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lundi 31 janvier 2011

Quand la technologie devient l’architecte de notre intimité
21.01.11


Combien de fois par jour vérifiez-vous votre e-mail ? Dès votre réveil ? Avant de vous coucher ? Une douzaine de fois entre les deux ? Si vous êtes comme beaucoup d'entre-nous, le clignotant rouge de votre BlackBerry est la première chose que vous voyez chaque matin – vous avez un message ! – et la dernière lumière à disparaître quand vous vous endormez
", rappelle Jessica Bennett pour Newsweek. Ajoutez Twitter, Facebook et le reste de nos médias sociaux à ces obsessions et la connectivité permanente qui était censée nous simplifier la vie est devenue le boulet que l'on traîne avec soi du matin au soir. L'avantage de ces gadgets, bien sûr, c'est la connectivité qui nous permet de répondre à un mail sur la route et qui nous permet de rester en contact avec plus de personnes que nous sommes capables d'en rencontrer en une journée. Reste que pour Sherry Turkle, ces technologies nous rendent plus isolées que jamais.

On ne présente plus l'ethnographe et psychologue Sherry Turkle directrice du département sur la technologie et l'autonomie du MIT et auteur de nombreux livres dont La vie à l'écran sur l'identité à l'heure de l'internet (1995), ou La simulation et son malaise (2009). Elle publie un nouveau livre qui analyse notre relation à la technologie, intitulé Seuls ensemble (Alone Together) où elle dissèque l'ambivalence de la technologie quand elle propose d'être "l'architecte de notre intimité". Seuls ensemble est un fascinant portrait de notre relation changeante avec la technologie, estime Jessica Bennett et de comment celle-ci a redéfini notre perception de l'intimité et de la solitude.

Turkle y parle de ces élèves du secondaire qui craignent d'avoir à passer un coup de fil à quelqu'un, de ces enfants des écoles élémentaires désemparés quand leurs robots jouets de compagnie en viennent à mourir. Elle se demande comment sa fille se souviendra de leur relation, si toutes les communications longue distance qu'elles échangent se font principalement par textos. Turkle dénonce l'engagement superficiel qu'impliquent ces objets. "Nous utilisons des objets inanimés pour nous convaincre que même quand nous sommes seuls, nous nous sentons ensemble. Et puis, quand nous sommes avec d'autres, nos appareils mobiles nous mettent constamment en situation où l'on se sent seul. Ces objets induisent une véritable tempête de confusion sur ce qui est important dans les relations humaines".

Certes, la technologie, malgré ses défauts, rend la vie plus facile. Elle nous permet de communiquer avec plus de personnes en moins de temps. Elle rend la conversation plus simple. Elle peut même avoir un rôle thérapeutique. Mais elle peut aussi être séduisante : elle sait fournir plus de stimulation que la vie réelle : "Par rapport à une centaine de retweets et une avalanche de textos, une seule conversation pendant le dîner semble terriblement ennuyeuse"

Avec ces technologies, "la montée d'adrénaline est continue" estime Sherry Turkle. "Nous avons une petite poussée de dopamine à chaque fois nous faisons une connexion". Un étudiant du secondaire lui a confié qu'il se sentait bien dès qu'il commençait à écrire un texto.

Les sentiments que les machines nous font ressentir ne sont pas les mêmes que ceux que nous ressentons en temps réel, dans l'intimité du face à face. En ligne, nous pouvons ignorer les sentiments des autres. Dans un message textuel, nous pouvons éviter le contact visuel.

Cela ne veut pas dire que nous courrons à la catastrophe, nuance Sherry Turkle, mais peut-être qu'il nous faut réfléchir à la façon dont nous voulons vivre avec ces technologies. Car Sherry Turkle se défend d'être une luddite ou d'exprimer le point de vue moral d'une maîtresse d'école, mais elle craint que l'usage des technologies transforme nos normes sociales, plutôt que l'inverse. Nous n'avons pas à sacrifier la société pour les applications phares du moment, estime-t-elle.

Avec ces machines, "Il y a une réelle ambiguïté de savoir si nous avons ou pas l'attention des autres dans cette culture de la connectivité permanente" dans laquelle nous baignons, explique la psychologue qui rapporte dans son livre des exemples provenant de centaines d'extraits d'entretiens qu'elle a eu avec des patients. L'une des constatations les plus frappantes de l'ouvrage estime Peter Dizikes du service de presse du MIT, repose sur un renversement des rôles autour des technologies dans les familles. Les jeunes, pourtant grands utilisateurs d'appareils mobiles eux-mêmes, n'en sont pas moins malheureux quand leurs parents surutilisent ces mêmes appareils. Beaucoup de lycéens se plaignent ainsi de ces parents qui demeurent dans la "zone BlackBerry", qui les font ignorer leur entourage, même pendant les repas de famille.

"Mais pouvons-nous vraiment changer nos habitudes ?" demande Nancy Rosenblum, professeur en éthique politique à Harvard. Sherry Turkle n'évoque pas de grande révolution en conclusion de son ouvrage. Au contraire. Elle suggère de commencer par des choses simples qui ressemblent plutôt aux bonnes manières : parler à des collègues dans le couloir, ne pas utiliser son téléphone lors d'un diner, quand on est venu voir son enfant faire du sport, dans la voiture, ou en compagnie.

Une "Netiquette" que nos pratiques ont depuis longtemps fait voler en éclat. "Ces actes ne sont pas nécessairement faciles", en tout cas pas aussi faciles qu'ils le paraissent. "Quand nous essayons de retrouver notre concentration, nous entrons souvent en guerre contre nous-mêmes". Mais nous ne pouvons pas céder pour autant le contrôle de notre vie à la technologie.

DES EXEMPLES DRAMATIQUES FONT-ILS PATHOLOGIE ?

Le livre de Turkle explique que la technologie redessine le paysage de notre vie affective. Mais il pose également la question de savoir si elle nous offre pour autant la vie que nous voulons mener ?, explique David Weinberger dans le Boston Globe. Ce qui ne l'empêche pas d'être plutôt critique face à cette vision. "Turkle lit comme des maladies bien des symptômes que beaucoup d'entre nous considèreraient comme des signes d'une bonne santé sociale. Pour Turkle, les photos des téléphones mobiles pendant l'investiture présidentielle de janvier 2009 ne sont pas la marque d'un partage d'un moment avec des amis éloignés, mais celle, pathologique, de vouloir échapper à l'ici et au maintenant."

Turkle ne lit pas le flot de SMS que s'échangent les adolescents comme le signe qu'ils sont socialement plus connectés que jamais, mais comme la preuve d'un besoin d'être constamment rassurés. Quand une adolescente lui rapporte qu'elle était heureuse d'apprendre la mort d'un mai par message instantané, car elle "était capable de se composer", d'avoir le temps d'y réfléchir", Turkle voit un repli dans le paradis protecteur de l'internet pour éviter des émotions fortes, plutôt que l'expression d'une solution raisonnable pour faire face à un moment difficile."

Pour David Weinberger, malgré tout le respect qu'il porte au travail de Turkle, son regard lui semble déformé par le modèle psychologique qu'elle cherche à plaquer sur le sujet. Son regard même est déformé, car les symptômes qu'elle égraine semblent souvent plus atypiques qu'autre chose. L'adolescent qui envoie des dizaines de textos par jour à sa mère, ou l'adolescente qui refuse d'utiliser le téléphone, car mettre fin à un appel lui donne l'impression d'être rejetée, sont des exemples dramatiques, mais cela n'en fait pas nécessairement les preuves d'une pathologie généralisée. Enfin, estime David Weinberger, Turkle préfère personnellement les téléphones à Facebook, les courriers papiers à Skype, les poupées aux robots. Comme souvent dans les réflexions critiques à l'égard d'internet, le rejet du nouveau rejoint la préférence pour les formes anciennes, traditionnelles.

La modernité qui nous déplace loin des "anciennes valeurs" semble pathologique par essence. "Les changements qu'induisent les technologies remettent en question jusqu'aux cadres conceptuels que nous maîtrisons pour comprendre ces changements", estime David Weinberger. Même d'un point de vue psychologique.
Hubert Guillaud

En partenariat avec


Cet article a été publié à l'origine sur Internetactu.net


L’hôpital géant enfin achevé

1 017 lits, 20 blocs opératoires, 130 salles de consultation…il aura fallu quatre ans pour construire le nouveau Centre hospitalier Sud francilien, dont le chantier vient de s’achever.

BENJAMIN JÉRÔME
Publié le 22.01.2011
 
Les murs sont là : il ne manque plus que les lits, les malades dessus et les médecins autour. Après quatre années d’efforts — jusqu’à 1700 ouvriers ont travaillé sur le site —, le chantier du Centre hospitalier Sud francilien s’est achevé cette semaine, conformément au calendrier fixé. La direction de l’hôpital a symboliquement récupéré les clés des lieux jeudi.

Ouverture prévue en mai.

Installé entre Corbeil-Essonnes et Evry, ce centre regroupera les actuels hôpitaux de Corbeil-Essonnes, Evry-Courcouronnes et Yerres. Avec ses façades jaunes et orangées visibles de la Francilienne, c’est un mastodonte de la santé qui est en train de naître. Il réunira médecine générale, psychiatrie et rééducation et comptera 1017 lits, 4000 naissances par an, 20 salles de bloc opératoire, 130 salles de consultations… Ce sera une petite ville dans la ville. Au même instant, 4000 personnes, patients et personnels se croiseront sur ces 110000 m2.

