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vendredi 26 février 2021

“Avoir le temps. Essai de chronosophie”, de Pascal Chabot

Nicolas Gastineau publié le  

© Presses Universitaires de France

« Désolé, je n’ai pas eu le temps. » Cette phrase banale, répétée et entendue chaque jour, formule toujours la même frustration : celle de ne pas arriver à faire tenir nos désirs dans le temps disponible, l’impression de courir après les minutes et les heures. C’est le point de départ de l’investigation du philosophe belge Pascal Chabot dans Avoir le temps. Essai de chronosophie (PUF, 2021) : pourquoi le temps, qui est pourtant le même pour tous, ce cours universel et imperturbable des choses, viendrait à nous manquer aujourd’hui ? C’est que, nous dit Chabot, « le temps n’est jamais lui-même. [...] Il n’est pas le temps objectif des physiciens, dans lequel personne n’a jamais vécu. Il est le temps auquel l’homme impose son imaginaire, ses désirs, ses obsessions »Et notre obsession contemporaine, Chabot l’appelle « hypertemps ». C’est le temps omniprésent – affiché sur nos téléphones, nos agendas numériques et nos ordinateurs. C’est aussi un temps compté plutôt que vécu, un temps quantitatif, toutes nos journées se déroulant en quadrillage serré d’horaires et de deadlines. C’est enfin un temps d’immédiateté, un éternel présent, qui ne pense qu’en actuel et en instantané, dans lequel on « vit au rythme des actualités et des réseaux, des horaires, des écrans et du télétravail, oubliant vite. » Comment en sortir ? En commençant par le replacer, avec Pascal Chabot... dans la longue histoire du temps.


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