.
Trois ouvrages témoignent de cette réalité. Leurs auteurs - Catherine Vanier, Serge Tisseron, Radmila Zygouris - ont en commun d'avoir été analysés chacun, et sans le savoir, par trois célèbres psychanalystes français - Maud Mannoni (1923- 1998), Didier Anzieu (1923-1999), Serge Leclaire (1924-1994) -, tous trois anciens élèves de Jacques Lacan. Dans leurs livres, si différents soient-ils, ils accordent à leur propre expérience de la cure une place centrale, comme si chacun d'entre eux voulait témoigner à la fois d'une pratique et d'un héritage transmis par leurs maîtres.

vendredi 8 mars 2013

Marisol Touraine peine à rassurer l'hôpital public

LE MONDE | 
Le rapport Couty sur "le pacte de confiance à l'hôpital", fruit de six mois de concertation, était très attendu, mais ce qu'en retiendrait la ministre de la santé l'était encore davantage. Lundi 4 mars, Marisol Touraine a su mettre du baume au coeur à un monde hospitalier qui s'est senti malmené par Nicolas Sarkozy. "Je veux tourner la page de la loi Hôpital Patients Santé et Territoires [de 2009] , et en écrire une autre", a-t-elle dit. Mais à l'issue de son discours, malgré les bonnes intentions affichées, les acteurs du monde hospitalier hésitaient entre satisfaction et doute. Car contrainte financière oblige, rien ne dit que la pression sera moindre.
La ministre a repris une bonne part des propositions du rapport rédigé par Edouard Couty, ancien directeur des hôpitaux au ministère de la santé, et a insisté sur le constat d'un hôpital en "perte de repères". "Ils ont au moins compris ce qui n'allait pas à l'hôpital et mis un frein au cynisme ambiant", se rassurait Nicole Smolski, présidente de l'intersyndicale Avenir hospitalier. Un hôpital qu'elle décrit comme "un bateau ivre" : "Personne ne sait où il va, et certains préfèrent en sauter", dit-elle, en référence aux démissions et menaces de démissions aux urgences de l'hôpital Saint-Louis à Paris, à celles de Grenoble et Roubaix.
Premier point très attendu par les médecins, la ministre a promis que leur poids sera renforcé dans les instances de décision, face aux directeurs que M. Sarkozy avait voulu imposer comme patrons des hôpitaux. Les syndicats attendent cependant plus de précisions.

La France lance une étude épidémiologique inédite

LE MONDE | 
Pour les épidémiologistes, le jacobinisme peut être une formidable aubaine. La tradition centralisatrice française, incarnée dans la base médico-administrative de la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM), va fournir dans les prochaines années les moyens aux chercheurs du Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Inserm, université de Versailles) de mettre en œuvre et d'observer, sans limite de temps, la plus vaste cohorte épidémiologique jamais suivie en France. Avec, comme principal objectif, la recherche des facteurs de risque impliqués dans le développement de maladies liées au vieillissement ou encore à l'environnement.
Le lancement officiel du projet, baptisé Constances (pour "Cohorte des consultants des centres d'examens de santé"), jeudi 7 mars, donnera le coup d'envoi du recrutement d'un échantillon de 200 000 personnes âgées de 18 à 69 ans, représentatives de la population française et affiliées au régime général de la Sécurité sociale.
"Ces volontaires répondront à des questionnaires réguliers sur leur métier, leur mode de vie, leur alimentation, etc. Et toutes ces informations seront appariées avec les données de remboursements de soins ou d'hospitalisations", explique l'épidémiologiste Marie Zins (université de Versailles), responsable scientifique du projet. Le recrutement, par tirage au sort, se poursuivra jusqu'à atteindre le nombre voulu de volontaires.