Mais pour l’instant, seuls les pas des rares visiteurs résonnent dans les couloirs déserts. Il n’y a rien, ou presque, dans les murs du nouvel hôpital. Pas de lits dans les chambres ni même… de papier aux toilettes. Il y a bien un distributeur de barres chocolatées et de canettes à côté de l’ascenseur, mais il n’est pas branché. En fait, le centre hospitalier se donne quatre mois pour préparer l’arrivée du personnel et des patients. Il faut vérifier la conformité sanitaire des locaux, commander du nouveau matériel…

Un « bras multimédia » pour chaque lit

On sait cependant déjà à quoi ressembleront les chambres. Il y a un an, l’hôpital avait installé dans un préfabriqué une « chambre témoin ». Élus, administratifs et cadres hospitaliers avaient pu découvrir le futur aménagement de l’hôpital. « Les couleurs sont lumineuses, c’est important », réagissait à l’époque Pascale, encadrante de personnel soignant. L’occasion aussi de découvrir la grande nouveauté : un écran tactile accroché à un bras pivotant et déployé au-dessus du lit. Ce « bras multimédia » permet au patient de regarder la télé, écouter la radio, téléphoner ou même se faire livrer un croissant en provenance de la cafétéria. Ce gadget électronique devrait équiper chacun des mille lits de l’hôpital.

« Ce beau bâtiment va devenir un bel hôpital », promettait hier Alain Verret, le directeur général du centre. Quand tout sera prêt, les services déménageront les uns après les autres sur le nouveau site : d’abord la réanimation, les urgences et la chirurgie, puis la médecine, la rééducation et, enfin, les services psychiatriques. Le début des transferts est programmé le 17 mai, l’opération devant s’étaler sur sept semaines. En cas de retard, le déménagement pourrait être décalé à septembre-octobre.

Crises d’anxiété ou de panique: une thérapie centrée sur la respiration et une psychothérapie cognitive plus efficace que la psychanalyse

Une nouvelle thérapie respiratoire réduit la panique et l’anxiété en inversant l’hyperventilation : "ce nouveau programme de traitement enseigne aux gens qui souffrent de trouble panique comment réduire les symptômes en normalisant leur respiration" explique le psychologue Alicia E. Meuret (Southern Methodist University, de Dallas).

L’hyperventilation est un état de la respiration excessive, les résultats de la respiration profonde ou rapide et est fréquente chez les patients souffrant de troubles de panique.

CART aide les patients à apprendre à respirer de manière à inverser l’hyperventilation, un état très inconfortable où la circulation sanguine fonctionne avec des niveaux anormalement bas de dioxyde de carbone.

« Nous avons constaté que c’est le changement thérapeutique en dioxyde de carbone qui impliquent les symptômes de panique – et non l’inverse », a déclaré Meuret.

Des exercices de respiration deux fois par jour

Pendant le traitement, les patients subissent des exercices simples de respiration deux fois par jour. Le but de ces exercices est de réduire l’hyperventilation chronique et aiguë et les symptômes associés physiques. Ceci est réalisé par la respiration plus lente plus importante et moins profonde. Contrairement à la croyance laïcs, prendre de grandes respirations aggrave effectivement l’hyperventilation et les symptômes de panique.

« La plupart des patients disent qu’ils sont terrifiés par des symptômes physiques tels que l’essoufflement ou des vertiges », a déclaré Meuret. « Dans notre étude, la respiration lente et superficielle a conditionné la diminution des troubles ».

Source : eurekalert.org

Pour une information et un entretien gratuit de 30 à 45 minutes, sans engagement, concernant une aide, un soutien psychologique, ou une psychothérapie -> cliquez ici


Santé.com
Sans amygdale, le cerveau humain n'a plus peur


Une nouvelle étude publie que l'amygdale, petite zone du cerveau, serait responsable de nos peurs. Pour preuve, une femme qui en est dépourvue décrète ne plus avoir peur de rien.


Certains scientifiques de l'Iowa cherchant à déterminer quelle partie du cerveau est responsable de nos angoisses et de nos craintes auraient démontré qu'il s'agit de l'amygdale, zone du cerveau située dans la région antéro-interne du lobe temporal. L'étude publiée jeudi dans la revue américaine Current Biology se base sur une femme de 40 ans, dont l'amygdale a été détruite par une maladie rare.
Cette femme affirme ne plus ressentir aucune peur et ne lit plus la peur sur le visage des autres personnes.

Jusqu'ici, seules des études menées sur des rats et des singes avaient montré que l'amygdale tenait un rôle central dans les réactions de peur.

Cette découverte est extrêmement importante, si l'on note que plus de 7 millions d'américains souffrent du syndrome de stress post-traumatique selon l'Institut national de la santé mentale. Ce syndrome est un trouble de l'anxiété qui survient après une dure expérience, notamment quand la survie de l'individu est en jeu. En 2008, une étude de la Rand Corporation estimait que plus de 300 000 soldats revenaient des combats en Irak en souffrant de ce syndrome.

Cette étude va donc ouvrir la voie sur de nouveaux traitements, en témoigne le professeur de neurologie et de psychologie Danien Tranel, principal auteur de l'étude. Ce dernier explique à l'AFP : "Les travaux publiés jeudi montrent que des zones spécifiques du cerveau pourraient bien être responsables du syndrome de stress post-traumatique. La psychothérapie et les médicaments sont les options actuelles pour le traiter et ces traitements pourraient ainsi être ajustés ou de nouveaux développés en ciblant l'amygdale".
Caroline Ovary

 

dimanche 30 janvier 2011

Menace sur la psychiatrie parisienne

Plusieurs établissements psychiatriques de la région parisienne sont sur le point de fusionner.


Cela fait des mois que les professionnels de la psychiatrie publique s’inquiètent. Hier, la CGT a tiré une nouvelle fois la sonnette d’alarme, pointant une menace très précise : l’agence régionale de santé d’Île-de-France est actuellement en train d’imposer aux hôpitaux psychiatriques de la région de passer une convention créant une « communauté hospitalière de territoire ». Dans les faits, le centre hospitalier Sainte-Anne, l’établissement public de santé Maison-Blanche ainsi que le groupe de santé Perray-Vaucluse constitueront la communauté avec laquelle l’Association de santé mentale 13 et l’établissement public de santé Esquirol pourront signer des conventions de partenariat. « Ce n’est ni plus ni moins qu’un projet de fusion de la psychiatrie publique de secteur parisienne », dénonce la CGT. Avec un but, idéologique mais surtout financier : trouver une solution pour que cela coûte le moins cher. Et tant pis pour les usagers.

«On a eu connaissance de ce projet il y a dix jours», déplore Bernard Bruant, de la CGT de Sainte-Anne. Comme tous ses collègues, ce qui l’inquiète, c’est la mutualisation de moyens. «Le plateau technique en psychiatrie, c’est le temps humain», rappelle d’ailleurs Christine, de l’hôpital Maison-Blanche. « C’est la fin de la continuité des soins, résume Serge Klopp, infirmier. L’idée de supprimer les secteurs permettrait de globaliser l’offre d’hospitalisation sur Paris. C’est oublier que le soin en psychiatrie repose sur le relationnel et la continuité. Nos patients ne sont pas hospitalisés longtemps, mais souvent. Il est important pour eux de retrouver des soignants qu’ils connaissent. » « On nous impose des choix bien loin des réalités de terrain », surenchérit Christophe Freychet, de la CGT Perray-Vaucluse. Exigeant le retrait de cette convention, la CGT a prévu de passer à l’action d’ici à février.
Alexandra Chaignon


 La CGT contre la réorganisation de la psychiatrie parisienne

La CGT ne veut pas du projet de réorganisation de la psychiatrie parisienne. La branche santé du syndicat a dénonce un projet de «Convention constitutive d'une communauté hospitalière de territoire parisien pour la psychiatrie» qui concerne cinq établissements psychiatriques publics de la région parisienne : Saint-Anne (XIVe), Maison Blanche, Perray-Vaucluse (VIIe, VIIIe et XVIIe, Essonne) et les Hôpitaux de Saint-Maurice (94, et Paris IVe et XIe) et l'Association de santé mentale ASM13 (Paris XIIIe). La CGT Santé estime qu’«une meilleure coordination des actions et une meilleure complémentarité des pratiques (...) ne passe pas obligatoirement par des fermetures de structures de soins, des fusions de services ou des transferts de compétences», selon les termes de Christine Bastouill, déléguée CGT de l'établissement public de santé Maison Blanche (Paris XXe).

Grèves dans 2 hôpitaux en Basse-NormandiePar Europe1.fr
28 janvier 2011

Des mouvements de grève ont été organisés dans les hôpitaux de Vire (Calvados) et de Cherbourg (Manche) vendredi pour protester contre des suppressions de postes. C'est la première fois depuis 1981 que l'hôpital de Vire est en grève, souligne un infirmier en psychiatrie et secrétaire de la CFDT à l'hôpital.

"La mobilisation est exceptionnelle. Nous étions entre 150 et 180 à manifester", a-t-il ajouté. Selon la direction, il y avait 5% de grévistes. Selon les gendarmes, 60 personnes ont participé à la manifestation dans l'après-midi. A Cherbourg, un des services de l'hôpital, soit une vingtaine de personnes selon l'Unsa, était également en grève vendredi pour la deuxième journée consécutive, pour des raisons similaires.

