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© Flammarion
« Avec le temps, tout ce qui est vivant mourra. » C’est sur ce constat clinique que s’ouvre Jusqu’à la fin des temps (Flammarion, 2021), le livre du physicien et mathématicien – ajoutons, très philosophant – Brian Greene, qui le conclut, comme il se doit, sur la mention non moins clinique que « le cosmos s’achemine vers le froid et la stérilité ».
Entre les deux ? Il y a un très beau livre, intelligent, sensible, clair, qui raconte la grande aventure de l’espèce humaine et qui répond comme elle peut à la question de son destin cosmique. On y croise Emerson et Russell, Sartreet Spengler, Schrödinger et Jouvet (Michel, pas Louis), Camus et bien d’autres tant la curiosité dont témoigne Greene est rhizomatique !
On n’est pas obligé d’adhérer à sa vision impersonnelle et mécaniste du monde, mais Greene n’écrit pas tant en militant qu’en vulgarisateur dans la lignée d’un Gamow, d’un Einstein ou d’un Feynman.
Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ?
Sacrée question mais pas question sacrée pour Brian Greene, car, à ses yeux, nous sommes, ni plus ni moins, des amas de particules régies par les lois de la physique. Pas de libre arbitre pour ces amas qui nous constituent. « Les particules n’ont pas de but. Il n’y a pas de réponse définitive tapie dans les profondeurs de l’espace », attendant d’être découvertes. Chacun d’entre nous, écrit le théoricien des cordes, est une machine à vapeur qui pour survivre « doit régulièrement remettre le compteur de l’entropie à zéro », jusqu’à ce que l’entropie finisse par l’emporter.
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