Au trésor des pauvres

LE MONDE | 


Archives d'ATD Quart Monde.
Archives d'ATD Quart Monde. | Patrick Tourneboeuf / Tendance Floue pour "Le Monde"

De leur vie, il ne reste souvent que quelques traces administratives. Le monde des très pauvres a peu de visages, comme si la misère rendait invisible. Contre cette fatalité, depuis cinq ans, sur la commune de Baillet-en-France (Val-d'Oise), un lieu unique rassemble les fragments d'existence des personnes les plus démunies.
Deux millions de photographies argentiques et 800 000 numériques, 10 000 heures d'enregistrements sonores dans dix-sept langues, 2 kilomètres de boîtes d'archives remplies de milliers d'écrits, 4 000 dessins ou peintures... sont ainsi conservés au Centre international Joseph-Wresinski, du nom du fondateur du mouvement ATD Quart Monde.
De Manille aux banlieues parisiennes, en noir et blanc ou en couleur, le quotidien de ceux qui vivent avec presque rien défile. On y voit des enfants emmitouflés jusqu'au cou qui vivent sur un terrain vague en plein hiver, un père de famille, vendeur ambulant le jour, qui rejoint sa famille sous les piles d'un pont à la nuit tombée mais aussi des fous rires, des fêtes d'anniversaire, des noëls, des baignades à la mer... comme tout un chacun.
L'existence de ce fonds, reconnu comme l'un des plus complets au monde, est le résultat du travail de fourmi d'une trentaine de permanents et bénévoles qui ont répertorié, restauré et organisé l'accessibilité de milliers de documents accumulés par l'association caritative depuis sa création en 1957.

Entretien avec le Dr Desplechin (Roubaix). La médiatisation était inévitable

Après la « victoire » du service des urgences face à l’administration de l’hôpital de Roubaix, le Dr Antoine Desplechin explique les dessous de cette bataille

Réaction au Rapport Couty

Des paroles mais à quand les actes ?

Le «plan national» que réclament les acteurs de l’hôpital local


Plan « déserts médicaux », « pacte de confiance pour l’hôpital »… Ces deux chantiers phares de Marisol Touraine ne doivent pas faire l’impasse sur l’hôpital du généraliste. Médecins et directeurs de ces petites structures le rappellent dans une plateforme commune. Leurs 44 propositions pour relancer et conforter le secteur appellent un véritable « plan national de refondation » pour les hôpitaux locaux.

Un jour, comme eux, je serai vieux, sensuel et sans mémoire

LE MONDE | 

"Lendemains de fête" mis en scène par Julie Berès.
"Lendemains de fête" mis en scène par Julie Berès. | PHILIPPE DELACROIX/ARTCOMART

Jacques et Marie s'aiment d'un amour tendre et passionnel. Ils se sont rencontrés jeunes, pleins de vitalité, et ils ont vieilli ensemble. Ils sont arrivés à ce stade de la vie où la fragilité de la psyché et du corps humains est évidente. Lendemains de fête, de Julie Berès, met en scène le voyage de Jacques entre ses souvenirs fragmentés, imaginaires ou réels. A cette dimension onirique, où le vieux Jacques croise son soi plus jeune et échange avec la jeune Marie, s'enlace la narration de son présent. Ses points de repère y basculent, seule reste Marie, qui l'accompagne toujours et le stimule constamment pour qu'il ne se perde pas.
Lendemains de fête s'empare de cet âge vermeil où tout geste devient de plus en plus difficile. Et de la difficulté qu'il y a pour ceux qui accompagnent sur ces chemins obscurs. Sur scène, les sons, la lumière, le jeu des acteurs circassiens, tous les éléments contribuent à plonger le spectateur dans une atmosphère ambiguë et déstructurée. Comme Jacques, on est emporté par le sentiment que la réalité se transforme, devient fuyante, s'entremêle au rêve et à l'imaginaire. Mais, au-delà de ce travail sur la mémoire et sur l'identité, Lendemains de fête met en scène du désir sensuel qui habite les vieux - sujet tabou ?
Dès les premiers instants, ce sont les corps qui sont mis en avant. Cette envie passionnelle de l'autre qui imprègne la pièce. Les protagonistes montrent, nus, les effets du temps. Une fragilité physique en contraste avec leur désir puissant l'un de l'autre, qui n'a pas changé depuis leur jeunesse.
MARDI 12 MARS 2013 À 20.35

LE MONDE EN FACE

FOLIES SUR ORDONNANCE

Documentaire

Stigmatisation des salariés

LE MONDE | 
Par Danièle Linhart, sociologue du travail ; directrice de recherche émérite au CNRS