Décès du psychanalyste J-P.Valabrega
AFP
29/01/2011

Jean-Paul Valabrega, psychanalyste proche de Lacan et fondateur du Quatrième Groupe, est décédé le 25 janvier à l'âge de 89 ans, ont annoncé ses proches aujourd'hui. Ancien résistant, il a continué à manifester son indépendance d'esprit au travers des querelles qui ont secoué la psychanalyse française. Analysé par Lacan, il le suivra en 1953 dans la Société Française de Psychanalyse puis en 1964 dans l'École Freudienne de Paris. Il le quittera en 1969 pour fonder avec deux collègues, Piera Aulagnier et François Perrier, une quatrième société: le Quatrième Groupe - Organisation psychanalytique de langue française.Jean-Paul Valabrega a publié de nombreux ouvrages. Il sera inhumé le 2 février au cimetière du Montparnasse à Paris.


La famille dans tous ses états
28.01.2011

Le Conseil Constitutionnel se prononce aujourd’hui, vendredi 28 janvier 2011 sur la question du mariage homosexuel. Même s’il risque fort de renvoyer la balle aux législateurs…
Cet examen par le conseil fait suite à la procédure engagée par un couple de femmes auquel le tribunal de Reims a interdit l’accès au mariage le 24 août 2010… Elles ont donc déposé une QPC (Question prioritaire de constitutionnalité) devant le Conseil constitutionnel

C’est l’occasion pour nous de recevoir le grand anthropologue Maurice Godelier qui dans un entretien au Monde Magazine du 4 décembre dernier avait bousculé quelques conceptions bien établies de la famille… « La famille en chantier », c’était le titre de cet entretien, nous reviendront avec lui sur toutes les implications philosophiques et anthropologiques des révisions à l’assemblée des lois de bioéthique…


A écouter ici


Comment les médecins prescrivent-ils les médicaments ?
28.01.2011

 Après l’affaire du Mediator, ce médicament qui serait responsable de 500 à 2000 décès entre 1975 et fin 2009, c’est un traitement contre l’acné qui est soupçonné d’être à l’origine de 25 à 27 suicides d’adolescents entre 1986 et 2009, selon l’Agence française de sécurité sanitaire, l’Afssaps. Cette semaine, le père d’un jeune de 17 ans qui s’est donné la mort en juillet 2007 alors qu’il suivant un tel traitement, a saisi la justice. Peu avant le 15 janvier, date de la remise du rapport de l’Inspection Générale des affaires sociales, l’IGAS, sur le Médiator, la revue Prescrire avait révélé une liste de médicaments qu’elle juge dangereux comme le buflomédil, le nimésulide ou le vinflunine… Et, comme en 2008 et 2009, la revue n’a pas décerné, pour son palmarès 2010, de pilule d’or… C’est dire à quel point l’industrie du médicament traverse une mauvaise passe. Et c’est sans doute pour limiter les risques de contagion que le regroupement des entreprises françaises du médicament, le LEEM, a décidé, lors de son conseil d’administration du 18 janvier, de suspendre de la liste de ses membres Servier, le laboratoire qui a produit le Mediator pendant 34 ans.

Dans ce contexte, Nicolas Sakozy a chargé Bernard Debré, professeur de médecine et député UMP de Paris, d’une mission pour proposer, dès mars 2011, des mesures destinées à assainir la filière du médicament. C’est donc toute la structure actuelle des Agences et autres Commissions qui se retrouve sur la sellette. Néanmoins, en marge de ce tumulte et du parfum de scandale qui flotte sur la médecine, les patients continuent à consulter et les généralistes à prescrire. Et chacun d’entre nous est en droit de s’interroger sur le processus qui conduit le praticien à délivrer la fameuse ordonnance, sésame d’un traitement.

- Qui n’a pas été surpris de voir son médecin consulter le Vidal pour trouver le bon médicament ?

- Après son diagnostic, comment le généraliste choisit-il un médicament plutôt qu’un autre ?

- Quel rôle jouent les visiteurs médicaux dans ce choix et quels liens existent entre ces visiteurs et les
laboratoires pharmaceutiques ?

- Les patients réclament-ils eux-mêmes certains médicaments et les médecins ont-ils les moyens de résister à cette demande ?

Invités :
Fabienne Bartoli, directrice adjointe de l’Agence française de sécurité sanitaire, l’Afssaps,
Christian Lajoux, président des entreprises du médicament, le LEEM,
Claude Leicher, président du syndicat de la médecine générale, le SMG
Jean-Yves Nau, médecin et journaliste du site Slate.fr
Bruno Toussaint, directeur de la rédaction de la revue Prescrire

A écouter ici
Ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue : de la pharmacologie
27.01.2011

Qu’est-ce que le soin ? Que veut dire prendre soin ? Quelle différence établir entre le soin thérapique et le soin thérapeuthique ? Existe-t-il une obligation de soin ? Sur quoi reposent les enjeux d’une politique de soin ? Le soin est-il  une relation intégrale ? On n’en finirait pas d’énoncer les multiples dimensions du soin. Prendre soin de soi et des autres ne relèvent pas d’une quelconque vertu morale transcendant les siècles et les civilisations telle la pitié primitive ou l’amour de soi dans l’état de nature chez Rousseau. La question du soin – que l’on appelle aussi le care – est une affaire d’économie politique, et non seulement d’éthique selon le philosophe Bernard Stiegler. Elle s’inscrit au cœur des alternatives économico-politiques. Elle requiert la mise en œuvre d’une politique d’adoption capable de promouvoir une véritable écologie de l’esprit. Bernard Stiegler est de ceux qui anticipé la crise économique et financière de 2008. Il a tiré les leçons de l’effondrement du modèle industriel fondé sur l’automobile et la télévision. À ceux qui ne voient pas que le consumérisme est menacé par sa limite propre du fait que le désir du consommateur s’épuise en même temps que son savoir vivre s’émousse, il répond que la domination du court terme sur le long terme a assez duré. À la morgue du marketing irresponsable, il préfère contribuer à la formation d’un nouvel âge industriel. Face à une économie de l’incurie génératrice de bêtise sytémique, il préfère se demander ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue. C’est le titre de son dernier livre. Ce n’est pas un livre de plus sur le soin. Mais un livre qui prend soin de la vie humaine. Il est venu à La Fabrique de l’Humain pour nous en parler….

A écouter ici


Psychanalyse et théorie sociale

S’interroger sur les rapports entre théorie sociale et psychanalyse, et demander s’il y a une théorie sociale en psychanalyse, une théorie sociale formulée et formulable par la ou les théories psychanalytiques, exige d’affronter deux représentations à la fois opposées et très répandues...

Séminaire avec Claire Pagès, professeur de philosophie à l'université Paris X-Nanterre.

A écouter ici





LE MONDE DES LIVRES
Critique

"Le Revolver de Lacan",
de Jean-François Rouzières : un revolver sous le divan

27.01.11
Lorsqu'un psychanalyste publie son premier roman et l'intitule Le Revolver de Lacan, on s'attend, reconnaissons-le, à lire un texte un peu conceptuel, très référencé, truffé de jeux de mots pour initiés. Jean-François Rouzières nous offre au contraire une fiction portée par une écriture étonnamment limpide et précise. Si la psychanalyse travaille son texte, ce n'est pas d'abord comme théorie, mais comme moteur du récit, en tant qu'expérience émotive et vitale vécue par le héros, Gabriel.

Des trois carnets qui composent Le Revolver de Lacan - "Carnet du soldat", "Carnet du patient", "Carnet du chasseur" -, le premier est sans doute le plus tourmenté. Ayant abandonné ses études de médecine, Gabriel est parti s'engager en Afghanistan, dans une unité d'élite. C'est le moment du traumatisme, mais ce pourrait aussi bien être le carnet du symptôme puisque, comme il le dit lui-même : "Je ne trouvais pas idiote l'idée de mourir pour mon pays. (...) Je sais (...) que les raisons qui me poussent sur un champ de bataille sont peut-être plus obscures que cette conscience qui semble s'être trouvée. Je sais tout cela, il n'empêche : les démocraties occidentales sont bien contentes de trouver des cinglés comme nous."

Revenu en France après une opération héroïque et tragique, Gabriel se mure dans le silence, sa voix étant "restée sur les champs de bataille". Il vit comme s'il était redevenu "l'enfant qui s'était demandé si ça valait vraiment le coup de venir au langage". Ce ne sont a priori pas les conditions idéales pour entamer une cure par la parole... C'est pourtant ce que va accepter d'engager avec lui l'étrange Monte-Cristo, dont les méthodes seront aussi inventives que les réactions de son patient. Détenteur d'un Smith & Wesson .38 Chiefs Special censé avoir appartenu à Jacques Lacan, et qu'il a placé en évidence dans son cabinet, le psychanalyste attise évidemment la violence de son patient : "Pourquoi avait-il gardé cette arme ? Pourquoi la mettait-il sous mon nez ? Ne tenait-il pas à ce que je m'en serve, finalement ?" Il faudra toute la patience, la finesse et l'originalité de ce psychanalyste pour que Gabriel comprenne que la guerre "n'est pas que sur les champs de bataille" et qu'il est temps pour lui de cesser de se battre avec lui-même.

Aussi passionnant qu'un "récit de cas", le roman de Jean-François Rouzières désamorce pourtant les risques d'une écriture clinique, ne serait-ce que parce qu'il adopte le point de vue du patient, et épouse stylistiquement le rythme de ses errances, de sa violence et de sa souffrance. Malgré quelques passages dans lesquels la vulgate freudienne s'expose en des formulations un peu trop prévisibles, la réussite de Jean-François Rouzières tient à ce que sa fiction ne perd jamais de vue la singularité de l'expérience psychique de son héros.

