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mardi 23 février 2021

Trois albums jeunesse conjuguent le verbe aimer

Par  Publié le 20 février 2021

Covid intrépide, confinement en suspens et hiver polaire : ne serait-il pas temps de se procurer un peu de douceur ? Sélection de trois livres réconfortants où il est question d’amour, toujours.

• Objets d’affection

« Tout ce que j’aime », de Mary Murphy et Zhu Chengliang.

« J’aime beaucoup ma fenêtre. » Ainsi commence l’énumération d’une petite fille à deux nattes, qui détaille au fil des pages les paysages, objets ou aliments chers à son cœur. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’y a rien d’ennuyeux dans cette énumération. D’abord parce que les aquarelles limpides et colorées sont si belles qu’elles pourraient se passer de mots. Ensuite parce que la langue est juste, c’est celle d’une enfant de 5 ou 6 ans : « La confiture d’abricot est ce que j’aime le plus au monde. A part ces chaussures. Elles ont des lumières qui scintillent, pour montrer où je vais. (…) A chaque pas, mes pieds semblent rebondir. Un jour, [elles] vont s’user ou seront trop petites pour mes pieds. »La fillette aime avec passion, mais sait que les objets de son affection sont voués à changer ou à disparaître. Sauf, évidemment… Ah non ! On ne va pas vous révéler la fin. A vous de deviner ce sur quoi un enfant est censé pouvoir toujours compter.

« Tout ce que j’aime », de Mary Murphy et Zhu Chengliang (HongFei, 36 pages). Dès 5 ans.

• Leçon d’humanisme

« Toi aussi, tu comptes », de Christian Robinson.

Une petite fille noire penchée sur un microscope. On ne sait pas ce qu’elle observe, mais un sourire flotte sur ses lèvres : c’est la très belle image de couverture et la première page de Toi aussi, tu comptes. L’ouvrage tente d’ouvrir l’esprit du jeune lecteur en lui expliquant que sa vie compte, autant que celle de n’importe qui sur terre, autant que celles d’êtres insupportables, incapables, abandonnés, solitaires… L’auteur et illustrateur américain Christian Robinson, multirécompensé dans son pays, n’oublie pas les adultes et offre un deuxième niveau de lecture très amusant. « Si tu es en train de tomber et que tu dois tout recommencer, toi aussi tu comptes », racontent des pages où l’on aperçoit un astéroïde foncer sur notre planète qui ne tarde pas à se couvrir d’une épaisse couche de gaz toxique. Les illustrations simples, presque naïves, en feutre et papiers découpés, servent parfaitement cette fresque humaniste pleine d’esprit.

« Toi aussi, tu comptes », de Christian Robinson (Hélium, 40 pages. Dès 4 ans.)

• Quotidien câlin

« Je t’aime à chaque instant », de Suzanne Bogeat et Maurèen Poignonec.

Voilà un album que les jeunes enfants vont aimer contempler pendant que leur aîné leur en donne lecture : de grandes doubles pages à fond blanc, sur lesquelles se détachent des personnages mignons et un environnement rassurant, illuminés d’effets argent qui réfléchissent la lumière. « Bonjour mon amour ! C’est le moment de sortir du lit. Tu n’as pas voulu de bisou, hier soir. En veux-tu un, aujourd’hui ? » Le narrateur est réveillé par les mots doux de sa mère, son petit déjeuner lui est servi par un père bienveillant. Autant d’attentions qui l’aident à surmonter sa peur de l’école, de la maîtresse, de la piscine. Et à dépasser les contrariétés, l’obligation de manger ses brocolis, de boire son sirop, de s’excuser pour une salle de bains inondée. Le titre de cet album Je t’aime à chaque instant ne trompe pas son monde. Oui, c’est un peu guimauve, mais quel enfant n’aime pas le sucre ?

« Je t’aime à chaque instant », de Suzanne Bogeat et Maurèen Poignonec (Gründ, 32 pages). Dès 3 ans.



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