En France, la perte d'emploi comme le mal-être au travail peuvent conduire à un même désespoir. Si les immolations par le feu choquent particulièrement, les suicides de chômeurs et de salariés font désormais partie de notre quotidien.
A ce désespoir prend sa part un discours selon lequel les Français auraient un rapport malsain au travail. Peu enclins à travailler, ceux-ci auraient tendance à se laisser assister et, lorsqu'ils travaillent, ils seraient surtout occupés à défendre leurs acquis.
Ce discours s'est imposé en 1984 autour d'une émission d'Antenne 2 intitulée "Vive la crise" avec Yves Montand et reprise dans un numéro spécial de Libération. Il s'est renforcé avec la mise en place des 35 heures. On a ainsi pu entendre le président Sarkozy exhorter les Français à réhabiliter la "valeur travail".
Ce climat de discrédit jeté sur les salariés français est déconnecté de la réalité : on sait que de nombreuses catégories ne bénéficient pas des 35 heures, et surtout que la productivité horaire en France est une des plus élevées au monde. Mais il fait régner une suspicion généralisée. Ceux qui sont au chômage font-ils tout ce qui est possible pour retrouver du travail ? Ceux qui sont au travail font-ils ce qu'il faut pour être compétents et performants ?
La lettre envoyée récemment par Maurice Taylor, le PDG américain de Titan, au ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, dans laquelle il se moque des salariés français ("Ils ont une heure pour leurs pauses et leur déjeuner, discutent pendant trois heures et travaillent trois heures"), aurait-elle été imaginable hors d'un tel contexte ?

Les pathologies psychiques de l'individu naissent de tensions sociales

LE MONDE | 
Depuis plus de deux décennies, les professionnels de santé mentale décrivent des manières de souffrir caractérisées par des sentiments d'insuffisance à l'égard des attentes sociales et dans lesquelles l'estime de soi tend à s'effondrer.
Cette souffrance leur apparaît nouvelle en ce qu'elle est moins caractérisée par des problématiques du conflit que par des problématiques de la perte dans lesquelles la peur de ne plus y arriver, le sentiment de ne pas être à la hauteur des attentes, de ne plus pouvoir se mobiliser pour assurer dominent le tableau.
La capacité à agir et à se projeter dans l'avenir est au cœur des difficultés du sujet. Tous s'accordent sur ce point. Parfois, on le constate trop régulièrement depuis quelques années, cette incapacité engendre un désespoir tel qu'il conduit aux pires extrémités – jusqu'à une immolation, acte qu'on croyait le privilège de sociétés ne faisant pas encore partie de la modernité individualiste démocratique.

Le suicide relève aussi du fait social

LE MONDE | 
Réagissant au suicide de Djamal Chaar le 13 février devant une agence Pôle emploi de Nantes, le président socialiste François Hollande a dès le lendemain renvoyé l'acte à un "drame personnel". La perte d'emploi, l'expérience du chômage et de l'instabilité constituent effectivement une profonde remise en cause individuelle, quels que soient la situation professionnelle antérieure et le milieu considéré.
Le travail constitue toujours dans notre société la principale source de reconnaissance, le perdre fait courir le risque de l'inexistence sociale. Est-ce prendre toute la mesure du sens donné à l'immolation publique de Djamal Chaar que de rapporter son suicide à une fragilité intime ou psychologique ?
Le suicide est un phénomène que les sociologues éclairent à leur mesure de longue date. Dès 1897, Emile Durkheim démontrait que sa récurrence statistique "varie en raison inverse du degré d'intégration des groupes sociaux dont fait partie l'individu".
De nombreuses recherches confirment régulièrement ces constats : le taux de suicide dans une société est au plus bas en situation de croissance économique et de développement des infrastructures de protection sociale (comme entre 1945 et 1975) ; ce sont les exploitants agricoles (et parmi eux ceux à la tête des exploitations les plus fragilisées), les ouvriers et les employés qui, alternativement selon les périodes, sont les catégories socioprofessionnelles les plus touchées par le phénomène.
Hôpital Henri-Mondor : bras de fer musclé entre la direction et les internes

Le département d’anesthésie-réanimation à l’hôpital Henri-Mondor (AP-HP), à Créteil, est en ébullition. L’histoire se décompose en trois actes.