Le troisième carnet paraît d'abord un peu moins nécessaire que les précédents. Le roman aurait pu, sans frustration pour le lecteur, s'achever avec la fin de la cure. Gabriel reprend ses études de médecine, devient psychiatre et, avec une rapidité surprenante, psychanalyste. Il rencontre un vieil homme, ancien combattant comme lui, et toujours en guerre sous des dehors joviaux. Hystérique, diagnostique-t-il. Pourtant, c'est cette rencontre qui lui permettra de mener à bien son cheminement, en vertu de l'idée selon laquelle l'analyse continue bien après la fin de la cure.

LE REVOLVER DE LACAN de Jean-François Rouzières. Seuil, 304 p.



Deux drames soulèvent la question du suicide des enfants et adolescents

Une adolescente de 14 ans était dans un état grave après avoir tenté de se suicider jeudi dans son collège de Vaujours (Seine-Saint-Denis) en sautant du 4e étage de l'établissement, un drame qui survient au lendemain du suicide par pendaison d'un garçon de 11 ans.

La jeune fille, scolarisée au collège Henri IV, a tenté de mettre fin à ses jours jeudi en fin de matinée, a-t-on appris de sources concordantes, confirmant une information du site internet du Parisien.

Elle a été transportée à l'hôpital Necker, à Paris, dans un état grave, mais son pronostic vital n'est pas engagé, selon une source policière et le parquet. Elle souffre de multiples fractures.

Alors qu'elle devait aller en cours de sport, la collégienne a frappé à la porte d'une salle de classe et a demandé à l'enseignante d'entrer pour y récupérer un objet qu'elle disait avoir oublié, a expliqué le parquet de Bobigny.

Elle est entrée, s'est dirigée vers la fenêtre et a sauté devant l'enseignante et les élèves.

Les policiers ont entendu les élèves et professeurs témoins de la scène. Ses camarades de classe, ainsi que ses amis et sa famille vont également être auditionnés. L'Education nationale a mis en place une cellule de crise et de soutien psychologique au collège.

L'enquête a été confiée à la Sûreté territoriale de Seine-Saint-Denis.

Ce drame intervient au lendemain du suicide par pendaison d'un garçon de 11 ans, alors qu'il était seul chez lui à Saint-Laurent-en-Grandvaux, petit village du Jura.

L'enfant souffrait d'une "très grande solitude" et faisait d'ailleurs l'objet d'un suivi psychologique, selon le parquet de Lons-le-Saunier.

Neuf jours auparavant, près de Lyon, une fillette de 9 ans s'était défenestrée du 5e étage après avoir laissé un mot dans lequel elle faisait part de son mal-être, notamment face au diabète dont elle souffrait.

Ce cas de suicide infantile avait été qualifié d'"exceptionnel" par des experts psychiatres.

"C'est exceptionnel. Ce sont quelques cas par an, moins de cinq parfois, et encore pour les moins de 13 ans", avait expliqué à l'AFP le président de l'association France prévention suicide Michel Debout, légiste et psychiatre.

"Il y a aussi le problème d'interprétation du geste. Certains considèrent que, pour se suicider, il faut avoir une conscience d'être mortel. C'est pour ça qu'avant 12/13 ans on ne classe pas un certain nombre de morts dans la catégorie suicide", avait-il ajouté.

20minutes.fr
Stéphane Clerget : «Le suicide des enfants reste mal connu et mal évalué»


INTERVIEW - Le pédopsychiatre, auteur de «Ne sois pas triste mon enfant» (Éditions Robert Laffont) réagit à la création d'une mission d'information sur ce sujet...


Après la médiatisation de plusieurs suicides d’enfants et d’adolescents, le gouvernement a décidé de créer une mission d’information sur cette question. Que pensez-vous de cette initiative ?
Je ne suis pas surpris, je m’y attendais. C’est plutôt une bonne chose. Le suicide des enfants, c’est à dire des moins de 12 ans, reste mal connu et mal évalué.

Est-il en augmentation ?
Le suicide des adolescents s’est stabilisé, grâce à tout ce qui a été mis en place ces dix dernières années avec les Maisons des adolescents notamment. Mais pour l’enfant, c’est difficile à chiffrer dans la mesure où la différence est mal faite entre suicide réel et «équivalent suicidaire». Les accidents sont la première cause de mortalité chez l’enfant. Or, on ne recherche pas suffisamment un possible état dépressif derrière un accident, qui peut être le résultat d’un défaut d’attention, d’un laisser aller. Quand un enfant traverse au vert par exemple.

Quels sont ces signes dépressifs ?
Les enfants déprimés ne le montrent pas et ne le verbalisent pas toujours. Ce n’est pas le même tableau clinique que l’adulte. Mais un ensemble de signes peut alerter: la tristesse, des troubles du sommeil, des maux de ventre, une mésestime de soi - «je suis nul» -, des difficultés scolaires... En cas de doutes, mieux vaut aller consulter un pédopsychiatre.

La dépression chez l’enfant est-elle un phénomène nouveau ?
Non, mais le fait de la nommer est récent. Dans les années 70, on ne parlait pas de dépression chez les enfants. Comme si tout allait forcément bien pour eux. Alors que les facteurs de dépression sont nombreux: la perte d’un être cher -via un décès, une maman hospitalisée et donc absente, un divorce, un déménagement - un environnement conflictuel, insécurisant, la maladie, la maltraitance... Certains ont aussi une fragilité constitutionnelle dès la naissance. D’autres développent cette fragilité au cours des interactions dans la petite enfance.

Les causes de suicide ont-elles évolué ?
Au début du 20e, il n’y avait pas d’enquête épidémiologique sur le suicide. Mais on constate plusieurs choses. Les enfants et adolescents d’aujourd’hui sont très peu en contact avec la mort réelle, ils ne vont plus aux obsèques et ne voient pas les défunts. Cette dissociation entre la mort réelle et celle qu’ils voient tous les jours à l’écran peut favoriser un certain passage à l’acte. Qui peut d’ailleurs être perçu comme un passage à une meilleure vie. Ensuite, la puberté a rajeuni de deux ans. Les enfants sont adultes plus tard, mais ados plus tôt. Cette période de fragilité qu’est l’adolescence est ainsi prolongée. Enfin, parmi les «grands enfants» suicidaires (plus de 10 ans), on observe parfois une intolérance aux frustrations. C’est le syndrome de l’enfant roi.

Quelle représentation de la mort a-t-on à 9 ans ?
On a conscience dès 8 ans, de façon rationnelle, que c’est irréversible. Pour autant, l’enfant n’a pas la même notion de la mort que l’adulte. Pour ce dernier, souvent, elle est associée au néant, au rien. Pour l’enfant, la mort, ce n’est pas “zéro”. Elle peut être assimilée au sommeil et à cet âge-là, on croit aux morts-vivants. Mais de toute façon, on n’a pas besoin d’avoir conscience de la mort pour se laisser mourir. La pulsion de mort existe très tôt.
Propos recueillis par Catherine Fournier



Fousdetheatre.com

Laissez-vous séduire par la psy-causerie de Josiane Pinson...

On aurait pu la croire psychiatre (ou psychologue, psychanalyste... peu importe), tant l'écriture s'avère précise, subtile et acérée, si son brillant parcours de comédienne ne faisait pas état d'une toute autre réalité.  Car Josiane Pinson a su poser les mots justes sur les maux de l'âme humaine, en plus d'être vraiment drôle et grinçante.

Toute en finesse, celle-ci nous dresse le portrait d'une psy bordeline, divorcée avec ses enfants à charge,  à travers les séances d'analyse de ses patients qui la renvoient à ses propres souffrances et la font progresser dans sa thérapie. Se succèdent ainsi sur le plateau une galerie de névrosés sévèrement atteints dans lesquels chaque spectateur trouvera, à un moment ou à un autre, une part (même petite) de ses faiblesses et de son subconscient.

Nous retiendrons, dans le désordre, une femme ne pouvant évoquer ses traumas sans vomir (à chaque séance !), une autre qui lave sa nourriture à la lessive avant de l'ingérer et porte moufles et masque à oxygène par peur des microbes (une bacillophobe), sans oublier celle qui n'a jamais coupé le cordon avec sa mère, allant jusqu'à dormir à ses côtés, laissant son époux dans la chambre d'amis (hormis les jours d'ovulation pour procréer), ou encore celle qui somatise, j'en passe et des meilleures...

Ce joyeux catalogue des tares psychiques, tel un miroir qui nous est tendu par l'artiste, nous réjouit tant il sonne vrai mais peut aussi provoquer parfois, pour la même raison,  un certain malaise, et n'est pas sans une violence sous jacente. Josiane Pinson nous chatouille avec brio là où ça fait mal...

Ajoutons enfin que textes et séquences sont remarquablement agencés et interprétés, pour une théâtralité parfaite.

On sort donc conquis de cette heure et quart pleine d'intelligence et d'esprit.

Allez-y, sans aucune hésitation !

Interview et extrait du spectacle ici




Un généraliste lutte contre les claques et les fessées

À Romainville, en Seine-Saint-Denis, un généraliste a lancé une campagne d’information en partenariat avec la « maison des parents » afin de dissuader les parents de donner des coups aux enfants. Des « violences ordinaires » banalisées mais réelles, selon lui.

Jusqu’à 80 % des parents frapperaient leurs enfants : 50 % régulièrement et 30 % rarement. Lorsque le Dr Gilles Lazimi évoque ces chiffres, il pense d’abord aux familles dont il est le médecin. Dans sa ville de Romainville, où il exerce depuis près de vingt-cinq ans, d’abord en libéral puis au centre médico-social, il vient de lancer une campagne d’information afin d’inciter les parents à « élever leurs enfants sans violence ». Une vingtaine de grandes affiches-120 sur 160 cm- sont actuellement disposées dans la commune. Et tous les lieux d’accueil de la municipalité ont également accroché des affiches, en format plus réduit, dans leurs locaux.

Elles montrent des ours en peluche abîmés qui représentent les enfants victimes de coups de leurs parents. Il ne s’agit pas forcément de maltraitance au sens pénal mais plutôt de « violences ordinaires » : des tapes sur les mains, des claques, des fessées mais également des remarques ou des punitions humiliantes. Tout ce que ce généraliste de Seine-Saint-Denis, ancien militant de la lutte contre les violences (il fut notamment en 2006 le coordinateur de la campagne télévisée contre les « violences faites aux femmes ») veut dénoncer. La campagne d’affichage, réalisée avec le soutien de la Fondation pour l’Enfance, est accompagnée d’une série de conférences, autour de la « maison des parents » de Romainville. La première a été animée par une généraliste à la retraite, Jacqueline Cornet, fondatrice et présidente de l’association « Ni claques, ni fessées ».

Cette dernière a notamment étudié les parcours des adolescents victimes d’accidents de la route. Les jeunes issus des familles les plus autoritaires et donneuses de coups prennent davantage de risque et sont plus souvent blessés dans des accidents de la circulation, selon ces travaux. Pour le Dr Lazimi, cette étude n’en est qu’une parmi tous les travaux scientifiques qui démontrent que les coups fragilisent les enfants sur le plan psychologique et physique. « Une étude menée à Hong Kong suggère que les anciens enfants frappés souffrent davantage de maladie inflammatoire à l’âge adulte », insiste ce généraliste de Romainville.

Les médecins semblent encore peu familiers de ces problématiques. Actuellement, 1 % des enfants font l’objet d’un signalement pour maltraitance. Or seulement, un signalement sur vingt est fait par un médecin. « Entre la violence ordinaire et la maltraitance, la frontière est parfois tenue », remarque le Dr Lazimi. Le passage de l’un à l’autre n’est heureusement pas systématique mais on ne peut jamais l’exclure.

Il reste néanmoins toujours difficile pour un médecin, fût-t-il « de famille », de s’immiscer dans les relations entre les parents et les enfants. Le Dr Lazimi dit qu’il ne « faut jamais demander directement à un parent s’il donne des coups à son enfant, » mais qu’on peut « distiller des petites choses » au cours d’une consultation. Ainsi, lorsqu’un très jeune enfant pleure pendant qu’il est examiné, « le médecin peut aborder la question des pleurs et commencer par rappeler à la jeune mère que c’est un comportement tout à fait normal chez un tout-petit » conseille le Dr Lazimi. La consultation permet également d’observer le comportement des parents. Quand un enfant court dans le cabinet comment réagissent les parents ? Quelles expressions utilisent-ils pour parler de lui en sa présence ? « Quand une mère dit « c’est une peau de vache » ou « il m’a encore fait une fièvre », on peut la reprendre et engager le dialogue » estime ce généraliste qui rappelle inlassablement aux parents que « les coups n’ont jamais aidé à grandir ».
Véronique Hunsinger

www.niclaquesnifessees.org

Nouvelles psychanalytiques

Marx, Lacan : l’acte révolutionnaire et l’acte analytique
Colloque du Centre Culturel International de Cerisy-la-Salle - Du 3 au 13 août 2011


« Ce qui est sûr, c’est que je ne suis pas marxiste »
Karl Marx

« C’est à vous d’être lacaniens, si vous voulez. Moi, je suis freudien »
Jacques Lacan

Contrairement à la plupart des théoriciens, Marx et Lacan sont préoccupés des effets de leurs démarches : le marxisme et la psychanalyse sont avant tout des praxis. L’appel à la révolution de Marx est une manière de transformer une pensée en acte. Et le dire du sujet en analyse comporte toujours des effets pratiques sur ses actes : en ce sens, tout acte analytique est aussi bien un acte politique, car le sujet s’inscrit dans le lien social autrement. Y a-t-il une relation entre la révolte des masses voulue par le marxisme et la subversion du sujet à laquelle conduit la psychanalyse ? Toute la difficulté est de donner une valeur à ce qui sort du champ de la mesure et du calcul : le travail de l’ouvrier pour Marx, et le désir du sujet pour Lacan. L’impact de Marx et de Lacan dépasse le domaine de la politique, de la philosophie et de la psychanalyse, pour imprégner aussi le champ de l’art : littérature, peinture, musique… C’est autour de ces rencontres que l’histoire de notre temps a pu s’inscrire et laisser sa marque, toujours active, puissante et en devenir.

Intervenants et programme ici

Les Livres de Psychanalyse

Lacan et le contre-transfert

Patrick Guyomard


Février 2011 – PUF - Collection "Petite bibliothèque de psychanalyse"
« Lacan, le contre-tansfert… deux sujets de débat privilégiés. Le débat avec l’œuvre de Lacan a longtemps été gâché par l’enjeu pratique et politique, nous n’en sommes plus là. Quelle que soit la fermeté des critiques que l’on peut formuler, nul ne peut contester la part vive prise par Lacan à la construction progressive de la théorisation en psychanalyse. Le contre-transfert… il suffit de se souvenir des mots inquiets de Freud devant cette découverte dont il se serait bien passé (le « maîtriser », le « surmonter »), pour comprendre à quel point le contre-transfert impose à la psychanalyse de débattre avec elle-même. La question du contre-transfert est au cœur d’une théorie de la pratique. Lacan et le contre-transfert… Ce débat, Lacan l’a d’abord lui-même mené en discutant notamment les contributions anglaises de son époque, et l’on découvre alors chez lui une position beaucoup plus complexe que celle qui lui est ordinairement prêtée, celle d’un rejet, presque d’une négligence de la notion.
Reste les conditions du présent débat. Chacun, concerné par la psychanalyse, a fait l’expérience de ces colloques ou ouvrages qui voient s’additionner les contributions dans l’ignorance réciproque de ce que le voisin a bien pu penser. Le présent ouvrage procède d’une tout autre logique. Le texte de Patrick Guyomard, qui en constitue l’ouverture, a été proposé à la réflexion des différents auteurs plusieurs mois avant que nous nous réunissions — sous l’égide du Centre d’Études en Psychopathologie et Psychanalyse (CEPP) de l’université Paris Diderot —, et c’est ce débat que le livre restitue. »


Les Livres de Psychanalyse

Anorexie et boulimie
Revue “La Clinique lacanienne” n°18 – Février 2011


Éditions ERES - Coordination : Christiane LACOTE-DESTRIBATS - Gérard POMMIER
L'anorexie et la boulimie passent parfois pour l'une des « nouvelles pathologies » de notre époque. Il faut d'abord distinguer ce rapport à l'alimentation d'un autre problème, qui est celui de l'obésité dont on peut dire, en effet, qu'elle suit une courbe ascendante dans de nombreux pays, notamment aux USA. Une fois cette distinction faite, il faut interroger l'association entre anorexie et boulimie qui est admise un peu trop facilement, alors que la clinique montre qu'elles sont généralement dissociées. Il faut ensuite se demander s'il n'existe pas dans ces pathologies une spécificité au genre sexuel : en effet, dans la majorité des cas, ce sont des femmes qui sont sujettes à de tels « comportements ». Car il s'agit de « comportements alimentaires » au sens où ils reflètent un certain type de passage à l'acte concernant le rapport au sexe. Enfin, il existe, dans un nombre limité de cas, une spécificité psycho-pathologique du rapport à la nourriture qui concerne plus particulièrement les psychoses.

PRÉSENTATION DU LIVRE HISTOIRE DE LA PSYCHANALYSE EN ARGENTINE : UNE RÉUSSITE SINGULIÈRE

Le 08/02/2011 à 21h
Présentation : Liliane Concevoy
Discutants : Léo Bleger et Carlos Maffi
« Quiconque, en société, dans une grande ville d’Argentine, oserait mettre en doute l’existence de l’inconscient ou du complexe d’Œdipe, se trouverait dans la même position que s’il niait la virginité de la Vierge Maria face à une synode d’évêques catholiques. » Mariano Ben Plotkin souligne la façon originale dont la psychanalyse s’est implantée en Argentine.

Mariano Ben Plotkin est historien, docteur en histoire à l’université de Californie (Berkeley). Actuellement, il est chercheur au CONICET et président de l’Institut de Développement Economique et Social (Instituto de Desarrollo Económico y Social) en Argentine.

Entrée libre dans la limite des places disponibles.

Fondation Argentine

mercredi 26 janvier 2011

Le Sénat vote à l'unanimité la réduction des peines pour les malades mentaux
25.01.11

Le Sénat a marqué à nouveau sa différence sur la politique sécuritaire de l'exécutif en adoptant mardi à l'unanimité, et contre l'avis du gouvernement, une proposition de loi qui diminue les peines infligées aux délinquants souffrant de troubles mentaux.

Le CRC-SPG (communiste et Parti de gauche) qui n'avait pas pris part au vote en commission s'est rallié en séance au texte qui émane à la fois de la gauche et de la droite.

Présenté par Jean-René Lecerf (UMP), Gilbert Barbier (RDSE, à majorité radicaux de gauche) et Christiane Demontès (PS), ce texte "relatif à l'atténuation de responsabilité pénale applicable aux personnes atteintes d'un trouble mental ayant altéré leur discernement au moment des faits", réduit d'un tiers la peine privative de liberté pour les délinquants souffrant de troubles mentaux.

Il reviendra au tribunal de fixer, dans la limite de ce plafond, la durée la plus appropriée.

En contrepartie, il propose de conditionner d'éventuelles réductions de peines à une obligation de soins et prévoit la possibilité de recourir à celle-ci après la libération.

Selon les estimations établies par un rapport du Sénat, "près de 10 % des détenus souffriraient de pathologies psychiatriques d'une telle gravité que, pour ces personnes, la peine ne peut avoir aucun sens".

"Pour les jurys d'assises en particulier, la maladie mentale joue souvent comme un indice de dangerosité supplémentaire et justifie une détention prolongée", a relevé le rapporteur Jean-Pierre Michel (PS).

Pour Jean-René Lecerf (UMP), ce texte "reflète l'obstination du Sénat, commune à l'ensemble des groupes, à mettre fin à ce sinistre constat d'humiliation pour la République que nos prisons ont hélas trop longtemps mérité".

"C'est à l'honneur du parlement de mettre en lumière un dossier difficile, peu médiatique, qui touche des milliers de familles", s'est félicité Jacques Mézard (RDSE).

"L'opinion publique acceptera difficilement une telle réforme. Prenons garde aux solutions qui remettent en cause la philosophie profonde de notre droit pénal, en automatisant les peines", s'est alarmé Nora Berra (Santé), qui remplaçait Michel Mercier (Justice) retenu à l'Assemblée par le projet de loi sur la garde à vue.

"Si on confond dangerosité et responsabilité, il n'y a plus de droit, on dit attention vous ne pouvez pas condamner plus quelqu'un qui a des altérations mentales que quelqu'un qui n'a pas d'altérations", lui a rétorqué le président UMP de la commission des Lois Jean-Jacques Hyest.

"Il faut trouver des solutions, pour éviter que les prisons soient de grands hôpitaux psychiatriques sans en avoir les moyens", a-t-il ajouté.

Les sénateurs ont insisté sur le manque de moyens tant judiciaires que sanitaires. Jean-Paul Amaudry (centriste) a constaté que "faute de pouvoir soigner on incarcère" et Christiane Demontès (PS) a réclamé un "renforcement de l'organisation de la psychiatrie".

Ce texte prend à contre-pied la politique sécuritaire du gouvernement. Plusieurs faits divers ont amené Nicolas Sarkozy à envisager l'organisation de procès pour les criminels même irresponsables pénalement. En décembre 2008, peu après le meurtre d'un étudiant par un patient échappé d'un hôpital à Grenoble, le président avait annoncé une réforme de l'hospitalisation d'office, présentée en Conseil des ministres le 5 mai 2010.

La PPL doit maintenant être inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale.
© 2011 AFP
 Le gouvernement modifie sa réforme de l'hospitalisation d'office
Le ministre de la Santé Xavier Bertrand a présenté mercredi en Conseil des ministres un texte qui introduit dans le projet de loi sur la psychiatrie l'interdiction de prolonger l'hospitalisation d'office d'un patient au-delà de 15 jours sans intervention d'un juge.

Cette "lettre rectificative" a été adoptée pour se conformer à un arrêt rendu le 26 novembre par le Conseil constitutionnel, qui avait censuré un article du Code de la santé publique qui permettait le maintien de l'hospitalisation sans consentement à la demande d'un tiers sans l'intervention d'un magistrat, a rapporté le porte-parole du gouvernement.


Le nouveau texte "prévoit notamment l'intervention du juge des libertés et de la détention pour maintenir une personne en hospitalisation complète sans son consentement au-delà de 15 jours", a expliqué François Baroin en rendant compte à la presse des travaux du Conseil.


"Ce contrôle systématique du juges des libertés et de la détention s'ajoute aux possibilités systématiques d'intervention déjà en vigueur. Le juge peut intervenir à tout moment sur toute mesure de soin sans consentement à la demande du patient, d'un de ses proches ou sa propre initiative", a poursuivi le ministre du Budget.


Le projet de réforme de la loi concernant les personnes faisant l'objet de soins psychiatriques, qui concerne près de 70.000 personnes par an, doit entrer en vigueur le 1er août 2011.


Lors du Conseil des ministres, le chef de l'Etat a également "demandé que soit engagé un plan pluriannuel de prévention et d'accompagnement des personnes souffrant de troubles mentaux", selon M. Baroin.

(©AFP / 26 janvier 2011 13h52)

Projet de loi sur Psychiatrie : lettre modificative en préparation


Dossier Projet de Loi Psychiatrie

Le ministère de la santé va modifier le projet de loi sur les soins sans consentement en psychiatrie, déposé en mai 2010, par une lettre modificative qui sera présentée en conseil des ministres, a-t-on appris mardi de sources professionnelles et parlementaires.

Cette lettre modificative apporte les ajustements souhaités par le Conseil constitutionnel dans sa décision du 26 novembre 2010 sur le contrôle par le juge des décisions d'hospitalisation à la demande d'un tiers (HDT) (cf dépêche APM HMNKQ001) et l'étend aux hospitalisations d'office (HO), renommées "hospitalisations sur décision du représentant de l'Etat" dans la réforme.

La date du passage de cette lettre modificative en conseil des ministres n'est pas encore arrêtée mais elle devrait intervenir rapidement, peut-être le mercredi 26 janvier.
La date de discussion du projet de loi à l'Assemblée nationale n'est pas encore programmée mais le texte doit être définitivement adopté avant le 1er août, délai fixé par le Conseil constitutionnel.

La lettre modificative, dont APM a eu copie, prévoit le contrôle systématique du juge sur le maintien d'une hospitalisation complète sans consentement en psychiatrie si la mesure se prolonge au delà de 15 jours. Il est précisé que le juge des libertés et de la détention (JLD) devrait être saisi "au plus tard au 12ème jour d'hospitalisation".

Allant au-delà de la demande du Conseil constitutionnel, le ministère de la santé a prévu de renouveler le contrôle du JLD tous les six mois.
Le JLD contrôlera "le bien-fondé de la mesure administrative de maintien en soins sans consentement" mais "sa décision ne constituera en aucun cas une décision de prolongation de ces soins", précise le ministère. Il faudrait toujours un renouvellement administratif des décisions de placement. La saisine devrait intervenir au moins huit jours avant l'expiration des six mois.

Ce contrôle à 15 jours et tous les six mois s'appliquerait à toutes les hospitalisations sans consentement, à la demande d'un tiers ou sur décision du représentant de l'Etat. Le projet de loi modifié indique que la non-saisine du JLD entraînerait la levée d'hospitalisation complète.

Le projet de loi modifié précise bien que l'audience devant le JLD donnerait lieu à un débat contradictoire, sur la base d'un avis conjoint de deux psychiatres (un de l'établissement, un hors établissement), et que le JLD devrait rendre sa décision avant le 15ème jour d'hospitalisation.
Il pourrait ordonner une expertise supplémentaire et devrait alors statuer dans un délai de 14 jours. Sur ce temps, le JLD ordonnerait le maintien provisoire de l'hospitalisation.
Le projet de loi modifié prévoit la présence d'un avocat pour représenter le patient et l'utilisation de "moyens de télécommunication audiovisuelle" pour organiser l'audience entre le tribunal et l'hôpital (par visioconférence, pour ne pas déplacer le patient).

MAINTIEN DE DEUX CERTIFICATS

Le ministère de la santé a également décidé de revenir en arrière sur le nombre de certificats médicaux exigés pour prononcer une admission en soins sans consentement. Alors que le projet de loi de mai 2010 prévoyait de passer de deux certificats à un seul certificat, le ministère a décidé de maintenir deux certificats pour les soins sans consentement à la demande d'un tiers et à la demande de l'autorité publique.
Il indique que "si le Conseil constitutionnel a considéré que les garanties encadrant l'entrée dans le dispositif de l'hospitalisation sans consentement étaient suffisantes, c'est en particulier au regard de la diversité

Le ministère a aussi décidé de maintenir l'obligation, en vigueur actuellement, que le certificat médical initial permettant au préfet de demander des soins sans consentement émane d'un psychiatre n'exerçant pas dans l'établissement de santé assurant les soins. Le projet de loi de mai 2010 permettait que le psychiatre signataire exerce dans l'établissement, ce qui était considéré comme une mesure de simplification.

Histoire et psychanalyse
Retour sur
Oedipus and the Devil de Lyndal Roper
Xenia von Tippelskirch
RésuméL’historienne Lyndal Roper entreprend dans son ouvrage Oedipus and the Devil (1994) la reconstruction des paysages psychiques de quelques individus ayant vécu aux xvie et xviie siècles à Augsbourg. Elle y interprète de manière originale des sources provenant du Conseil municipal d’Augsbourg en ayant recours à des modèles psychanalytiques (Freud et Klein). Bien que cette méthode suscite des critiques en raison de son anachronisme, elle donne lieu à des résultats intéressants qui vont plus loin que la révélation d’obsessions sexuelles. L. Roper part en effet du présupposé que la forme symbolique des fantasmes psychiques n’est pas figée. Ainsi elle entreprend l’observation de conflits intérieurs à partir de leurs représentations culturelles et détermine des différences entre hommes et femmes ancrées dans une corporalité historique.
Consulter cet article ici


Psychanalyse et thérapies systémiques : écarts et complémentarité
par Jean-Michel Thurin et Monique Thurin


Cet article présente quelques éléments qui différencient la psychanalyse de l’approche systémique, tant au niveau pratique que théorique. Il aborde les dimensions développementales sur lesquelles repose la psychanalyse, qui identifient une approche non réductible à celle d’un système individuel fermé. Les interactions intersubjectives précoces, l’altérité et la dynamique relationnelle sont évidemment centrales dans le processus psychothérapique et présentes dans le transfert. Ensuite, à partir des pratiques et de la recherche, cet article revient sur quelques propositions concrètes intéressant les deux approches, notamment les modèles de formulation de cas, utiles sinon indispensables pour se projeter dans un travail psychothérapique avec un patient.

Les Chinois se font psychanalyser sur Skype et à la télévision
LU SUR ... The New Yorker
 
Dans un État totalitaire, pas facile de confier ses soucis à un étranger, allongé sur un divan. Pourtant, depuis deux ans, les Chinois commencent à se passionner pour la psychanalyse, raconte Evan Osnos dans The New Yorker.

La Révolution culturelle puis le passage accéléré à une économie de marché ont fait des dégâts dans les psychés –en témoignent les récents suicides dans les usines de Foxconn. Aujourd'hui, un Chinois sur cinq souffrirait de problèmes psychologiques.

Des Américains ont implanté un réseau dans les années 2000 en Chine, avec la possibilité pour les patients de se faire suivre par des psychanalystes étrangers en passant par Skype. Un projet ambitieux, puisque dans la société chinoise traditionnelle les troubles psychologiques sont considérés comme des signes de faiblesse, qui se soignent par les herbes médicinales.

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Chez les agriculteurs, le taux de suicide est trois fois plus élevé que chez les cadres
25.01.11

"J'avais planqué un fusil et deux cartouches dans une serre. Mon épouse savait que j'étais à bout. Elle me faisait suivre partout par mon fils". Sans le soutien de sa famille, Roger Pessotto, 66 ans, sait qu'il serait passé à l'acte. Le souvenir est encore frais, mais il veut témoigner.

Roger Pessotto a toujours voulu être agriculteur. Une belle carrière de maraîcher avec la fraise pour spécialité. "On est parti de rien. Et on est arrivé à rien". Dans cette aventure, il avait pourtant tout donné, et sa fierté, c'était d'y être arrivé. Sa success-story avait même attiré les caméras d'une émission télévisée, quand son exploitation pesait encore entre "trente à quarante salariés".

Et puis, il y a eu la tempête de 1999. "Six hectares de serres ravagés, 1,5 million de francs rien qu'en pertes occasionnées". L'assurance n'a pas fonctionné. "En 2003, il y a eu la sécheresse et là, on a mis pied à terre". S'ensuivent quatre années de procédures judiciaires. "J'ai tout perdu, ils m'ont tout pris. Toute ma vie. Même ma Renault 19, vieille de 400 000 km, fulmine Roger Pessotto. Ils ont même essayé de saisir la maison de ma belle-mère. Je n'étais plus rien, je n'ai eu droit qu'au mépris."

Si Roger Pessotto s'en est sorti, nombreux sont ceux qui passent à l'acte. "En trente ans, on a recensé près de quarante suicides d'agriculteurs sur un secteur qui compte à peine 2 000 habitants, déplore Jean-Pierre Vigier, conseiller général de Haute-Loire et ancien président de la Mutualité sociale agricole (MSA) d'Auvergne. Et le constat est d'autant plus cruel que le phénomène semble s'accélérer. On a eu trois suicides ces six derniers mois dans un rayon de quinze kilomètres".

"LE SUICIDE D'UN AGRICULTEUR NE FAIT PAS DE BRUIT"

Aucune région n'est épargnée. "C'est un problème d'ampleur nationale, que personne ne peut nier, parce qu'il se voit et s'entend sur le terrain. C'est comme un bruit de fond recouvert d'une chape de plomb", s'indigne Bernard Lannes, président de la Coordination rurale, qui tente depuis des années de briser la loi du silence. "C'est une situation très préoccupante", confirme de son côté Xavier Beulin, nouveau président de la FNSEA, qui en a fait une priorité de son mandat.

Problème, si la surmortalité par suicide chez les agriculteurs est une réalité, l'absence de données la rend difficile à appréhender. "On a parfois des estimations par région, mais elles ne sont jamais consolidées au niveau national", déplore la Coordination rurale.


Un agriculteur de Mézères (Haute-Loire).Antonin Sabot/LeMonde.fr

Seule certitude, le taux de suicide chez les exploitants agricoles est trois fois plus élevé que chez les cadres. C'est la conclusion de la seule enquête officielle qui renseigne sur les suicides d'agriculteurs, réalisée par l'Institut de veille sanitaire (INVS), publiée en 2010 dans la Revue d'épidémiologie et de santé publique. "Nous avons analysé les causes de décès par secteur d'activité de 1968 à 1999", détaille Christine Cohidon, médecin épidémiologiste à l'INVS. Une nouvelle étude est envisagée entre l'INVS et la MSA pour affiner les données.

"Le suicide d'un agriculteur ne fait pas de bruit, mais c'est souvent son ultime manière de dénoncer la situation de crise morale et sociale que vit notre secteur", s'indigne Bernard Lannes. "C'est une forme de désespérance qui s'est installée dans le monde agricole, observe Jean-Pierre Vigier. Ce sont des gens courageux, qui ne comptent pas leurs heures, qui ne prennent jamais de vacances, qui ont parfois dû s'endetter et qui sont contraints de travailler à perte. On ne leur laisse aucune échappatoire".

"IL Y A TOUJOURS EU BEAUCOUP D'ENTRAIDE DANS LE MILIEU"

Aux difficultés économiques et financières et à l'absence de perspectives du secteur, semblent s'ajouter d'autres facteurs, comme l'isolement, le célibat. "La conduite suicidaire est un processus complexe et multifactoriel. Il est très difficile aujourd'hui de faire la part des choses entre les facteurs professionnels et personnels, qui sont dans ce mode d'exercice particulièrement mêlés", remarque Christophe David, médecin du travail en charge des risques psychosociaux à la Caisse centrale de la MSA.

Des groupes de paroles, des numéros de stress assistance, des réunions d'information, des cellules de prévention au suicide ont été mis en place dans plusieurs régions par les syndicats et par la MSA. Des associations, tels que l'Apli (Association des producteurs de lait indépendants), SOS Paysans, ou le Samu social agricole viennent aussi en aide aux agriculteurs les plus en difficultés.

"Il y a toujours eu beaucoup d'entraide dans le milieu, mais aujourd'hui les exploitants sont de plus en plus isolés. Pour recréer du lien social et lutter contre l'exclusion rurale, on essaie de s'organiser entre-nous en réseaux de solidarité", indique Damien Legault, 40 ans, ancien éleveur de veaux qui tente aujourd'hui une reconversion dans le bio, à Vritz, en Loire Atlantique. Lui aussi est "tombé plus bas que terre", le jour où crise oblige, le veau s'est brusquement dévalorisé.

"ILS NE M'AURONT PAS, JE SUIS BLINDÉ"

"On donne treize heures de travail par jour, y compris le dimanche, pour terminer en procédure judiciaire, en prise avec le tribunal, les créanciers, les banquiers, les fournisseurs. C'est très difficile à vivre". Une situation qu'il ne connaît que trop bien, par son activité bénévole depuis plusieurs années au sein de l'Apli et de SOS Paysans. A défaut de le réconforter, cette expérience lui permet de prendre du recul. "Ils ne m'auront pas, je suis blindé. Je sais très bien que je ne suis qu'un dossier parmi tant d'autres".

En dépit du travail de prévention mis sur pied, tous les acteurs sont aujourd'hui contraints d'avouer leur impuissance à toucher un public dont la détresse est souvent dissimulée. "Les agriculteurs n'ont pas l'habitude de demander de l'aide. Si on ne va pas à leur rencontre, ils ne viendront pas nous chercher, souligne Bernard Lannes. Au lieu de dépêcher un huissier quand quelqu'un ne paye plus ses cotisations, il vaudrait mieux lui envoyer une assistante sociale".

Pour Xavier Beulin aussi, il y a des indicateurs qui peuvent alerter. "Quand un agriculteur rencontre une difficulté, dans sa coopérative, auprès de sa banque ou de son assureur, c'est un clignotant qui doit s'allumer".
Linda Maziz


Chaque hôpital pourrait voir son activité plafonnée
25.01.11

La Direction générale de l'offre de soins (DGOS) envisage de fixer un quota d'activité pour chaque hôpital français, qui pourrait être sanctionné en cas de dépassement des dépenses, écrit mardi Le Figaro.

Dans un rapport intitulé "Objectifs quantifiés de l'offre de soins [OPOS]", la DGOS s'inquiète de constater "depuis trois ans une évolution très dynamique des volumes hospitaliers" qui augmentent "au-delà de 3 % annuels, contre 1,7 % à 2,1 %" prévus, écrit le quotidien.

La DGOS propose un contrat entre l'Etat et les agences régionales de santé sur "l'évolution d'activité envisagée". En cas de dépassement des dépenses, des "pénalités" pourraient être prononcées.

Les plafonds porteraient sur le "volume de séjours par activité et la part de prises en charge ambulatoire" et sur le "volume de séjours et d'actes pour certaines prises en charge ciblées (endoscopies, stents, cataracte, appendicectomie, etc.), selon les atypies constatées".
Projet de dossiers patients psychiatrie php

La Fondation FondaMental est une fondation de coopération scientifique dédiée aux Soins et à la Recherche sur maladies mentales qui fédère un Réseau de plus de 50 services cliniques et laboratoires de recherche (www.fondation-fondamental.org). Dans le cadre du développement de nos activités pour l'optimisation des soins en psychiatrie, nous recherchons un Ingénieur informaticien pour les systèmes d'information appliqués aux pathologies psychiatriques.

Des données sont recueillies sous forme d'un dossier patient alimenté via le Web pour différentes pathologies : troubles bipolaires (e-Bipolar), schizophrénie (e-Schizo), syndrome d'Asperger (e-Asperger), TOC et dépressions résistantes. Des outils sont également développés dans le contexte de projets européens.

Le logiciel de recueil e-Bipolar est actuellement opérationnel, 3 autres sont en construction et 2 sont en projet. Les données sont recueillies localement au niveau des services hospitaliers, puis envoyées dans une base de données nationale. En finalité, le recueil constitué formera un regroupement de données qualitatives et volumineuses alimentant des projets de recherche.

Poste :
Sous la responsabilité du Directeur de la Fondation, vous serez intégré dans l'équipe en charge des outils informatiques soins et recherche, vous aurez la responsabilité de développer les dossiers patients et maintenir les logiciels actuellement en production par de la programmation en PHP et une gestion des bases de données en MySQL.

En lien direct avec les utilisateurs (psychiatres, psychologues, chercheurs, etc.), vous effectuerez le support des problèmes rencontrés et proposerez des solutions. Vous développerez les nouvelles fonctionnalités nécessaires à l'évolution des outils selon l'avancement des projets.

Les contacts seront réguliers et fréquents avec le milieu médical et paramédical, les assistants de recherche clinique et data-managers. Le déploiement des outils est national, voire international, et vous devrez interagir avec de nombreux membres du Réseau FondaMental. Au cœur de l'amélioration de l'outil vous disposerez de toute l'expertise d'un groupe qui travaille depuis plus de 5 ans sur les outils de dossier patient.

Profil:
* Formation informatique ou bioinformatique (BAC + 5, Master 2 ou école d'ingénieur)
* Expérience de programmation de site Web en PHP
* Expérience antérieure similaire souhaitée
* Attrait pour le domaine médical et les problématiques de recherche clinique.
* Rigueur scientifique et adaptabilité
* Sens du travail en équipe

Compétences techniques attendues:
* Développement d'application Web: PHP5, programmation objet, SQL
* Intégration Web: HTML, CSS, JavaScript, Ajax, XML
* Connaissance de l'environnement Linux, serveur Apache

Conditions :
* Contrat à Durée Déterminée, statut Cadre,
* Localisation du poste : Créteil (94),
* Déplacements professionnels : déplacements fréquents à prévoir, particulièrement en Ile de France et en France,
* Poste à pourvoir : Mars 2011
* Salaire annuel brut : 30K€ à 40K€ (selon profil et expérience)
Référence : FondaMental

Type de contrat Durée déterminée (CDD, …)
Durée (si stage ou CDD) : 3 ans
Poste à pourvoir à une date précise : 1er Mars 2011
Lieu : Créteil (Ile de France) Télétravail possible : non

Compétences souhaitées xhtml javascript php mysql linux
Les pousse-au-crime de la psychiatrie contemporaine
Pierre Sidon

Ces dernières années, des passages à l'acte violents de la part de sujets pris en charge par la psychiatrie défraient régulièrement la chronique. Ils font surgir dans le débat des prises de positions tranchées et apparemment opposées : d'un côté, des partisans d'une surenchère sécuritaire, pas psychiatres, et de l'autre, des psychiatres opposés à toute contrainte. Les premiers, béotiens, osent à peine s'offusquer et réclamer des comptes que les seconds, humanistes, récusent au prétexte qu'il ne saurait exister quelque garantie de résultat en matière de prévention en ces affaires. Aucune garantie certes, comme en témoigne en particulier le passage à l'acte inaugural imprévisible de la psychose jusque là quiescente. Mais la question n'est pas celle de la garantie, mais plutôt de l'acte, pas celle du résultat mais celle du travail. Car la défausse de cette psychiatrie bruyante, qui oblitère le travail effectif de la majorité silencieuse des collègues, produit dans le social une disqualification de sa discipline qui contribue au discrédit de ses praticiens et à l'épuisement de ses ressources. Elle contribue ainsi, comme discours hystérique, à l'édification des dispositifs qu'elle dénonce, sous les espèces d'une sécurisation toujours plus avancée, souvent inutile voire en effet néfaste, des modalités de prise en charge. C'est ainsi que se libère de ses contraintes une psychiatrie éprise de liberté. Mais ses patients subissent un sort moins enviable : prison, hôpitaux-prisons, traitements massifs autoritaires et désubjectivants ; ou pire : déségrégation sauvage et réalisation de l'abjection primordiale. De tout ceci, nous ne nous lavons pas les mains. Nous voulons témoigner ici d'une pratique issue de l'enseignement de Lacan et qui, pour autant, ne se défausse pas de sa responsabilité sociale. Pour cela, en restituant au sujet la sienne propre, elle prétend, à rebours de la notion de maladie, humaniser le criminel. Dans le débat sur la responsabilité, la vignette que nous présentons, prétend apporter un témoignage de ce que l'Acte analytique permet avec ces sujets, en matière de prévention.

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dimanche 23 janvier 2011

La psychanalyse vaut-elle aujourd’hui d’être défendue ?

Table ronde animée par Jacques Munier (France Culture)

Avec José Morel Cinq-Mars (érès ; PUF), Heitor O’Dwyer de Macedo (Stock), Patrick Chemla (érès), Erik Porge (La Fabrique), Isabelle Blondiaux (Le Félin)

La psychanalyse suscite souvent méfiance et rejet. La montée en puissance des sciences cognitives, des thérapies comportementalistes, de l’idéologie de l’évaluation accentue encore cette marginalisation et vaut que soit posée la question de l’importance et des enjeux de cette discipline.

Salle Margaret Mead, Samedi 5 février 16h30-18h

samedi 22 janvier 2011

Gardons notre « âme », résistons au contrôle
Par Collectif des 39
21 janvier 2011

Faisons comme Martin Amis dans «  la flèche du temps », racontons notre histoire à reculons :

«….On nous attacha sur des tables pour nous faire subir la Grande Opération. Le lendemain, je me rendis chez le Bienfaiteur et lui racontai tout ce que je savais sur les ennemis du Bonheur. Je ne comprends pas pourquoi cela m’avait paru si difficile auparavant. Ce ne peut être qu’à cause de ma maladie, à cause de mon âme.»

Ainsi parle D-503, le personnage d’Eugene ZAMIATINE dans « Nous autres » un homme « des siècles futurs », qui vit dans une société qui impose fermement l’Harmonie sous la direction du Guide !

Rompons l’harmonie pour retrouver notre âme :

Nous sommes une équipe pluridisciplinaire , qui travaille dans un CAMSP ( Centre d’Action Médico – Sociale Précoce ) qui accueille des jeunes enfants de 0 à 6 ans en situation de handicap ou à risque de handicap et leurs parents. L’employeur, une association privée loi 1901 a installé un système de vidéosurveillance dans la salle d’attente et les couloirs donnant  sur les bureaux de soins contre l’avis de toute  l’équipe soignante et ce, malgré la gêne et les interrogations  exprimées par certaines familles.

La démarche des familles qui s'adressent au CAMSP est difficile, délicate. Elle ne peut se faire que si le respect, la confidentialité des échanges sont assurés. Nous refusons au nom de nos valeurs éthiques que les patients soient soumis à cette surveillance qui ne se justifie ni sur un plan pratique ni sur un plan sécuritaire.
Par contre, nous ne voyons aucun inconvénient à ce que ces caméras soient en service lorsque l'établissement est fermé au public.

Au delà des arguments pragmatiques évoqués par l'employeur, nous tenons à défendre un cadre de travail qui garantit l'intégrité de l'écoute des parents et des enfants, conditions indispensables à l'acte thérapeutique.

En outre, du fait du handicap ou des difficultés de leur enfant, ces familles peuvent souffrir du regard des autres. Certaines ont par ailleurs témoigné, y compris par écrit, de leur désapprobation et pose la question de l’atteinte à leur vie privée.

C'est pourquoi il nous semble tout à fait inacceptable, de filmer ou d'enregistrer des couloirs ou une salle d'attente qui sont des lieux d’interactions, de passage et de transition éminemment sensibles et qui font partie intégralement de la prise en charge.

Nous revendiquons la confidentialité du colloque clinique, le respect des libertés démocratiques fondamentales, et le droit à une expression libre.
L’argument sécuritaire s’est peu à peu imposé dans le discours de l’association gestionnaire alors que nous tentions d’avancer notre point de vue de soignants.

Les caméras devenaient des outils efficaces pour combattre et prémunir l’établissement contre les vols, intrusions et dégradations des locaux. Bien évidemment, cet argument sécuritaire reflète une méconnaissance profonde de la population accueillie et du contenu du travail que nous proposons, fondé sur une relation de confiance et une alliance thérapeutique indispensable à nos missions.

Ce genre de dispositif qui participe de l’illusion d’un contrôle omnipotent, d’un œil qui ne se ferme jamais met à mal notre travail de soins et d’accueil.
Ces dispositifs déjà mis en place dans d’autres domaines se banalisent et s’introduisent maintenant dans le milieu de la petite enfance.

Le dialogue est quasi absent et nos demandes n’ont pas pu être entendues. Notre avis émane pourtant de professionnels qui ont une qualification et une expérience de terrain avérées.

La gestion associative, prenant modèle sur des méthodes de management issues de l’entreprise empiète et contrarie le projet de soins porté par l’équipe soignante.

Ces pratiques, au nom de la « modernité », vont à l’encontre de nos principes éducatifs et thérapeutiques.
Une telle logique de surveillance induit une désaffection du relationnel et une délégation des compétences parentales, tout en engendrant le danger d’une stigmatisation des conduites.

L’Équipe du Centre d’Action Médico Sociale Précoce D ‘Épernay

Pour signer la pétition, cliquer ici